Début mars, an 2000.

La meute était traquée depuis plusieurs heures par des cavaliers et était obligée de maintenir une rude allure pour espérer les semer, ce qui était difficile, c'était la seconde fois qu'ils se heurtaient à ce groupe de chasseurs aujourd'hui, la première fois plusieurs loups avaient été blessés déjà, dont l'alpha qui avait reçu un coup de lance en défendant un jeune de sa meute. La douleur était cuisante, mais elle savait que ça ne serait pas ça qui la tuerait, elle était une louve solide, et elle avait vécu bien pire, il en faudrait d'avantage pour la tuer.

Aeter savait que ces terres étaient dangereuses, mais elles étaient le passage obligé pour chasser et voyager, et elle savait la haine qu'avaient ces bipèdes pour les loups, la moindre erreur était payée au centuple, par la mort le plus souvent, bien qu'elle n'eut pas le souvenir d'un membre de la meute payant ce prix-là, cela avait sans doute été effacé de sa mémoire.

Elle prit une décision purement animale, passant par les bois et se séparant du reste du groupe, les cavaliers suivront la piste de sang, et elle forçait l'allure, le paysage défilant devant ses yeux, elle réfléchissait à une possibilité pour semer définitivement la dizaine cavaliers, mais elle devait se rendre à l'évidence sa blessure était bien plus grave que ce qu'elle aurait cru, elle trébuchait plusieurs fois.

L'aria de la nuit soufflait quelques secondes, s'abreuvant rapidement à un point d'eau avant de reprendre, l'adrénaline lui faisait perdre ses repères, et elle perdait petit à petit du terrain, et les cavaliers ne tardèrent pas à la rattraper, et dans les marais son cri de douleur lors de la confrontation résonnait.

PS:

En y réfléchissant bien, Gloria passait plus de temps au sein du royaume de Teïder que dans sa propre patrie, cela en raison du type de mission qu'on lui accordait, sûrement que les Teïdériens devaient la considérer elle et son escouade comme une bande de terroriste d'ailleurs.Aujourd'hui encore, elle était sur ces terres, sûrement encore elle montrerait aux Teïdériens pourquoi ils devaient craindre leurs voisins Eïlynstériens.

Toujours accompagné de son escouade de traqueur, dont leur unité faisait d'eux une sorte de meute dont les uns veillaient sur les autres. Cependant, malgré cette unité fraternelle, les traqueurs n'en oubliaient pas leurs autres frères et sœurs d'armes, tous les Eïlynstériens de leur patrie étaient eux aussi pouvaient profits de leur dévotion sans faille.

Cela s'appliquait donc à leurs supérieurs, surtout pour Gloria qui donnait à la hiérarchisation Eïlynstérienne un caractère quasi divin, seul les méritants pouvaient monter, elle leur accordait donc une confiance aveugle. C'était donc avec la plus grande des attentions que la kitsune, imité par son escouade, écoutait chacune parole du lieutenant présent aujourd'hui avec elle, Artane Nordan. Elle ne l'avait jamais rencontré, mais, comme dit au préalable, le fait qu'il soit un plus gros gradé qu'elle lui suffisait pour lui accorder une confiance presque fanatique. Cependant, cela ne voulait pas dire qu'elle s'en remettant totalement à lui, bien au contraire, Gloria était toujours soucieuse de faire bonne impression à sa hiérarchie, elle voulait que l'on reconnaisse sa valeur, afin de monter aussi haut que son mérite lui permettrais, mais également pour faire honneur à sa patrie. Par conséquent, si elle obéirait à tous les ordres qu'on lui donnerait, le tout suivi de son escouade, elle n'hésiterait pas à partager ses opinions et point de vue et donner tout ce qu'elle avait dans l'application de toutes missions qu'on lui donnerait.Pour l'instant, Gloria ne devait faire qu'un rapport de ses actions de ce dernier mois, ainsi que toutes activités Teïdériennes possiblement suspecte dans les alentours de leur position, sûrement par la suite, le lieutenant Nordan leur donnerait une nouvelle tâche, ce qu'elle espérait et attendait avec une impatience qu'elle savait dissimulé, bien que ses oreilles de renarde parfaitement droite, aux très légers tremblement la trahissait.

Cependant, alors que Gloria finissait son rapport sur la mission de sauvetage qu'elle avait accompli ainsi que sur ses différentes escarmouches disputées, un grand cri, ou plutôt le hurlement d'une bête se fit entendre aux loin, dans la direction de la forêt. Étonnement, ce cri lui fit un drôle d'effet, comme s'il était... familié ? Un cri de loup... après tout elle avait été élevée par des thérianthropes loups pendant plus d'un an, cela expliquait cette impression, car pour elle, cela semblait impossible qu'un membre de la meute des Vaelstraz puisse être présent ici, la coïncidence serait bien trop étrange. Elle se tourna vers son lieutenant, car c'était à lui de décider quoi faire, non à elle de toute manière.

-Que faisons-nous lieutenant ? Se contenta-t-elle de dire à ce dernier.

A peine était-il rentré de ses petites vadrouilles à l'extérieur du Royaume qu'on lui avait confié une mission à exécuter le long de la frontière avec Teïder. Nul besoin de connaître Artane pour voir son regard briller d'une certaine haine quand il accepta immédiatement cette nouvelle mission. C'était à se demander si cette lueur n'était pas plus proche de la folie que de la haine.  Rien que d'entendre le mot Teïder suffisait à notre Lieutenant de serrer les dents et de prendre un sérieux glacial, qui ne donnait guère envie de plaisanter sur le coup. Qui connaissait les péripéties d'Artane se rappellerait qu'il n'y avait pas si longtemps que cela, il avait été fait prisonnier par leurs ennemis de toujours.

Et maintenant qu'il se retrouvait avec une escouade sur le terrain....Mais il n'omettait pas ses devoirs, car en tant que Lieutenant, il dirigea une escouade et donc des vies. Il ne pouvait se laisser prendre à sa propre rage de vouloir faire couler du sang Teïder. La mission primait en priorité. Et donc il confiait des tâches à faire, pour relever les traces des patrouilles adversaires ou découvrir des activités suspectes des Teïders. Le vice de cette ethnie était tellement ancré dans le sang de ces gens là que rien ne pouvait être bon chez eux. Tout ce qu'ils faisaient étaient néfastes. Pour Artane, il n'y avait pas de bons Teïders. Tous cherchaient à nuire aux autres. Mais pour cette mission, il veillait à ne pas mener une vendetta personnelle

Une de ses traqueuses, une Kitsune douée en la matière, terminait de lui faire un rapport sur une des missions du moment. Malgré son attitude sérieuse, Artane était satisfait de ce qu'il entendait de la bouche de sa subordonnée. Même si ce n'était pas grand chose, c'était toujours une épine dans le flanc des Teïders. Une mouche qui harcelait une grosse bête réussirait toujours à l'énerver et à la pousser à la faute. Et quand la conclusion approchait, lui aussi entendit le hurlement d'un loup. Enfin un hurlement... C'était plus une plainte qu'un hurlement. Le lieutenant humain sourcilla. S'il y avait des loups dans les parages, il espérait que ces bestiaux ne seraient pas dans l'idée d'attaquer. Il avait bien assez à faire avec les Teïders pour devoir se défendre contre la faune locale. Mais d'ordinaire, les loups normaux ne s'approchaient pas des hommes...

Il réfléchissait encore quand Gloria l'interpella, demandant que faire. Il sourcillait toujours.

''Hormis savoir qu'il y a un loup proche de nos positions, Sergent, je ne vois pas ce que nous pourrions y faire. Il est sans doute que de passage. Terminez votre rapport et ensuite...''

Il entendit un hennissement... et il n'était pas si lointain que cela ! Le cri d'un loup en mode plaintif... un hennissement, donc au moins un cavalier ; guère discret en plus. Son esprit ne fit qu'un tour.

*Diantre, ce loup est poursuivi par un ou plusieurs chasseurs ! *

Et dans cette contrée, cela ne pouvait être que des Teïders !

''Aux armes ! Des Teïders approchent ! Des cavaliers ! Alors tenez-vous prêt ! On va leur passer l'envie de chasser pour le simple plaisir de tuer ! ''

La louve n'avait rien d'autre en tête que de fuir, elle n'avait senti ni l'autre groupe de bipède ni même sa meute, elle était entièrement guidée par son instinct qui lui disait de courir sans se préoccuper de ce qui l'entourait même si ça voulait dire prend le risque de se casser une patte ou pire la nuque. Elle était sérieusement blessée, et la fatigue commençait à se faire sentir.

Alors elle faisait brusquement demi-tour se heurtant à un des cavaliers qui la pourchassaient ou plutôt à sa lance, bondissant sur la monture d'un autre pour le faire tomber en dehors du bois, le pauvre cheval se débattant sous le poids de la louve, sautant ensuite rapidement sur la première chose qui se trouvait devant ses yeux soit la malheureuse croupe d'un centaure qui n'avait rien demander, finissant par tomber dans un couinement aigu, se relevant rapidement en ignorant les soldats, elle s'en sortait plutôt bien même si elle ne pouvait plus poser son postérieur droit au col à cause de la blessure causée par la lance, cette dernière continuant de saigner.

Elle se contentait d'observer d'un air farouche la bande armée, visiblement tout aussi surpris qu'elle, elle les observait silencieusement avec l'éclat dans le regard que seules les créatures intelligentes ont. Avant que le reste des cavaliers firent interruption, ils n'avaient qu'à suivre la piste sanglante laissée par leur proie, ils n'étaient pas spécialement bien équipés, mais déterminés à en découdre.

- On veut juste la louve, ça fait des semaines que ces saloperies attaquent les convois.
- Mensonge.

La louve grondait en entendant cela, s'il y avait bien une chose que les loups ne faisaient pas, c'était s'en prendre aux bipèdes gratuitement. La voix de l'animal était chargée de l'accent du grand nord et malgré son état elle semblait déterminée à rétablir la vérité.

À la seconde même ou Artane entonna son ordre Gloria et tous les traqueurs dégainèrent leurs armes et se préparèrent aux combats. Les Teïdériens connaîtraient une nouvelle fois de plus la supériorité Eïlynstérienne, puisse leur faux dieu avoir pitié d’eux.

Spatha dégainé, Gloria était prête à foncer ou recevoir une charge de cavalerie, instinctivement, la kitsune employait ses dons de transformistes, employant sa capacité de sens surdéveloppés, augmentant fortement son ouïe et sa vue. C’est ainsi que Gloria put remarquer avant les autres que la première personne se dirigeant vers leur position était bien la bête pris en chasse et non les cavaliers de Teïder.

-N’attaquez pas ! Hurla-t-elle, cherchant à éviter toute effusion de sang inutile, c’étaient les Teïdériens qui devaient mourir, pas une bête traqué.

Cependant, très vite, Gloria remarqua qu’il ne s’agissait pas véritablement d’un loup, trop gros pour être une simple bête. Un thérianthrope lui sembla alors une estimation plus juste, mais elle n’avait guère le temps de réfléchir, la louve heurta l’un des traqueurs, le centaure, qui s’il n’avait reçu le soutien de l’un de ses camarades pour maintenir son équilibre, serait sûrement tombé suite au choc.

Le thérianthrope les regarda d’un air farouche, un air qu'elle ne connaissait que trop bien, ses yeux s’écarquillèrent et ses oreilles de renard se tendirent… pourtant cela lui paraissait impossible, après tant d’années était-ce vraiment la griffe nocturne qui venait de heurter l’un de ses hommes ? Plus d’une vingtaine d’années à vrai dire, et pourtant Gloria en avait la conviction s’était elle, celle qui l’avait élevé comme sa fille au sein de la meute des Vaelstraz. L’alpha ne semblait pas la reconnaître, en même elle avait bien plus important à gérer, la malheureuse louve était blessé, ça devait donc être elle, la “bête” que les cavaliers traquaient.

En parlant de ces derniers, ils ne mirent que peu de temps avant d’arriver. Ils prétendaient que seule la louve les intéressait, car cette dernière aurait prétendument attaqué des convois avec sa meute, manque de chance pour eux, Gloria connaissait suffisamment les Vaelstraz pour savoir que ce genre d’acte n’était pas dans leur habitude, et puis même si cela s’était avéré vrai, ils étaient des Teïdériens, ils devaient donc périr.

Gloria toucha son bras de son index, visualisant l’effet qu’elle souhaitait pour son renforcement corporel, instantanément, la kistune gagna en muscle, augmentant grandement sa force physique, les Teïdériens allaient payer amèrement d’avoir fait des Vaelstraz leur bouc émissaire.

-Priez votre dieu Teïdériens, grogna-t-elle.

Elle était prête à suivre Artane, dès que ce dernier aurait fait un pas, elle le suivrait instantanément afin de le couvrir, son instinct de guerrière cogitait et analysait déjà plusieurs possibilités dans la bataille qui allait se dérouler.

La scène parut entrer en scène comme au ralenti. Artane vit une énorme louve, poursuivie par des cavaliers. Il ne côtoyait pas beaucoup les êtres capable de se transformer ou de devenir loup, mais il savait en reconnaître un quand il en voyait un. Et en plus, dans son comportement, un loup sauvage aurait fui la présence des hommes, peu importait leurs intentions. Hors, là, il était évident pour le Lieutenant que cet animal était largement au dessus des normes intelligences canines. Mais en attendant, ce n'était pas là la priorité ! Les cavaliers Teïders étaient les ennemis à abattre; Et peu importait la raison de leur présence en ces lieux !

Il ne manqua pas de sourciller au contre ordre que lança sa sergente. Mais devenait-elle folle à balancer pareille réplique alors que le combat s'annonçait déjà ? Il comprenait qu'elle accordait peut être de l'importance à la grande louve, mais elle n'était pas véritablement la priorité. Enfin si ! Elle n'était pas l'adversaire à tuer, à occire ! C'étaient ses poursuivants qui méritaient la mort. En tout cas, les cavaliers Teïders n'étaient pas dans l'idée de se battre avec les gens qui se tenaient en armes devant eux. Ils réclamaient seulement la louve.

Artane n'avait pas besoin de fixer ses hommes et sa sergent pour sentir qu'ils étaient prêts à combattre. Il jeta malgré tout un regard à Gloria, voyant qu'elle se préparait ''physiquement'' pour la bataille. Bien, hormis cette histoire de contre-ordre qu'il réglera plus tard, il était ravi de la savoir prête à en découdre.

Un des cavaliers Teïders ouvrit de nouveau sa bouche, réclamant la Louve. La seule réponse qui vint fut le claquement d'une arme à feu. Artane tenait son bras gauche tendue, mousquet en main, qui terminait de fumer son tir récent par le canon. Il eut un étrange sourire carnassier et là....

''Pas de quartiers ! Abattez moi ces chiens teïderiens ! Ils ne méritent que la mort ! ''

La louve faisait un brusque écart, oreilles plaquées sur l'arrière de son crâne, faisait les gros yeux au bruit de l'arme-qui-tirait-le-tonnerre, une sorcellerie qui était très loin de la vieille louve venant du nord, elle était toujours surprise par le bruit que pouvait provoquer des choses aussi petites, et dépréciait le bourdonnement qui agitait ses oreilles après un tir.

La situation était délicate, est-ce qu'elle avait peur ? Pas le moins du monde, ce sentiment l'avait quitté il y a bien des années. Elle s'estimait même plutôt sauvée, elle avait reconnu l'odeur de sa fille, à défaut de reconnaître son visage. Venant se placer à son côté, le plus faible, elle savait reconnaître les faiblesses de chacun de ses enfants, pour mieux les protéger et leur apprendre à se défendre. La douleur n'était rien par rapport au fait de défendre sa vie.

Une fois à sa hauteur, elle dévoilant ses crocs en direction des cavaliers, un grondement sonore et parfaitement audible s'échappait de sa gorge, le poil de la ligne de dos dressé, un avertissement qui était claire, et qui signifiait : approche toi que je t'égorge, approche toi que je t'étripes, un pas de plus et je te briserais l'échine, et il ne restera plus rien de toi.

Mais comment les bipèdes auraient pu comprendre ? Ils passaient tellement de temps à faire les guerres aux loups qu'ils n'avaient jamais appris leur langue, mais il en était de même pour les chiens, les chevaux, et même toutes les créatures. L'homme était une race profondément centrée sur elle-même.

Et comme elle n'était pas écoutée à défaut d'entendue, elle bondissait, gueule béante, elle ne visait pas l'homme, elle préférait laisser les conflits d'hommes aux hommes justement, et préférait sauter à la gorge de l'animal ses crocs s'enfonçant avec une facilité déconcertante dans la chair - il fera son repas du soir. Faisant lourdement chuter l'équidé et son cavalier par la même occasion, livrant ce dernier à la justice de son propre peuple.

Dès que le lieutenant Nordan l’ordonna, tous les traqueurs hurlèrent à l’unisson, répétant les dernières paroles de leur supérieur “ILS NE MÉRITENT QUE LA MORT”, avant de charger sur les cavaliers.

Les traqueurs étaient faits pour ce genre de charge rapide et brutale, ils étaient une unité d’intervention après tout, on leur donnait une cible, ils tuaient la cible, puis ils repartaient. Cette bataille ne serait pas différente, même s’il s’agissait de cavalier qui leur faisait face. Ces derniers ne pourraient profiter pleinement de la rapidité de leur monture, car les Eïlynstériens ne leur laisseraient pas prendre l’élan nécessaire pour une quelconque charge. Aux côtés de sa mère de cœur, Gloria atteignit l’un des cavaliers, alors que Griffe fit chuter cet adversaire en s'en prenant à son cheval, la kitsune se rua sur le soldat au sol, d’un geste brusque de sa lame, dont la force était grandement augmenté de par sa magie, elle écarta l’arme de son ennemi qui la brandissait comme dernière défense face à sa mort certaine, mort qu’elle lui donna par un second coup d’épée qu’elle planta dans sa gorge.

Rapidement, Gloria se porta sur l’ennemi le plus proche, celui toujours sur sa monture, tenant à distance l’un de ses camarades, Milon, sous sa forme d'ursidés, de par la hauteur que lui offrait le cheval. L’Eïlynstérienne commença à incanter, cela pendant une dizaine de secondes, avant de finalement se ruer sur l’animal et de poser l’une de ses mains sur elle. Le contact eu un effet immédiat, l’animal devint comme fou, ruant de manière frénétique et n’écoutant plus les ordres de son cavalier, jusqu’à faire tomber ce dernier.

Sans avoir besoin à se parler, Milon et Gloria s’occupèrent chacun d’une cible, l’imposant ours se rua sur le cheval enragé, alors que la kitsune alla s'occuper du cavalier. Cependant, cela n’allait être aussi facile que sa précédente victime, cette fois-ci, son adversaire avait eu le temps de relever et lui faisait face, prêt à se battre pour sa vie. Un duel s’entama donc entre elle et cet homme, pendant qu’autour d’elle le combat faisait toujours rage. Elle n’aurait sûrement aucun mal à venir à bout de ce Teïdérien, elle avait affronté bien plus coriace le mois dernier, et cela, sans magie ou quelconque aide, ce pathétique cavalier ne tiendrait pas longtemps face à elle. Par la suite, elle pourrait assister ces camarades, du moins, s'il y avait encore des ennemis à affronter. Peut-être surestimait-elle les capacités de ses frères et sœurs d'armes, dû à son patriotisme exacerbé, mais Gloria ne doutait pas une seconde d'une victoire écrasante sur les Teïdériens, ces vermines n'étaient que de piètre combattant face à eux, quelque part ce combat ne valait pas plus qu'un simple dégourdissement, de quoi encore une fois prouvé leur supériorité face à leur ennemi séculaire. Cependant, cette vision des choses n'enlevait en rien son sérieux et son ardeur dans la bataille, Gloria venait de le prouver, elle n'hésitait pas à employer aussi bien la magie que sa lame, tel était son devoir après tout.

A peine avait-il lancé son ordre que tous ces hommes répondirent à l'unisson et fondirent sur l'ennemi. Artane n'avait pas besoin de leur dire quoi faire. Chacun de ses combattants avait son rôle et était rôdé à se battre. Par contre, quand il replia le bras, pour se saisir de sa lame et rejoindre la lutte, il avait été surpris de voir la louve se camper à côté de Gloria, avant que ne soient lancées les hostilités. Ainsi, Gloria connaissait l'animal... Cela expliquait son contre-ordre de tout à l'heure... Mais cela ne changeait pas dans les faits ! Et qu'il la prendra à part pour avoir une discussion à ce sujet là après le combat. Mais pour l'instant, l'heure était à faire couler le sang de l'ennemi honnis !

La louve avait déjà attaqué, sautant à la gorge d'un des chevaux teïderiens. Ses hommes, dont Gloria, usèrent de leurs capacités pour se battre farouchement et férocement. L'humain passa à l'offensive, mais sur le côté, pour que les Teïderiens soient harcelés de tous les bords. Pas de pitié pour cette engeance humaine malsaine !

Un des cavaliers tenta de l'empaler sur sa lance, mais médiocre combattant qu'il était, il manqua sa cible et chuta à terre. Il eut le temps de sentir une lame froide lui fendre le coeur. A peine venait-il d'expirer qu'Artane était passé à un autre adversaire. Et de taille cette fois : le chef du groupe s'était reculé pour mieux coordonner l'attaque de ses chasseurs. Artane devait couper la tête du serpent.

Quand son adversaire fit l'épéiste approcher, il ne perdit pas de temps pour lancer sa monture au galop. Artane avait un sourire de prédateur, qui appelait à faire couler le sang de l'ennemi. Il esquiva au dernier moment la charge du cheval et frappa la jambe du malheureux équin, provoquant la tranche de son jarret. L'animal chuta dans sa course en hennissant de douleur et emportant son cavalier dans la chute. Celui-ci se retrouva coincée sous lui et écarquilla les yeux quand il fit Artane s'approcher de lui. Un seul mot franchit ses lèvres :

''Pitié ! ''
''Pitié ? C'est un mot qui est inconnu des tiens... Voilà comment tes frères dispensent la pitié ''

Il planta brutalement son épée dans son abdomen, et la retira tout aussi violemment.

''Savoure donc la souffrance, si chère à ton dieu, Teïderien ! ''

Il s'éloigna de lui, le laissant se noyer dans son propre sang en plus de subir les mouvements pesants de sa monture qui cherchait à se relever, qui l'écrasait plus encore. Qu'il souffre bien et longuement, pensait-il.

Il s'assura qu'il n'y avait plus de cible à sa portée et voyait que ses hommes avaient terminé de se battre, achevant leurs ''proies''. La bataille était gagnée et aucune perte n'était à déplorer dans son groupe. Il essuya le sang qui couvrait sa lame.

''Et voilaà des Teïderiens qui ne retourneront plus jamais chez eux ! Qu'on réunisse leurs cadavres et qu'on les brûle, je ne veux pas qu'ils polluent la terre... S'il y a des blessés parmi vous, dites le moi, que j'organise les soins. Gloria, je te laisse en charge de la louve pour la soigner, puisque visiblement, elle te connait et que c'est réciproque. Après, on retourne au campement ! ''

Une fois les hostilités terminées, elle se contentait d'attraper la gorge du cheval qu'elle avait tuer, et de le trainer sans trop de difficulté à l'écart des soldats et de la puanteur de la mort des bipèdes. Se contentant d'en prélever sa part. Ignorant les bipèdes, se nourrissant une patte posée sur la carcasse du cheval non sans grogner au cas où quelqu'un serait tenté de s'approcher, dissuadant ainsi quiconque de s'approcher d'elle, la louve était en colère. Aucun loup civilisé n'irait déranger un alpha qui mange.

Elle se contentait de jeter des regards farouches dans la direction de vainqueurs qui se délectaient de leur victoire, il n'y avait qu'elle pour pleurer les morts inutiles, et les vaincus quoi qu'il en soit restaient perdus.

La louve levait un petit moment la tête de la viande encore chaude de sa proie. Adressant des mots qui auraient pu sembler particulièrement durs à l'égard de sa fille. Elle ne pouvait comprendre la scène qui s'était déroulée sous ses yeux.

- C'est ça que tu es devenu ? Une bête farouche qui tue à tour de bras ? Je dois bien être la pire mère qui soit, si je rate à ce point-là l'éducation de mes filles. Dois-je tuer cet homme pour cette infamie ? Ou quiconque en soit la raison !

Elle posait ses yeux sur l'homme, il sentait l'humain, tout ce qu'elle détestait, son poil se hérissa en même temps qu'un grognement sonore s'échappait de la gorge de la thérianthrope.

Aeter jouait avec le feu à sa manière, elle n'était pas stupide, néanmoins, elle jaugeait ainsi sa fille, si l'idiote était définitivement perdue ou s'il y avait encore quelque chose à sauver chez-elle. Jamais elle n'aurait permis qu'une chose pareille se produise, mais elle était bien loin du nord et de leurs règles ancestrale.

La bataille finit sans véritable difficulté, immédiatement tout le monde suivi les instructions du lieutenant Nordan sans discuter. Par conséquent Gloria, se dirigea vers Griffe Nocturne, sourire aux lèvres, elle était heureuse et surprise de revoir sa mère et il n’y avait rien de mieux que de se battre au côté d’être que l’on aimait, en plus elle était fière, elle avait été efficace dans ce combat, elle pensait avoir fait honneur aux Vaelstraz et à leur enseignement. Quelle désillusion pour la guerrière, en effet, pas d’éloge quelconque ou de remerciement, bien au contraire, on lui faisait des reproches et il était sévère.

Elle ne comprenait pas pourquoi sa mère de cœur réagissait ainsi, qu’avait-elle fait de mal ? Elle et ses camarades Eïlynstériens venaient de lui sauver la vie, elle s’était bien battue et elle n’avait guère fait d’excès dans la violence selon son point de vue, mais ce qui l’inquiéta principalement fut le regard et le commentaire que Griffe fit sur son supérieur, de quoi ma mettre dans l’embarras.

-Griffe, je ne vous comprends pas, si nous n’étions pas intervenus vous auriez tué par ces Teïdériens qui proféraient de honteuses accusations à votre encontre ! Vous seriez morte et sûrement dépecer si nous n’avions pas été là ! N’était-ce pas ingrat que de ne même pas remercier ses sauveurs ? Après tout, elle n’était pas Eïlynstérienne, rien ne les avait obligés à s’interposer. Je… Nous n’avons fait que tuer un ennemi commun, qui en aurait fait de même à notre place, nous avons fait que défendre nos vies, non ?

Elle parlait avec sincérité, mais elle connaissait bien les moeurs des Vaelstraz, du moins fut une époque, aujourd’hui tous cela était lointain, tant d’année, c’était écoulé depuis certains détails était un peu plus flou dans son esprit, aujourd’hui elle était plus Eïlynstérienne que Vaelstraza.

-Nous sommes en Teïder, Griffe… ici les codes ne sont pas les mêmes, nous sommes pas en Vaelstraz. Elle restait calme et essayait de rester diplomatique dans ses paroles, car si elle était Eïlynstérienne, cela ne voulait pas dire qu’elle ne souhaitait pas son héritage de louve, bien au contraire. Cet homme est mon supérieur, Griffe, s’il vous plaît éviter de le provoquer, murmura-t-elle finalement à sa mère de coeur, de quoi éviter de se mettre dans une situation délicate entre ses deux partis, elle ne voulait trahir personne, cela ne correspondait pas à sa personne, cependant si la situation dégénérait, elle n’aurait pas le choix.

Et Gloria savait déjà quels camps elle choisirait, elle n’aurait hélas aucune hésitation, mais de la peine oui. Elle était Eïlynstérienne et cela passait avant tous le reste, même sa propre personne, car il n’y a rien d’autre que sa nation qui doit compter, envers et contre tous.

Avant même que Gloria ne s'exécute, Artane croisa le regard de la louve blessée, qui paraissait s'être bien repu de la chair de sa victime équine. Le sang barbouillait encore ses babines et quand ses yeux se plongèrent donc dans ceux de ce grand fauve, il n'apprécia guère l'éclat qu'il y lut, plus encore la réaction. La louve hérissait ses poils et grondait comme si elle se sentait menacée. Artane avait assez combattu dans sa vie pour savoir quand la hargne dévorait la raison, quand la folie dévorait la sagesse. Il avait bien manqué de basculer dans une folie sans retour durant une sacrée mésaventure avec les Teïderiens. Et d'ailleurs, il la frôlait à chaque fois qu'il voyait ces ennemis à abattre, ces chiens à occire ! L'envie de tous les tuer le poussait à la colère et à la rage... Et ces émotions ne s'étaient pas encore dissipées, puisque le combat venait à peine de se terminer.

Il ne quittait donc pas des yeux cette louve, qui, dans sa furie et son état blessée, était prête à en découdre avec n'importe qui. L'humain portait déjà sa main non loin de son épée, au cas où. Un tel geste pourrait provoquer un nouvel écoulement de sang. Et quand la louve s'exprimait dans la langue des hommes, Artane serra les dents et porta immédiatement la main à sa lame, prête à la dégainer.

''Modère tes paroles ! On vient de sauver ta carcasse de ces vils Teïderiens ! Et c'est comme cela que tu nous remercies ? ''

Il aurait pu perdre des hommes dans cette bataille, même si la gloire aurait jailli sur eux en luttant contre leurs ennemis de toujours. Puis Gloria prit la parole. L'esprit du Lieutenant analysa chaque mot, chaque détail. Il fronça des sourcils mais ne retira pas sa main de son épée pour autant. Gloria connaissait donc cette louve et paraissait être comme sa fille à celle-ci. Voilà qui changeait la donne. Mais il n'aimait guère se faire menacer ! Il rumina quelques secondes de sombres pensées avant de lâcher la poignée de son arme.

''Je ne connais pas les coutumes de ta troupe, ou de ta meute, je ne sais comment tu nommes cela, Grande louve, mais sache que moi, je suis le chef de mon groupe, de cette meute. Gloria est un membre respecté en son sein. Elle réponds aux devoirs qu'on attend d'elles. En attendant, nous sommes arrivés à temps pour t'épargner de finir en carpette chez nos ennemis communs. Tu es la bienvenue au sein de mon groupe, le temps que l'on te soigne, que tu te nourrisses si tu le désires et tu seras respectée... tant que tu respectes nos ''codes''. Gloria sera là pour t'épauler, je lui donnes l'autorité pour. ''

Il regarda sa subordonné. Il en avait pas fini avec elle.

Et alors ? Oui, elle avait bien entendu, sa survie était loin d'être primordiale. La meute aurait survécu. N'est-ce pas là le principal ?

Elle n'était pas en Vaelstraz, mais ce territoire était pratiquement un second domaine pour elle, elle y avait passer une bonne partie de sa vie, à se battre ou à chasser.

Depuis quand un mâle, vulgaire bipède qui plus est dit ce qu'un loup doit faire ? Elle lâchait même un éclat de rire à cette phrase se moquant sans nuance des paroles de l'homme. Les règles des hommes sont faites pour les hommes.

Pour une vaelstrazsa il était inconcevable qu'un homme est quelque chose à dire dans ce genre de conflit, la place belle était accordée aux femmes qui faisaient vivre la meute, les mâles n'étant finalement là que pour défendre cette dernière en cas de menace. Les hommes étaient des soldats et les femmes de leaders, il en avait toujours été ainsi depuis des centaines d'années et peut-être même plus. D'autant plus que l'homme était un parfait inconnu, qui tentant de plier à sa volonté l'alpha, et ça clairement ça ne passerait pas.

Je connais très bien les codes d'au-delà du mur, bipède, j'ai eu des dizaines et des dizaines de saisons pour méditer là-dessus, mais ici nous ne sommes pas chez vous à l'abris derrière les pierres. L'animosité de ses paroles étaient palpables, une vieille rancune ? Ce massacre attirera d'autres chasseurs, et peut-être même qu'on y passera tous. Tout ça pour une envie de gloire inutile. Un jour tu comprendras qu'il vaut mieux fuir pour préserver la meute, ou mourir pour qu'elle te survive. Mais je crois qu'il me faudra deux siècles de plus pour t'enseigner cette leçon, Rakiel. Elle grondait de plus belle, agacée par cette attitude naïve, poils toujours hérissés.

Néanmoins, un mâle brun et blanc venait s'immiscer entre les deux groupes, prenant tout simplement sa part du butin, un acte qui pouvait paraître parfaitement anodin mais qui avait la capacité de calmer les esprits.

Personne ne pouvait imaginer la pression que devenait supporter Gloria, entre le regard lourd de reproche de son supérieur hiérarchique et les paroles toutes aussi lourde de sa mère de cœur, la kitsune sentait la situation échapper à son contrôle. Gloria devait calmer les craintes de sa mère, c’était la seule chose qu’elle pouvait faire, elle se voyait mal essayer de modérer les paroles du lieutenant Nordan, elle avait assez d’ennui pour s’essayer à de telles pratiques suicidaires.

-Tu te trompes Griffe, elle l’avait dit, sans sourciller, elle devait garder la face auprès des siens quitte à faire face à celle qu’elle voyait comme sa mère. Teïder est une grande nation en terme de superficie, ces cavaliers ne sont que rien d’autre que des misérables dans un flot d’autre Teïdérien, quand bien même leur mort se ferait remarquer, le temps que l’on envoie des hommes comprendre ce qu’il s’est passé, que nous serons tous loin. La meute a survécu, sans perdre qui que ce soit, n’est-ce pas mieux ainsi ? Et je sais très bien Griffe que parfois pour sauver les siens la mort est une nécessité, je suis prête à mourir pour mes frères et mes sœurs depuis le jour où l’on a mis une arme dans mes mains, mais si le sang des Teïdériens est le prix pour vivre un jour de plus, alors je n’ai aucune honte à dire que j’ai encore de beaux jours devant moi.

C’était la différence fondamentale qui différenciait les Vaelstraz et les Eïlynstériens, les premiers ne tuaient que par nécessité, en soi, pour se nourrir donc, alors que les seconds, voyaient dans la mort et le combat, une dimension bien plus glorieuse voir même sacré pour certain. Gloria ne sortait pas du lot, chaque combat, chaque ennemi de sa patrie tués, la remplissait de fierté et de satisfaction et la sergente n'aspirait qu’à la gloire et à une mort tout aussi glorieuse. Cependant, elle n’y voyait pas un manque de respect envers les valeurs que lui avaient transmises les Vaelstraz, après tout, elle ne tuait que par nécessité, car elle et ses camarades d’armes affrontaient un ennemi séculaire qui n’avait que pour seul objectif leur anéantissement. La guerrière ne pouvait pas considérer ce qu’il venait de se produire comme mal, car aucunes autres issues n’était possible avec les Teïdériens.

-De toute manière, ses chasseurs nous avaient repérés, vivant, ils en auraient ameutés d’autre Teïdériens, alors que mort, nous avons une bien plus grandes marge de manœuvre. Mourir pour la meute ? Et que serait devenue la meute ? Elle laissa cette question en suspens, cela faisait trop longtemps qu’elle avait quitté la meute pour véritablement avoir une idée de ce que pourrait devenir la meute sans Griffe.

Elle se tourna ensuite vers son supérieur, n’ignorant pas à qui elle devait rendre des comptes dans cette histoire, en effet elle était en quelque part responsable de sa mère auprès du lieutenant, et vu l’attitude de cette dernière, elle avait du soucis à se faire.

-Je m’excuse pour les paroles de Griffe, Lieutenant ! Déclara-t-elle d’un ton solennel. Les lois et us de sa tribu sont bien différents des nôtres. Que pouvait-elle ajouter ? Qu’une telle ferveur pour ses convictions lui rendait honneur ? Non. Le regard bas, Gloria se retourna vers Griffe “Tu as besoin de soins ? La meute, est-elle loin d’ici ?” demanda-t-elle finalement.

Aucun traqueur, n’osa émettre le moindre commentaire et la sergente ne pouvait pas leur en vouloir, s’interposer serait presque équivalent à de l'insubordination et le respect de la hiérarchie était bien trop important pour eux, comme beaucoup d’Eïlynstériens. La kistune guerrière prendrait donc sur elle tous les possibles blâmes qu’on lui donnerait.

Artane serrait des dents. Il n'appréciait guère ce qu'il venait d'entendre. Lui et ses hommes avaient combattu contre les Teïderiens et voilà ce qu'il récoltait en retour ? Au final, la civilisation à la sauce akkatonienne n'était pas si mal pour ce qui est d'unifier toutes les espèces qui devaient cohabiter ensemble, sauvages ou non sauvages. Et de plus, si elle pensait imposer sa dominance sur Artane, elle se mettait une griffe dans l'oeil.

Il fut tenter de mettre sa main à la garde de son épée, par mesure de précaution. La tension montait encore d'un cran et s'il le fallait, il défendra sa peau et celle de ses hommes si cette louve blessée décidait d'user de ses crocs. Mais heureusement, un loup brun et blanc s'immisça entre les deux groupes. Artane avait toujours les dents serrés et regarda un bref instant la présence de cet animal, qui se préoccupait plus de sa part de pitance que de la nervosité inter-espèce. Il vit son Sergent entamer une discussion plus diplomatique vis à vis de la Louve. Artane desserra à peine les dents et croisa le regard de son subordonné. Il ne laissa rien transparaître dans l'éclat de ses yeux, si ce n'était la colère qu'avait provoqué la situation. Chose qui était certaine était qu'elle avait su expliqué l'essentiel de ce qu'il y avait à savoir. Et comme Gloria connaissait cette louve mieux que quiconque...

Quand aux excuses qui vinrent par la suite, il sourcilla.

''Tu n'as pas à t'excuser pour elle. Si elle revendique le suivi de ses propres codes et se contrefiche des nôtres, elle est donc assez intelligente pour apporter elle-même ses excuses ! On a tous des coutumes de vie différents, c'est pour autant qu'il faut les dégager à la moindre occasion, surtout quand on vient de lui sauver les poils de son arrière train ! ''

Et encore, il avait manqué d'être grossier, réussissant à modérer ses propos.

''Si ta pote décide de nous suivre pour se faire soigner, toujours à ta charge, qu'elle respecte mes ordres ! Sinon qu'elle aille se faire pendre ailleurs, louve ou tout autre chose qu'elle est. Ensuite, quand on sera au camp, et quand tu auras fini toute cette histoire, tu passeras me voir, faudra qu'on cause. Allez les gars ! on lève le camps ! ''

Plus vite ils partiront d'ici et plus vite ils pourront retourner derrière le Mur. Et avant, il devra remettre les choses au clair avec Gloria. Saper l'autorité était une chose, surtout dans des situations critiques. Donc elle n'était pas à faire ; d'ordinaire, car lui aussi avait déjà remis en question des ordres, quand cela était réellement justifié !