La journée était calme au manoir de la famille Von Kaufman. Aucun incident n'était à déplorer et pas un nuage ne venait rompre la monotonie de la toile céleste. Le soleil illuminait de ses divins rayons, l'ensemble de la cour. Leto, assis au pied d'un arbre, semblait se prélasser et se moquer allègrement de sa condition d'esclave. Or,  il n'en était rien, le kitsune surveillait les environs, s'assurant, en balayant l'ensemble de l'espace d'un regard avisé, que personne ne pénètre dans l'enceinte dans la demeure. En somme, il jouait le rôle de garde, si quelqu'un souhaitait porter préjudice à son maître ou à l'un de ses biens, il se lèverait et tenterait de l’arrêter.

Enfin, ce n'était pas comme si cela risquer d'arriver. En 48 ans de service, jamais personne n'avait eu l'audace de tenter d'entrer par effraction chez les Von Kaufman. Il faut dire que l'imposante muraille qui encerclait l'habitation et les multiplies gardes, qui parsemaient l'ensemble de la propriété, dissuadaient fortement les éventuels voleurs, assassins et autres gougnafiers de s’immiscer chez le maître de Leto.

L'esclave chérissait grandement cette tache; pour lui, elle revêtait des allures de flâneries. Nul individu ne venait le déranger, il pouvait librement laisser le vent lui caressait délicatement le corps et les rayons du soleil lui chatouillait tendrement la peau.  Du moins quand ses pensées noires n'empoissaient pas le puits de son esprit et que le poids de ses crimes ne refaisaient pas surface.  Si c'était le cas, ces instants de pure douceur prenaient des aspects de cauchemars éveillés. Et le désespoir gagnait rapidement le petit esclave.

Aujourd'hui, il se sentait bien. Son maître s'était rapidement retiré dans un salon avec son
invité.  Andro souhaitait certainement discuter affaires avec lui. L'elfe n'avait que très peu d'amis, son caractère autoritaire, sa folie, et l'ardeur qu'il mettait dans son travail; Andro ne s'autorisait que très peu de temps libre, jouaient sûrement beaucoup dans ce constat. Quand on passait la majorité de son temps à négocier de nouveaux contrats, on n'a guère le temps de lier de profondes relations avec la masse d'individus qui nous entoure. C'était un choix mûrement réfléchi, le marchand préférait largement le pouvoir et la richesse à la compagnie d'amis dont les conversations l'exaspéraient  au plus au haut point. Un vrai petit misanthrope, ce Andro Von Kaufman.

Cependant cette apparente tranquillité ne sera que de courte durée. Puisqu'un garde de la résidence vint chercher Leto, lui annonçant en des termes forts simples que son maître demandait sa présence dans l'un des salons de la demeure. Pourquoi ? C'était une bonne question, l'homme de main n'avait pas voulu y répondre, se contentant de baragouiner une phrase incompréhensible pour le commun des mortels.

Les entrevues avec son propriétaire étaient des moments que Leto redoutait par-dessus tout. En effet dans ces entretiens, Leto devait contrôler chacune des cellules de son corps, car une action mal réalisée ou un manque aux règles de la bienséance pouvait entraîner la fureur dévastatrice de son maître et les conséquences de cette fureur étaient pour le jeune homme des plus dommageables.

C'est donc avec une certaine boule au ventre que le jeune Kitsune obéit à l'injonction de son maître, il espérait sincèrement qu'aujourd'hui, tout ce passe mieux et l'entrevue soit d'une banalité affligeante. Il ne voulait certainement pas offenser celui qui avait un pouvoir de vie ou de mort sur lui.

Finalement, il arriva là où il devait se rendre, la pièce était extrêmement luxueuse, des statues de marbre constellaient la salle, des tableaux typiques de la renaissance, ornaient fièrement les murs, le parquet fait d'un bois exotique très rare, réfléchissant chacune des lumière de la pièce, de telle sorte qu'avec un peu de concentration, on pouvait s'y admirer.

Leto, lui, n'était pas là pour contempler la richesse de l'Andro mais pour le servir, il se prosterna donc par terre devant lui et  avec une certaine emphase, il récité sa litanie.

- Ô grand maître, lumière de ma vie, feu de mes reins, je ne vis guère que pour servir et vos désirs sont le phare qui guide mes pas. Votre générosité n'a pas de limite et je ne pus que vous demander aimablement comment servir votre grandeur.


Leto remarqua aussi que son maître n'était pas seul, il était accompagné de son " invité"

Les affaires de la famille Cromwell ne faisaient que s’améliorer de jour en jour tandis que le Chef instaurait ses règles et son pouvoir au travers de ses divers activités criminels ou légales, cela n’avait guère d’importance. Toutefois, la baronnie d’Astreïa n’était que l’une des premières briques de l’empire que voulait crée le Tigre, le titre de Duc était un objectif parmi tant d’autres et n’était pas à l’ordre du jour pour le moment.

Depuis plusieurs mois, Le mafieux conversait avec différentes personnes installées dans le duché de Vinche qui se trouvait être son objectif actuel, bien que le port d’Astreïa était plaisant, l’importante population qui passait par Vinche intéressée Salem. Ainsi, au travers de ses différents contacts, il avait contacté et rencontré plusieurs hommes ayant de l’influence dans les territoires de Vinche sans s’approcher toutefois de la duchesse. L’idée était de s’infiltrer peu à peu sur les terres de Vinche en faisant sa place parmi les divers mafias présentes afin de prendre le contrôle par alliance ou par la force.

Après plusieurs discussions par courrier avec l’une des personnes recommandées par ses contacts, le Cromwell avait désormais une rencontre en tête à tête avec ce dernier de prévu, il ne s’agissait aucunement d’un mafieux, mais plutôt d’un commerçant aux pratiques à l’honnêteté questionnable. Son contact l’avait mis en garde sur l’excentricité de la personne, ce qui n’avait pas particulièrement fait douter Salem, après tout il ne s’agissait simplement que d’un autre duchéen esclave de l’argent à ses yeux.

Finalement, la rencontre eût lieu dans les terres de ce duchéen prénommé Andro Von Kaufman, en compagnie de l’un des membres de l’unité Cerbère qui resterait suffisamment loin pour ne pas être remarqué tant que Salem ne lui donnerait pas l’ordre d’intervenir. Accueilli comme il se devait en tant qu’invité, nous en vinrent vite au sujet principal qui m’amenaient ici, dans une pièce au fond du manoir à l’abri des oreilles et yeux indiscrets. La discussion porta évidemment sur comment une possible alliance entre les deux parties dans l’installation de l’influence Cromwell à Vinche pourrait satisfaire le second. Salem évoqua plusieurs avantages de la politique Cromwell déjà établi en Astreïa et surtout du fait qu’il se souviendra de ceux qui l’ont aidé à s’y installer... Car il y arrivera, la question était le temps que cela lui prendrait.

Après une heure de discussion, l’hôte décida qu’il lui faudrait un peu de temps avant de prendre sa décision et proposa à son invité de visiter la ville, en précisant que cela serait en compagnie d’un guide servant la famille Von Kaufman. Salem, bien qu’ayant déjà visité cette ville par le passé, accepta la proposition de l’homme et puis alors observer le spectacle du jeune garçon.... Ceci devait être la fameuse excentricité dont parlait son contact pensa le Tigre.

Finalement Andro vint rompre le monologue de Leto et d’une voix autoritaire, témoignant de la grande emprise qu’il avait sur son serviteur, il prit la parole :

- Si je t’ai convoqué aujourd’hui Leto, ce n’est pas pour entendre tes paroles dénouées d'intérêt mais plutôt  pour te confier une tache des plus importante.

Sans interrompre son discours, il pointa du doigt le mafieux que l’on nomme Salem.

- Ce cher monsieur souhaiterait visiter notre ville et comme tu la connais parfaitement, j’ai pensé comme tu pourrais le guider en son sein. Fais attention, c’est un invité de marque pour la famille Von Kaufman, j’aimerai donc que tu le traites en tant que tel. Si tu offenses, tu sais ce à quoi tu t’exposes.

Bien sur que Leto le savait comment aurait-il pu l’ignorer. Toute sa chair et toute son âme se souvenait de cette douleur si aiguë qu’aucune forme de langage ne pourrait capturer son essence dans une formulation.

- Ô grand maître, lumière de ma vie, feu de mes reins, je ne vis guère que pour servir et vos désirs sont le phare qui guide mes pas. J’accepte bien évidement de remplir mon rôle et je ne me montrais point offensant avec ce monsieur.

- Bien c’est parfait, je dirais même plus parfaitement parfait. Si vous ne voyez pas d'inconvénient, je me retire de ces lieux. J’espère Monsieur Cromwell que vous apporterez une réponse positive à ma proposition.

Avec une grande grâce, Andro sortit de la pièce, laissant Leto et Salem seuls. Machinalement Le Kitsune se releva et se dirigea vers celui qu’il devrait guider dans la cité de Vinche.

- Bonjour monsieur, c’est un honneur de vous aider dans vos démarches. Avez-vous des endroits que vous souhaiteriez voir ou alors vous souhaiterez juste admirer les beaux quartiers de notre cité ? Je connais de très lieux dans la ville, que pourrez convenir à vos goûts raffinés. Bucoliques ou pittoresque, il y en a pour tous les aspirations à Vinche.

Leto reprit son souffle et continua habillement la conversation :

- Je me nomme Leto, enchanté de vous connaitre Monsieur…

Andro Von Kaufman interrompu le discours inspiré - et sûrement soufflé par Andro lui-même - de son jeune serviteur à l’apparence renardesque. Ce comportement résonnait comme n’ayant pas de véritable sens d’après la conception des choses du félin, il se surpris même à réfléchir sur les tenants et aboutissants des comportements de Von Kaufman, réagissait-il ainsi à chaque fois ou est-ce que son serviteur avait oublié une parole ou mit une mauvaise intonation ? En tout cas, Salem ne mit pas longtemps avant de se rappeler qu’il n’en fait en réalité rien à faire et que tout le monde ne pouvait pas disposer d’un esprit purement rationnel permettant de mettre en place des situations et comportements uniquement utiles. Bien que cela était plutôt mauvaise langue, il était possible que le but de l’hôte fût simplement de se faire faussement glorifier et faussement apprécier par autrui ? Chacun décidait de ses buts et de leurs grandeurs. Les comportements du marchand rendraient toutefois une alliance appréciable sur le plan de l’amusement, face à genre de situations, Salem ne pourrait que y voir une situation loufoque afin de se détendre du stress engendré par sa position.  

Par la suite, le commerçant introduisit le Baron Salem Cromwell en tant qu’invité de marque à ne surtout pas offenser sous peine d’être réprimander d’une manière qui semblait tout particulièrement faire écho aux oreilles du Kitsune. Finalement, l’hôte décida de prendre congé étant donné que la discussion était close pour le moment et le Tigre lui fit comprendre qu’il n’y voyait aucun inconvénient et le remercier de son temps et son guide mit à sa disposition. Salem rajouta que la réponse ne serait pas très longue, qu’il prendrait uniquement le temps de réflexion nécessaire afin de bien évaluer les choses et qu’il n’était pas dans ses habitudes de faire attendre sans raison. Ici, il était question de visiter et surtout de réévaluer la ville afin d’entrevoir plus clairement l’opposition et la concurrence qu’il trouvera en face de lui – il était aussi question d’évaluer le choix de ses alliées pour son lancement -.

Lorsque Salem Cromwell et le jeune servant, prénommé Leto, se retrouvèrent seuls, ce dernier prit la parole afin de faire du respect et de la politesse requises dans cette situation avant de demander ce que le Tigre voulait voir en précisant les lieux connus par l’habitué de Vinche pouvant satisfaire à une “personne du rang de” Salem. Il en profita d’ailleurs pour se présenter à nouveau, de son côté Salem avait été brièvement présenté par son hôte, il devait mettre les choses bien plus haut claire quant à qui il était.

“Leto, hum... Très bien. Dit-il en agissant comme-ci il faisait un travail pour mémoriser le prénom du garçon. Ton maître m’a présenté en tant que “Monsieur Cromwell, invité de marque”, j’espère que nous n’aurons aucun problème quant à comment agir avec un invité de marque. Toutefois, plus précisément, Je suis Salem Cromwell, Baron d’Astreïa et Chef de la famille mafieuse des Cromwell qui dirige cette Baronnie et ses alentours. Rajouta-t-il afin de faire comprendre qu’il n’était pas homme à prendre à la légère.”

Salem rajouta ensuite :  

“En ce qui concerne notre petite visite, je ne suis pas un vulgaire touriste et mes goûts raffinés seront loin d’être mis en avant par ce tour de Vinche. Je suis un homme d’affaire et je suis là pour évaluer mes affaires, ainsi j’aimerai que tu me montres les plus sombres quartiers de cette ville. Où se trouve les pires criminels de ce beau domaine ?”

Un peu plus tard, le Tigre écarlate adressa une question à l’esclave :  

"Dis-moi, tu as toujours vécu dans les duchés ou comme beaucoup autres de ton espèce, tu as vécu un temps en Ikhyld ?”

Ikhyld était un territoire que Salem avait très peu visité, ainsi obtenir des informations d’un ancien habitant des terres ikhyldiennes l’arrengerait.

Les présentations étant faites. Le chef mafieux prit la peine de clarifier ses intentions auprès de la personne qui allait etre son guide durant une bonne partie de cette après-midi. Alors comme cela, Monsieur Cromwell souhaitent visiter les quartiers pauvres de Vinches. Des lieux où la misère s'entasse avec la maladie. Des lieux où seul l'ordre de l'argent règne en maitre. Leto, l'esclave avait déjà pénétré dans l'enceinte de ces quartiers. Son propriétaire prenait un malin plaisir à user de la misère humaine pour accumuler les profits. Jouant de la détresse d'autrui pour leur imposer des prêts totalement en leur défaveurs.  Utilisant les corps d'esclaves pour permettre aux hommes d'assouvir leurs plus noirs désirs.

Conduire Salem dans les faubourgs malfamés ne posait donc pas de problème à Leto. Si telle est la volonté de celui qui était durant une bonne partie de cette journée son maitre par substitution, il n'avait aucune raison de s'opposer à lui. D'une voix qui se voulait la policée possible, il prit la parole :

- Très bien, Monsieur Cromwell, suivez-moi.

D'un geste de la main, il lui indiquait la sortie puis se dirigea vers la porte afin de lui offrir. Face à quelqu'un qui est plus haut que toi dans la hierachie sociale, il fallait bien se montrer révérencieux. Avec l'afféterie qui caractérisait Leto, il le guidait dans l'ensemble de la demeure, jusqu'à atteindre le portail qui marque les limites du manoir.

A cette instant-précis, mué par une curiosité insatiable ou un désir ardent de faire la conversation. Salem osa poser une question au Kitsune. Ikhyld, la patrie de ses ancêtres, source de nombreux de ses phantasmes et un phrase d'idéalité dans son cauchemar de matérialités. Les rares souvenirs que l'esclave avait du lieu était teinté d'une nostalgie indélébile. Un eden dont il était tombé beaucoup trop rapidement.

- J'ai vécu à Ikhyld au commencement de mon existence. Peu de traces de ce passage sur cette terre ont pu être conservé dans mon intériorité. La  majeur partie de ma vie, je l'ai vécu au service de la famille Von Kaufman.

Au fur et à mesure que les deux protagonistes avançaient dans les dédales infernales de la cité, le paysage se dégradaient. Les luxueuses et imposantes habitations des notables de la cité se transformaient inlassablement en des ruines faites d'un ensemble hétéroclites de briques, de tuiles, de pierres et de bois. Des sols parfaitement entretenu par les riches, on passe à des sols constellés de détritus et parfois même d'excréments. L'opulence permet bien des choses en ce monde.

Soucieux de répondre au mieux aux attentes de Salem, dans toute son arrogance prit la peine de poser une question à camarade de route.

- Est-ce qu'il y a des lieux que vous souhaitez particulièrement visiter ? Rencontrer les dealers du coin ? Entrer dans un bordel ? Parler avec les marchands d'armes ! Dans tous les cas, je suis à votre disposition Sire Cromwell

Un champ des possibles s'offrait à Salem, il fallait juste le saisir pour qu'il se concrétise en une matérialité saisissable par le  commun des mortels.

Après avoir mis au courant son guide sur son désir de visiter, non pas les plus beaux quartiers de Vinche, mais les pires endroits qu’elle avait à sa disposition, le kitsune sembla acquiescer sur la demande particulière. Cela semblait plutôt normal quand l’on revoit la scène passée, son maître devait lui avoir très bien imprimer la manière d’agir et les conséquences d’agir autrement, ainsi suivre les demandes de l’invité afin d’aller dans son sens était normal pour lui plaire et ainsi faire gagner des points à son maître - et éviter d’être puni -.  

Ce dernier invita alors le Tigre écarlate à le suivre, le thérianthrope était plus du genre à laisser faire son instinct quand il ne dépendait d’aucune information et à être celui qu’on suit plutôt qu’être celui qui suit. Toutefois, la situation n’était en rien choquant ou bien dérangeante, mais cela restait tout de même un évènement peu commun qu’il laisse à la charge d’une personne sans lien avec lui le choix de l’escorter où il le désire sans savoir précisément.

L’esclave renard montra son éducation irréprochable qu’on lui avait imprimer en se pressant d’ouvrir et de tenir la porte pour son invité. Le chef mafieux remercia d’un signe de la tête l’acte du garçon par simple habitude, Salem n’ayant pas l’habitude de traiter avec des esclaves autre que ceux qui combattait dans ses arènes, un genre totalement différent. De plus, bien que ses hommes lui montraient du respect - associé tout de même avec de la peur -, ils étaient loin d’agir avec tant de politesses et de manières qu’on réservait aux nobles... Le mafieux préférant éviter toutes ces comportements jugés inutiles et faisant perdre un temps fou tout en créant une distance non-nécessaire, ces hommes n’ayant pas besoin de cela pour savoir qu’il leur était supérieur.  

D’ailleurs, Salem devait être l’un des rares duchéens avec un statut financier et social de son niveau à ne pas utiliser d’esclaves peu importait la situation, même sa demeure était gérée par des serviteurs de pleins droits obtenant un salaire pour leur travail et étant parfaitement traités - certains vivants dans des chambres propres et personnels directement dans la demeure des Cromwell -. Il était même assez fou pour offrir la liberté à certains esclaves de combat ayant combattu pendant un temps conséquent dans l’arène lors d’évènements uniques, bien que rares y arrivaient... les règles étaient respectées et la victoire amenée réellement à la liberté.  

Sur le trajet, la question que Salem avait posé au kitsune sur les terres d’Ikhyld obtint une réponse qui n’était pas vraiment celle désiré par le mafieux, malheureusement la faute n’en revenait pas à l’esclave... mais c’était quand même décevant, il devrait donc s’occuper d’obtenir des informations par d’autres personnes.

“D’accord, c’est fort dommage. Je te remercie tout de même de ton honnêteté, certains auraient préférés mentir que décevoir, il n’y a rien de pire. La fin de la phrase était soutenue par une légère animosité à moitié caché en repensant à un tel fait arriver dans le passé.”

Le Tigre écarlate, avide de pouvoir et de connaissances en tout genre, appréciait connaître le plus de détails et d’informations sur de nombreux sujets afin de bénéficier de la culture générale nécessaire pour évaluer les possibilités d’un business dans n’importe quel domaine. Ainsi ce dernier possédait de nombreuses connaissances dans des domaines qui pourraient être insolites pour un Chef de clan mafieux, par exemple... la construction, ayant discuté pendant de nombreuses heures avec le chef de ses chantiers de constructions afin de pouvoir faire les meilleurs choix en tout temps. C’était dans cette optique-ci qu’il avait questionné le jeune kitsune, pour obtenir des informations sur les terres d’Ikhyld que possédait un habitant des terres.

Plus les deux hommes s’enfonçaient dans les quartiers sombres et plus Salem pouvait ressentir ce sentiment familier que l’on pouvait attribuer aux vils territoires détenus par les pires individus, les ténèbres ambiants soutenus par les pires comportements humains qui soient, mais aussi les plus triviaux. Le sang, l’alcool, l’odeur de diverses substances plutôt illicites, le côté délabré de certains bâtiments et le capharnaüm des tavernes en tout genre.

L’esclave renard questionna alors le mafieux sur ce qu’il cherchait en particulier dans ces lieux malfamés. Le Tigre écarlate était venu ici dans un but précis, bien qu’il y eût longtemps depuis son dernier passage dans les terres de Vinche, il pensait qu’une chose ne pouvait pas avoir changé et que l’individu qu’il cherchait se trouvait toujours dans les pires endroits.

“Si nous sommes bien dans les pires rues de Vinche... Connaitrais-tu le lieu où se trouve un groupe de bandits qui se nomment eux-mêmes : “Les sabres rouges” ?”

Les sabres rouges étaient un gang du duché de Vinche qu’on pouvait caractériser comme unique d’une certaine manière... Dirigé par une demi-orc plutôt impulsive, ils agissaient comme un groupe de mercenaire de temps en temps en se vendant au plus offrant pour les pires besognes. Pourtant, derrière cela, ils agissaient aussi à la manière d’un groupuscule criminel en possédant un territoire dans les quartiers de la cité et l’utilisant afin de s’occuper de leurs affaires : production de diverses drogues de combats, vente d’armes récupérés sur des morts ou dans les charrettes de marchands pillés, service de garde du corps. Leur chef se prénommait Shagar El’Grimgar et même parmi les orcs, elle était vue comme faisant des plus grandes.