[Le 3 Août 1998]

Cela faisait bien deux jours que la rousse voyageait, accompagnée de rebelles Akkatoniens qui avaient déjà eu affaire à Teïder. gée de quinze ans depuis moins d’un mois, la gamine suivait sans se plaindre ni ralentir ses guides, qui commençaient à l’apprécier malgré les appréhensions qu’ils avaient d’escorter une jeune comme celle-ci.

C’est donc après deux jours de marche que le paysage commençait lentement à se métamorphoser. Les étendues de désert laissèrent place à des forêts marécageuses, dignes du pays en question, et l’air sec et chaud laissait place à une atmosphère froide et humide, bien plus sournoise encore. Les arbres aux formes biscornues avaient des airs menaçants, alors que la lumière du soleil se faisait plus sombre encore dans cette ambiance presque terrifiante.

Vêtue de ses bottines à semelle épaisse, de vêtements simples et d’une cape dont elle se revêtit sous ce climat, Abigale observait le décor de ce pays qu’elle investirait pour une durée indéterminée, en totale aventure. Mais elle détailla tout de même less alentours, car on lui avait dit bien des choses sur la zoologie des marécages Teïderiens, et que passer dans les marécages avait son lot de risques.

C’était par ailleurs une pensée qui n’était pas loin d’être dénuée de sens ; après quelques heures de marche sur le pays ennemi, du bruit se fit entendre. Aussitôt, les trois rebelles -deux femmes et un homme- s’arrêtèrent en indiquant à Abigale d’en faire de même. Sur les aguets, ils tentaient de voir ce que cela puis-être au travers de la brume et des troncs en nombre. Quand soudain, une dizaine d’homme armés encerclèrent le groupe de voyageurs avec férocité, alors qu’un homme tout de noir s’avança vers le groupe. Pris sur le fait, c’était très certainement un inquisiteur et ses soldats Teïderiens qui leur étaient tombés dessus. Une sacrée aubaine pour un début…

L’inquisiteur était grand, mais gras. Son visage était cabossé et son nez pendait telle une poire pourrie, décorée de reliefs divers et variés. Il avait un oeil plus vif que l’autre, et souriait malsainement de ses dents gâtées. Alors, armé d’une masse d’arme et de divers poignards à la ceinture, il se permis de se pavaner devant sa capture en montrant sa puissance d’une voix éraillée, ponctuée d’une toux affreuse. Tout cela en Teïderien, bien sûr, que tout le monde comprenait, sauf Abigale qui ne comprenait que quelques mots ça et là.

Voilà de jeunes étrangers venus pour nous rendre visite ? Quelle bonne surprise, vous êtes tombés sur la bonne personne ma foi ! Je vous ferais une incroyable démonstration de nos coutumes locales, là où la souffrance est de mise. Avez vous déjà essayé la torture Teïderienne ? Un met de choix, certains en redemandent !