Ouvrir !fermer !
Orzian, engrenages et arcanes
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Orzian, engrenages et arcanes


Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

La caravane du désert [PV. Sahar]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

 :: Mémoires d'Orzian :: Sujets périmés :: Rps terminés
Aller à la page : 1, 2  Suivant
MessageSujet: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyLun 5 Aoû - 15:24
Février 1995, désert d'Orzian, territoire Akkatonien.

Il était le matin, tôt le matin. Le soleil commençait à peine à se lever tandis que le désert se fait plus supportable et agréable en cette heure et cette période. sur le sable encore chaud progressait lentement la luminosité naissante de cette journée, ainsi que la silhouette, seule, d’une voyageuse. Une voyageuse tout de sombre vêtue, la tête enroulée dans un turban aux fonctions utilitaires, bâton à la main. Elle marchait, pas à pas, d’un rythme soutenu, sans boire une seule fois. Chose plus étrange encore pouvait être l’absence de la sueur sur le visage de la femme qui préférait se garder des rayons du soleil.

Ce n’est qu’après une longue nuit de marche en direction du village le plus proche qu’elle aperçut, en ce matin, une tâche sur les monts sablonneux. Une tâche assez importante pour appartenir à une unique personne, et qui semblait aller dans la même direction que la moniale. Elle s’approchait de plus en plus, son pas semblant plus cadencé que celui de la tâche, et au fur et à mesure qu’elle se rapprochait, les formes s’affinaient pour laisser dans son champ de vision ce qui pouvait ressembler à une caravane sillonnant parmi les désert.

Ce n’était guère étonnant de découvrir une caravane en désert, surtout sur les routes commerciales Akkatoniennes, chose à laquelle la moniale n’eut que peu d’appréhension à s’approcher de ce groupement. A la rigueur, le seul danger qu’elle risquerait était d’être prise pour une pirate, mais une femme seule sans défense…

Elle s’enquit donc de rattraper la caravane, en maintenant son pas soutenu et régulier, pour arriver à leur hauteur, en gardant une distance de bienséance afin de ne pas mettre mal à l’aise les propriétaires de ce convoi. Elle n’entama pas de grande conversations, si ce n’est quelques mots de sa voix claire et peu éraillée, malgré la chaleur locale.

Salutations. Quelle direction prenez vous ?

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyLun 5 Aoû - 17:00
A l'aube, ils avaient repris la route. Lentement, patiemment, le pas chaloupé des chameaux avait avalé la poussière de la piste ténue : on ne se pressait pas plus que de raison, et la longue file de montures chargées, de chevaux alertes et de marcheurs infatigables, allait comme un grand vaisseau disparate qui soulevait l'écume des dunes en jetant des ombres chinoises sur le champ blond du sable alangui sous la brûlure.

En tête du convoi, engoncée dans son manteau, Sahar dodelinait du chef en guidant sa monture dans le sillage de ceux qui allaient au-devant des autres pour ouvrir la route et guetter les alentours. La fatigue se faisait sentir, mais elle était trop coutumière pour qu'on y prête attention, et dans le silence des vallées, chacun était un peu aux aguets, chacun ouvrait l’œil au travers des chèches et des voiles qui ne laissaient voir que l'éclat des regards embusqués du soleil sous la toile de leurs turbans. On voyageait lourdement chargé, lourdement armés, aussi : des fusils, des épées, des coutelas pendaient aux pommeaux des selles, à portée de main.

C'est Khéty et Asma, les inséparables jumeaux qui lui servaient d'éclaireurs, qui virent en premier se dessiner la voyageuse : elle marchait seule, mais on restait prudent et un sifflement vif se fit entendre pour avertir le reste du convoi. Perchés sur une crête, les cavaliers firent de grands signes à leurs compagnons, et pressèrent alertement le pas des chevaux pour se porter à la hauteur de la femme dont la silhouette indistincte dansait encore comme un mirage. Ils restèrent à distance, vigilants, jusqu'à ce qu'elle parvienne dans l'ombre du reste de la longue file qui ne marqua pas un temps d'arrêt et poursuivit sa route, la laissant se remorquer à eux comme un poisson rejoint le banc.

Son arrivée fut accueillie avec une vigilance lasse, prudente, mais lorsqu'elle les salua, Khéty lui répondit avec une politesse brève avant de lui désigner sa patronne.

- Le bonjour, commère. Adresse-toi à Lalla Sahar, c'est elle qui nous mène.

Ceci fait, il fit volte face et s'en fut rejoindre sa sœur, tandis que les autres cavaliers élargissaient un peu leur trajet pour garder la femme à l’œil. A l'avant, la marchande avait entendu sa question et s'était tirée de sa torpeur. Elle releva brièvement un regard aigu sur ses hommes qui guettaient encore les alentours et demeura silencieuse un instant : elle les voyait aller et venir, en alerte, cherchant la moindre trace d'une autre présence. On craignait peu les pillards et les brigands, bien plus les bêtes sauvages et les habitants les plus meurtriers de ces terres, mais ils avaient la défiance dans le sang parce qu'il fallait bien cela pour survivre ici.

Enfin, elle parut s'intéresser à la visiteuse. Sous les replis du turban indigo, ses yeux comme des miroirs étaient un rien plus amicaux quand Sahar s'adressa à elle, la voix étouffée par l'étoffe qui lui masquait le visage.

- Je suis lalla Sahar, dit-elle. Et eux, ce sont mes gens, ceux du clan Mahjtani. Nous allons à Nephtys pour y vendre nos biens. Et toi, qui es-tu, et où vas-tu, toi qui marche toute seule sous le soleil ?

Le regard se fit attentif et la dévisagea sans tenter de le dissimuler. La peau était bien pâle, pour ne pas souffrir de l'ardent soleil, et les yeux jaunes comme le soufre avaient de quoi éveiller la curiosité. Une étrangère qui n'était ni de leur sang ni de leur race, à n'en pas douter, mais une qui était assez aguerrie pour se confronter seule aux dangers de la contrée. Ou bien était-elle folle, et elle avait la chance d'être tombée sur eux, ou bien savait-elle très bien ce qu'elle faisait, auquel cas mieux valait se garder de la sous-estimer. Il en allait souvent de la sorte avec les voyageurs qu'ils pouvaient rencontrer.

- Tu n'as pas l'air d'ici, commenta Sahar en regardant à nouveau devant elle pour se maintenir dans le sillage de son avant garde. Cherches-tu un guide ? Nous pouvons te mener à bon port, si tu le souhaite. Le pays est traîteux, par ici, on s'y perd facilement, sans le connaître.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMer 7 Aoû - 15:17
Voilà une caravane digne des plus grands marchands des déserts. Chaque détail avait son importance. De braves voyageurs, tous armés jusqu’aux dents, vigilants et attentifs. Pour sûr, personne n’aurait eu l’idée de s’attaquer à eux, à moins qu’un imbécile eut quelconque intentions suicidaires. Mais cela n’était pas du ressort de Vittoria, et elle se montra bien sage à l’approche de l’homme qui l’accueillit de quelques mots, brefs et rapides.

Elle hocha du chef simplement, en guise de compréhension et de politesse envers cet éclaireur téméraire, et s’en alla sans un mot rejoindre la tête de convoi pour observer la silhouette qui semblait davantage imposer le respect parmi tous ces gens. C’est en laissant traîner brièvement son regard sur les personnes qu’elle dépassait que ce dernier se releva pour terminer sa course dans les yeux de la sus nommée Cheffe du clan qui lui fut présenté.

La moniale maintenait un visage impartial et dénué d’émotions, comme une forteresse impénétrable. Sa pâleur trahissait certainement sa nature, et ses yeux jaunes comme le soufre interloquait sans équivoque la femme qui se permit de la dévisager sans autre procès. La vampire ne lui en tient pas rigueur, et se contenta de lui répondre de sa voix calme et neutre, donnant à son visage une allure moins hostile que certaines interprétations pouvaient imaginer.

Je suis Vittoria Benedetti. Je voyage seule, et je pars en direction de ViveTour. Cela dit, Nephtys est une étape sur mon itinéraire, et je compte bien m’y arrêter pour me ressourcer.

Elle maintint un moment de silence en avisant l’horizon quelque instants avant de revenir observer le visage de son interlocutrice qui s’était tourné vers l’avant. La vampire avançait au même rythme que la caravane, bâton en main, chargée de quelques sacs et potions visibles par l’ouverture de son manteau. Elle continua par la suite, ayant jusqu’à lors pratiqué un Akkatonien correct.

Je suis une voyageuse sans réelle appartenance. Mais si une localisation géographique vous sied, je viens d’Ikhyld. Par ailleurs, merci de votre proposition, mais il semblerait que je connaisse ma route, et que nous empruntions le même chemin. Et en effet, il vaut mieux rester sur ses gardes, le désert n’est pas hostile que pour le soleil, mais bien pour la créatures qui y rôdent.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyJeu 8 Aoû - 23:53
- C'est plus prudent, oui, commenta Sahar. Je vois que tu es bien aguerrie face aux dangers du désert et que tu y chemines sans efforts, mais enfin, je ne connais que peu d'êtres en ce monde capables de faire le trajet d'une seule traite sans en souffrir à l'arrivée.

Il y eut l'esquisse d'un sourire qui fit plisser le contour de ses yeux, entre les replis du tagelmust qui l'enveloppait. Elle resserra d'une main sûre la bride de son cheval pour le guider à travers quelques empierrements instables, et reprit, d'une même intonation tranquille :

- C'est loin, Ikhyld.

La question s'embusquait sous la remarque anodine, à un rien d'être posée. Les pupilles fauves glissèrent en biais, un tout petit peu, pour adresser à la voyageuse un regard curieux, mais la marchande n'ajouta rien à ce sujet. Elle avait pris à la remorque bien assez de voyageurs de tout poil pour savoir que les indiscrétions, souvent, étaient malvenues. On traversait le désert pour des tas de raisons, pas toujours exprimables, pas toujours dicibles.

- Même si tu me dis que tu connais bien la route -et en cela je te crois tout volontiers- si tu le souhaites, fais tout de même route avec nous, reprit-elle encore. Nous aimons à croiser de nouvelles têtes, et puis la traversée des sables peut être bien monotone, sans un peu de compagnie.

De nouveau, le sourire embusqué lui grimpa jusqu'à ses paupières noircies de khôl et elle oscilla légèrement du chef.

- Nous ferons halte ce soir au prochain puits sur notre trajet. Si les ancêtres nous le permettent, Nephtys sera en vue le lendemain au couchant, ou peut-être un peu plus tôt si nous ne traînons pas. C'est que le temps est mauvais, à cette saison, et nous ne pouvons guère nous éloigner de la ville.

Le sifflement familier d'un de ses guetteurs l'interrompit un instant. Elle releva la tête avec la vivacité d'un serpent et se dressa sur ses étriers, la main en visière, pour mieux discerner les signes que faisait Asma depuis un épaulement rocheux qui émergeait du sable à quelques dizaines de mètres d'eux. Elle pinça deux doigts dans sa bouche et répondit par un autre pépiement strident, puis grommela quelque chose.

- Voilà que je parle trop vite. La piste est bloquée par un éboulis, il a du pleuvoir récemment et l'eau a emporté les pierres jusque dans le lit de l'oued.

Après cela, il y eut quelques palabres, échangées dans leur langue avec quelques-uns de ses gens, de grands gestes encore, des signaux de bras qui faisaient claquer les manches de leurs burnous de laine sur le fil du vent incessant. Lentement, la caravane guidée par Sahar en tête de file changea de cap et infléchit sa course pour quitter la terre sèche et craquelée qui faisait leur route depuis un moment déjà, et s'enfoncer à nouveau dans les rondeurs sablonneuses qui ondoyaient aux alentours.

Avec cette patience pesante qui les caractérisait, les animaux de bât changèrent leur cap, au fil des allées et venues alertes des éclaireurs qui faisaient passer le mot à tous les caravaniers. Beaucoup d'entre eux allaient à pied en guidant les bêtes, et les plus jeunes étaient juchés sur les amoncellements de sacs et de caisses qui oscillaient au rythme chaloupé des chameaux.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyVen 9 Aoû - 12:09
Vous avez bien raison, il serait imprudent de traverser le désert sans halte. Par ailleurs, j’accepte votre proposition. Un voyage accompagné est toujours plus gratifiant qu’un voyage en solitaire. Je suis sûre que nous trouverons nos intérêts à se côtoyer durant cette traversée. Par ailleurs, vous êtes bien brave. Je salue les gens de votre genre, capables de guider son peuple dans les étendues infinies du désert.

Elle hocha légèrement aux dires de la cheffe tout en avisant l’horizon. Ils arriveront à Nephtys le lendemain et la route semblait bien se profiler, surtout avec ces honnêtes gens. Quoi qu’il en soit, le sifflement caractéristique des éclaireurs se fit entendre, et ce n’était pas pour une bonne nouvelle. La moniale détailla les éboulis qui bloquaient leur route. La vampire avisa donc la cheffe entamer une manoeuvre d’évitement avant d’ajouter humblement.

Est-ce un détour important que vous effectuez là ? Car si ce chemin que vous souhaitez emprunter était des meilleurs, nous pouvons toujours tenter de déplacer les pierres pour libérer le passage des voyages futurs. Peut-être qu’un de vos hommes ici maîtrise la magie du vent afin qu’il puisse m’épauler ? A moins que ce ne soit une réelle perte de temps, ce que je peux parfaitement comprendre.

La vampire suivit le convoi sans mot dire, attendant simplement la réponse de la femme sur sa monture. Après tout, c’était à elle de décider du sort de son peuple, et en aucun cas Vittoria n’aurait voulu forcer la main sur ses propositions. Elle se contenta donc de proposer son aide et de laisser opérer la femme à ses fonctions. La moniale observa les hommes et femmes au courage exceptionnel qui bravait les aléas du désert avec une détermination remarquable aux yeux de la vampire.

Une chose à ajouter, c’est que cette dernière opéra un rapide regard circulaire afin de s’assurer que les étendues du désert le restaient, et n’étaient point pourvues de bandits et autres intrus. On n’avait probablement jamais assez d’une âme prudente, malgré les éclaireurs prêts à repérer le moindre détail louche.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMer 14 Aoû - 14:32
De nouveau, la trace d'un sourire se fit entrevoir sous le voile et plissa les yeux de Sahar avec une malice joyeuse. Elle oscilla du chef, faisant cliqueter ses bijoux, et lâcha un rire aimable en agitant vaguement une main rougie de henné.

- Que d'éloges, ma parole, tu nous tiens en grand respect et c'est un honneur de savoir que la réputation de mon clan est si élogieuse dans la bouche d'une étrangère.

Elle était occupée à manœuvrer sa caravane pour lui faire changer son cap lorsqu'elle prêta une oreille un rien distraite à ses dires, et ne ralentit pas sa course, poursuivant sa route avec un le même entêtement lent que le reste de ses bêtes.

- Nous allons rejoindre la piste passé cet épaulement rocheux. Quelques heures de plus ne feront pas grande différence : il en faudrait autant pour dégager la route, et il serait dangereux de s'attarder ici.

Les éclaireurs rejoignirent la tête du convoi peu après, et Khéty délivra son rapport à la caravanière, qui l'écouta avec attention en hochant la tête. Il repartit aussitôt, et Sahar se tourna à nouveau vers leur compagne de route, un autre de ses sourires accrochés aux contours de ses yeux.

- Comme prévu, il faudrait beaucoup de temps et d'efforts pour cela : l'éboulement est massif, comme souvent à cet endroit, ce n'est pas la première fois que cela se produit. Khéty croit aussi avoir trouvé des traces d'une manticore, mais elles sont vieilles de quelques jours et il ignore si l'une d'elles a étendu son territoire jusqu'ici. Quoi qu'il en soit, mieux vaut ne pas s'attarder, et puis j'ai peu de mages parmi mes gens, et ceux qui le sont sont déjà bien fourbus par la marche et par d'autres écueils rencontrés plus tôt. Si tu peux nous être d'un renfort en la matière, ce sera bienvenu sans doute d'ici à demain, mais pour l'heure, je préfère que tu gardes tes forces, et je préfère aussi garder les miennes.

De nouveau, la curiosité revint danser dans ses pupilles fauves.

- A quoi es-tu bonne, dis-moi ? Je te vois légèrement armée, mais c'est courant, par ici : on ne s'aventure pas sans un bout de fer capable de rompre quelques os. Si tu peux nous aider à quelque chose, nous en serons ravis, tout ce qui est utile est le bienvenu.


Les questions se pressaient encore, mais on la sentait se refréner un peu, faisant rempart de patience pour ne pas étouffer Vittoria de ses interrogations. Après tout, toute rencontre pouvait être intéressante, et pour ceux qui arpentent la contrée, les nouvelles étaient un bien précieux. On aimait bien savoir qui se joignait à la course des nomades, et qui se risquait à cheminer ainsi dans les immensités.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMar 20 Aoû - 17:25
La vampire resta aux côtés de la dirigeante tandis que la caravane effectua une manoeuvre d’évitement pour contourner le nouvel obstacle. Elle avisa quelques instants la route qui les attendait, acquiesçant légèrement deux ou trois fois aux dires de ladite Sahar, avant de se laisser quelques secondes de silence. Elle finit par répondre, sereinement.

Bien, vous avez bien raison. Il faudrait éviter de s’attarder trop longtemps en ces lieux, dans ce cas, et de suivre ce nouvel itinéraire. Surtout si c’est le lieu de passage de potentielles manticores. Je ne voudrais pas que ma proposition mette vos gens en danger. Quant à la magie, je saurais sans aucun doute vous aider à ce sujet, si l’occasion se présente. Je ne suis guère une mage aux talents infinis et à la puissance implacable, mais je me défend dans le domaine.

La vampire se laissa envahir de questions sans broncher. Elle ne semblait pas particulièrement dérangée par cela, au vu de son expression inchangée. Inchangée, si ce n’est qu’un léger sourire s’esquissa dans le coin de ses lèvres, un sourire amusé et dénué de toute intention négative.

Eh bien, pour vous répondre, je voyage, principalement. Mais j’agrémente ces derniers de quelques missions libres, en tant que mercenaire. Je sais me battre, mais détrompez vous, je ne viens pas d’une école militaire. Je tiens ces compétences d’un monastère où j’ai grandis. J’y ai appris à user de mes mains, et de mon bâton, afin de canaliser mon être et travailler mon esprit pour qu’il soit en phase avec le corps. Enfin, j’imagine que vous avez déjà entendu parler de ces stéréotypes de moines dans les contes. Ce n’est pas exactement ça, mais ça s’y en rapproche tout de même. Dans des termes plus concrets, j’estime être en capacité de me défendre seule au bâton, et de manière suffisante. Je ne souhaiterais pas exagérer mes capacités, cela dit.

La moniale laissa un temps pour que son interlocutrice comprenne ses dires, avant d’ajouter.

Et vous donc ? A part diriger votre clan, et j’en suis sûre, d’une main de maître, quelles sont vos compétences ?

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyJeu 29 Aoû - 23:36
Sahar oscilla de nouveau du chef, l'air appréciateur.

- Bien, fort bien, nous avons toujours l'usage d'un mage de plus.

Elle saisit du coin de l’œil l'expression changeante de l'étrangère, et écouta attentivement, alors que la caravane entamait péniblement l'ascension de la dune. Le pas lourd des montures s'enfonçait profondément dans le sable et il fallut ralentir la marche, sous le regard aguerri et vigilant de celle qui les menait. Il lui fallait toute son attention, comme si elle déchiffrait peu à peu le paysage, autour d'elle, si bien qu'elle prêta une oreille un rien distraite à ce qu'on lui disait.

Il y eut un moment de silence, après cela, et puis la femme s'ébroua légèrement. La fatigue se faisait sentir, mais il eu fait beau voir que Lalla Sahar se laisse aller à la trahir plus que de raison. Les sens aux aguets scrutaient le désert, sondaient le sable et le vent, comme si une multitude de vibrisses invisibles étendaient leurs bras aux alentours pour cueillir à même la terre le tracé de la piste qu'ils cherchaient.

- Bien, répéta-elle encore, au bout d'un moment. Tu sais te défendre, c'est l'essentiel. Espérons que tu n'en auras point besoin d'ici à notre arrivée.

Elle se tut de nouveau, et puis se rappela de la question de Vittoria et son sourire se dessina sous son voile, plissant les coins de ses yeux.

- Tu veux, dire, en dehors de ce qui est mon métier depuis que je suis en âge de tenir sur le dos d'un chameau et d'arpenter nos terres ? Oh, bien des choses, tu sais, mais rien qui ne t'intéresse vraiment, je crois.

La caravanière darda sur la moniale un regard perçant, teinté d'amusement.

- Que sais-tu des mœurs de mon peuple ? Peu de choses, je gage, sans quoi tu saurais déjà ce qu'implique ta question. J'ai appris comme mes ancêtres l'art de lire notre terre et d'y vivre, et c'est déjà bien assez, ne trouve-tu pas ? J'existe en ce monde, voilà qui implique beaucoup de choses en soi.


Le ton, qui s'était fait un peu piquant, sans doute parce que son orgueil s'était vu quelque peu titillé par l'indolence de la question, s'allégea quand elle reprit.

- J'ai quelques accointances avec la magie. Celle de mon pays, vois-tu, celle du sable et du feu, parce qu'il ne me semble pas que l'on puisse naître ici avec autre chose que ces éléments dans le sang.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptySam 7 Sep - 19:59
La moniale suivait le convoi sans fatigue, portant compagnie à son interlocutrice durant le même temps. Elle tend une oreille attentive aux dires de l’humaine, et acquiesca légèrement au fil de ses réponses. En effet, Vittoria savait se défendre plus que de raison, mais elle espérait bien évidemment ne pas avoir à user de ses compétences, comme l’a justement souligné Sahar. Tomber sur une créature du désert n’était pas la chose la plus joyeuse à laquelle Vittoria s’attendait, et cela pouvait avoir un impact important sur la caravane qu’elle secondait, bien plus que de croiser la route d’une bande de pillards.

Elle leva légèrement le nez lorsque la chef affirma que les moeurs de son peuples étaient peu connus des étrangers, ce à quoi la vampire agréa intérieurement. Il est vrai qu’elle n’en savait rien, et elle n’attendait que d’apprendre ce qu’on accepterait de lui enseigner.

Vous avez bien raison, j’aurais probablement dû y réfléchir à deux fois avant de vous demander cela. Par ailleurs, je comprend que vous teniez votre enseignement de vos ancêtres, c’est une méthode de transmission du savoir que je trouve intéressante et qui a un certain potentiel. Mais ce serait s’embarquer dans un sujet de conversation vaste et sans fin qui concerne les cultures et les coutumes.

Elle haussa des épaules, comme pour prendre une inspiration -bien qu’elle n’en pris pas une seule- puis dirigea son regard de soufre dans celui de la dirigeante. La moniale la scruta quelques instants pour capter le moindre détail de son expression, avant d’ajouter de manière tout aussi calme.

Je vois. Eh bien, vous ne devez pas être en manques ressources magiques, j’imagine ? Si c’est un don que vous pratiquez à l’heure d’aujourd’hui, c’est que vous l’avez développé et en avez pris soin régulièrement. Et je suis en quelques sortes heureuse de savoir qu’une autre personne accepte son don pour jouir de ses bienfaits. D’autant plus que vous n’avez pas l’air d’en faire un usage particulièrement nocif ou illicite, mais ça, même le plus innocent des mages en apparence peut faire usage de sa magie pour des fins perverses et insolentes...

Elle étira davantage son sourire, son regard s’étant fait taquin avec une petite pointe de défi.


Je suis sûre que vous avez déjà entendu parler des nécromanciens, et d’autres mages hors la loi usant de leur magie, aussi légale soit-elle, pour des fins quant à elles illégales. J’aborde ce sujet car j’ai croisé bien des affiches dans les villes d’Orizan proposant une somme, ma foi souvent onéreuse, pour quiconque met la main sur un mage hors-la-loi en cavale.

A cela, la moniale laissa sa partenaire répondre, afin d’avoir son avis là dessus et essayer de lui donner de quoi se creuser la tête dans un genre de débat.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptySam 7 Sep - 23:39
Sahar rit encore, et l'éclat de sa voix profonde demeura suspendu un bref instant, comme une poignée de poussière lâchée dans la brise. Elle dodelina du chef en écoutant les paroles de la femme, et son humilité lui plut : les gens du désert étaient des peuples fiers, à leur façon bien particulière, et parfois pour avoir leur amitié il fallait savoir plier un peu le genou et avouer son ignorance. Bien trop de voyageurs hardis étaient venus avec des certitudes plein la bouche et la besace pour finir par se casser les dents sur les aridités de ces lieux, et souvent la prudence était une denrée rare qui était mère de toute survie.

- Ta question était légitime, répondit-elle, mais j'admet qu'elle a froissé mon orgueil. Tu apprendra bien vite que le nôtre est bien solide, si ce n'est pas déjà fait.

Il y eut dans sa voix comme une satisfaction qui devient perceptible, et elle hocha la tête.

- Nous apprenons par le verbe, faute d'avoir pour nous des livres et des bibliothèques. Nous ne pouvons nous encombrer de cela, alors, les mots sont parfois notre seul bagage, comme la mémoire de nos anciens. C'est une façon comme une autre, j'imagine, et nous l'avons faite ainsi parce que c'est en nous appuyant sur l'expérience de ceux qui sont venus avant nous que nous avons réussi à vivre ici.

Et pour tout dire, à voir les faces ravinées qui se devinaient derrière les voiles et les turbans, il ne faisait aucun doute que c'était une existence difficile que l'on menait en ces terres désolées. On cheminait presque en silence, avec une obstination lente qui érodait la distance comme le vent mange la pierre.

Sahar affronta sans ciller les yeux jaunes que Vittoria leva vers elle, consciente d'être observée avec attention. Pas une émotion ne transparaissait sur le visage si pâle de la moniale : une figure étrange, aux yeux de la caravanière accoutumée aux faciès brunis par le soleil de ces contrées, lisse comme une jouvencelle, mais avec une gravité qui trahissait bien plus d'ancienneté que n'en disaient ces traits que le temps n'avait pas altérés.

Le regard de la femme se fit acerbe, l'espace d'un instant, et se plissa légèrement.

- Je n'en ai pas l'air ? A la bonne heure ! Garde tes doutes, commère, et je tairai ce que ma fierté dit de ta suspicion.

Ah, c'était qu'elle était décidément bien chatouilleuse, cette fierté qu'elle avait chevillée au corps. Mais étrangement, quelque chose dans la froideur et le détachement de la voyageuse laissaient aisément comprendre qu'elle ne mettait pas réellement en cause le bien fondé des actions de Sahar, et qu'elle n'exprimait que le fond de ses pensée à voix haute, de façon tout à fait détachée.

- Mais tu dis vrai, il ne me viendrait pas à l'esprit de faire des choses déshonnêtes avec les dons qui m'ont été échus.

Quand il fut fait mention de la nécromancie, elle fit un curieux geste de sa longue main barbouillée de henné, esquissant avec ses doigts quelque chose qui ressemblait à un arc de cercle, et se frappa légèrement la poitrine. Une sorte de sifflement s'échappa de ses lèvres, et elle cracha quelques mots dans sa propre langue.

- Mauvaise choses que celles-là, nous en avons aussi par nos contrées, reprit-elle avec vivacité. C'est un crime de déranger les os des morts, voilà quelque chose que nous en avons en horreur. Crois-moi, si ces hors la loi s'en prennent aux nôtres, nous nous passons bien des récompenses.

Il y eut presque un amusement sinistre qui fit grincer ces derniers mots alors que la femme reprenait fermement les rênes de son cheval pour garder le cap à travers les ondulations molles du sable roux où son pas s'enfonçait péniblement. Il y eut encore quelques mètres à franchir, et puis, lentement, la caravane retrouva le tracé plus stable de la piste qu'ils avaient quittée un moment auparavant. Les roches derrière eux étendaient des ombres de plus en plus courtes à mesure que le soleil se hissait à son zénith et la chaleur croissait de plus en plus, mettant chacun à rude épreuve.

Sahar ne semblait pas en souffrir, pour sa part, et sa silhouette toute enroulée dans les épaisseurs de ses vêtements demeurait bien droite en selle, sans dévier de sa trajectoire obstinée. De loin en loin, Khéty et Asma allaient et venaient en reconnaissance, des outres passaient de main en main pour étancher la soif, et l'on poursuivait le chemin vers leur objectif du jour.

L'étape fut atteinte moins d'une heure plus tard, et ce fut avec un soulagement non feint que la caravane s'arrêta autour d'un puits qui émergeait au beau milieu de nulle part. Le contour d'une petite élévation de pierres sèches ponctuait une légère dépression dans le sable, et on aurait pu passer près de là sans même s'y arrêter : aux yeux néophytes, on ne voyait guère plus que cela. La troupe s'y rassembla pour s'y arrêter, et on mit pied à terre pour dresser des piquets et des tentes sommaires afin d'abriter les voyageurs fourbus, tandis que l'on donnait à boire aux bêtes et que l'on sortait quelques maigres provisions.

- Viens te reposer, lança Sahar en ménageant une place à l'ombre, près d'elle. Tu as du marcher bien long pour nous rejoindre, et même si je ne te vois guère fatiguée, tu devrais t'asseoir un peu. Une longue route nous attend encore.

L'espace était chiche, sous les toiles tendues entre les piquets. Déjà, quelques-uns s'étaient étendus pour s'assoupir, on prépara un peu de thé sur un petit foyer que Sahar fit jaillir en frottant ses doigts entre eux, et une timbale fumante fut offerte à Vittoria.

- Nous repartons sitôt que tout le monde a été correctement abreuvé, reprit Sahar en défaisant le voile qui lui masquait encore le visage.

Elle but quelques gorgées, profitant d'un moment de répit pour étendre ses jambes devant elle.

- Tu n'as pas l'air de souffrir autant que nous, observa-elle, non sans un brin de jalousie feinte.

- Les étrangers ont le cuir plus solide que tu le crois, lalla, fit remarquer une voix profonde, tout près d'elle.

Mahjid s'était assis près de sa maîtresse, occupé à masser ses pieds endoloris.

- Même si j'admet envier ton endurance, reprit le soldat en grimaçant un sourire douloureux.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMer 11 Sep - 20:08
La vampire acquiesça plusieurs fois aux réponses de la femme. Il était certain que jamais elle n’userait de ses capacités pour répandre le mal, et elle était sincère dans ses paroles. Même lorsque le sujet abordé fut la nécromancie ; Vittoria s’attendait à une réaction de cette catégorie. Déranger les os des morts était bien évidemment mal vu à leurs yeux et Vittoria donnait raison à la cheffe en affirmant ses dires de quelques mots simples.

Le détour menait à sa fin, et le chemin fréquenté par les caravanes était de nouveau sous leurs pas, plus sûr et moins épuisant à emprunter. Vittoria ne quitta pas pour autant sa place aux côtés de la chevaucheuse. Lorsque la gourde lui passa entre les mains, elle la tendit au suivant sans en boire une goutte, l’air de rien. Puis vient le moment où ces braves gens installèrent un campement provisoire.

Elle s’assied lorsqu’une place lui fut proposée. Bâton posé à sa droite, jambes croisées, elle releva son regard sur Sahar et profita de l’ombre créée par la tente pour dévoiler son visage, ôtant sa capuche. Ses longs cheveux noirs tombaient amplement sur ses épaules, avec simplicité et sans autre fantaisie que leur caractère lisse. Maintenant que l’ombre de la capuche n’était pas là pour assombrir ses couleurs, sa peau de porcelaine se dévoilait entièrement.

La vampire accepta volontiers le thé qui lui était offert, geste de base à accepter pour ne pas insulter la dirigeante en personne qui vous le propose, et en bu une petite gorgée après que cette dernière eut commencé. La femme au teint pâle releva son regard de soufre sur la femme en face d’elle, puis l’homme qui l’accompagnait. La moniale leur répondit avec une certaine gravité dans ses mots, bien qu’elle restait calme et polie dans ses paroles.

Je doute que le prix à payer pour avoir une telle endurance ne vous attire davantage. Et je ne parle même pas d’une souffrance similaire à celle de traverser un désert à pieds. C’est une souffrance bien plus cruelle, qui chaque jour vous rappelle votre malheur.

Puis, étirant un doux et très léger sourire sincère, elle ajouta.

Croyez moi, je suis certaine que vous vivrez infiniment plus heureux en traversant les déserts arides en famille que de ne plus rien ressentir, et être seule.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMar 24 Sep - 18:43
Dans l'ombre précieuse jetée par les toiles tendues entre les piquets, les voyageurs fourbus profitaient d'un peu de répit, un rien de repos sur la route harassante qui était la leur. Les conversations filaient, quelques mots échangés à voix basse dans le dialecte des nomades, quelques rires, quelques plaisanteries tandis qu'on passait de main en main des gobelets fumants et des outres, ou quelques menues provisions. Au dehors, le désert n'en paraissait que plus aveuglant, sifflant d'une brise qui chuintait à fleur de sable. Les corps reposaient les uns contre les autres, assis, allongés, rassemblés comme des moutons sous l'abri fragile qui ancrait leur havre au milieu de l'immensité.

Les visages se dévoilaient enfin un peu : celui de Sahar, toute chiffonnée de soleil et de fatigue, et celle de Vittoria qui se laissait entrevoir un peu plus, avec sa pâleur intacte qui ne semblait pas laisser la moindre prise à la chaleur torride du jour, pas plus qu'aux plaisanteries esquissées par la caravanière et le soldat. Elle leur fit grâce d'un sourire, pourtant, qui n'atténuait en rien la gravité sereine de ses traits lisses.

Mahjid la fixa un instant de ses yeux très noirs et esquissa un rictus à son tour.

- On dit que tant qu'on arrive encore à souffrir de quelque chose, c'est qu'on est assez vivant pour le ressentir. C'est une bonne chose, paraît-il.

Il relaça sa sandale, puis croisa péniblement ses jambes en tailleur pour se saisir à son tour d'une tasse de thé, grimaçant un peu à cause de la raideur de ses articulations fatiguées.

- Je me sens très vivant, aujourd'hui. Chacun de mes os tâche de me le rappeler.


Sahar laissa échapper un rire, et lui donna un léger coup d'épaule.

- Allons, cesse de te lamenter, ou tu finiras le voyage sur le dos d'un chameau, avec les vieillards et les enfants.


- Sah, plutôt marcher jusqu'à la mer !


Elle but quelques gorgées, tenant son gobelet entre deux de ses doigts, mais derrière la légèreté de leurs paroles qui semblaient chercher à atténuer la gravité soudaine, ses yeux fauves ne cessaient de fixer et de détailler Vittoria. La confiance n'était pas encore acquise, c'était un fait, et plus la voyageuse se laissait entrevoir, plus elle semblait nimbée de mystères. La réponse n'était guère loin, toutefois : il n'y avait que peu d'êtres en ce monde capables de franchir comme elle autant de distances à pieds et en solitaire, et encore moins qui devaient leurs capacités exceptionnelles à autre chose que la sombre malédictions qui leur courait dans le sang.

Ses paroles se vérifiaient par le fait même : Vittoria était une étrangère ici, et elle serait sans doute partout où elle allait. Son visage sans âge, ses vêtements usés, tout disait une altérité qui la séparaient irrémédiablement des autres. La blancheur livide de son visage avait une pâleur mortuaire, sous l'encre noire de ses longs cheveux, et le jaune de ses yeux racontaient une histoire sans doute tissée par la solitude accablante qu'elle exprimait à demi mot.

- Aucun d'entre nous ne voudrait cela, non, dit-elle enfin, à voix basse. Je me doute assez bien de ce qui te garde ainsi de toute autre compagnie.

Elle garda le silence un moment, sans cesser de la fixer. La vigilance sévère sembla s'infléchir, et, dans le battement des paupières noircies, il y eut comme l'expression fugace d'une compassion sincère qui vint émousser le tranchant de ses traits. Que dire de plus ? A l'âme des nomades, le sort des vampires semblait une malédiction innommable, peut-être la pire de toutes. Après tout, l'exil était pour eux un châtiment égal à la mort, peut-être même le pire, parce qu'il était une condamnation à l'errance et à l'isolement, une longue agonie qui privait l'être de ses attaches, de ses liens, de toute mémoire et de toute identité. Beaucoup préféraient le trépas à cette fin là, loin de tous : alors, aux gens de la nuit qui erraient sans feu et sans lieu, Sahar et les siens réservaient une bienveillance toute particulière, qui devançait bien souvent la tolérance qui était de mise en Akkaton.

Une fois sa tasse bue, Sahar se leva et prit brièvement congé de Vittoria pour aller s'enquérir de l'état des bêtes. Khéty et Asma, inséparables et difficilement discernables tant ils étaient identiques derrière leurs voiles et les replis épais de leurs burnous, l'accompagnèrent comme son ombre.

- J'espère que tu ne prends pas ombrage de nos paroles, dit Mahjid en se penchant pour tisonner le petit foyer qui brûlait à l'extérieur de la tente. La patronne dit vrai, on est bien trop attachés au clan pour envier quoi que ce soit de ta condition. Être seul, ici, c'est se condamner à la mort. Regarde, même nos éclaireurs vont par deux.

Il pointa du doigt les jumeaux qui arpentaient le camp sur les talons de leur maîtresse.

- On les appelle les Yeux, parce qu'ils vont toujours ensemble. Tu verras jamais l'un sans l'autre, ou pas bien loin.

Enveloppant sa main dans le pli de son manteau, il saisit la théière qui fumait sur les braises et remplit derechef le gobelet de Vittoria, et lui glissa un sourire qui éclaira quelque peu la face rude et ravinée du vieux soldat.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMer 25 Sep - 0:59
Dans la pénombre des tentes protectrices de la chaleur, l’ambiance s’était faite plus lourde et grave. Il faut dire, la vampire n’avait pas nécessairement parlé de gloires militaires ou d’évènement heureux, pour peu qu’elle en ai vécu. Quoi qu’il en soit, la moniale maintint son regard porté sur ses son interlocutrice qui ne la quittait pas du regard. Elle semblait partagée dans ses pensées, méfiante face à une inconnue mais incertaine des intentions de cette dernière. Vittoria en comprit que la dirigieante n’était pas très loin de comprendre la vérité à son sujet, vérité que la vampire n’avait cherché à masquer particulièrement.

La cavernière confirma les doutes de la moniale ; elle avait compris. S’en suivit un silence pesant, et long, que la voyageuse ne se permit de rompre. Elle laissa la caravanière dans ses pensées, vidant la coupelle de thé au même rythme que cette dernière. Elle suivit de son regard la femme se relevant et partir au loin, avant de le reposer sur l’homme qui était resté lui porter compagnie, avec le plus grand des calmes.

Ne vous en faites pas, j’ai appris avec le temps à m’assagir et à ne pas me laisser atteindre par les mots. D’autant plus que les vôtres sont dénués d’intentions négatives, et cela reste une part de vérité. Lorsque l’on est mort, nous sommes oubliés de tous, et beaucoup de personnes le voient ainsi. Un mort est mort, à quoi bon s’y lier d’amitié. Donc je comprend parfaitement vos mots, et c’est une juste vérité que je ne peux blâmer.

La vampire étira un léger sourire en reposant ses mains sur ses genoux, puis détailla au loin les deux jumeaux désignés pour perpétuer la discussion.

C’est une bien belle image, en effet. Les yeux se complètent, et l’un sans l’autre ne vaut rien. Je souhaite de tout coeur qu’aucun malheur tragique ne leur arrive, car ces paires de personnes sont unies par un puissant lien, et même s’ils étaient séparés de tout le continent entier, l’un ressentira aussi fort le malheur qui s’est abattu sur l’autre. Et ce sera une épreuve terrible.

Elle reposa ensuite son regard sur l’homme.

Vous accompagner est une chose que je ne regrette pas, bien au contraire. Vous êtes bien courageux et rudes pour vous entraider afin de surmonter tous les dangers du désert. Même si ma présence peut peut-être en effrayer quelques uns, j’apprécie traverser le désert en votre compagnie.

Ajouta-t-elle en offrant un regard circulaire tout autour d’elle, sa peau de porcelaine visible à tous depuis quelques minutes déjà.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyDim 10 Nov - 21:26
De nouveau, les yeux sombres de Mahjid fixèrent la vampire, sans un mot. Un mince sourire se faufilait encore, anguille sous roche, serpent sous sable, sur le fil de ses traits âpres comme une écorce contournée, plissait un rien ses paupières, et finit par se laisser entrevoir un peu plus franchement.

- Quel drôle de monde, que celui qui oublie ses morts, dit-il avec une douceur surprenante.

Il n'ajouta rien de plus, cependant, comme pour respecter cette distance qu'elle mettait entre elle et le reste des vivants. Elle avait bien ses raisons, sans doute, alors qui était-il pour en discuter ?

Au dehors, dans la lumière aveuglante du plein jour, les silhouettes voguaient comme des ombres chinoises sur le fond clair du sable blond. L'ombre chinoise dédoublée des jumeaux, sur les pas de la maîtresse, et les mots s'accrochèrent à leur sillage pour dire de sombres choses en forme de présages. Mahjid laissa échapper un rire, et posa sa main sur sa paupière.

- Un œil vaut toujours tant qu'il fait son office, dit-il comme pour conjurer le lugubre discours de Vittoria.

Mais elle avait raison, et ils le savaient tous.

- Pour autant c'est ce qu'on souhaite tous, trouver sa paire et n'en n'être jamais séparé.

Il avait glissé cela, l'air de rien, et pourtant la prunelle noire s'était faufilée, l'espace d'un instant, pour se poser sur l'azur profond du voile de Sahar qui battit comme une aile, gonflé par le vent, alors qu'elle le rajustait sur son visage. Elle se déroba à sa vue, et il sourit pour lui-même. Il y avait tant de façon de s'attacher, en ce monde, tant d'yeux parfois désunis et disparates à leur manière. Et au milieu de cela, Vittoria portait avec indifférence sa tristesse de cyclope.

Mahjid lui rétorqua un sourire chaleureux, quand elle reprit la parole. Il éleva son verre à son adresse, avant de le vider.

- Du courage ? C'est que nous ne savons que faire d'autre que de vivre ici, sur la terre qui nous chérit et que nous aimons en retour, même si cet amour est bien rude parfois. Aucun d'entre nous ne voudrait vivre ailleurs, tu sais. Tes paroles sont aimables à entendre, si tu te plaît en notre compagnie c'est que nous faisons bien honneur à l'hospitalité qui est la nôtre. Nous aimons toujours la compagnie des étrangers, et par delà la prudence que tu inspires, je ne doute pas que tu trouvera bon accueil partout où tu demeurera dans le désert.

Il se tut un instant, parce que déjà Sahar donnait le signal du départ. Des sifflements vifs retentirent ça et là et chacun s'ébroua pour sortir de sa torpeur lasse, alors qu'on se levait à regrets des tapis et des nattes pour s'atteler à défaire leur campement sommaire et charger les bêtes. Au milieu de l'agitation qui reprenait, le soldat se pencha vers Vittoria avec un sourire complice :

- Lalla Sahar aime particulièrement recevoir des nouvelles du vaste monde. Si tu veux lui plaire, garde-lui tes meilleures histoires pour la veillée et elle t'en sera bien reconnaissante, crois-moi.

Mahjid lui donna une petite tape amicale sur l'épaule en se levant, et la salua pour s'en aller prêter main forte aux autres. Au milieu des gens, la voix forte de lalla Sahar résonna pour donner ses ordres et régler le ballet bien ordonné des habitudes rodées. Comme dicté par du papier à musique, chacun fit ce qu'il avait à faire et chacun eut sa tâche, comme toujours. L'oisiveté n'était pas une chose qu'on connaissait, par ici : à chacun selon ses besoins, à chacun selon ses moyens et même ceux qui semblaient rompus par la fatigue du voyage aidaient les plus robustes.

Très vite, la caravane se remit en ordre de marche pour donner le dernier coup de collier avant la halte du soir, et chacun reprit sa place : Sahar en tête du convoi, les Yeux allant à distance pour garder un œil sur les environs, et le long ruban des bêtes de somme qui dodelinaient au rythme de leur pas chaloupé.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyLun 11 Nov - 21:01
Étrangement, les mots du soldat apaisèrent la conscience de Vittoria. Bien qu’elle n’était pas spécifiquement tourmentée, il y avait dans ces mots un réconfort sain et bienveillant qui ne pouvait laisser indifférent. La vampire se releva ensuite aux sifflements, ne souhaitant pas ralentir la caravane déjà en train de repartir. Elle remerciera du chef le soldat, avant de se joindre aux voyageurs pour passer l’autre moitié de la journée en leur compagnie.

=====================================================================

Le soleil se couchait lentement. De par derrière les dunes de sable filtrait un voile rose, tel le quartz, déterminant la frontière entre le jour et la nuit. Alors que la température s’adoucit, et que le sable brûlant rejette sa chaleur cumulée de la journée, la caravane s’était arrêtée autour d’un autre puit dans le désert ; une de leurs escales habituelles. C’était donc avec efficacité et rapidité que le camp fut installé.

Vittoria s’était assise en face de la dite “Lalla Sahar”, croisant les jambes en posant ses mains sur ses genoux -position habituelle pour elle- son bâton posé à ses côtés. Elle avise ensuite les personnes présentes quelques instants avant de hausser légèrement un sourcil. Semblant prise de surprise, elle porte la main à son sac de voyage pour en sortir un tube qu’elle porte à sa bouche, ajoutant avec une mine neutre, légèrement teintée de gêne.

Veuillez m’excuser de ne pas respecter vos coutumes en cet instant, c’est une urgence.

Elle aspira dans le tube, un liquide écarlate aisément reconnaissable parvenant jusqu’aux lèvres de la femme. Elle prend quelques instants pour boire le contenu de la poche, visiblement embarrassée d’être obligée de le faire en public. Une fois fini, elle rangea le tout dans son sac en prenant une longue inspiration.

Bien… La journée s’est faite moins longue en votre compagnie, je dois dire.

Elle releva son regard de soufre pour croiser tour à tour celui des personnes la regardant, impassible et pourtant confiante sur le fait que l’on ne la jettera pas pour son geste assez atypique pour un non habitué.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMer 13 Nov - 22:20
La marche lente et obstinée de la caravane se poursuivit, sans coup férir, jusqu'au crépuscule. Sans jamais s'arrêter, on avait laissé aux marcheurs le loisir de se reposer sur le dos des bêtes, d'autres avaient pris le relai, et lorsque le soleil frôla doucement les horizons de sable, on hâta le pas pour arriver à l'étape vers laquelle Sahar guidait ses gens, pointée vers le lointain comme une boussole résolue. Autour d'eux, le monde respirait ses vents poussiéreux et sa brûlure qui mourait lentement à mesure que le ciel s'obscurcissait. On fit halte au point du jour, lorsqu'apparut enfin la crête sombre des rochers hérissés d'arbustes rêches et d'herbe sèche qui entourait une source. Des générations de nomades avaient pris soin de l'endroit, où des pierres sèches entouraient l'eau claire qui sourdait dans son gouffre creusé à fleur de terre. L'endroit faisait un refuge idéal pour les voyageurs : une combe abritée se nichait entre des parois de faible hauteur qui émergeaient de la dune, et lorsque la caravane s'y rassembla, les dernières lueurs du couchant firent apparaître des gravures contournées qui traçaient des figures pâles sur le brun profond des blocs de grès rouge.

Pour les voyageurs, le labeur n'était pas encore achevé. Il fallut décharger les bêtes, les nourrir et les mener au puits pour étancher leur soif, et dresser pour la nuit les tentes et les enclos qui devaient garder les uns et les autres des dangers de l'obscurité. Le ballet bien dressé se répéta encore, chacun ayant sa place, et puisqu'elle s'était jointe à eux, on ne manqua pas de convier Vittoria à faire sa part du travail, à la mesure de ses moyens.

Et puis, alors que la nuit tombait enfin pour effacer à l'occident le dernières pourpres du soleil, chacun put s'asseoir autour des quelques foyers qui embaumaient des parfums de thé âcre et de bouillie chaude, que l'on se partagea dans de grandes gamelles de fer blanc. Lorsque l'inconfort de Vittoria devint manifeste, Sahar balaya ses réticences d'un geste de la main.

- Fais comme bon te semble, dit-elle alors que les nomades détournaient poliment le regard, eut égard à la pudeur de la vampire.

Les conversations reprirent bon train après cela, comme pour faire passer le moment de gêne, et faire comme si de rien n'était. Sa façon de se nourrir ne parut pas éveiller plus d'intérêt parmi les gens regroupés autour de Sahar, non plus que de défiance : si c'était le cas, nul ne le montra, et sans doute cela devait-il autant à la courtoisie qu'à la confiance que l'on avait dans le jugement de la maîtresse de la caravane. Si elle acceptait Vittoria dans son parage, c'était bien que l'on n'avait rien à craindre, après tout.

Sahar offrit un sourire aimable à son invitée quand elle reprit la parole, et la remercia d'un gracieux hochement de tête. Malgré le froid de la nuit, elle avait retiré le voile qui lui masquait le visage et la lueur des flammes, courant à fleur de peu, révélait des aspérités qui trahissaient autant la fatigue que les rides prématurées d'une face qui avait trop connu la morsure du soleil et du sable. Autour d'eux, les silhouettes des nomades enveloppées de leurs manteaux et de leurs turbans faisaient comme des fantômes de blanc et de bleu profond où se détachaient des reflets vifs quand une étincelle faisait jouer ses clartés sur les bijoux, les joyaux et les boucles de bronze. On conversait à voix basse, comme si même la fatigue du voyage ne pouvait tarir les paroles et les voix mêlées faisaient une mélopée chantante qui se mêlait aux craquements de feux et aux bruits de sonnailles des bêtes parquées à proximité.

Lorsque la lune émergea des dunes, les nomades lancèrent des chants et des éclats de voix qui hululèrent en échos joyeux alors qu'ils saluaient leur mère céleste ; quelques-uns se détachèrent du groupe pour faire leurs oraisons, et Sahar demeura près du feu, tirant avec satisfaction sur sa pipe, ses longs yeux verdoyants brillant derrière des paupières à demi closes.

- Tu es une moniale, dit-elle au bout d'un moment, alors que le son des prières leur parvenait en entremêlant des psalmodies cadencées. Dis-moi, vers qui s'en vont tes prières, à toi ?
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyJeu 14 Nov - 0:12
Malgré la gêne que ressentait la vampire, toute l’assemblée se montrait compréhensive et respectueuse. Chose qui réconfortait la moniale, en un sens, et la libéra de cette gêne instaurée par sa pudeur. Il fallait dire que, pour cette dernière, exhiber sa condition de vampire était loin d’être ce qui lui plaisait. Certes, elle avait la peau pâle et les yeux de soufre, mais boire du sang en public était une chose qui la dérangeait férocement.

Mais comme dit précédemment, tout se passa correctement. Une fois qu’elle eut fini son affaire, elle se redressa légèrement en restant dans sa position assise, puis releva son regard sur Sahar pour lui rendre son sourire, mais plus léger encore. Presque insivible, mais bien réel. Un sourire sincère qui indiquait de sa bonne portance au sein de cette communauté, et qu’elle appréciait sa compagnie. C’était un réel plaisir pour elle que de voyager dans le désert, en bonne compagnie, de s’entraider, et de se rendre utile.

Puis vient la question de la dirigeante, qui se montrait spécifiquement curieuse -et elle avait bien raison- vis-à-vis de la vampire. Elle acquiesça légèrement comme pour assimiler la question avant de lui répondre simplement.

Mhhm. Oui, je suis moniale. Mais mes prières ne s’en vont vers personne, pas même vers moi même, je dois avouer. Et si j’étais vouée à croire en quelqu’un ou quelque chose, ces détails sont sûrement restés dans le passé et effacés de ma mémoire. Je ne ressens pas le besoin de m’attacher à quoi que ce soit qui me permet de prier pour ma réussite ou ma défaite. Je n’ai plus rien à perdre, et je n’ai plus rien à donner, si ce n’est ma vie que j’ai déjà cédée.

Elle marqua un temps, de longues secondes, avant de se rendre compte du silence pesant qu’elle laissait. Alors, son regard croisant celui de Mahjid, elle tenta de se ratrapper sur le coup en réhaussant légèrement l’émotion sur son visage et de reprendre avec un ton un peu plus chaleureux.

Sinon, je pourrais vous conter une anecdote ma foi fort cocasse, qu’en dites vous ? Je pense notamment à la fois où je devais me rendre à un rendez vous en Ikhyld, pour parler d’affaires urgentes… Mais le pauvre gars qui m’y attendait avait un peu trop forcé sur la boisson. Alors, je m’étais retrouvée à le soutenir pour ne pas qu’il trébuche et le surveiller pour éviter un incident fâcheux.

Enfin, le plus drôle dans tout ça, c’est qu’un Ikhyldien m’a abordé avec un air des plus séducteurs tout en me demandant “Hey, vous pouvez me présenter votre fils ? Parce qu’il m’a l’air bien mignon.”


_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyDim 17 Nov - 0:37
Sahar sourit, doucement, et observa son invitée avec curiosité.

- Une moniale qui ne prie personne, voilà qui est inhabituel, commenta-elle à mi-voix.

Il y a des gens qui ne sourient qu'avec la bouche, mais la caravanière souriait aussi avec les yeux, et ses paupières noircies de fard qui filait dans de fines ridules aux coins de ses paupières se plissaient avec un amusement perceptible.

Un silence se faufila, que Vittoria ne tarda pas à combler. Tout en l'écoutant parler, Sahar se demanda, comme souvent lorsqu'elle examinait une face étrangère, quelles histoires se tapissaient derrière ces traits. Qu'est-ce qu'ils avaient vu, ces yeux fauves embusqués sous les cils très noirs ? Quelles bontés, quels crimes ces mains avaient-elles causé, quels mensonges et quelques paroles, quels mots cette bouche avait pu proférer ?

Dans la froidure qui tombait du ciel immense où le clair de lune esquissait ses reflets, le calme lui tombait dedans le cœur comme sur ses os fatigués et l'enfermaient dans une léthargie très douce où les voix se mêlaient autour du feu tandis que les dévots fredonnaient leurs oraisons dans le noir.

- Et alors, demanda-elle lorsque la vampire eut achevé son anecdote, as-tu fais l'entremetteuse ?

Elle glissa vers Vittoria un regard espiègle, les yeux brillants d'amusement dans la pénombre.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyLun 18 Nov - 21:04
La moniale se permit d’élargir délicatement son sourire en racontant cela. C’était assez rare pour elle de se retrouver entourée de bonne compagnie prête à écouter ses histoires. C’est donc en dévoilant ces anecdotes et autres détails de sa vie qu’elle se détendit jusqu’à ne plus penser aux inconvénients d’être vampire. Par ailleurs, avec la nuit se dévoilant, elle ressentait petit à petit sa vigueur lui revenir, ce qui lui réchauffait ses pensées si lugubres.

Eh bien, j’ai d’abord jaugé cet individu. Je l’avais déjà vu quelque part, un nobliot qui vivait bien sans avoir à se soucier de son image en public. Un kitsune qui avait bu certainement assez pour en avoir les sens troublés, mais qui n’en restait pas moins maître de ses actes. J’avais déjà eu affaire avec lui, et c’était un gentilhomme, du moins de ce qu’il montrait.

En tout cas, je lui ai sourit aimablement en lui disant que mon “fils”, qui n’était pas le mien, avait un peu trop bu. Mais je lui ai proposé un rendez vous pour le lendemain, rendez vous que j’ai noté sur un bout de parchemin que j’ai laissé dans la chambre du pauvre elfe qui devait me recevoir. En tout cas, je l’ai laissé décider. J’ai appris plus tard qu’il y avait été à ce rendez vous, et que même s’il semblait surpris et particulièrement gêné, l’affaire avait marché. Je dois dire, que c’était plutôt amusant. Je me suis sentie fière pour si peu, haha.


La moniale se mit alors à briser le masque. Ses yeux fauves, jusque là froid et impénétrables, s’étaient légèrement remontés vers le haut en un sourire sincère et sans filtre. Le sourire était une porte sur l’âme, et les yeux de la vampire s’étaient aimablement déverrouiller pour, prudemment, laisser la confiance s’instaurer entre la moniale sans ses défenses et la dirigeante du désert.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyJeu 21 Nov - 23:27
Le sourire de Sahar se fit rêveur, lorsque Vittoria parla du kitsune. On vit le regard s'égarer, comme suivant son propre chemin tracé par des pensées très douces et de vieux souvenirs lancinants, qui firent voile vers l'azur d'un nom chéri entre tous. Ses yeux se posèrent sur Mahjid, assis près d'elle, qui fumait sa pipe en écoutant la voyageuse, et ils échangèrent un amusement complice, assorti d'un hochement de tête entendu : ç'aurait pu être lui, oui, comme si même dans le récit d'une presque inconnue, le fantôme de sidi Shibi promenait ses espiègleries et ses frasques. Il n'était jamais loin de son cœur, le renard bleu, il n'était jamais bien loin même lorsqu'une mer entière et des mois d'absence les séparaient.

Un rire sincère répondit à la conclusion du récit, alors qu'elle se renversait légèrement en arrière dans un balancement saccadé et que l'hilarité générale faisait éclore une hilarité sincère parmi les quelques-uns qui avaient écouté Vittoria. Autour du feu, la lueur complice fit briller des regards plissés de gaieté et des bouches ouvertes sur la chaleur des voix. A la grande surprise de la caravanière, Vittoria s'y joignait à son tour. Ce fut en silence, sans bruit aucun, mais le sourire de la vampire avait à cet instant la radiance chaleureuse d'un éclat de rire : enfin, le masque se fendait. Comme s'il fallait pour cela la faveur de la nuit très douce, de sa froidure céleste qui tempérait les ardeurs du jour et forçait les hommes à se retrouver comme des oiseaux perdus autour des âtres crépitants qui leur faisait un nid pour les récits, les confidences et les contes.

Ah, c'était à cela qu'elle était bonne, l'heure du repos nocturne : d'une main experte, Sahar tisonna les braises, les attisa d'un souffle qui fit croître les flammes, hautes et vives. Le visage de Vittoria y feignait presque un semblant de vie, derrière l'incandescence de ces pupilles comme des pierres qui avaient capté dans leur eau un fragment de soleil.

- Tu as bien fait, dit Sahar en la gratifiant d'un sourire bienveillant. Voilà la bonté que le hasard fait en ce monde, parfois.

Elle se tut, et puis ses yeux s'égayèrent d'un rien de malice alors qu'elle reprenait, presque distraitement, en ôtant la théière pansue qui noircissait sur les flammes.

- Il est doux de te voir sourire.

L'heure était propice, après tout. C'était celle des récits, celle des voix et des mots, échangés et tissés dans le ventre de l'ombre maternelle et bienfaisante que la lune tendait sur le monde pour le laisser reposer loin de la brûlure du soleil. Au levant, l’œil voilé de lalla Nout s'élevait graduellement au-dessus des dunes, et reflétait son éclat argentin sur le sable, comme pour garder les voyageurs sous sa protection, au milieu des solitudes arides.

- Ton récit m'a fait penser à quelqu'un, reprit Sahar, tout doucement, comme si elle se berçait elle-même par l'évocation de son souvenir.

Alors, la voix de lalla Mahjtani s'éleva, avec une tranquillité sereine : avec cette pudeur de conteur qui escamote les détails qui pourraient trop en trahir, elle conta la rencontre survenue bien des années auparavant, au cours d'une escapade à cheval pour suivre la piste d'une bête égarée. Oh, sans doute qu'elle enjoliva un peu : Mahjid, qui connaissait la vérité vraie, secoua plusieurs fois la tête avec une expression incrédule et rieuse, mais n'ajouta rien et la laissa poursuivre à son gré.

C'était un renard, raconta Sahar : rien qu'un renard affamé, assoiffé sans doute, blessé par quelque chose qui lui avait percé le flanc et le forçait à se reposer à l'ombre d'un rocher où il expirait sans bruit dans la chaleur du jour. La caravanière a perdu un mouton, cette fois-là, parce qu'elle a préféré ramener chez elle la pauvre bête qui n'avait pas l'air d'ici, avec sa grosse fourrure épaisse et son poil bleuté : c'était qu'il faisait tant pitié à voir, avec une supplique au fond des yeux qui la regardaient, et la mettaient au défi de s'en aller ! Par l'honneur, et par toutes les valeur de la tribu, elle ne pouvait pas s'en détourner ainsi. Sahar l'a ramené à son campement, et l'a soigné, lui a donné de l'eau et de la nourriture. Il a refusé la viande, il a dédaigné les fruits, malgré la faim et le reste, et il n'a voulu que des mets délicats, les épices et les douceurs qu'on avait faites pour le dîner. Rien que le plus doux, rien que le plus goûteux, les dattes et le miel, la cannelle odorante et les vins suaves. Un fin nez, celui-là ! Et pour couchage, qu'a-t-il réclamé ? Non point la litière des bêtes et des chiens, mais le nid douillet des soieries et des beaux coussins, les plus moelleux et les plus précieux. Le beau pelage ne s’accommodait pas du sable rugueux et des pauvres couvertures, non, il s'est lové avec délices dans les soieries des dames.

- Du sang partout ! Il fallait voir l'état dans lequel il a mis plus beau chèche de ma mère, mais impossible de l'en déloger. Comme je te le dis, comme un grand prince : il s'est couché dans ce joli nid, et il a dormi.

Comme dans un conte, oui, mais ce n'en n'était un qu'à demi. Au matin, il dormait toujours, mais c'était un homme qui s'était lové dans le creux des soies et des étoffes précieuses : bleue la chevelure, et bleues les oreilles de renard et le pelage de la queue touffue qui l'entourait pour garder sa blessure de la poussière.

- Un kitsune, parole ! Imagine un peu la surprise : tu as pitié, tu te prend de charité pour un pauvre animal blessé qui te fait les yeux doux et voilà qu'au lendemain un grand gaillard bleu comme un saphir se prélasse dans ton petit linge. Ah, parole, ça a fait du vacarme, et il a fallu s'en expliquer. C'est qu'on aime voir du monde, mais enfin, quand on trouve un étranger sous sa tente, on peut vite tirer l'épée.

Mais les nomades ne sont pas rancuniers, et savent se montrer accueillants même lorsqu'on les surprend : le renard fidèle à l'espièglerie de sa race n'a pas tardé à s'expliquer pour apaiser le courroux de Sahar et du chef de clan. Du visiteur azuré, Sahar n'en donna point le nom et le garda par-devers elle comme un doux secret. Mais elle conta encore, et les palabres et les remerciements, et la gratitude de l'étranger égaré dans les aridités du désert qui devait la vie à bien peu de choses, en vérité.

- J'aurais pu prendre une autre route ce jour-là, passer tout à côté sans le voir : le destin, tu sais, prend parfois de drôles de chemins. Mais enfin voilà : ce tour pendable, ce n'était que le début. Oh, il s'en est bien racheté, il m'a donné des trésors, et moi je lui en porte quand je vais le voir. L'amitié de mon clan s'offre aisément parfois, mais il faut la mériter, même quand on est un fieffé renard trop bavard.


Elle sourit encore, tout en parlant, et ses mains qui avaient rythmé le récit, alertes et loquaces, se posèrent enfin sur ses genoux croisés pour se glisser pensivement dans l'ourlet du voile indigo qui s'enroulait autour de sa tête.

- Il aurait pu être celui dont tu parles, dit-elle avec une tendresse perceptible dans la voix. Cela lui ressemble bien.

Sahar enveloppa sa main dans un pan de son manteau pour attraper la théière et remplit leurs verres, que Mahjid tendit aux convives et à Vittoria. Ceux qui avaient achevé leurs prières étaient revenus près du feu, assis en cercle ou à demi couchés sur leur flanc pour profiter de sa chaleur. Les corps s'effaçaient sous les épaisseurs des manteaux et des gandouras, les voiles baissés sur les visages et les bouches qui soufflaient des haleines glaciales, mais dans la pénombre, les yeux brillaient.

- Est-ce que c'est ta première nuit parmi les nomades ? Demanda Sahar, après un moment de silence. C'est l'heure qui nous sied le plus, tu sais. Le jour, il y a trop à faire, bien du labeur à abattre, mais le soir, le soir et la nuit, on peut se reposer, et on peut bien mieux parler qu'en plein jour.

Elle tira sur sa pipe presque éteinte, et la raviva d'un claquement de doigts.

- Parle-moi de toi, reprit-elle, et il n'y avait pas l'ombre d'une exigence dans sa voix.

Ce n'était pas un ordre : c'était une invite, courtoise, qu'émaillait la curiosité naturelle de la caravanière.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyLun 25 Nov - 17:28
C’était sur un rire sincère de l’assemblée que s’était achevé le récit de la moniale. Alors qu’elle observait la caravanière exprimer son hilarité de la plus belle des manières, la vampire s’était simplement contentée de rire en silence et de recevoir, sans les réfuter, les compliments et doux mots qui lui furent adressés. Elle y répondit sans la moindre parole, simplement par un bref regard aussi éphémère qu’il est reconnaissant. C’était là le travail de bien des années de silence et de retrait ; la capacité de parler sans user de quelconque langue, si ce n’est celle de l’âme.

C’était ensuite au tour de la dirigeante de prendre la parole, et de parler de son vécu. Une histoire somme toutes amusante et cocasse qui, sur le moment, a dû être plus fort et intense, le temps enjolivant les souvenirs pour n’en garder soit le meilleur, soit le pire.

A l’issue de ce récit des plus surprenants, la moniale leva un regard taquin en se remémorant certaines périodes de sa vie. Elle se permit de conclure alors, d’un ton qui se veut gentiment accusateur, de ces gens qui relèvent les défauts sans pour autant blâmer ceux qui en sont possesseurs.

Ah… Les Kitsune. Rares sont ceux qui ne sont pas joueurs et espiègles. J’imagine que ce dernier a dû être riche en argumentation pour ne pas être rejeté, enfin. Je suis soulagée d’un côté de savoir que ça s’est arrangé, car il n’est pas rare que leurs taquineries ne leur jouent des tours inattendus.

La vampire aurait pu développer davantage, mais l’avancée de la nuit avait mis de côté sa pensée analytique au penchant morbide et réaliste. Mais il n’en était rien, et sa capacité à maintenir en place une ambiance chaleureuse et de bonne humeur était de mise.

Oui, le destin. C’est une chose à laquelle je ne cesse de croire, malgré mon esprit d’habitude critique et concret. Peut-être que, d’un côté, j’espère toujours en une possibilité irrationnelle et bien tombée, au hasard des bonnes choses.

Elle ne s’attarda pas davantage sur le sujet, ajoutant en quelques mots une réponse à l’identité du Kitsune comme quoi il aurait probablement pu être ce dernier.

La nuit avait gagné progressivement en territoire, et la mer d’étoiles se faisait déjà de plus en plus visible dans la voûte céleste qu’est la sphère de l’univers. Vêtue d’aucun vêtement couvrant son visage et son cou, la femme aux cheveux noirs et parfaitement lisses, tombant en cascades limpides sur ses épaules, leva le nez vers le ciel pour en admirer la froideur beauté des astres lointains. Elle avait froid mais s’en fichait bien, sa respiration -puisqu’en ce moment même elle faisait l’effort de le simuler- ne produisait pas la moindre volute de vapeur d’eau, se traduisant par un courant d’air aussi froid que la température nocturne.

Malgré l’intense brûlure que provoquait la tasse, dûe à la différence de température considérable entre la peau de la vampire et ladite tasse, Vittoria n’en exprimait pas la moindre douleur et ne laissait la place qu’à son sentiment de bien être et de plénitude en cette soirée bien avancée. Elle savait pertinemment avec l’expérience que cette sensation n’était qu’un fourmillement provoqué par ses nerfs et savait déterminer la différence entre une réelle brûlure et la sensation d’une brûlure.

J’ai parcouru le désert bien des fois, et je dois dire que je n’ai jamais réellement partagé la nuit avec d’autres nomades. Soit je me gardait de les croiser, nos routes ne s’y prêtant pas, soit nos chemins se séparèrent assez rapidement, d’autres étant prudents et cherchant à ne pas s’accaparer la responsabilité d’une inconnue.

La nuit est particulière. Il est vrai qu’il est plaisant de se reposer en se racontant des histoires et anecdotes, et cette nuit que je partage avec vous m’est assez plaisante. Mais la nuit est froide, mortelle. Elle est complexe, plaisante et dangereuse, on s’y reposerait bien, mais les sombres desseins s’y baladent. C’est uniquement durant ces moments où je me sens reprendre de l’énergie, et ce de manière physiologique, ce qui me force à y être plus active. Ma condition me donne une vision plus particulière de la nuit.

Je m’amuse à penser qu’avant que je ne sois ce que je suis, j’avais peur du noir. Mais aujourd’hui, les ténèbres ne se dressent plus sur mon chemin, et la nuit me considère comme une alliée, comme tous les autres vampires qui, soyons d’accord, ne sont pas tous dotés d’intentions saines et bienveillantes. La majorité de ceux-ci usent de la nuit comme lieu de chasse, et deviennent des prédateurs invisibles, prêts à bondir sur une proie solitaire à qui la dernière torche aurait poussé son dernier soupir. Mais moi, je préfère utiliser la nuit comme un atout personnel, un moyen de voir au loin sans être spécifiquement entravée. Un moyen d’anticiper et de traiter l’information avec sagesse, tel un vieil oracle qui sait tout mais ne sait rien pour ceux qui seraient trop imprudents.


S’en suivit un silence. Le regard de la moniale ne s’était pas assombri ; bien au contraire. Il s’était teinté d’une lueur énigmatique d’intense réflexion, à laquelle ses yeux de braise dansaient au rythme des flammes du feu de camp.

De par ma condition, j’ai une estime de soi amoindrie. J’en suis consciente, et j’estime devoir ériger un masque de marbre pour me préserver de bien des individus. D’un côté, c’est aussi le temps et l’expérience dû à ma principale profession ; c’est un mot qui ne me plaît pas à dire, mais je travaille principalement en tant que mercenaire. Je préfère néanmoins être considérée comme une enquêtrice, même si je fais de la chasse à la prime.

Ne pouvant plus s’arrêter, Vittoria continua son récit après une rapide inspiration, marquant un temps dans son rythme.

Je n’ai jamais tué, sauf par nécessité. Et jamais je n’ai accepté de me faire payer pour répandre la mort. Je chasse les têtes, mais je ne fais que les capturer.

Elle saisit son bâton pour le lever d’une vingtaine de centimètres et le mettre en exergue quelques instants. Un bâton de marche robuste et droit, malgré quelques noeuds caractéristiques du bois, d’une couleur sombre et à l’apparence d’avoir vécu, bien que toujours apte à résister au temps.

Là est ma seule arme. Un bâton de marche qui m’est fidèle depuis près de trois-cent ans et qui me permet de battre sans abattre. Une arme redoutable si l’on sait la maîtriser, pour sûr, et qui permet d’épuiser un adversaire en le gardant en état, si l’on fait abstraction des bleus et autres blessures superficielles. Je saurais user de bien d’autres armes similaires, après tout de ce bâton à une hache de combat, il n’y a qu’une extrémité en métal. Mais je ne saurais m’y résoudre.

La vampire marqua une pause, laissant le temps à son interlocutrice et à tous les autres nomades d’assimiler ses dires, et d’appréhender leur potentielle réaction, elle qui avait accepté de se dévoiler davantage.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMer 27 Nov - 21:51
Alors que Vittoria répondait à son récit, le rire s'attarda dans le regard de Sahar qui l'observait avec malice. A son âme pieuse, comme à celle de tous les gens de son peuple, l'énoncé de l'évident pragmatisme de la moniale avait quelque chose de curieux : encore une de ces bizarreries d'étranger, à n'en pas douter.

- Je crois, glissa-elle sans méchanceté, mais avec une douce espièglerie, que c'est ce qu'on appelle avoir foi, mon amie. Tu ne sais pas, mais tu y crois quand même, et sans doute qu'il y a quelqu'un, quelque part, pour entendre cela.

Ce disant, elle pointa du doigt la lune à son essor, celle à laquelle les caravaniers avaient dédié leurs chants et leurs prières à son lever.

Et puis, la voix de la vampire s'éleva de nouveau. Calme, maîtrisée, avec au-dedans cette froideur impassible qui s'animait à présent d'un peu plus d'âme, comme si elle s'éveillait d'une torpeur qui l'avait prise tout le jour. Autour du feu, les nomades écoutaient, attentifs, avec cette politesse respectueuse qui se gardait bien d'interrompre ses réflexions. Des sourires se dessinèrent, pensifs, approbateurs parfois, accrochant la lueur des flammes derrière le rempart des voiles et des turbans abaissés sur leurs visages.

Sahar ne la lâcha pas du regard, sans craindre de paraître insistante. Dans ses pupilles mordorées brillait l'éclat de l'esprit à son envol qui se repaissait des histoires et des mots, voyant non sans un plaisir certain leur invitée se plier de bon coeur à la curiosité qui était la sienne. Dans le noir, les choses se dévoilaient un peu mieux qu'en plein jour, semblait-il : c'était comme s'il fallait la quiétude de l'obscurité pour laisser éclore la confidence, comme si certains secrets ne pouvaient souffrir la brûlure du plein soleil et devaient attendre le soir pour se montrer.

- Eh bien, en voilà des choses intéressantes, dit-elle lorsque Vittoria se tut.

Elle baissa les yeux sur ses mains, serrées en coupe autour de son verre de thé qui fumait une vapeur piquante dans le froid de la nuit. La femme sourit, doucement, et à la lueur du feu ses traits perdaient beaucoup de cette sévérité naturelle que le vent et le sable avaient modelés.

- Je crois que nous avons en commun bien plus de chose que nous pourrions le croire, reprit-elle. Il est rare de rencontrer quelqu'un qui comprenne la nuit comme nous le faisons : peut-être est-ce parce qu'à notre façon, toi, et nous, en sommes les enfants. Toi, tu es deux fois née, mais tu as tout oublié de ce que tu étais avant, et si tu avais peur d'elle autrefois, à présent tu sais et tu as ouvert des yeux nouveaux sur ce qu'elle avait à t'offrir.

Parfois, parfois tout faisait sens, à y bien y réfléchir. Vittoria appartenait à la nuit, elle en avait la froideur altière, l'épaisseur du secret, et la même lueur qui revenait à son regard auquel l'obscurité rendait son plein éclat. Lalla Nout avait peut-être donné naissance à d'autres enfants en secret, après tout, et les fils et filles du désert avaient sans doute bien en commun avec ceux qui s'en allaient sous le couvert de l'ombre : bien des choses plongeaient leurs racines vers une source commune, même quand la mémoire en était perdue.

- La nuit est semblable au désert, elle a ses merveilles et ses trésors, et ses dangers, aussi. Nous n'y sommes que de passage, nous les traversons comme des ombres et nos traces n'y sont qu'éphémères. Mais nous l'aimons, tu sais, et il me plaît d'entendre de ta bouche tout ce que tu y vois. On dit dans nos contes qu'au commencement des jours, notre peuple est né de la mère lune qui voulait faire refleurir le désert pour plaire à son époux, alors, oui, sans doute, d'une certaine façon elle t'accueille comme une sœur perdue depuis longtemps.


Et dans le ciel noir, comme pour répondre à ses paroles, le disque arrondi voguait au-dessus des dunes et de la crête obscure des rochers. Elle répandait sa lueur, la parure des étoiles répondait aux astres solitaires des feux épars qui brûlaient dans la solitude, et là tombait comme une miséricorde très douce qui cherchait à faire oublier la cruelle brûlure du soleil enfui. Lalla Nout veillait sur ses enfants, ses touts petits enfants qu'elle avait fait fragiles comme les fleurs, inconstants comme les oiseaux, fugaces comme la pluie.

Sahar remua légèrement sur son séant, rassemblant autour d'elle la masse de ses voiles et de son manteau. Les replis amples drapaient sa silhouette fière comme les atours d'une idole qui lui donnaient l'allure de ces madones que l'on peint dans les temples, droite et solide comme l'axe du monde qui emportait les cieux dans sa course. La voix de la matrone courait, toute profonde et toute douce, avec sa mélodie propre, alors qu'elle parlait d'un ton pensif sans se départir d'un léger sourire bienveillant.

Son regard se posa de nouveau sur Vittoria, et elle oscilla légèrement du chef.

- C'est long, trois cent ans. Trois cent ans de solitude, c'est plus long, encore. Je comprends tes paroles, Vittoria, et je comprends la prudence qu'il te faut pour te garder des choses qui te menaceraient : mais tu sais, cela m'attriste de te savoir marcher ici bas sans parentèle et sans lien. Oh, sans doute que tu as tes raisons, les Hommes doivent te sembler bien fugaces au regard de l'éternité qui est la tienne, alors, prends ceci pour la parole d'un éphémère qui regarde la solitude d'un vieux chêne. J'aime à savoir néanmoins qu'en dépit de tout cela, tu aies accepté de te joindre à nous et de nous donner un peu de ton temps et de tes paroles.


Le sourire s'accentua, disant cela, et elle prit une longue gorgée de thé brûlant.

- Plus que les richesses, plus que l'or et les joyaux, nous aimons les mots, tu sais. La parole ne pèse rien, elle se partage sans jamais décroître, alors, sans peut-être le savoir, c'est un beau présent que tu nous fait. D'autant plus précieux, je gage, qu'elle t'est plus rare à l'ordinaire qu'elle ne l'a été ce soir.

Il y eut un silence, puis Sahar reprit, enfin :

- Tu sembles être une personne honorable, de surcroît. Tu me plais, Vittoria de la Nuit, et si d'aventure tes pas te mènent encore dans nos contrées, j'aurais plaisir à faire usage de tes talents à mon service.
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMar 3 Déc - 15:09
La vampire était modeste et réservée, mais ce n’était pas pour autant qu’elle se gardait de croiser le regard de son interlocturice. Elle maintenait un lien visuel de ses yeux de soufre avec tous ceux qui l’écoutaient, attentivement, passant son regard de l’un à l’autre sans le fléchir, robuste et fier malgré l’absence de vantardise futile. Son visage simple, sans artifices et sans expression de convenance, ne transmettait ses émotions que si elles étaient vraies et, au fur et à mesure que la moniale s’ouvrit aux nomades qui l’entourait, il était possible de percevoir un peu plus de ses ressentis dans son regard profond et tranchant.

C’est aux dires de la caravanière que Vittoria se tut, tendant l’oreille attentivement sans rien ajouter d’autre que d’écouter ce qu’elle avait à dire. Elle en profita pour porter à ses lèvres le liquide brûlant, sans détacher une seule fois son regard de celui de Sahar. La froideur de la vampire se tarit en elle lorsqu’elle ingéra le liquide, lui provoquant une étrange sensation qu’elle avait appris à surmonter comme si c’était devenu une habitude. C’est donc sur les dernières paroles de son interlocutrice qu’elle reposa sa tasse et, laissant quelques secondes de silence, finit par reprendre.

Je connais bien la nuit, désormais. Et tu as peut-être raison, peut-être que je lui appartiens. Mais de tous les vampires qui existent, tous ne méritent pas un tel honneur, bien de ceux là commettent des actes terribles que je n’approuve pas. Peut-être qu’est là la raison de mon pélerinage sans fin, je n’apprécie pas être considérée à la même valeur que ces monstres.

Elle pris une pause, se laissant le temps d’inspirer en reposant la tasse sur ses genoux, y dirigeant un bref regard.

Il me plaît d’entendre qu’un peuple parmi le désert me considère déjà comme l’un des leurs, pour une raison autre qu’une simple appréciation. Tes paroles me touchent, Lalla Sahar. Saches le. D’autant plus si mes paroles vous sont profitables. Bien des habitants de ce monde ont oublié à quel point les mots ont une valeur. Alors oui, je n’y ai pas pensé en premier lieu, mais savoir que mes paroles sont pour vous le plus beau des trésors est pour moi un baume au coeur que je n’ai depuis longtemps jamais eu.

Puis elle sourit d’amusement, repensant aux paroles de la matrone.

Je ne considère pas spécifiquement tous les mortels comme des individus inférieurs, et même si cela peut avoir une part de vérité, je ne peux me résoudre à me sentir supérieure et intouchable, comme beaucoup le font. Il est vrai que je suis un vieux chêne immortel, mais la plus éphémère des paroles est le plus rare des trésors, car aussi fugace qu’il soit, ce trésor là nous glisse entre les mains telle la pluie et s’oublie avec le temps si l’on ne l’entretien pas de manière à le conserver.

Le consigner dans un livre ne suffirait pas, voilà une méthode aussi bien évolutionnaire que piège. Il faut aussi se souvenir avec persévérance et passion. Ces trésors là se méritent, et se perdent. Car le consigner dans un livre permet de ne pas l’oublier, mais le temps fait qu’il perd en sens, et des années après, lorsque l’on ouvre ce vieux livre poussiéreux et miteux, les écrits à l’intérieur ne veulent plus rien dire car, sans l’émotion, l’on ne sait plus le ressenti de l’auteur à ce moment.


La moniale vida sa tasse qui commençait à brûler ses doigts avant de la laisser refroidir entre ses jambes croisées en tailleur.

Je ne contredirais pas, car je ressens que tes paroles sont sincères et justes. Alors je te remercie, humblement, d’estimer que je suis honorable. Et je vous trouve tous autant honorables, aussi bien de par votre manière de vivre que par votre esprit. Et ce serait un honneur pour moi d’user de mes capacités à vos côtés.

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyMar 3 Déc - 22:29
- Ce n'est pas à toi de porter le poids des péchés de tes frères, objecta Sahar avec douceur. Mais je comprends ce sentiment, je crois : il est parfois difficile de ne pas se voir attribués les fautes et les péchés de nos semblables. Va sans crainte, les voix des Mahjtani se souviendront que ton nom se tient loin de toute souillure.

Dans le noir, les visages affrontés des deux femmes faisaient un masque semblable : rien que le calme, rien que la paix, la simplicité des choses dites sans détours, avec la franchise la plus limpide. Vittoria était de nature à inspirer la confiance, tant elle ne semblait rien éprouver qu'elle eut à cacher. Tout s'imposait chez elle comme une évidence qui ne souffrait ni le doute, ni le soupçon. Était-ce le nombre des années, ou bien l'âpre solitude qui était la sienne ? Rien ne se dérobait vraiment au regard, et les yeux jaunes soutenaient sans détour ceux de Sahar : il ne lui restait rien à dissimuler, le superflu, le fard, les apparences, tout avait été emporté pour ne laisser que le roc brut et la substance première qui s'imposait dans toute son absolue vérité.

Oui, songeait-elle, voilà ce que la solitude fait aux êtres. Elle les dépouille, les rend au néant, à l'absolu, et c'est sans doute pour cela qu'aucun mensonge ne survit au désert.

- Es-tu certaine de n'avoir jamais vécu parmi nous ? Reprit-elle en riant. Voilà une chose encore que tu comprends comme nous. La parole, oui, c'est une chose, mais la mémoire en est une autre. Les deux vont de paire, parce qu'il faut bien un lieu pour recueillir les mots que nous recevons : les livres sont fragiles et sans saveur à nos yeux, l'écrit est lettre morte quand la mémoire la fait vivre. La nôtre est fort longue, et même si tu te garde de l'orgueil que tu pourrais tirer de ta nature, nous révérons la valeur du grand âge pour cela : la mémoire, mon amie, la mémoire. Nous aimons les choses qui nous dépassent, et celles qui garderont une trace de nous lorsque nous aurons passé.

Une pause, puis, elle sourit :

- Tu me flatte à parler de la sorte, alors, j'espère que tu te souviendra de nous ainsi.

Elle éleva son verre à son adresse, et Mahjid, et quelques autres parmi ceux qui étaient assemblés auprès du feu en firent de même. Ils avaient fait de la nuit leur refuge, leur havre, et pour elle, comme ils l'avaient fait pour tant d'autres, ménageaient un espace pour accueillir une âme passagère et vagabonde qui avait décidé de joindre sa course à la leur. Comme des astres fugaces dans le voisinage d'une étoile, les routes se joignaient brièvement pour se séparer ensuite, peut-être pour toujours si telle était la volonté des dieux. Mais parfois, parfois se nouaient dans la pénombre d'imperceptibles liens, les prémisses des choses à venir.

Sahar but une longue gorgée, et éleva les yeux vers le ciel.

- S'il t'arrive encore te parcourir ces terres, permets moi ce conseil : je devine à tes paroles qu'il peut être risqué pour toi de te mêler aux humains, pour ce que ta race a une réputation bien sinistre. Mais si tu montre patte blanche comme tu le fis avec nous ce jour, je suis certaine que tu trouvera bon accueil partout où tu ira. Offre leur des contes, ils t'en donneront en retour, pour te tenir compagnie dans ton pèlerinage.

Elle oscilla doucement du chef, et puis offrit de nouveau un sourire à Vittoria.

- Souviens t'en, avec persévérance et avec passion, comme tu le dis si bien.

Elle fit une pause, et puis parut songeuse.

- Il y a bien de l'ouvrage pour les mercenaires, à Nephtys. Que que compte-tu y faire, là-bas ?
Invité
Anonymous
Invité
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] EmptyJeu 5 Déc - 13:55
La moniale se laissa bercer par les paroles de la caravanière. Sa voix posée et calme avait quelque chose d’apaisant, de reposant. C’était là une sensation que la moniale n’avait pas réellement ressentie depuis longtemps ; la sensation de lâcher prise et de se laisser aller sans se préoccuper des alentours, juste passer le temps en bonne compagnie. Elle se surprit même à pousser un soupir de soulagement, lent et doux, et pourtant sincère venant d’une vampire n’ayant pas besoin de respirer pour vivre.

La pensée d’avoir toujours vécu avec les nomades de Sahar amusa la vampire. Son sourire l’exprima, avec la subtilité qui était sienne, tout en joignant les mains dans une position humble. Elle pris en note l’avis de Sahar sur la tradition de transmission orale, chose à laquelle la caravanière était visiblement très fidèle, et la moniale avait déjà argumenté à ce sujet selon son propre avis. C’est alors que, lorsque les nomades alentours levèrent leur verre à la santé de la vampire, cette dernière ne put réprimer un léger rire gêné.

Oh, bien sûr. Je ne peux prédir l’avenir, mais je tendrais à croire que je ne vous oublierais pas de si peu. Après tout, je ne souffrirais jamais de perte de mémoire, alors soyez en sûrs, de par ce moment mémorable vous aurez toujours une place dans mon esprit. Et peut-être une plus importante si l’on se revoit dans de si bonnes conditions. Vous m’honorez de votre sincérité.

C’est alors que Vittoria parcouru son regard en périphérie pour croiser celui de chacun des caravaniers et établir un contact visuel suite à ses dernières paroles. Ce n’était guère une oratrice ou une baratineuse pour arranger les foules, mais elle savait réagir correctement pour paraître socialement correcte. Bien qu’elle ne fasse aucun effort spécifique pour cela ; la moniale était, depuis quelques temps déjà, totalement naturelle et pure de personnalité, sans filtres.

Je prendrais compte de tes conseils, Sahar. Et je ferais en sorte de les appliquer, après tout j’ai tout mon temps pour ne pas avoir à me fixer sur mes principes. Je vais essayer cela, et si je sens que cela ne fonctionne pas aussi bien que prévu, j’essaierais de comprendre pourquoi et de m’améliorer. J’imagine que ça ne peut fonctionner qu’ainsi. Je l’ai déjà fait ce soir, il est vrai, et j’en suis agréablement étonnée.

La moniale acquiesça ensuite, donnant son approbation aux dires de Sahar sans ajouter le moindre mot. Sa langue s’était déliée avec ces individus, mais elle se gardait de parler inutilement. C’est donc à la suite de la question qu’elle se permit de répondre avec simplicité.

Je suis actuellement sur une enquête. Rien de bien important au point de concerner les nations, mais cela reste une mission qui a besoin de réponse. Je recherche des indices concernant un disparu. La femme de ce dernier ne sait où le trouver, alors j’ai été missionnée pour le faire. Il arrive que ce ne soit qu’une simple fugue pour quelconque raison futiles, ou bien que ce soit réellement une disparition grave où la clef de l’énigme n’est que le corps défunt du recherché. Enfin, contrairement à ce que l’on peut y penser, j’apprécie cela, du moins plus que de devoir capturer vif un bandit, même si ce n’est guère une corvée pour moi.

La vampire marqua une pause de quelques secondes, dirigeant son regard sur le feu crépitant au milieu de la nuit, avant de glisser le bout de ses doigts sur le bois sec de son bâton de marche.

Et vous alors, quelle est votre destination ? Vous suivez un itinéraire précis en boucle ou vous avisez à chaque escale ? Qu’est-ce qui décide de vos cap dans le désert ?

_________________

Chara design:
Code couleur :
Vittoria Benedetti
Vittoria Benedetti

Feuille de personnage
Peuple: Vampire
Nationalité: Ikhyldienne
Rang social: Vagabonde
Messages : 389
Date d'inscription : 28/09/2018
Localisation : Empire Ikhyldien
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: La caravane du désert [PV. Sahar] La caravane du désert [PV. Sahar] Empty
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
La caravane du désert [PV. Sahar]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
Sujets similaires
-
» Ma tumultueuse famille du désert. [PV Lalla Sahar]
» Inauguration et Negociation, Les Manticores du Désert. [Pv Lalla Sahar]
» Le désert environnant (Pv Artane)
» Les dangers du désert [Pv Josef]
» Bête du désert [Pv Elsa]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Orzian, engrenages et arcanes :: Mémoires d'Orzian :: Sujets périmés :: Rps terminés-
Sauter vers: