Nationalité : Non concernée
Race : Demi-elfe
Nom : Aucun (nom de naissance inconnu et nom d'adoption - Ankamar - renié)
Prénom : Lina
Surnom : « Momello »
Sexe : Féminin
Date de naissance : 17 Novimbreïs 1973 de l'Âge d'Acier
Age : 31 ans (le 17/11/2000)
Lieu de naissance : Cité d'Inveïs, Duchés du Sud
Lieu de vie lors de votre entrée en jeu : Vinche, Duchés du Sud
Rang social : Voyageuse
Métier/Position dans la société : Guerrière libre
Titre : « Momello » (Légèrement connue; Duchés du Sud) : Que dire sur cette demoiselle que l'on nomme Momello ? Mystérieuse et... Différente ? Elle s'est faite connaître suite à la destruction de la résidence de son maître, comme étant la dernière survivante. Et probablement la responsable de ce massacre. Son surnom vient du fait que, lorsqu'elle parle, très rares sont les gens à comprendre ce qu'elle veut dire. Momello vient de « mot » et « méli-mélo ». Ce sont les ragots qui ont commencé à l'appeler comme cela, ce n'est donc pas un surnom qu'elle apprécie vraiment.

Armure et armes en votre possession lors de votre entrée en jeu :

Aucune arme
Aucune armure

Autres équipements

Ensemble de voyageur :
Un ensemble de vêtements résistants et pratiques. Idéal pour les voyageurs.

Bonnet :
Un bonnet cousu main par Momello, il représente une petite créature avec de grandes oreilles. Particulièrement étrange, il attire la curiosité et parfois le dégoût. Mais la jeune femme l'apprécie énormément, car il possède une valeur sentimentale.
Esquive suprême : Le vêtement ainsi enchanté, si aucune amure n'est portée par dessus, permet à son porteur de devenir immatériel au cours de toutes les esquives pendant un intervalle d'un quart de seconde. Ce qui fait qu'il est très difficile d'user de cet avantage, mais que bien utilisé il est redoutablement efficace.
Droit : Seul son porteur peut retirer le vêtement ainsi enchanté, quiconque d'autre tenterait de le retirer ou déchirer verrait le vêtement y résister, par contre ça peut être douloureux pour le porteur dans le cas de quelqu'un tirant très fort la robe d'une femme pour la lui enlever. La force déployée pour cela ne disparaissant pas dans le néant.

Collier : Un simple collier en argent. Une petite fiole remplie d'une matière brillante y est attachée.

La poche du marchand modeste : C’est une bourse, ou bien un sac, qui peut transporter plus que sa contenance extérieure. En effet, vous pouvez ainsi transporter toute votre valise de voyage à votre ceinture, la taille intérieure ne pouvant excéder celle d’une grosse malle de voyage par contre. Évidemment, plus le contenant peut transporter, plus il coûte cher.

Bague de l’empoisonneur (Duchés du Sud) : Bague avec un petit compartiment pouvant renfermer du poison, souvent liquide. Pour son porteur, il suffira de tourner la bague et d’ouvrir le compartiment au-dessus d’un verre pour glisser le poison incognito à son ennemi.

Emprisonneur d'âmes (illégal) : Une statuette en ivoire dans laquelle on peut emprisonner l'âme de quelqu'un qu'on vient de tuer. Une fois ceci fait, l'énergie dégagée par l'âme emprisonnée augmente légèrement la puissance des sorts utilisés par quelqu'un qui transporterait sur lui cette petite statuette. (Une seule statuette est transportable à la fois.)

Poison paralysant ingérable : Un poison qui une fois ingéré a de très fortes chances de paralyser tout le corps du buveur.

Toxine ingérable : Une toxine à ingérer qui tue en 10 minutes si l'on ne boit pas l'antidote fournit avec. Sauf si l'on a une résistance physique impressionnante.

Communication Astrale
Discussion déphasée : 10 mana/minute
Ou comment parler à tout le monde et à personne. Une fois activé, ce sort permet, lorsque l'on parle à des gens, de soit rendre compréhensible nos paroles, soit les rendre incompréhensibles. Prenons l'exemple d'un Eïlynsterien ne parlant que sa langue maternelle discutant avec un Akkatonien connaissant toutes les langues et d'un Ikhyldien ne comprenant que sa propre langue. C'est ici l'Ikhyldien qui possède le pouvoir de discussion déphasée. Lorsque ce pouvoir est activé, si l'Ikhyldien décide que l'Eïlynsterien peut comprendre la langue d'Ikhyld, alors ce dernier pourra comprendre chacun des mots du premier. En revanche, si l'Ikhyldien décide que l'Akkatonien (qui comprend normalement toutes les langues) ne doit pas comprendre ses paroles, alors l'Ikhyldien parlera dans une langue totalement incompréhensible pour le natif d'Akkaton. C'est une discussion déphasée où seuls ceux qui doivent comprendre comprennent.
Geste clé : Se concentrer sur la ou les personnes à qui l'on souhaite faire comprendre les paroles. Les autres qui vous entourent ne comprendront pas.

Discussion pseudo-lointaine : 1 mana/minute, 100 pour la pose de la rune, 5 runes max.
Lorsque l'utilisateur de ce pouvoir le décide, il peut apposer une rune sur une personne ou un bijou (puis donner ce dernier à une personne de son choix) qui leur permettront d'être liés. Par ailleurs, les runes fonctionnent par paires. Lorsque l'une des deux personnes liées pose sa main sur la rune et pense à l'autre personne, la rune de cette dernière se met à chauffer et à faire de la lumière afin de la prévenir que l'autre souhaite lui parler. Ils doivent alors se placer dans un endroit sombre afin de pouvoir voir le double immatériel de l'autre, invisible dans la lumière. Ce pouvoir leur permet donc de se voir et de discuter. Précisons que chaque objet tenu dans les mains de l'un sera visible par l'autre.
Geste clé : Incanter 10 secondes en pensant à la personne ciblée.

Discussion rêveuse : 1 mana minute dans le rêve, 3000 pour la téléportation.
Lorsque l'utilisateur souhaite discuter avec une personne qui dort et qui ne l'en empêche pas, il peut modifier les rêves de ce dernier afin de pouvoir lui parler ou lui montrer des choses. Il devient le maître du rêve, mais s'il peut vouloir faire peur à sa cible, cette dernière peut tâcher de l'en virer. Une fois dans le rêve, l'utilisateur du pouvoir peut décider de ne toucher à rien, de rester silencieux et de méditer pendant tout le temps nécessaire à ce que son corps se téléporte à l'endroit où sa cible se trouve. Néanmoins, il lui sera nécessaire d'avoir au minimum huit heures de sommeil après cela, plus selon la distance parcourue.
Geste clé : Méditer pendant quelques minutes pour que le contact se mette en place, puis tout au long de la durée du sort. Pour permettre la téléportation, méditer à l'intérieur du rêve pendant une demi-heure.

Magie :

Potentiel : Immense

Feu : Inapte
Eau : Inapte
Vent : Inapte
Terre : Inapte
Lumière : Inapte
Ténèbres : Virtuose
Invocation : Inapte
Nécromancienne : Inapte
Transformiste : Inapte
Âme : Inapte
Foi : Inapte

Mental :

La volonté : Prodige
Contrôle de soi : Maître
L'intelligence : Virtuose
La perception : Prodige
Le charisme : Maître
Technologie : Inapte

Physique :

Force physique : Confirmé
Agilité : Prodige
Vivacité : Maître
Résistance physique : Confirmé
Résistance magique : Confirmé
Vitalité : Maître
Beauté : Champion
Discrétion : Maître

Martial :

Armes de tailles : Inapte
Armes lourdes : Inapte
Armes d'hast : Inapte
Faux : Inapte
Art de la défense : Inapte
Armes de lancer/fouet : Inapte
Arc/arbalète : Inapte
Mains nue/Arts martiaux : Inapte
Armes à feu : Inapte
Equitation : Inapte
Domptage : Inapte
Conduite : Inapte

Description physique :

Mis à part l'étrange bonnet qu'elle porte tout le temps, la première chose que les gens voient chez Lina, ce sont ses cheveux roux et flamboyants. Comment rater une telle chevelure ? Non seulement elle n'a rien à envier à un  renard, mais en plus elle est dotée de la capacité de soigner... Bon, n'exagérons pas, ce don n'existe pas. Comment des cheveux peuvent-ils soigner, franchement ? Enfin, contentons-nous de dire qu'ils sont beaux et que l'elfe prend soin d'eux. Et puis... Regardez ses immenses yeux verts, dans lesquels la lumière joue... Regardez ces magnifiques reflets dans ce joli vert... Elle a de beaux yeux pas vrai ? Pas chiche de la regarder fixement en lui disant ça ! Ahah. Bon continuons. Sur ses petites joues roses, vous pouvez voir toutes les tâches de rousseur qui contrastent sur son ton pâle. Des tâches de rousseur assorties à sa tignasse rousse d'ailleurs. Vous remarquez autre chose ? Son sourire ? Notons qu'il lui manque une dent d'ailleurs, mais comme elle repoussera, ça ne pose pas de problèmes. Juste que ça lui donne un air casse-cou. Précisons d'ailleurs que le sourire de Lina est exclusivement réservé à des gens en qui elle a totalement confiance. Vous ne la verrez jamais sourire sans cela. Autrement dit, rares sont les gens à avoir pu le voir.
Vous saviez que Lina, grâce à ses origines elfiques (ou à cause d'elles ?), a un physique qui paraît très jeune ? Enfin, la question serait plutôt : savez-vous quel âge elle a ? Globalement, les gens ne lui donnent qu'une dizaine d'années, et non pas la presque trentaine qu'il faudrait. Hé oui, elle a trente et un ans et on ne dirait pas une elfe ! Elle tient de sa mère l'humaine. À moins que ce ne soit son père l'humain ? Personne ne sait. Enfin ! De toute façon, que les gens la prennent pour une enfant n'a pas l'air de vraiment déranger l'elfe, puisque cela lui offre parfois des avantages... Insoupçonnés. De plus, elle a toujours tendance à se comporter comme une enfant, suite à son éducation. Si l'on peut dire. On ne peut pas vraiment considérer qu'il s'agissait d'une éducation, en fait. Bref.
Ensuite, l'on peut dire que... Beh outre le fait qu'elle soit jeune, petite, maigre, rousse et qu'elle ait les yeux verts, pas grand chose... Même si j'ai insisté sur ses cheveux, elle n'est pas du genre à forcément attirer les regards. Après tout, il ne s'agit que d'une enfant qui tente de passer inaperçue...

Description mentale :

Parce que oui, l'elfe que l'on appelle Momello tente de rester discrète. Elle n'a peut-être plus rien à craindre, il n'empêche qu'elle voue une certaine haine envers les vivants. Pourquoi ? Tellement de choses, si vous saviez... Enfin. C'est donc pour toutes ces raisons qu'elle souhaite se fondre dans la masse. Pas pour tuer les gens dans le dos, non, non, Lina est presque une pacifiste. Elle agit plus par les mots que par les gestes. Bien qu'elle sache se défendre. Après tout, dans un monde de brutes, on a pas le choix, pas vrai ?
Enfin, à part sa haine maladive des "gens dotés d'intelligence", Lina n'en reste pas moins une personne gentille... À condition que vous le soyez aussi. Et que vous soyez patients. Dignes de confiance. Pas agressifs. Intelligents. Vraiment intelligents. Pas stupidement intelligent. Enfin bref. Faut que vous respectiez nombre de critères pour enfin pouvoir être considéré comme une bonne personne à ses yeux. Elle n'est pas méchante et ne vous agressera pas, rassurez-vous. Mais elle ne vous touchera pas, ne vous laissera pas la toucher, parlera souvent sèchement sans explications, ainsi que tout un tas d'autres choses. En soit, un comportement adapté pour une personne qui exècre la quasi totalité des gens ? Elle est difficilement approchable, quoi.
D'ailleurs, fait intéressant, Lina apprécie particulièrement l'ironie. Parfois, ses paroles sembleront aller dans votre direction, mais un léger changement de ton presque dédaigneux, accompagné de grimaces de dégoût sont le signes que, entre ce qu'elle pense et ce qu'elle dit, il y a un fossé de différence. Mais rassurez-vous, ça ne dure pas, puisqu'elle n'aime pas parler à des inconnus. C'est juste que vous avez réussi à piquer sa colère. Et si vous insistez, vous allez vraiment l'énerver.
Enfin, vous pourrez peut-être, si vous en avez l'occasion, remarquer que, malgré son physique enfantin, Lina est bien plus mature que ce qu'elle en a l'air. Elle est un ignorante sur le monde puisque jamais sortie de chez elle avant sa fuite, mais elle a développé une certaine maturité depuis. Le genre de maturité qui rend "décalé". Plus aucune confiance envers les gens, plus d'envie de jouer ou de s'amuser avec les autres. Une vision glaciale sur le monde. Elle reste assez naïve sur certains sujets, parce qu'elle connait pas tout et qu'elle est quand même jeune, mais c'est une naïveté que n'importe qui pourrait avoir. Et puis de toute façon elle fait bien trop peu confiance aux gens pour que ça puisse se voir. D'ailleurs, elle est intelligente et réfléchie, elle analyse bien les situations. Elle inspecte toujours plusieurs fois, parce qu'elle n'a plus aucune confiance en ce qui l'entoure. Et puis elle n'a pas plus peur de la mort que de vous.
Mais un conseil sinon, tentez de toucher sa curiosité dès les premières minutes. Après, il vous sera plus difficile de l'attirer. Et si vous ne comprenez rien à ce qu'elle vous dit, c'est que vous êtes comme les autres. Inintéressant.

Convictions :

Pour être intéressant il vous faut quoi ? Beaucoup de choses en soit. Car, si elle n'est pas vraiment raciste, Lina n'aime ni les humains, ni les elfes, ni les orcs, ni même toute autre espèce vivante (parfois morte aussi) et dotée d'intelligence. Enfin de VOS normes d'intelligence. Qui a inventé l'esclavagisme ? Les purges ? Le racisme ? L'argent ? Ce ne sont que des exemples. Lina vous en trouvera toujours plus. Systématiquement, elle rejette toutes les fautes sur vous tous, sur elle. Estimant que le monde se serait mieux porté avec des "animaux sans intelligence". Certes, vous avez fait quelques choses bonnes mais... Est-ce suffisant ? S'il n'y avait que ces choses bien, oui clairement. Mais ça n'est pas le cas et toutes les mauvaises choses à côté effacent les bonnes. Enfin... Peut-être a-t-elle tort, peut-être a-t-elle raison, mais quoiqu'il en soit, elle est certaine que Mère Nature se serait mieux portée sans vous tous. Et peut-être parviendrez-vous à la faire changer d'avis, mais n'y croyez pas trop. L'espoir fait vivre mais celui-là vous tuera sûrement. Précisons également qu'elle n'aime pas les nations non plus. Elle ne se considère pas comme étant Duchéenne, Akkatonienne ou Ikhyldienne. Pas plus que les autres. Lina est libre. Sans attache. D'ailleurs, elle compte voyager de terres en terres afin de, peut-être, trouver un endroit complètement décalé de la civilisation pour y vivre en ermite. Lina ne vous aime pas, n'oubliez pas ça. Mais surtout... Lina ne veut pas vous aimer.
Mais que pense-t-elle de la technologie ? Elle ne l'aime pas. Pas parce qu'elle maîtrise la magie et que la technologie crée parfois des problèmes, mais plutôt car elle pense que cette "technologie" est d'entre mauvaises mains. Quant à la magie, elle est simplement dégoûtée de voir qu'elle peut être donnée à des gens qui ne la méritent pas. Ces gens qu'elle déteste tant.
Et enfin, elle n'aime pas plus la religion. Des cultes barbares jusqu'aux religions désespérées pleines d'espoir, elle ne les supporte pas. Inutilité parfois, stupidité d'autres fois et pire encore, monstruosité dans certains cas. En fait, elle n'aime pas grand chose de vos créations, certes.

Histoire :

Woaaah. Alors là vous voulez entamer du lourd. Si Lina est ce qu'elle est aujourd'hui, c'est parce que son histoire n'est pas toute rose. Y a pire, je le conçois. Mais elle a ses raisons pour être aujourd'hui aussi sombre.
Vous l'avez peut-être compris, on ne sait pas qui était l'humain et qui était l'elfe parmi ses parents. Simplement parce qu'on ne les connait pas. Abandon ? Enlèvement ? Meurtre ? Les seuls qui connaissent les faits sont les parents et ceux qui ont réceptionné Lina. Autant dire que trouver une épingle dans une botte de foin est chose plus aisée. Surtout que tout ceux qui auraient pu les connaître sont morts. Enfin.

Donc qui a élevé Lina, me demandez vous ? Un homme, un humain, exactement, riche. Croulant sous l'or. Son manoir était immense. Plein de chambres, de petits coins et de salles de bain. Un salon immense. Rempli d'argent quoi. C'était à croire qu'il pouvait transformer tout ce qu'il touchait en or ! Fort heureusement ce n'était pas le cas, c'est juste une métaphore. Cela dit, il savait transformer les plus gros molosses en gentils toutous. Rien qu'avec l'argent. Et pour cause, il était Duchéen. Et un grand parmi les grands. Pas le plus grand, certes, mais suffisamment pour pouvoir tout acheter avec l'or. Ou presque. Il n'était pas duc, mais il le souhaitait. Les gens qui le connaissaient et ceux qui connaissaient son nom le savaient. Et ils savaient aussi que son égo, son avarice et sa jalousie étaient légendaires. Il voulait toujours plus. Il n'avait jamais assez. Mais il était têtu et obtenait toujours ce qu'il voulait. Même étant enfant, il était déjà difficile. Enfin... S'il n'y avait eu que ça, ça ne serait pas aussi grave. Il y avait beaucoup d'esclaves dans toute sa demeure. Des esclaves dont il faisait ce qu'il voulait. Qui devaient constamment lui prouver leur fidélité. Mais vous me direz "ce sont des esclaves, rien de plus normal les concernant". Vous avez sans doute raison. Après tout, ils ne sont même pas dotés d'intelligence, d'âme, de cœur ou bien de conscience. Ce ne sont que des objets en fait ? Certes vivants, mais des objets... Et puis ils devraient être heureux de servir quelqu'un d'aussi riche. C'est un honneur pour eux. Se faire maltraiter par un bouffon qui se prend pour quelqu'un, c'est très plaisant pour les masochistes que sont évidemment tous les esclaves. Tout le monde le sait. Se faire lyncher, fouetter, frapper, abuser, martyriser, c'est tout à fait normal pour eux. Et puis après tout, leurs conditions n'étaient pas plus horribles que celles des autres. Puisque eux, ils avaient l'argent. Ah oui, quel argent ? Celui qui leur était donné tous les mois. Leur salaire quoi. Mais s'ils étaient encore en vie, vous pourriez leur demander où ils le dépensaient. En nourriture ? Non. En amusement ? Certainement pas. En potions de soin, bandages ou autre ? Encore moins. Ceux qui ont eu le courage de vouloir sortir de chez eux auraient pu. Mais ils ne sont jamais partis. Pourquoi ? S'ils osaient faire un pas dehors, ils disparaissaient, simplement. Vendus à l'une des connaissances du maître, connus dans la maison pour organiser des combats à mort inter-esclaves. Du moins, c'est ce qui circulait. Donc à quoi servait leur argent ? À payer leur affranchissement ? Vous rêvez, vous. Ils n'avaient même pas intérêt à prononcer ce mot. Et là, les plus sensibles, les plus démocratiques et ceux contre l'esclavagisme se disent "mais quelles horribles conditions". Vous voulez que je vous dise ? Cette fois-ci, et en toute honnêteté, ils étaient mieux qu'ailleurs. Pas de combats à mort entre esclaves. Ce sujet était tabou. Certes, une bagarre entre deux était terriblement mal vue et les esclaves punis sur-le-champ, mais rien de mortel. Leurs lits étaient plus confortables qu'ailleurs, leurs chambres ressemblaient à des prisons dorées. Ils ne subissaient pas tous la violence de leur maître. Certains étaient favorisés. Ils étaient nourris. Bien nourris. Ils avaient assez de nourriture pour ne pas avoir que la peau sur les os. Certains étaient même en embonpoint. Et là vous vous dites que ce que je raconte n'a ni queue ni tête. Comme des gens bien traités peuvent-ils être maltraités ? Réfléchissez. Ce que voulait le grand chef était simple : des objets de parade, qui devait être beaux à voir. Tout devait être beau dans son manoir. Rien ne devait fonctionner de travers. Les gens aussi, donc. Les esclaves étaient bien vêtus, chaudement en hiver, fraîchement en été. Toujours pour qu'ils paraissent bien sur eux. Un esclave qui paraissait triste, énervé ou neutre, donc qui, en soit, ne souriait pas et ne semblait pas heureux était mis à l'écart, enfermé dans une espèce de mini prison dans laquelle il devait reprendre le sourire. Et s'il ne le faisait pas, il était revendu - souvent à quelqu'un de pire. Tout devait être parfait. Selon les envies du maîtres ses goûts. Magnifique à ses yeux. Les marques de blessure étaient effacés juste après être apparues. Et si elles ne pouvaient être effacées, elles étaient cachées. Si elles ne pouvaient être cachées, l'esclave disparaissait quelques jours de la vue des invités. Les esclaves n'étaient en fait que des marionnettes sensées être belles. Vous vous doutez donc qu'il n'y avait personne que le maître considérait comme moche. Il ne voulait que les gens les plus beaux. Si un esclave devenait laid, il était vendu à quelqu'un d'autre. Enfin bref... La beauté des lieux ne se trouvait que pour les beaux yeux des gens, elle n'était là qu'en façade. Car la rivalité inter-esclaves, les brutalités du maître ainsi que certaines mauvaises conditions de vie se cachaient derrière les jolis tableaux et les faux sourires. Certains se demanderont si, finalement, leur vie était meilleure qu'ailleurs. C'est un dilemme assez déplaisant, une question presque mauvaise. Vous voulez vraiment savoir ? Je n'ai qu'un conseil. Tentez l'enfer, devenez esclave et essayez ces deux types différents d'esclavagisme. Vous vous ferez votre opinion sur la question. Enfin. Terminons-en là pour la description du lieu dans lequel a grandi Lina.

Donc désormais, vous vous dites que, pour être devenue aussi haineuse, notre elfe a vécu parmi les esclaves. Hé bien vous n'avez qu'à moitié raison. Lina n'était pas vraiment une esclave. Je veux dire par là que les esclaves avaient différentes places, comme une sorte de hiérarchie. D'où leur rivalité. Les esclaves les plus hauts étaient les favoris du maître, les plus bas étaient seulement là pour être là. Évidement, ceux du bas voulaient monter et ceux du haut voulaient garder leur place. Lina n'était ni en haut, ni en bas. Elle avait une place à part dans le triangle hiérarchique des esclaves. Un petit carré situé à côté, si vous voulez. Elle n'était pas la seule à être à part, bien qu'ils soient rares. Il y avait elle, un thérianthrope étrange du nom de Kah'at et deux jumelles, belles, terriblement belles. Et manipulatrices. Sadiques. Cruelles même. Elles possédaient le charme des elfes, la grâce des elfes, et en fait... Elles étaient toutes les deux elfes. Vampirisées, certes. Quant à Kah'at, il était semblait froid et distant avec tout le monde. Mais lorsqu'il souriait, toutes les femmes tombaient à ses pieds. Les hommes aussi d'ailleurs. Le thérianthrope dégageait une aura magnifique qui pouvait subjuguer n'importe qui. Il savait attirer les regards, avec son charme et sa beauté naturels.

Et parmi des êtres aussi beaux, vous pouvez vous demander ce qu'y faisait Lina. Hé bien tout d'abord, quand Lina était plus jeune, elle était terriblement adorable. Son immense sourire, ses grands yeux, ses cheveux, tout, chez elle, transpirait du mignon. Je ne peux pas vous dire pourquoi, mais sa joie de vivre rayonnait tellement qu'il se dégageait d'elle une aura fabuleuse, faite de lumière. Capable d'attirer tous les regards. En grandissant, alors qu'elle se rendait compte de l'horreur de son environnement et du monde, son aura s'est ternie. Tant et si bien qu'aujourd'hui, il n'attire pas plus les regards qu'un chiot abandonné. Enfin. Lorsque son maître l'a récupérée, il ne savait pas vraiment quoi en faire. C'était le premier et le dernier enfant de sa demeure, tous ses esclaves étant adultes. Mais une vieille femme, connue pour ses dons en matière de prémonition lui conseilla de la garder. « Lorsqu'elle grandira, vous vous rendrez compte de la lumière qui rayonne d'elle. Votre gloire sera à son apogée. Puis elle précipitera ce qui doit arriver. » La femme elle-même ne connaissait pas l'avenir. Elle entrait dans une sorte de transe, balançait des propos souvent incompréhensibles qui s'avéraient ensuite vrais, d'une manière ou d'une autre. Hasard et bonne fortune ou dons avérés ? Nul ne le sait. Mais comme les deux premières phrases annonçait du bon, le maître de Lina crut à tort que la dernière phrase l'était aussi. Et puis son orgueil et son avarice lui ordonnaient de garder Lina, synonyme de gloire.

Il en prit soin, les premières années de sa vie. Il engagea une nourrice pour la nourrir. Lui donna de beaux habits. Lorsqu'elle fit ses premiers pas, ce fut avec lui. Elle était sa favorite et de loin. Comme vous pouvez vous en douter, l'aura de lumière de Lina faisait déjà son effet. Les gens ne pouvaient pas résister face à son adorable bouille et ses bêtises. Ils étaient... Sous le charme. Seules les jumelles voyaient cela comme une mauvaise chose. Elles n'appréciaient pas que cette petite créature vole leur maître. Mais elle ne tentaient rien, sachant que toute vérité finissait par se savoir. Si elles éliminaient Lina, le maître saurait et elles finiraient comme tous les autres. Vendus, et cette fois probablement pour un combat à mort. Après tout, on supportait rarement les traîtres, surtout parmi les esclaves.

Enfin, bien sûr, ça n'a pas duré. Lina fut presque élevée comme étant la fille du maître pendant les quinze premières années de sa vie. Je dis bien presque. Elle n'avait reçu que les bases de l'éducation, et savait donc à peine lire et écrire, bien quelle puisse compter assez correctement. Elle ne sortait jamais de la demeure, était utilisée comme esclave et devait se montrer sous son plus beau jour devant tous les invités du maître. Elle possédait une chambre plus grande et jolie que la plupart des autres esclaves, mais pas meilleure que celle de Kah'at et des jumelles. En fait, dans les faits, elle avait exactement les mêmes bonus et malus que le thérianthrope et les deux vampires. Bien qu'elle avait le droit à des jouets pour enfant, alors que eux non. En bref, elle avait une vie plus ou moins située entre les esclaves et les enfants libres. Mais évidemment, on lui disait qu'elle était comme tous les enfants du monde.

Donc, vous l'aurez compris, à quinze ans, elle jouait encore comme une enfant. Merci à son apparence enfantine. Merci les elfes. À vingt ans, elle avait des jouets plus âgés, mais toujours des jouets. Elle n'avait pas le droit d'aller dans toutes les salles de la demeure. Autrement dit, la mini cellule à sourires était fermée, loin de ses yeux. Et évidemment, elle ne savait pas ce qui s'y trouvait (pas grand chose, à part des images et objets sensés faire sourire, et, lorsqu'on y enfermait quelqu'un, cette personne et une autre, sensée lui redonner le sourire). La curiosité de l'enfant lui ordonnait de s'y rendre, mais sa "bonne éducation" l'en empêchait. Rien de plus normal pour une esclave, en fin de compte ? Certes.

Cependant, on peut remarquer que, déjà à cette époque, l'homme accordait plus de crédit à l'argent que Lina lui apportait qu'à la gamine en elle-même. Il usait régulièrement la magie pour la faire paraître jeune, comme si elle ne vieillissait jamais. Après tout, c'était sa jeunesse qui attirait les gens, n'est-ce pas ? Maintenir une jeunesse mentale et physique ne lui apportait que plus de charme, et c'était tout ce qui comptait pour lui.

Il est d'ailleurs utile de préciser que Lina a reçu un apprentissage pour ses capacités magiques. Dès l'âge de six ans et jusqu'à son treizième anniversaire, elle put apprendre, en compagnie d'un vieux mage, à maîtriser ses pouvoirs de ténèbres. Pourquoi le maître s'est-il permis cela ? Simplement pour bien paraître devant les gens, créer peut-être un mini-soldat, et surtout, éviter une catastrophe. Après tout, les ténèbres ne sont pas toujours faciles. Mais surtout, il faisait régulièrement des cauchemars et des insomnies. Et plutôt que payer un mage de ténèbres pour apaiser son sommeil, il s'est dit qu'utiliser un esclave était une bonne idée. Surtout un esclave qui vous aime, se satisfait de sa fonction et ne souhaite même pas en demander une autre. Après tout, Lina était comme tous les enfants du monde, pas vrai ?
Vous voulez savoir où la dégénérescence à commencé ? Par un stupide gamin effronté et malpoli. Éduqué par un ancien espion. Il est peut-être utile de préciser qu'il n'avait que quinze ans et que Lina paraissait en avoir à peine une dizaine, bien qu'elle ait environ cinq ans de plus que lui. Bref. Il est entré dans le terrain du manoir. Lina, guidée par sa bonne étoile, regardait par la fenêtre à ce moment. Alors quelle devait dormir. Mais chut. Elle fut étonnée de voir le gamin. N'était-elle pas la seule de la demeure ? Les autres n'étaient-ils pas enfermés chez eux, comme elle ? Ou peut-être était-il juste mal-éduqué ? Quoiqu'il en soit, alors qu'il semblait croire que le jardin était en fait une gigantesque cuvette de toilettes (oui vous avez bien entendu), elle ouvrit la fenêtre pour l'interpeller. Le gamin fit un bond de trois mètres, et on ne précise pas qu'il fut loin d'être ravi. « Tu n'es pas enfermé chez toi ? Pourquoi es-tu là ? Qui es-tu ? » Lina le bombardait de questions sans même lui laisser le temps de répondre. « Oh, calme-toi la mioche. J'comprends que dalle à c'que tu m'racontes. Mon paternel a pas intérêt à m'enfermer, sinon j'lui fait manger ses palmes. » La gamine n'en revenait pas. Pas de la réponse, juste de la manière de parler du garçon. Chez elle, on parlait correctement. Si on parlait mal... Je n'ai pas besoin de vous dire ce qu'il se passait en retour. Bref. Donc la manière de parler du gamin choqua la jeune fille qui le fixait avec de gros yeux. « Bah quoi ? Y a un gros mercenaire payé par ton père derrière moi ? » Mais c'était quoi un mercenaire ? Voilà la question qui trottait dans la tête de la gamine.

Mais nous n'allons pas tergiverser sur ce dialogue qui dura près de deux heures. Lina était à sa fenêtre, l'autre était assis dans le jardin. Elle lui posait plein de questions sur l'extérieur, lui se moquait d'elle. Mais il répondait honnêtement à chacune de ses questions. Pourquoi ? Il ne savait même pas lui-même. Son instinct lui ordonnait juste de satisfaire la curiosité insatiable de l'enfant de vingt ans. Lorsqu'il s'en alla, ce n'était que parce que la gamine était fatiguée et qu'elle devait aller dormir. Mais le lendemain il revint. Guidé par son instinct ? Ouaip.

Ce fut donc de longues discussions qui suivirent. Lina, n'en parlait pas aux autres. Pourquoi ? Le gamin lui avait fait promettre de ne rien dire, avant de partir la première fois. Ce jour-là, elle ignorait pourquoi, mais lui avait déjà prévu de se renseigner. L'ignorance de la gamine l'avait interpelé, et il se demandait comment on pouvait vivre aussi reclus. Curiosité, donc. Et s'il lui avait fait promettre de se taire, c'était pour pouvoir espionner sans être repéré par ceux qu'ils désignait comme "ses ennemis". Sans qu'elle le sache, il étudiait la demeure, étudiait les gens, les habitudes. Il était loin d'être bête. Et il pouvait compter sur les conseils de son paternel pour rester discret. Bien qu'il manqua de se faire repérer à de nombres reprises, ses capacités en discrétion étaient assez remarquables pour quelqu'un d'aussi jeune. Enfin. C'est en observant la vie de Lina et des autres esclaves qu'il se décida à l'aider. C'était un soir comme un autre, alors qu'il avait rendez-vous avec la demi-elfe, qu'il lui expliqua. « T'sais, au Duchés c'est normal d'avoir des esclaves. D'en faire ce qu'on veut. Mais t'sais que t'es juste un outil pour ton maître ? » La jeune fille ferma la fenêtre sans un mot, juste après avoir entendu ces mots. Le garçon, en croyant qu'il avait vexé Lina, alla toquer à la fenêtre. Grave erreur. Pourquoi ? Simplement parce qu'elle avait fermé la fenêtre en réponse aux bruits de pas entendus dans le couloir. Et comme le garçon toqua, l'autre entendit. Lina se fit punir pour avoir parlé à un inconnu et la sécurité fut augmentée. Et évidemment, depuis ce jour, elle ne vit plus le garçon.

Mais suite à ça, la demi-elfe décida que son ami avait peut-être raison. Et devinez quoi ? C'est à partir de ce jour que son aura est devenue de moins en moins éclatante. Elle observait, écoutait et comprenait des choses qui lui étaient auparavant inconnues. Comme la  cellules des malheureux. Mais toujours en gardant le sourire, comme elle l'avait appris. Et puis, ce sont les dernières paroles de son ami, avant qu'il ne disparaisse. « N'arrête jamais de sourire Lina ! Jamais ! »

Les gens autour d'elle remarquaient que quelque chose clochait. Ils la voyaient sourire, mais elle ne brillait plus. Auparavant, lorsqu'elle entrait dans une salle, tous ceux qui y étaient le savaient automatiquement. Désormais, il lui était possible de se faufiler derrière les gens sans même qu'ils ne connaissent sa présence. Mais ils mirent cela sur le compte de ses pouvoirs de ténèbres. Après tout, les ténèbres n'aiment pas la lumière, n'est-ce pas ?
Mais ça ne plaisait pas au maître. Lina s'enlaidissait à ses yeux, tout en perdant son aura. Après tout, c'était elle qui l'a rendait si jolie. Et plus le temps passait, plus elle perdait son rôle de favorite. Et il maudissait ce fait. Il se rappelait des gens qui venaient pour elle plus que pour lui. Il se rappelait que la lumière de Lina l'avait rendu plus riche. Il la faisait parader devant les gens, la faisait jouer avec eux, leur faisait oublier tous leur soucis. Et elle croyait cela normal. Mais d'ailleurs, je ne vous ai pas parlé de ce que cet homme faisait ? Il vendait du bonheur. Grâce à ses esclaves. Certains payaient pour seulement passer du temps avec de beaux esclaves, à discuter parfois, avoir quelqu'un pour les écouter pour certains, et d'autres pour plus encore... Mais une chose était sûre, on oubliait tous ses soucis lorsqu'on entrait dans le manoir de cet homme. Lina était comme les autres, en fin de compte. Précisons cependant qu'elle ne fut jamais maltraitée. La première fois qu'elle se fit battre d'ailleurs, c'est le jour où elle perdit son ami par la même occasion.

Enfin, revenons à nos moutons. Lina devenait sombre, se rendant compte qu'en fait, son univers n'était pas rose. Qu'elle était utilisée, comme les autres. Et que sa vie, sous ses dehors de riche héritière, n'était en fait qu'une prison, à peine dorée. Mais jamais elle n'oubliait la dernière phrase du gamin. Gardant toujours le sourire. Même s'il était forcé, il ne devait pas le paraître. Finalement, comme je vous le disait, elle perdit rapidement ses bonus pour devenir une esclave comme une autre. Et elle s'en rendit bien compte.

Ce sont les jumelles qui sont à l'origine de la tragédie qui s'ensuivit. Elles furent ravie de voir Lina redescendre les échelons qu'elle avait eu tant de facilité à grimper. Mais au fond, elles se demandaient comment elles pouvaient la rayer de la liste. Après tout, dès qu'elle retrouverait sa lumière, elle les remonterait sans soucis. Et elles reprendraient la seconde place. Alors un jour, elles envoyèrent un message dans la chambre de la demi-elfe, sans que cette dernière ne connaisse l'écrivain. « C'est une maison de fous. Va-t-en, tu n'auras plus besoin de sourire. » Les jumelles avaient pour but de faire croire à Lina qu'il s'agissait d'un mot de son ami. Elles étaient là lorsqu'ils se virent pour la dernière fois, vous vous en doutez. Mais leur plan tel qu'il était prévu ne pouvait fonctionner. Jamais l'idée que le gamin ait pu écrire ces mots n'est parvenue à entrer dans l'esprit de la jeune fille, qui n'eut pas besoin de réfléchir longtemps pour réduire la liste de possibles suspects. Rappelez-vous, le gamin parlait dans un jargon assez vulgaire. Jamais il n'aurait écrit cela de cette manière. Plutôt du genre à écrire « Bouge tes fesses et fais-moi le plaisir de te tirer de cette endroit maudit. » Ou encore « Moi j'lui ferais bouffer ses palmes, au bouffon qui oserait me prendre pour son chien. » Enfin, quelque chose de bien différent de ce qui était écrit sur le mot. Mais cela dit, ces mots la firent réfléchir. Et penser à ce que son ami aurait écrit la fit réagir. C'est en recevant ce mot qu'elle décida qu'il fallait qu'elle bouge son arrière-train. Mais pour cela, il lui fallait un plan. Et un bon plan.

Il vint à elle, alors qu'elle ne s'attendait pas à une telle facilité. C'était un patient. Un patient qui avait tout vu. Des choses horribles. Et qui n'en pouvait plus, qui voulait oublier ses soucis. Un jour, alors qu'elle l'écoutait raconter ses histoires, il l'a remercia. « Demain, je verserai la somme convenue à ton maître pour mission réussie. Je regrette d'avoir dû raconter tout cela à une jeune fille qui n'a encore rien vu du monde. Mais tu te rendra compte qu'il n'est beau qu'en surface et qu'il est laid en profondeur. » Vous vous doutez que ces mots atteignirent la jeune fille en plein cœur. Mais elle garda le silence, refusant de lui en parler. Le lendemain il vint à elle, la retrouvant dans la même pièce. Il plaça deux fioles face à elle. Avant de dire : « Dans l'une d'elle, il y a un poison paralysant, dans l'autre une toxine ingérable. J'ai pris le premier pour la sûreté. Je vais boire les deux, je vais en finir avec ce monde. Mais j'aimerai que tu me racontes une histoire. Cette fois, ce sera à ton tour. D'accord ? » Lina était simplement choquée par ces mots. Puis la mine sombre de l'autre, suivi par les dernières paroles de son ami finirent par la convaincre. « Ce monde est horrible de bien des manières. Que croyez-vous ? Moi aussi je le sais. Je vis dans une cage en or depuis vingt ans. On m'empêche de faire ce que je veux. On m'a enlevé mon seul ami. On se sert de moi. Je vis dans un climat d'hostilité, de violences physiques et mentales. Pourtant... Pourtant j'vais pas chercher de poisons à la noix pour en finir avec ma vie. Et vous... C'pas comme si vous étiez un vieux croûton. Ni un faiblard. Vous pouvez faire mieux que ça. Je ne vous juge pas, je vous raconte juste mon histoire, comme vous l'avez demandé. » À la fin, elle se rendit compte de certains de ses mots, vulgaires. Et elle en fut surprise. D'une certaine manière, c'est ce qui réussit à la convaincre de passer à l'action. L'homme en face d'elle eut un vague sourire triste, puis il se leva. « Tu as raison. Il faut que quelqu'un se charge de rendre ce monde plus beau et d'enlever la crasse qu'il y a dessous. Si je ne commence pas le travail, personne d'autre ne le fera. D'une certaine manière, tu auras réussi à bien terminer cette entrevue. Bonne chance, Lina, puisse le sort t'être favorable. » Sur ces mots, il sortit de la salle. Sans autre mot. La jeune fille observait la porte ouverte avec de grands yeux interloqués. "Pour commencer, il aurait pu m'aider à sortir de ce merdier" pensait-elle. Elle devrait donc se débrouiller seule.

Mais figurez-vous que notre homme - dans un oubli ou par volonté, nul ne le sait - a laissé ses fioles sur la table, à l'endroit où elles étaient. Après s'être dit qu'il fallait les lui rendre, Lina préféra les garder. Une sombre idée s'était faufilée dans sa tête. Faire manger ses pieds au maître.

Un soir, alors qu'il n'y avait personne dans les couloirs, elle se dirigea vers la salle du trésor. Un beau nom pour simplement entreposer des objets plus ou moins rares ou des cadeaux inutilisables. Ce qu'elle cherchait ? Un emprisonneur d'âme. Elle était sûre qu'il y en avait un quelque part. Il servait de menace parfois. Elle finit par le trouver, non sans difficulté et retourna dans sa chambre. Son plan était simple : tuer son maître et emprisonner son âme dans la statuette.

Pour cela, elle attendit encore un peu, que son maître lui ordonne de lui ramener à boire, alors qu'il travaillait seul dans son bureau. Discrètement, alors qu'elle amenait le verre de vin à son maître, elle versa les deux poisons à l'intérieur. Et tout fonctionna comme sur des roulettes. Le poison paralysant le bloqua rapidement, alors que la toxine agissait en arrière plan. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Lina ne ressentait pas de joie, mais pas de tristesse non plus. Alors qu'il tentait de parler, elle lui expliqua : « Ça n'est pas contre vous en particulier, mais on m'a dit que quelqu'un devait bien commencer, car personne ne le ferait. Le monde est moche à l'intérieur, malgré ses habits de fleurs. Il est temps que ça change. »

Après avoir tué et enfermé l'âme de son maître car il avait trop confiance en lui et en ses esclaves, le moment arriva où Lina eut besoin de s'échapper. Elle sortit de la salle comme si de rien n'était. Personne ne se doutait de ce qu'il s'était passé à l'intérieur. La jeune fille prenait note intérieurement : ne jamais insonoriser les salles de sa maison, lorsqu'elle en aurait une. Personne n'avait entendu les faibles appels à l'aide, bloqués par le paralysant. Ainsi donc, elle réussit à se diriger sans problème jusqu'à sa chambre, afin de s'évader par la fenêtre. Une fois dans le jardin, cependant, elle n'était pas sûre de savoir comment faire. Elle n'avait jamais vraiment pu étudier cette partie du plan, car elle ne connaissait rien de l'extérieur. Des fenêtres, les seules choses que l'on voyait étaient de l'herbe et des arbres. Elle savait qu'il y avait une muraille qui entourait la propriété, mais elle ne connaissait rien d'elle. Et n'avait rien pu apprendre sur elle sans éveiller la curiosité des gens. De plus, elle savait que la surveillance avait été accrue, mais elle ne savait pas comment. C'est avec un sourire qu'une solution toute bête lui apparut. Les ombres des arbres étaient parfaites. Notons qu'il s'agissait de la première fois (hors entraînement) que Lina usait de sa magie pour elle-même. Habituellement, elle utilisait ses sorts d'apaisement sur les autres, mais jamais elle n'utilisait la magie pour elle. Ainsi donc, usant du sort Transfert d'Ombres, notre demi-elfe devint une ombre. Elle se permit même d'utiliser le grillage d'entrée pour sortir de la propriété. Pourquoi pas ?

Et là vous vous dites "Et les rumeurs ? Elles disent que Lina a détruit la propriété et a tué tout le monde..." Hé bien vous avez tort. Les rumeurs disent cela, mais Lina n'y est pour rien. Elle assume cependant toutes les conséquences. Pourquoi ? Hé bien, environ une heure après être partie, elle s'est rendue compte qu'elle avait oublié quelque chose d'important dans son ancienne chambre. À savoir : son irremplaçable collier, qui était le seul souvenir qu'elle avait pu tirer du gamin. Elle y retourna donc, usant de la même technique que pour entrer. Mais avant même d'arriver à la porte d'entrée, elle se rendit compte de la frénésie qui régnait dans les lieux. Des cris, des appels au secours. Elle se précipita à l'intérieur, en changeant de sort pour devenir cette fois simplement invisible. C'était une véritable folie qui régnait. Littéralement, les gens s'entretuaient. Lina n'avait même pas l'envie d'aider qui que ce soit. Elle croisa les jumelles, sans qu'elles ne la voient, tellement elles étaient occupées. À la fin, il n'y avait plus que peu de gens. Kah'at, les jumelles, et quelques survivants. Les premiers essayaient de raisonner les derniers. Mais d'un coup, l'une des vampires bondit tout simplement afin de tuer l'un des survivants qui la regardait étrangement. « J'suis sûre que c'est lui qui l'a tué !! » hurlait-elle. C'est à cet instant que Lina eut le fin mot de l'histoire. Ce carnage n'avait eu lieu que parce qu'elle avait tué le maître. Elle ne ressentait pas la moindre peine. Simplement du dégoût. Voilà où cette histoire avait mené. Voilà jusqu'où ces gens pouvaient aller pour la perte d'un seul homme. Figurez-vous que Kah'at a voulu achever la vampire folle. La seconde frangine a voulu défendre puis venger sa sœur. Les deux autres survivants se joignèrent à la bataille. À la fin, il ne restait que Kah'at, dans un très sale état. Le dernier survivant, en soit, bien qu'il savait parfaitement qu'il ne tiendrait pas longtemps avant de passer la dernière porte. Lina termina son sort d'invisibilité, se montrant enfin aux yeux du thérianthrope ébahi. « Alors... Toi aussi... Tu as survécu... » Lina secoua la tête. « Je ne me permettrais jamais de dire cela. Je suis arrivée au milieu de votre guerre, il y avait déjà des morts. Je me suis juste contentée de vous éviter afin de voir jusqu'où ça pouvait aller. » Kah'at soupira. « Tu es arrivée... Donc tu étais partie... » Lina savait qu'il avait compris et Kah'at savait qu'il avait face à lui la responsable de cette histoire. « Ton ami... Je ne savais pas... Que ça t'avait autant... Chamboulée. » La jeune fille détourna les yeux, observant les arbres. « J'ai juste compris qu'on ne vivait même pas une vie. La seule chose que je pouvais faire, c'était y mettre un terme. Tuer le maître et m'enfuir, ou me tuer moi-même. Mais je n'ai pas assez de courage pour mettre fin à mes jours. » Kah'at eut un sourire. « Ton plan était... Tellement foireux... Pour eux. Content... Qu'il t'ait été... Utile. » Le dialogue ne dura pas plus longtemps. Le thérianthrope, mortellement blessé, s'éteignit dans un sourire.
Puis Lina est partie. Après avoir récupéré quelques objets de valeur et enterré Kah'at.

D'ailleurs, je vais vous raconter une dernière histoire, que je juge importante. Alors qu'elle avait fuit pendant trois mois, elle a finalement dû demander de l'aide. Lina venait de tomber malade, et elle ne savait pas comment s'en sortir. C'est une femme qui l'hébergea et la soigna. Cette femme était terriblement gentille, donnant sa vie pour les autres. Elle voulait donner les derniers restes de nourriture qu'elle avait à la demi-elfe qui refusa catégoriquement. La femme décida alors de lui raconter l'histoire de son fils, qui lui envoyait tous les mois de l'argent avec une lettre. Cela faisait presque quarante ans qu'elle avait perdu la trace de celui-ci. Mais jamais il n'avait failli à son devoir. Devinez quoi ? Cela faisait trois mois qu'il ne donnait plus de nouvelles. Son fils, c'était Kah'at. Lina écouta sans dire un mot, mais lorsqu'elle entendit la détresse de la femme, lorsqu'elle lui disait qu'elle était extrêmement inquiète, elle se décida. « Kah'at a trouvé un monde meilleur. Il s'est voué corps et âme à votre cause. Il a repoussé les limites de sa conscience. Il est entré sous les ordres d'un homme, mais toute la compagnie de cet homme s'est brisée. Il a été le dernier a donner son dernier souffle. Même aux portes de la mort, il est resté fort. » La femme en avait les larmes aux yeux. Et Lina venait de perdre une partie d'elle avec cette histoire. Elle n'avait pas eu le courage de dire à la femme qu'il était devenu esclave pour l'aider, et que c'était elle, la demi-elfe qu'elle aidait, qui avait causé sa mort. En partant, elle laissa toutes ses économies sur la table. C'était une manière pauvre de s'excuser, à ses yeux.

Suite à cela, Lina est partie. Commençant son long chemin dans la solitude.
Elle aurait pu faire plein de choses. Mais elle ne préféra n'en faire qu'une : fuir le monde. Les résultats de son escapade n'avait pas été ceux escomptés. Alors, pouvait-elle réellement nettoyer le monde ? Elle en doutait tellement fort qu'elle préféra vouer les neuf dernières années de sa vie à la fuite, devenant Momello... Jusqu'à aujourd'hui.

Liens :

Le maître :

• Période lumineuse : Elle aimait vraiment le maître, ressentant beaucoup d'amour et le considérant comme son père.
  
• Dégénérescence : Elle s'est rendu compte de la perfidie de cet homme, et s'est mise à le détester.
  
• Fuite et après : Lorsqu'il est mort, elle n'éprouvait rien pour lui. Plus de haine, plus d'amour. Rien. Depuis c'est toujours pareil, et si elle doit parler de lui, vous ne ressentirez rien dans sa voix.
  

Les jumelles :

• Période lumineuse : Elle voyait les vampires comme des grandes sœurs, bien qu'elles soient distantes. Les admirant pour leur beauté.
  
• Dégénérescence : Plus que de la peine pour elle, ainsi que de la colère. Peine pour s'être laissées enfermer, colère pour ne pas avoir riposté.
  
• Fuite et après :Sentiment neutre désormais, elle ne ressent plus rien pour elles.
  

Le thérianthrope :

• Période lumineuse : Elle avait un peu peur de lui, avec sa forte musculature et sa capacité à changer de forme. Mais elle était certaine qu'il avait du sang de roi. Après tout, il était aussi beau qu'un prince.
  
• Dégénérescence : Incompréhension. Comment un être aussi fort pouvait-il se laisser diriger comme cela ?
  
• Fuite et après : Elle regrette sa mort et se dit qu'elle aurait dû réagir. C'est pour cela qu'elle ne vous parlera jamais de Kah'at. Elle s'est rendu compte trop tard des raisons qui l'avait poussé à rester esclave, et donc qu'il était en réalité une bonne âme.
  

Le gamin :

• Période lumineuse : Son seul et unique ami. Un peu bizarre et vulgaire, mais fidèle jusqu'à l'os. Et en or pur.
  
• Dégénérescence : Son sauveur ? C'est un peu à cause de lui qu'elle est devenue ce qu'elle est, mais sans lui, elle serait toujours au même endroit. Elle gardait toujours son dernier conseil en tête.
  
• Fuite et après : Refusant de sourire pour des gens qui n'en valent pas la peine, elle a abandonné le dernier conseil de son ami. Parfois, elle se dit qu'il s'agit d'une trahison, mais elle se console en se disant qu'il ne lui avait dit ça que pour éviter des problèmes. Elle apprécie toujours autant le garçon, mais elle ignore totalement où il se trouve.
  

Petite présentation de votre personne : Quoi, Lina est asociale ? Ouaip, j'assume. Mais j'vous aime bien quand même, moi, z'en faites pas :3 Sinon que dire ? La plupart me connaissent déjà ! J'aime bien l'absurde, hein Karma les trucs complètement déjantés parce que... Bah j'suis foooooooolle !!! Allez faites place, Crimslower is back !

Rythme rp et particularités : Bah étant libre comme l'air je devrais pouvoir répondre vite, mais comme j'ai tendance à procrastiner, oublier ou faire les choses à la dernière minute, ça peut osciller entre une journée et un mois

Comment avez vous découvert le forum : M'en rappelle plus, c'est mon quatrième perso xD

Des ambitions pour votre personnage ? Quelle évolution aimeriez vous lui donner à court ? Moyen ? Long terme ?
Avez vous prévu quelque chose ou êtes vous adepte du "laisser le jeu faire" et voir ce que ça donnera ? Lina elle a pas d'avenir, ça se voit nan ? XD C'est juste une gamine blasée qui n'aime quasiment rien. Mais elle va être marrante à jouer :3