Sujet: Qui veut avoir pignon sur rue? Mer 17 Aoû - 13:36
3 Septem de l’An 2001
Depuis combien de temps est-ce que Varsaw était là? Tapi dans le noir de la salle de prisonier dans laquelle il s’était caché à attendre patiemment que le gaz des technologistes se dissipe, le Grand Sénéchal peinait à conserver la notion du temps. Avait-il passé 4 heures? 5? Seulement 2? Il ne savait plus, le temps lui paraissait extrêmement long. Il y a quelques jours il avait entendu parlé de ce repère d’extrêmistes technologistes akkatoniens qui sévissaient à une poignée de kilomètres derrière la frontière de son Royaume dans les montagnes, sauf que les agissements de ce groupe avaient également contaminé des puits de villages teïderriens et causé énormément de dégâts qui, collatéraux ou non méritaient représailles. Varsaw avait détaché environ une quarantaine de ses hommes pour aller discrètement passer la frontière d’Akkaton et mettre un terme aux exactions de l’Engrenage. Le groupe était composé de quelques officiers de faible rangs que Varsaw connaissait de son époque en tant que Commandeur et d’hommes d’armes sélectionnés par ces derniers. Ils avaient repéré l’entrée de la petite place forte souterraine déguisée en grange et s’étaient lentement approchés de l’entrée à la faveur de la nuit pour bénéficier d’un effet de surprise. La surprise avait été pour eux quand ils se rendirent compte que l’endroit était bien mieux fortifié et les terroristes bien mieux équipés que ce qu’ils avaient estimé. Après avoir essuyé une première salve qui faucha quelques hommes, Varsaw avait donné l’assaut total qui s’avéra sanglant. Les terroristes avaient subit pas mal de pertes, mais Varsaw en avait honteusement compté plus de son côté puisqu’il se retrouvait maintenant seul dans les couloirs du fort. Si quelques uns de ses hommes avaient survécu, ils étaient en tout cas séparés et Varsaw n’avait aucune idée d’où ils pourraient être.
Après quelques dizaines de minutes de combat acharné dans les couloirs de l’entrée du fort caché, le Grand Sénéchal avait été forcé de reculer devant la déroute de ses hommes mais une petite explosion avait condamné son chemin de sortie, il avait donc été contraint de s’enfoncer un peu plus dans le dédale souterrain et avait fini dans le couloir des cachots. Devant lui était une cage d’escalier qui remontait mais qu’il ne pouvait pas emprunter à cause des quelques grenades de gaz moutarde que les fiels terroristes avaient lâché dedans, derrière lui il y avait le reste de la petite forteresse labyrinthique grouillante de technologiste où il pourrait sûrement trouver un chemin de sortie mais en devant se frayer un passage à travers leur nombre. S’il avait encore l’euphorie du combat pour le galvaniser Varsaw aurait sans doute décidé d’employer la manière forte mais il s’était calmé et l’adrénaline retombant dans ses veines fit que son esprit maintenant rationnel opta pour le chemin avec le plus haut taux de réussite. Problème: il n’avait aucune idée du temps qu’il fallait au gaz moutarde pour se dissiper. Il s’était donc assis juste à l’entrée d’une des cellules pour ne pas être visible depuis le couloir et attendait là, passant la tête de temps à autre pour vérifier que la brume marronâtre à sa gauche était toujours répandue au sol de l’escalier. Il caressait la lame de son couteau pour passer le temps et avait même retiré son casque pour mieux respirer, restant assis là, en armure complète. Il regardait le drake noir de Teïder sur son poitrail comme si celui ci allait lui prêter la force mentale nécessaire pour traverser cette épreuve. Ce qui le peinait le plus dans toute cette affaire ce n’était pas que ses camarades étaient pour beaucoup tombés au combat, après tout s’ils n’étaient pas suffisamment forts pour traverser une telle épreuve alors telle était leur destinée, non c’était que ses misérables ennemis se tiennent toujours debout et qu’il allait certainement devoir battre en retraite mais impossible de revenir avec de plus gros effectifs. Déjà que venir à quarante discrètement à travers la frontière n’avait pas été facile mais en plus avec le grabuge qu’ils avaient provoqué il était certain que les forces frontalières d’Akkaton finiraient par le remarquer et renforceraient les patrouilles. Il pourrait toujours faire en sorte de dénoncer les technologistes une fois dehors mais il préférait ne pas s’en remettre à des vauriens hérétiques pour faire du bon travail.
Un bruit dans le couloir attira l’attention de Varsaw. Des bruits pour être exact. Des bruits de pas. En tendant l’oreille il entendait deux personnes distinctes marcher dans le couloir. L’une d’elles venait de la cage d’escalier à gauche et d’après les bruits elle devait être vêtue d’une armure, l’autre venait de la forteresse à droite mais ses pas étaient étranges, trop légers et irréguliers comme quelqu'un qui essaie de se faire discret. Cette dernière ne devait pas porter d’armure et c’était même sans doute quelqu’un de petite taille, le bruit était presque imperceptible, Varsaw doutait que ce soit un technologiste, c’était peut-être un de ses propres hommes? Certains ne portaient que du cuir léger alors c'était totalement possible, et ça expliquerait pourquoi il se faisait discret dans la pénombre du couloir pour échapper à l'autre homme en plates. Les pas de droite avaient ralenti et étaient arrivé à une halte, la personne devait elle aussi se cacher du technologiste, le Sénéchal doutait que ce dernier ait remarqué la présence du troisième type vu qu'il n'entendait strictement rien dans le couloir. Varsaw saisi son couteau avec fermeté et se releva en faisant le moins de bruit possible, enfilant à nouveau son casque. Il guettait à l’entrée de sa porte le moindre mouvement extérieur tandis que les pas de gauche se rapprochaient et enfin il le vit: un combattant technologiste équipé d’un masque à gaz et d’un fusil venait tout juste de se montrer en passant devant sa porte, il lui tournait presque le dos et n’eut pas le temps de se retourner.
Varsaw lui sauta dessus en lui assénant un coup de poing sur l’arrière du crâne avec son couteau de combat et sa cible qui lâcha un grognement de surprise. Son ennemi voulu le repousser mais le fusil trop long était encombrant pour se battre contre l’animal qui était déjà à son corps à corps. Lorsqu’il eu le bras complètement tendu derrière sa cible, Varsaw abattit la lame de son arme en appuyant sur le pommeau avec sa main gauche entre les omoplates de l’homme qui poussa un cri de douleur puis il donna un coup de tête à son adversaire qui commençait à peine à lui faire face. Celui ci tendit son fusil en travers d'eux deux pour rompre le contact mais tomba à terre tout de suite après alors que le teïderrien se retrouva momentanément sonné contre le mur. Pendant quelques instants ils étaient là l'un en face de l'autre, à se regarder, et lorsque le technologiste redressa son fusil vers le Sénéchal, ce dernier rugit et agrippa le bout du canon pour le dévier puis se jeta sur l'homme au sol en le martelant de trois coups de poignard tandis que l'arme faisait feu et que la cartouche de radium se déchargea dans le mur. Un dans la poitrine au niveau du coeur, un autre dans la gorge où il retira le couteau d’un coup sec et un dernier dans la tempe où il insista pour que la lame rentre jusqu’à la garde. La lutte avait bien duré une trentaine de secondes et toujours à moitié couché sur sa victime pendant qu'elle poussait son dernier souffle, il jeta un coup d’oeil à sa droite pour identifier la deuxième personne, prêt à rouler derrière le cadavre encore chaud si jamais il s’était trompé. Il ne comprit pas immédiatement qui se tenait face à lui, il s’était attendu à tout, mais pas à une gamine.
”Hein? Mais d'où tu sors toi?”
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Dim 21 Aoû - 4:27
Lily eut du mal à déglutir tandis que ses azurs croisèrent le regard du Teïderien. Merde! Merde! Merde! II n’était pas censé l’avoir vue! La jeune éclaireuse avait reconnu le symbole représentant le drake noir gravé sur son armure lourde ténébreuse et remercia le fait qu’aujourd’hui elle avait fait preuve d’un peu de discipline. En effet, le capitaine de son escadron composé majoritairement d’humains avait bien averti ses soldats de la présence possible de Teïderiens sur la frontière et qu’il valait mieux éviter la magie devant eux, particulièrement les magies transformiste et invocatrice. Leur aversion envers tout ce qui n’était pas humain était bien connue.
Ainsi, Varsaw avait sous ses yeux, littéralement sous car il la dépassait d’un solide trente centimètres, une jeune humaine à la chevelure ténébreuse. À ses côtés, la première impression qu’elle donnait était qu’elle était fragile. Après tout, il était imposant avec son armure de plates tandis qu’elle n’avait qu’une armure légère faite de mailles noires et de tissus. Elle l’avait vu se battre contre le technologiste et elle pouvait définitivement dire qu’il formerait un adversaire de taille. Elle se débrouillait bien au combat… mais c’est qu’elle devait sortir de cet antre par la suite!
Elle n’avait pas bougé, mais son aura disait qu’elle prendrait la poudre d’escampette si l’occasion se présentait. Néanmoins, elle osa soutenir son regard. Elle calculait. Aurait-elle le temps de s’enfuir? Il devait être lent avec son armure… Mais il devait avoir accès à une arme à distance? Si elle s’engageait dans un combat, rien ne lui indiquait qu’elle en sortirait victorieuse. Quoi faire? Ses pensées s’arrêtèrent sur son père. Que ferait Otmar à sa place? Il tenterait la diplomatie.
« Je viens de là. Pour répondre à la question. » Dit-elle, en désignant du pouce le couloir à droite et en restant sur ses gardes. « Je suis éclaireuse, dans les forces akkatonniennes. » Précisa-t-elle doucement. Inutile de lui mentir… Il aurait noté la supercherie si elle s’était fait passer pour une soldate de Teïder, n’est-ce pas? « Je suppose que c’est plutôt ça que vous vouliez savoir… » Dit-elle en ajoutant même un petit sourire. Ne vous détrompez pas, son envie de décamper était encore très présente! « L’armée akkatonnienne s’est déplacée pour nettoyer cette place des extrémistes, mais il semblerait qu’on s’est fait devancer. » Ajouta-t-elle. Caché par son casque, elle n’arrivait pas à lire les expressions de son visage. Elle ne pouvait que supposer qu’il n’était pas du genre agressif, car elle avait su placer quelques mots.
Des bruits de pas se firent entendre en haut de la cage d’escaliers annonçant l’approche de technologistes. « Je vous propose un pacte de non-agression, qu’en dites-vous…? On peut repasser par le couloir, le passage était libre tout à l’heure. » L’informa-t-elle. « On peut les attendre et leur tendre une embuscade. » À voir comment il avait sauté sur le premier ennemi, une attaque sournoise ne devait pas le déranger.
La décision finale revenait au grand sénéchal. Après tout, elle ne désirait pas bouger avant qu’il ne l’ait fait en premier. Elle espérait qu’il accepte puisque la venue des adversaires supplémentaires compliquaient les plans de fuite.
Lilyneska Ehrlich
Feuille de personnage Peuple: Hybride (Humaine/Thérianthrope) Nationalité: Duchéenne Rang social: Peuple
Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Mar 23 Aoû - 23:10
Le Grand Sénéchal Varsaw se releva entièrement en voyant que l'enfant ne semblait pas être armé, la gamine qui se tenait debout dans le couloir ne bougeait plus d'un pouce, comme une souris surprise par un chat et qui tenterait de se faire oublier. Une fois qu'il fut complètement redressé il contempla la petite fille frêle les yeux dans les yeux sans dire un mot. Il ne savait pas vraiment quoi faire, ce n'était pas la première fois qu'il était confronté à des civils juvéniles mais il ne s'était clairement pas attendu à en croiser ici, est-ce qu'il pouvait s'agir d'une prisonnière ? Abattre des enfants de sang froid ne faisait pas partie de son code moral quelle que soit leur patrie, mais il se voyait mal escorter un poids mort alors qu'il devait déjà se sauver lui même de ce bourbier. Il remarqua que la petite semblait tétanisée, donc il rangea son couteau de combat dans son étuis sous son aisselle et fit quelques pas pour arriver devant elle à distance de bras. De là il remarqua que ce qu'il avait initialement prit pour des vêtements épais étaient en réalité une armure légère, il ne réagit pas pour autant, il n'avait rien à craindre d'une minus comme elle mais par contre cela soulevait une question... qui trouva bien vite sa réponse.
La jeune fille se mise à bafouiller en déclinant son identité: une enfant soldate, qu'est-ce que c'est que ce bordel se dit Varsaw, il avait l'habitude d'en entendre parler du côté d'Eïlynster où la formation commençait là bas dès le plus jeune âge mais c'était bien la première fois qu'il voyait ça au sein de l'armée akkatonienne. Il se mit à pondérer le pour et le contre de la tuer ici et maintenant, il n'aimait pas occir les rejetons, il estimait que chaque enfant avait droit à une chance de relever les épreuves que la vie pouvait jeter en travers de leur chemin, mais d'un autre côté c'était un soldat, et donc un ennemi. Pendant qu'elle expliquait les raisons de sa présence en ces lieux dont il n'avait à foutre, Varsaw réfléchissait et se dit qu'il allait la garder en vie pour le moment, elle avait plus de valeur vive que morte. Déjà il pourrait s'en servir comme appât ou distraction pour sortir d'ici, ensuite si elle faisait vraiment partie des éclaireurs d'Akkaton comme elle l'affirmait, fait soutenu par son armure légère et son absence d'équipement technologiste -ce qui reste tout de même suspicieux pour un soldat d'Akkaton mais déjà plus probable que pour un extrémiste-, alors il y avait certainement des troupes akkatonniennes pas loin de la sortie et il aurait besoin d'un otage ou d'un moyen de pression pour pouvoir s'enfuir... voir d'un informateur s'il se décidait à lui tirer les vers du nez de gré ou de force.
Il fut coupé dans sa réflexion par le bruit de plusieurs technologistes qui descendaient les marches des escaliers d'un pas lent, le gaz moutarde subsistait toujours dans la cage et il devait rapidement prendre une décision, l'enfant lui facilita la tâche en offrant une trêve, pour Varsaw c'était plutôt lui qui accepterait de la laisser en vie mais il n'avait pas le temps de s'amuser à la tourmenter, la petite venait du dédale et elle affirmait que celui ci était libre, alors soit, il lui ferait confiance il n'avait de toute façon pas trop le choix. Reste à espérer que les talents d'éclaireuse qui l'avaient mené vivante jusqu'ici n'étaient pas dû à la chance. La petiote proposa une embuscade, ha! Hors de question, se battre à ses côtés laisseraient trop d'inconnues dans l'équation il ne pouvait pas se permettre de se retrouver en 1 contre 4 ou 5 parce que la morveuse se serait faite couchée par le premier venu. Non non. Il posa une main sur l'épaule de la fille et la fit pivoter sur ses talons pour faire face au couloir d'où elle était venue, et il lui susurra d'une voix basse mais intimidante:
"Avance."
Ils s'engagèrent dans le couloir de briques sombre, ils progressaient lentement dans l'obscurité latente qui régnait dans les souterrains.
Il en profita pour questionner un peu son accompagnatrice d'une voix qu'il voulait la plus neutre possible malgré la résonnance de son casque fermé.
"Qu'est-ce que tu vaux en combat? Et comment ça se fait que tu es soldate, depuis quand l'armée d'Akkaton fait dans les adolescents?"
En arrivant à un croisement ils se firent silencieux pour approcher doucement de la voie perpendiculaire à la leur, Varsaw passant devant il tendit l'oreille pour écouter le moindre signe d'adversaires en approche. Il entendit un très petit groupe d'individus provenant de la gauche et décida de risquer un coup d'oeil pour les identifier... deux hommes équipés de lanceurs d'acide marchaient en leur direction, il se retourna pour regarder la morveuse et lui communiqua l'information à voix basse puis la testa:
"Alors?"
Selon sa réponse il aurait une idée de si elle vallait la peine qu'il se la farcisse pendant quelques temps.
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Sam 3 Sep - 3:39
Lilyneska était méfiante. Elle se préparait à esquiver si elle le voyait sortir son arme ou s’avancer brusquement vers elle. Néanmoins, il avait rangé son arme. C’était déjà ça de gagné. L’homme ténébreux semblait en mauvaise posture dans ce dédale ennemi et elle se disait que ses connaissances du lieu pouvaient faire pencher la balance dans sa décision. Elle était venue jusqu’ici après tout et l’autre côté ne semblait pas être une bonne option puisqu’elle entendait des gens descendre les marches.
Elle lui avait proposé une trêve, car elle s’imaginait mal s’en détacher maintenant qu’il l’avait remarquée. Elle ne connaissait pas les tours qu’il avait dans son sac si elle se mettait soudainement à utiliser sa magie transformiste pour essayer de s’enfuir. Elle pouvait se rendre invisible pendant quelques secondes puis partir courir le plus vite possible. Rapidement, elle évaluait qu’il y avait deux gros problèmes à ça. Le premier c’était qu’elle offrirait son dos en belle cible pour un lancer du couteau ou peu importe son attaque à distance. Le deuxième était que, bien qu’elle savait que le couloir immédiat était libre, elle ne pouvait plus en dire autant des tunnels subséquents. Elle n’avait nullement envie de se trouver coincée entre le Teïderien et les technologistes.
Elle se raidit lorsqu’il posa sa main gantée sur son épaule. Elle se prépara mentalement à devoir faire appel à ses griffes et à se battre. Mais il en fut différent : « D’accord, d’accord. » Lui répondit-elle d’une voix désenchantée. Elle obtempéra et avança vers le couloir où elle avait proposé de faire une embuscade. Mais non, ils poursuivirent leur chemin. Suite à ses questionnements, elle tourna la tête pour lui porter un regard plein de ressentiment. En continuant d’avancer, elle dit : « Je suis une adulte, vous savez! ». Malgré sa colère, elle avait parlé à voix basse, car elle avait perçu des bruits de pas plus loin. C’était toujours la même chose! On la traitait d’enfant et d’incapable. Elle savait déjà que c’était inutile de lui dire qu’elle était douée au combat, il refuserait de la croire! Elle commençait sérieusement à se donner permanemment trente centimètres supplémentaires pour éviter ces quiproquos.
C’est d’abord par un grand soupir d’exaspération qu’elle répondit. « Oh! Laisse tomber. Je vais m’arranger seule. » Poursuivit-elle. Elle ne croyait pas qu’il l’aiderait pour quoi que ce soit. Elle fit apparaître ses griffes et disparut. On put toutefois l’entendre murmurer avec hargne « Fait dans les adolescents! ». Il l’avait vexée. D’accord, elle venait à peine d’atteindre la majorité, d’avoir sa citoyenneté akkatonnienne et d’être officiellement soldate dans l’armée, mais quand même! Toute sa vie, on l’avait sous-estimé pour son apparence. Varsaw avait touché une corde sensible.
Le premier technologiste lâcha un cri de douleur lorsque Lily, réapparue, vint le frapper sournoisement dans son dos. Elle enchaîna d’un deuxième coup immédiatement et il perdit l'équilibre. L’ennemi se retrouva anéanti sur le sol. Si le grand sénéchal était un fin observateur, il remarquerait toutefois qu’elle visait les points faibles sans risquer de le tuer. « Coucou! » Lâcha-t-elle au deuxième. Elle était trop près de lui pour qu’il puisse se servir de son lanceur d’acide. Il sortit un couteau qui lacéra le vide. Celle à l’apparence humaine avait évité son attaque avec fluidité. La deuxième observation de Varsaw était sans doute que la petite savait réellement se battre. Elle enchaînerait ensuite par deux autres coups de griffes à son nouvel adversaire.
Spoiler:
Je ne sais pas si tu voulais intervenir pendant le combat ou après
Lilyneska Ehrlich
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Jeu 8 Sep - 12:02
En continuant leur progression à l’intérieur du petit tunnel, le Grand Sénéchal écoutait la fillette grommeler d’une oreille distraite. Elle se targuait d’être une adulte, haute comme trois pommes tel qu’elle était ça aurait bien fait rire Varsaw dans d’autres circonstances mais là il devait rester concentré sur sa vigilance des lieux. Lorsqu’il arrivèrent au croisement par delà lequel les attendaient les deux technologistes et que le teïderrien demanda à la jeune fille ce qu’elle comptait faire, il n’attendit pas la réponse pour se préparer lui-même à l’attaque. Pendant que la gamine maugréait encore quelque chose en soupirant, Varsaw dégaina lentement son couteaux de combat et saisi le pommeau à l’envers pour pouvoir poignarder plus facilement, il glissa une main près du coin du mur pour pouvoir y prendre appui, prêt à sauter sur les deux akkatoniens dès qu’ils dépasseraient le croisement. Il ne comprit pas immédiatement les bruits de luttes qu’il entendit hors de son champs de vision mais il souhaitait tout de même saisir l’occasion de cette distraction inopinée alors il se jeta sur les deux gardes qui approchaient… pour rester planté là la bouche béante derrière son masque au milieu du carrefour.
Étant donné que les deux hommes adultes étaient actuellement entrain de perdre un combat à deux contre un avec une enfant, et ce malgré l’appartenance de ces deux hommes au groupe qui avait massacré les unités de Varsaw, il était peut-être sage de réévaluer la dangerosité de ladite enfant. Ce qui choquait le soldat c’était surtout qu’il n’avait pas vu la fillette se faufiler devant lui pour aller casser des mâchoires, elle avait dû user de magie, sans doute un passe-passe d’Ombre ou de Lumière ou peut-être un enchantement… même si ça paraissait étrange pour Akkaton les mages existent là bas aussi. Le Sénéchal se tenait debout penaud en les regardant se battre, la petiote savait y faire et avait visiblement une petite expérience au combat, petite parce que l’âge très certainement, mais ça viendra sans doute avec le temps. Elle avait épargné la vie du premier technologiste qu’elle avait couché au sol hors d’état de nuir et était maintenant aux prises avec le deuxième et dernier, le Grand Sénéchal aurait pu la laisser se débrouiller pour l’observer un petit peu plus mais la gosse avait déjà fait son point, d’accord elle sait se débrouiller. Elle aura tout le temps d’apprendre en mûrissant que les affrontements ne sont pas endroits propices aux états d’âmes et qu’un ennemi vivant c’est un mauvais ennemi. Varsaw profita d’être dans le dos de l’adversaire pour lui chopper l’épaule et envoyer sa lame sèchement s’introduire entre l’omoplate et les côtes pour aller chercher le coeur ou le poumon de sa cible. Il frappa dans le même geste le mollet de l’homme de son pieds pour l’inciter à plier et tomber au sol sans pouvoir riposter. Pendant que le silence reprennait peu à peu ses droits sur les souterrains le teïderrien se retourna vers l’akkatonienne .
”Pas mal, pas mal du tout même… Impressionnant en fait.” Il s’accroupit à hauteur de la gamine et fit virevolter le couteau dans sa main pour en saisir la lame et tendre le pommeau vers l’adolescente. ”Sauf que le travail n’est pas fini. Tu es adulte et une soldate hein, très bien, montre le moi.” D’un mouvement de tête ostensible il désigna le technologiste à terre qu’on pouvait encore entendre respirer lourdement à travers son masque à gaz. ”Partout dans ce monde il y a des ennemis à la volonté inarrêtable, si tu fais dans la dentelle tu n’en viendras jamais à bout tant qu’il demeurera un souffle de vie dans leurs corps.”
En réalité il comptait surtout dépouiller les deux technologistes de leurs combinaison et de leurs équipements pour pouvoir bénéficier d’un peu plus de tranquilité et espérer profiter d’un avantage de surprise plus exploitable. Il allait donc achever le dernier homme à terre quoi qu’elle fasse et dès que leurs adversaires seraient tout deux morts, il commencerait à les déshabiller. Il avait vu la petiote se battre, très bien mais maintenant qu'ils étaient hors de danger immédiat il voulait voir jusqu'où elle serait prête à aller, à Teïder les éclaireurs sont sensés avoir la langue bien pendue et une bonne résistance à la torture mais il est plus rarement exigés d'eux qu'ils sachent se battre becs et ongles jusqu'à la mort.
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Ven 23 Sep - 1:40
La petite humaine se battait contre ses adversaires. Le premier, elle avait su le surprendre en apparaissant soudainement derrière lui et lui avait enfoncé ses griffes dans son corps. Elle connaissait néanmoins suffisamment bien l’anatomie pour frapper là où ça faisait mal sans que ce soit mortel. Elle visait les points faibles, les points d’énergie et sectionnait les tendons, par exemple. Quant à son adversaire actuel, assommé, il s’était étendu de tout son long sur le sol. Mais le combat n’était pas fini et Lily s’était tourné vers son second opposant. Fluide et rapide, la jeune femme avait évité son coup de lame. Elle se préparait à donner ses prochains coups, mais elle vit Varsaw s’avancer et frapper le technologiste. Ses gestes étaient précis et expérimentés comme s’il avait fait cela des milliers de fois. L’ennemi chercha désespérément son air puis s’écroula sans vie à leurs pieds.
Ses azurs se posèrent sur l’homme en armure ténébreuse. Elle se méfiait toujours de lui et se demandait ce qu’il ferait ensuite. Elle cacha sa surprise face à son compliment. En d’autres circonstances ou peut-être si elle avait été avec les membres de sa troupe, elle en aurait souri. Mais là, elle garda son air sérieux et le regarda s’accroupir à sa hauteur. Qu’est-ce qu’il comptait faire?
Le Teïderien lui présenta son arme par le pommeau. Est-ce qu’il reconnaissait enfin qu’elle n’était pas une enfant? Pas tout à fait. Est-ce qu’elle en était vexée? Oui et non. Lilyneska s’était faite à l’idée qu’il ne la verrait que comme une nuisance à ses yeux, et que son statut de soldate adulte n’en changerait rien. Si elle avait été Teïderienne pour vrai, les choses auraient pu être différentes. « Je ne crois pas que ce soit le meilleur endroit pour philosopher. » Répondit-elle. « Non merci. Ce ne sera pas nécessaire. » Ajouta-t-elle en refusant son arme d’un signe de la main.
L’ancienne esclave se déplaça vers l’homme assommé et ce, en restant aux aguets concernant le grand sénéchal.Si ce n’était par sa main, elle comprenait que le trépas de son ennemi viendrait par son compagnon du moment. Crac! Le son caractéristique d’un cou qui se brise retentit. Il n’y avait aucune émotion ni aucune hésitation dans ce geste qu’elle avait répété maintes fois. Sa technique était au point. Lugubre, n’est-ce pas? « Il y a cependant une faille dans la réflexion. Nul besoin d’être adulte ou soldat pour tuer. » Dit-elle en soutenant le regard de Varsaw. Elle déposa le corps du défunt doucement sur le sol tout en murmurant : « Repose dans les étoiles. » Elle avait parlé en Duchéen, toutefois. C’était ces mots qu’elle avait choisi, jadis, comme une sorte de prière à l’égard de ses opposants, opposants qui ne méritaient pas nécessairement la mort. Mais que voulez-vous : le monde dans lequel ils vivaient était cruel.
Lilyneska Ehrlich
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Jeu 29 Sep - 1:13
Il était accroupi juste devant l’éclaireuse d’Akkaton en scrutant assidument sa réaction depuis qu’il lui avait demandé d’achever les deux gardes. Elle les avait mit hors d’état de nuire de manière experte, et en tant que grand passionné de combat rapproché il avait bien évidemment noté l’habilité qui transparaissait à travers les mouvements de la gamine, elle avait bien raffiné son art elle aussi, et ce même malgré sa jeunesse. Elle le remballa en lui disant que le lieu n’était pas approprié pour les traits d’esprits, mais au contraire pensa le soldat à lui-même, c’était dans le feu de l’action qu’on se trouve réellement, l’endroit est parfait pour se poser de vraies questions.
Le vrai test était là. Maintenant. Il était intéressé parce qu’il voyait, le corps de la fillette trahissait une légère agitation, mais alors qu’auparavant il aurait pu s’agir d’un soupçon de peur, Varsaw était persuadé que c’était plus de la défiance avec une pointe d’hésitation, il était normal qu’elle se sente peut-être inconfortable. À l’inverse son regard affichait une détermination et une résolution d’acier, et le Grand Sénéchal pouvait se voir dans les prunelles de la morveuse qui lui faisait face tandis son visage changeait totalement de composition pour établir une froideur mortelle derrière laquelle le Teïderrien ne pouvait plus lire aucune émotion. C’était à ce moment précis qu’il ressentit le premier frémissement de l’excitation.
Le sentiment de joie le prit un peu plus lorsque l’akkatonienne se baissa pour saisir un des corps, entourer la nuque de ses bras et sans jamais briser le contact visuel, l’envoyer rejoindre son pote dans l’Au-Delà. Derrière son casque le gradé affichait un sourire carnassier dont lui seul pouvait connaître la présence, mais cela allait vite changer parce que la prochaine étape pour pouvoir faciliter leur extraction de ce bourbier était la filouterie la plus vieille du registre, donc il allait devoir retirer son armure et il ne portait en dessous que son étoffe de combat en lin. Tout d’abord, de petites présentations s’imposaient tout de même, en général les gens connaissaient son nom avant de voir son visage. Alors quand la fille eut finit de déposer le cadavre presque avec tendresse au sol en murmurant une espèce de sacrement il tendit lentement une main gantée vers elle après lui avoir dit:
”Tu as en partie raison, pas besoin d’être soldat, mais toi, toi tu es adulte là.” Il tapota la tempe de son casque. ”C’est tout ce qui compte.” Il présenta sa main. ”Mihkaï Varsaw, Grand Sénéchal de l’Armée Terrestre de Teïder. Ton corps et ton esprit représentent deux images bien distinctes, tu n’es pas comme les autres.”
Il avait volontairement omit de se présenter avec son grade complet, il ne voulait pas divulguer d’informations qui peut-être n’étaient pas déjà connues par l’ennemi, et lorsqu’il avait dit qu’elle n’était pas comme les autres il avait pu paraître un peu flou mais c’était voulu. Il la comparaît simultanément aux autres enfants, aux autres femmes et aux autres akkatoniens, elle avait non seulement du cran, mais aussi un quelque chose dans son regard et dans son attitude, une certaine combattivité qui ne s’estompait pas même à travers la peur ou l’adversité et c’était pour le Teïderrien une beauté similaire à une fleur qui pousse au milieu d’un champ de bataille.
Toujours avec son sourire à ce qui lui restait de lèvres, il retira son armure avec un ordre mental en l’envoyant retourner dans la bague à son doigt. Alors que les plaques se dématérialisaient rapidement pour révéler son porteur, il se pencha légèrement vers l’éclaireuse pour que la lumière criarde de la lanterne électrique murale baigne ses traits de sa lueur blafarde.
Son faciès était similaire à la noirceur du coeur d’un homme, plus on descendait et plus l’horreur devenait apparente. Si le front de Mihkaï n’était marqué que par les rides naissantes de l’âge, une première cicatrice de coup d’épée qui barrait son arcade sourcilière droite annonçait la couleur. La totalité du côté droit de la tête de Varsaw était une peau d’un rose extrêmement pâle témoin de la brûlure qui l’avait ravagé dans sa jeunesse, le derme tuméfié avait une forme qui rappelait le sol noueux à côté d’un arbre dont les racines ressortaient de terre, comme si quelqu’un s’était amusé à pincer la peau à de multiples reprises et à figer ainsi son élasticité. Le reste n’était pas mieux, l’oeil droit avait visiblement échappé à de sérieux dommages, mais la sclérotique de l’oeil gauche était parsemée des tâches violacées de minuscules caillots qui avaient séchés là il y a fort longtemps, et les paupières aux nerfs atrophiées clignaient frénétiquement au moindre mouvement de l’oeil sans jamais s’ouvrir complètement. Le Sénéchal avait donc en permanence ce regard de questionnement qui pouvait paraître inquisiteur pour ceux qu’il impressionnait. La peau sur les pommettes et l’arête nasale du teïderrien était flasque, donnant l’illusion qu’elle était simplement posée sur l’os, son teint plus vif que le côté droit avait une couleur tachetée blanche et rose là où les brûlures avaient le moins bien cicatrisé. Quelques entailles avaient également attaqué la mâchoire et la joue gauche de Varsaw laissant la marque de leurs griffes comme un couteau dans du beurre, mais le pire était sa bouche et son menton. Toute la partie inférieur du visage du soldat était aussi hachée qu’un morceau de viande sur une grille de cuisson, les traces de lames se croisaient avec une telle fréquence qu’on pourrait les confondre avec les rides fatigués d’un homme du double de l’âge de Mihkaï. Ses lèvres étaient inexistantes, fondues par les flammes d’antan, laissant à la place un simple relief au creux duquel une fente un peu plus sombre s’étale et que l’on devine être une bouche. Le tout donnait à la ligne de sa mâchoire une courbe fuyante à cause des multiples entailles qui avaient attaqué la peau et les muscles.
Il pouvait maintenant regarder la piote les yeux dans les yeux. D’homme à femme. Il ne fit pas trop attention à ce qu’elle laissait s’afficher sur son visage, même s’il était d’humeur à avoir sa compagnie ils avaient toujours d’autres problèmes plus importants à régler dans l’instant. Il déshabilla donc les deux morts et fit à la vas vite quelques ourlets sur l’une des deux combinaisons pour adapter sa taille à celle de son acolyte du moment. Il la lui jeta ensuite dans les bras en lui disant:
”La vie trouve toujours un moyen de nous marquer tôt ou tard, mais je peux voir qu’elle t’as déjà eu, en un sens. Tiens, enfile ça, on aura un autre avantage de surprise avec ça sur le dos.”
Il revêtit la combinaison dans laquelle il se sentait légèrement à l’étroit, sa carrure devait être plus épaisse que celle du technologiste. Il se fit brièvement la remarque que le corps devait faiblir quand on laissait les outils faire le gros du travail et que ça devait sans doute devenir un problème pour les fainéants d’Akkaton -si ça ne l’était pas déjà. Il reprit:
”Tu es déjà passée par là pour venir non? Et tu es éclaireuse en plus, alors je te suis.”
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Mer 19 Oct - 3:55
Lorsque Lilyneska avait gagné sa liberté, elle s’était jurée qu’elle se battrait seulement parce que tel était son choix et non pas parce qu’on la forçait. Tuer quelqu’un avait fait resurgir quelques souvenirs d’antan, mais elle les balaya dans un coin de son esprit. Ce que Varsaw pouvait lire dans son regard bleuté était sa détermination. Elle prenait l’entière responsabilité du geste qu’elle venait de poser. C’était son choix de tuer. Mais honnêtement, elle savait que s’il n’avait pas rejoint les étoiles de sa main, celle de Varsaw lui aurait été fatale. Par ses choix et ses affiliations, l’ennemi avait signé son arrêt de mort en croisant les anti-technologistes. Et les prochains vivraient le même sort.
La jeune humaine se sentait étrangement calme et sereine. Elle était en pleine possession de ses moyens. Était-ce cela qu’être soldat? Être capable d’évoluer dans toutes adversités, dans le sang et dans la mort afin de survivre et mener à bien sa mission. Finalement, c’était un excellent endroit pour philosopher et en apprendre plus sur soi.
Jamais son regard n’avait dérogé de l’homme armuré. Elle acquiesça d’un signe de tête. Au moins, il la reconnaissait comme une adulte. Il n’y avait pas de quoi sauter de joie, mais elle ressentit une partie de sa colère se dissiper. S’ils comptaient travailler ensemble pour sortir d’ici, un peu de respect était tout ce qu’elle demandait. Mikhaï Varsaw? Non, ça ne lui disait rien. Elle regretta momentanément de ne pas avoir consacré plus de temps à l’histoire, la géographie et à la politique. Peut-être aurait-elle su davantage? En tout cas, s’il disait vrai, il était une personne d’importance au sein de l’armée teïderienne. « Lily. » Se présenta-t-elle simplement. Après un instant d’hésitation, elle lui avait serré la main et en sortit soulagée d’aucunes représailles. Non, elle n’arrêterait pas de se méfier parce qu’elle connaissait son nom! « Celle qui n’a pas besoin d’être comme les autres. » Ajouta-t-elle finalement avec un sourire en coin. Telle à son habitude, elle ne donnait que son court surnom. Il n’avait pas besoin de savoir qu’elle était une Ehrlich. Elle voyait cette poignée de mains comme la signature d’un pacte de non agression envers l’un et l’autre. Elle ne l’appellerait pas allié pour autant, mais elle croyait qu’ils pourraient travailler de concert pour sortir d’ici.
Oh! Quelle belle surprise! Maintenant Lily comprenait mieux ce que Varsaw comptait faire avec l’habillement des technologistes. Elle n’avait pas imaginé qu’il prendrait le temps d’enlever son armure lourde, mais l’utilisation d’un enchantement rendait le retrait facile et rapide. Mais sous cette surprise, il n’y avait rien de beau. Hideux et terrifiant furent ses premières pensées à son égard. Comment rester impassible face à tant d'infirmités? Impossible et le Grand Sénéchal le savait. Elle réalisait bien qu’il s’amusait à ses dépens.
Son inconfort était palpable tandis que Varsaw se penchait vers elle pour la regarder. Malgré tout, jamais la petite humaine ne détourna le regard! Elle soutint le sien avec un air de défi, car n’était-ce pas là un petit jeu? Mauvaise perdante, elle préfèrerait faire des cauchemars suite à cette rencontre que de perdre la face! Ses lèvres esquissèrent un sourire.« Oui? Est-ce qu’il y a quelque chose sur mon visage? » Prononça-t-elle sur un ton faussement détaché. « Bon. Allons-nous en d’ici. » Poursuivit-elle ensuite. Disons qu’elle n’avait pas envie de poursuivre ce tête-à-tête avec Varsaw et qu’elle préfèrerait être ailleurs lorsque les technologistes arriveraient.
Ce fut à son tour de faire disparaître son armure magiquement puis elle attrapa la combinaison que lui lança l’homme au corps brûlé. Ce que Lily aurait voulu savoir, ce n’est pas tant comment il a obtenu ses blessures… quoique la curiosité la piquait. Mais c’était surtout pour quelles raisons il les avait conservées? Certes, les Teïderiens détestaient la magie transformiste, mais elle osait croire qu’avec les magies de soin il était possible de restaurer l’apparence de quelqu’un. Si un mage lumineux pouvait atteindre la capacité de ressusciter quelqu’un, il devait bien être capable de le guérir pleinement, non?! L’hybride déguisée avait la certitude qu’il avait décidé de garder cette tête. Un peu comme elle-même qui avait gardé les cicatrices des coups de fouet dans son dos, histoire de ne jamais oublier d’où elle venait et où elle ne voulait jamais retourner. Était-elle réellement en train de se trouver des traits communs avec Varsaw?!
« Bonne idée. Ils ne verront que du feu. » Lui répondit-elle. Une lueur combative s’était allumée dans son regard. Avant de mettre la combinaison, elle appuya sur un bouton de son bracelet. Cela avait pour effet d’annuler sa magie et de supprimer son aura magique. Elle n’avait surtout pas l’envie de faire détraquer je-ne-sais-quoi de technologique contenu dans l’habit! Elle ne pourrait plus utiliser de magie, mais pas de crainte son look d’humaine était permanent et tout ce dont elle avait de besoin était ses poings. Évidemment, la combinaison était trop grande pour sa petitesse, mais avec les ourlets ce n’était pas trop mal. Elle revêtit le casque qui avait de grosses lunettes orangées et un masque à gaz intégré. Avec le lanceur d’acide qu’elle vola au défunt, Lilyneska passait rapidement pour une technologiste. Fallait juste pas qu’elle ait à l’utiliser, car c’était hors de ses compétences.
« Ouais. Viens, suis-moi. » Dit-elle sur un ton confiant. Pas de temps à perdre, elle partit d’un pas rapide, mais silencieux. Gardant une distance de vue, elle prit les devants afin de pouvoir capter la présence ennemie et pour passer inaperçue. Disons qu’elle n’avait pas confiance en les talents d’infiltration du Teïderien.
Leur tunnel les avait menés à une intersection où trois chemins étaient possibles. « L’espace est libre. » Dit-elle en lui faisant signe de la main d’avancer. Elle s’avança sur une vingtaine de mètres encore puis s’arrêta. Lorsqu’elle se retourna vers Varsaw et lui fit signe de s’arrêter tout en mettant un doigt devant sa bouche pour qu’il reste discret. Lily rebroussa chemin pour le rejoindre. « J’entends deux personnes discuter devant. » L’informa-t-elle. « On y va? » Poursuivit-elle. Ils avaient l’élément de surprise avec leur déguisement. Mais peut-être que le Sénéchal voulait tenter un autre chemin? Honnêtement, elle préférait poursuivre avec le chemin qu’elle connaissait, quitte à en frapper quelques-uns sur le passage.
Spoiler:
Le casque Je le trouvais cool héhé
Lilyneska Ehrlich
Feuille de personnage Peuple: Hybride (Humaine/Thérianthrope) Nationalité: Duchéenne Rang social: Peuple
Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Jeu 27 Oct - 1:11
Lily. Quand il entendit ce prénom il frémit légèrement, il ne savait plus d’où, ni de quand mais il avait connu quelqu’un qui s’appellait comme ça, ou quelque chose de très proche, c’était à la fois familier et flou pour lui.
”Li…ly? Huh c'est...” Il ne savait pas comment finir la phrase. Il ne savait même pas si le souvenir rattaché au nom était positif ou négatif. Il ne termina pas ce qu'il avait commencé à dire et se remit à la tâche.
Tandis qu’il s’habillait avec la tenue imperméable sa mémoire le taraudait, conduisant sa concentration habituellement stoïque ailleurs. Il enfila le masque à gaz en dernier et en profita juste avant ça pour se donner une petite tape sur la joue du plat de la main, ça suffisait à le remettre à sa place.
Il l’avait vu zyeuter son visage pendant qu’il s’habillait lorsqu’elle pensait qu’il ne pouvait pas l’apercevoir, il avait l’usage des réactions des gens devant son faciès et il devait dire qu’il était impressionné par celle de la soldate. Elle avait su montrer le cran de ne pas détourner le regard, elle n’avait pas prit l’option facile de détourner son regard de la misère bien réelle qui sévit là où on veut bien la voir. De surcroît elle avait gardé la face et n’avait pas eu de forte réaction devant les cicatrices difformes qu’il arborait. C’était décidément une adulte, dans un corps de gamine, du moins sur certains aspects de maturité parce qu’elle avait toujours cette façon un peu naïve ou enfantine de s’exprimer dans le choix de ses mots. Il y a des choses que seul le temps peut façonner après tout. Quand il eut finit il l’observa revêtir sa combi et il se surprit à vouloir lui demander si elle était à sa taille… Qu’est-ce qu’il en avait à foutre? En temps normal ça ne lui serait même pas venu à l’idée de lui poser la question, alors pourquoi il en avait eu l’envie? En ajoutant ça au trouble passager qu’il avait ressenti en entendant son prénom il voulut faire un effort pour tenter de se rappeler d’une ancienne connaissance qui s’appellerait Lily mais il ne voulait pas faire ça ici et maintenant. Il fit volte-face et regarda ailleurs pendant qu’elle finissait de s’équiper.
Lorsqu’elle lui ordonna de la suivre il ne se fit pas prié deux fois, Varsaw remarqua que ses pas étaient silencieux tandis que les siens plus lourds devaient sans doute se faire entendre dans les couloirs de la forteresse.
Il la rattrapa alors qu’elle l’attendait à une intersection, il la laissa reprendre un peu d’avance histoire qu’il ne dévoile pas leur présence en progressant en même temps qu’elle et faillit se remettre en marche une fois qu’elle avait fait vingt pas mais elle lui faisait un signe de la main de se rabattre. Confus il décida donc de ne pas bouger et voir ce qu’elle ferait. Elle lui intima de ne pas faire de bruit tandis qu’elle commença lentement à revenir vers le Grand-Sénéchal. Elle lui fit le rapport de sa reconnaissance et lui demanda s’il continuait vers l’avant.
”Tu ne connais pas les autres chemins?” Lui chuchota-t’il à voix basse. Lorsqu’elle lui confirma que non il reprit. ”Alors il n’y a qu’un chemin qui nous emmène pour sûr à la sortie. Marche à côté de moi comme si on était sensé être là, à mon signal on se les fait, mais rapidement, on ne sait pas les renforts qu’il pourrait y avoir derrière.”
Il se releva et marcha ouvertement à côté de Lily sans un mot, portant son lanceur de bombe à l’épaule comme un fusillier. Il faisait attention de ne pas avoir son pas régulier militaire comme il imaginait les technologiste manquer de rigueur et de discipline. Ils arrivèrent ainsi tout deux à s’approcher des bruits de parlante:
”...de nouvelles d’en haut, il y a beaucoup de tension aujourd’hui. Apparemment ce ne sont pas les mêmes arm… Qui va là?” Deux hommes dans des combinaisons imperméables et ignifugées similaires aux leurs se tenaient devant eux les masques pendus à leur tailles, postés en faction devant une porte au cadre renforcée qui semblait mener vers une pièce importante. Varsaw continuait d’avancer droit devant en leur direction et ne prit pas la peine de parler mais leva une main pour les saluer comme si de rien n’était. Il espérait juste que la gamine ne ferait pas de faux pas avant qu’il lui donne le signal.
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Mer 16 Nov - 3:36
Malheureusement, Lilyneska indiqua d’un signe de la tête que non, elle ne connaissait pas les autres chemins. Le restant de la place était un dédale pour elle, mais le chemin qu’elle connaissait se rendait assurément à une sortie. Fallait-il encore être capable de s’y rendre en une pièce. Toujours aussi silencieusement, elle acquiesça à ses directives. Elle rajusta sa combinaison, s’assura que son casque soit bien placé sur sa tête puis rangea son lanceur d’acide pour qu’il ne l’importune pas dans ses mouvements. C’était une arme complètement inutile dans ses mains, voire dangereuse, et elle n’avait aucunement envie que les technologistes croient qu’elle les visait lors de leur rencontre.
Qu’aurait-elle fait en temps normal? Elle aurait pris la forme d’une chauve-souris et elle aurait pris la poudre d’escampette. En laissant tomber son arme technologique et en désactivant les effets de sa puce électronique, c’était encore possible. Mais… Elle avait fait un genre de pacte avec Varsaw et n’était pas du genre à ne pas respecter sa parole. De plus, elle était curieuse de savoir jusqu’où ils allaient se rendre tous les deux et de quelle façon! Certes méfiante, ce n’était toutefois pas de la crainte qu’elle ressentait envers le Grand Sénéchal de l’Armée Terrestre de Teïder. C’était plutôt de la curiosité. Jamais elle n’avait rencontré de personne comme lui. Est-ce que tous les Teïderiens étaient comme lui : imposant, confiant et à l’aura terrifiante? Ça n’avait pas été le cas de sa génitrice en tout cas… ou était-ce les Duchés qui l’avaient transformée?
L’hybride déguisée chassa ses pensées pour se concentrer sur le moment présent. Aux côtés de son collègue, mais légèrement en retrait, elle avançait au même rythme que lui. Les technologistes interrompèrent leur conversation lorsqu’ils perçurent du bruit. « Qui va là? » Demandèrent-ils. Comme réponse, ils eurent la silhouette de deux autres technologistes qui s’approchèrent d’eux. Le plus grand les salua de la main tandis que la petite leur fit un signe de la tête. Elle avait pensé à leur répondre de quoi comme Qu’est-ce que vous faites encore là?!, mais c’était résigné. Lily se connaissait, elle n’était pas une assez bonne artiste pour que son subterfuge passe comme dans du beurre. Sa petite voix féminine leur sèmerait le doute, puis ils la démasqueraient en remarquant que sa combinaison n’était pas ajustée à sa taille.
Bref, elle avança vers eux d’un pas assuré et se positionna pour prendre cible l’humain le plus à droite. « Qu’est-ce que vous faites ici? » Demanda-t-il. Le doute semblait s’insinuer dans leur esprit, mais trop tard pour eux. Lorsque Varsaw donna le signal, les griffes de Lily apparurent à ses mains et BAM! Son premier coup cibla son torse, visant à perforer ses poumons tandis que le deuxième pointait directement son cou.
Et pendant qu’elle combattait, l’ehrlich gardait un oeil curieux sur Varsaw et la façon dont il se battait.
Lilyneska Ehrlich
Feuille de personnage Peuple: Hybride (Humaine/Thérianthrope) Nationalité: Duchéenne Rang social: Peuple
Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Jeu 29 Déc - 18:45
Varsaw transpirait sous la combinaison, au moins une armure avait des interstices par lesquels la peau s’aérait, là il avait l’impression d’être une casserole couverte à mijoter comme une vulgaire soupe ou une jardinière de légume. En plus il avait beau avoir l’habitude de porter un masque lorsqu’il n’était pas en armure de combat, le masque à gaz était une autre paire de manche, les cartouches l’empêchaient de respirer et se sentait un peu la tête légère. Il n’allait pas s’éterniser là dedans alors rapidement lorsque lui et la morveuse étaient à hauteur des deux imbéciles, Varsaw fit un signe de tête à Lily et elle se rua sur le sien comme une furie. Y’avait aucun doute possible, Mihkaï n’avait pas vraiment envie de l’avoir en face de lui et il ne voulait pas vraiment consacrer du temps à se demander ce qu’il se serait passé tantôt s’il avait décidé de lui être immédiatement hostile. À la place il se consacrait à l’homme en face de lui qui se retournait vers le Sénéchal en interposant son bras pour créer de l’espace par réflexe de panique.
Ça tombait sacrément bien qu’il lui présente ce bras justement, comme ça au moins le Teïderrien n’aurait pas besoin d’aller le chercher lui-même. Se reculant pour éviter le coup de coude il balança ses deux mains vers l’avant et saisi le membre de son adversaire, calant une main au dessus de son épaule, l’autre chopant l’abruti de techno au poignet. Le plus important c’est la prise, mais en avoir une bonne demande un peu de temps et d’application, ce sont deux choses qui sont difficiles à avoir quand son sujet se contorsionne dans tout les sens donc… Mihkaï remonta sa jambe gauche à 90 degré, et envoya son genou ainsi déployé dans l’abdomen de sa victime, le temps que ce misérable reprenne son souffle il serait prêt à lâcher le dernier. Profitant donc de l’étourdissement momentané du chassé, Varsaw corrigea sa prise sur le poignet de son adversaire et d’un mouvement de rotation sur l’épaule et le bras, il fit faire un demi-tour à l’homme en lui clouant son bras dans le dos.
C’est maintenant que ça devient drôle.
Varsaw était comme un milicien qui venait d’attraper un voleur à la tire, d’un pieds il prit appui sur le mur le plus proche, et se projeta de toutes ses forces contre la paroi opposée, amortissant le choc avec le visage du connard qu’il bloquait fermement dans sa prise. Il entendit les lunettes du masque à gaz de sa victime se briser en même temps que les cartouches devaient s’enfoncer dans ses joues, le Sénéchal était sur le point de lui apprendre une nouvelle définition de ‘goûter à sa propre médecine‘ sa main libre vint saisir les cheveux à l’arrière du crane de l’homme pour férocement le marteler contre le mur à répétition. Il y prenait un peu de plaisir, même si c’était trop facile pour en tirer une quelconque satisfaction, ça lui faisait un peu passer les nerfs pour les hommes qu’il avait perdu dans l’assaut. Lorsqu’il senti que sa victime cessa de supporter son propre poids et que sa cible avait visiblement perdu connaissance, il lâcha les cheveux et sa main vint à son couteau de combat dans la poche de sa combinaison pour l’achever d’un coup sec dans la tempe.
Il tourna la tête pour voir que la fille avait mis hors d’état de nuire le sien aussi et qu’elle le regardait en coin.
”Quoi?” Il regarda l'autre techno au sol. ”Bien joué je suppose.” murmura t-il entre ses dents. Il retira ensuite son masque à gaz pour prendre une grande bouffée d’air. ”Ces escaliers mènent dehors ou pas?” Il respirait à grandes goulées, pas facile de se battre dans ces machins là.
Soudain, il se raidit, c'était pas son genre les compliments.
”Lily?”
Il posa une main sur l'épaule de la fillette et s'approcha d'elle un tout petit peu, suffisamment loin pour réagir au quart de tour s'il le fallait mais assez pour l'intimider un petit peu.
”Est-ce que par hasard tu portes un enchantement quelconque qui affecte l'esprit ou tu sais manier une telle magie? Si c'est le cas c'est le moment de me le dire, parce que si tu me dis que non et que je m'en aperçois plus tard, il n'y aura qu'un seul de nous deux qui quittera cet endroit en vie.”
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Lun 9 Jan - 5:02
Lilyneska se disait que heureusement elle portait un casque qui cachait les traits de son visage, car les technologistes auraient aussitôt remarqué la supercherie. Elle n’était pas très bonne pour mentir ni pour rester impassible. Elle n’avait rien dit non plus dû à cela parce qu’elle se connaissait et elle ne voulait pas connaître la réaction du Teïderien si elle faisait tout rater. Bref, c’est avec une démarche qui se voulait assurée qu’elle s’avança rapidement vers les ennemis. Elle garda un oeil sur Varsaw, entre autre parce qu’elle attendait impatiemment son signal.
Les technologistes n’avaient simplement aucune chance de s’en sortir. Qu’allaient-ils faire contre deux adversaires doués au corps-à-corps? Bien qu’ils se doutèrent de la supercherie lorsque les faux technologistes arrivèrent à eux, ils ne furent pas assez rapides pour prendre leurs armes à feu ou leur lanceur d’acide. Ils étaient de ces individus qui attaquent les autres de loin via une arme à distance, mais qui n’ont aucune habileté martiale.
L’adversaire de Lily tenta de se protéger avec ses bras de son coup de poing en les croisant devant lui, mais il n’avait pas prévu les griffes qui traversèrent sa peau. C’était ça le côté pratique de ses griffes qu’elle pouvait faire apparaître sur ses mains et disparaître à volonté. Elle profita qu’il soit complètement concentré par son premier coup pour le faire trébucher d’un croche-pied. Alors qu’il rejoignait le sol, elle perfora son thorax d’un second coup de griffes. Ce fut un corps inerte qui toucha le plancher de la caverne. Le combat n’avait duré que quelques secondes. Elle n’en avait ressenti aucune excitation, aucun amusement. Ça avait été une piètre bataille. Lily préférait faire face à du défi.
Faisant disparaître ses griffes, elle croisa ses bras sur sa poitrine tout en regardant son compagnon. Oui, elle analysait sa façon de combattre et jugeait qu’il étirait le combat par pur plaisir. Elle lisait dans ses coups sa colère, sa frustration et son dégoût. Il était un combattant de taille, à ne pas sous-estimer. S’ils devaient s’opposer tous les deux, elle se demandait qui en ressortirait vainqueur? En tout cas, ça serait certainement plus intéressant comme combat que contre ces technologistes! Mais à le voir agir, elle n’avait pas envie de subir sa rage.
Pendant qu’il finissait son combat, elle en avait profité pour étirer ses sens et s’assurer qu’ils ne seraient pas interrompus par l’arrivée de nouvelles personnes. Lily ne lui répondit rien à son “Quoi?”, mais elle haussa les épaules. Ensuite, elle acquiesça d’un signe de tête quant au “bien joué”. Elle avait fait sa part, tel qu’entendu. « On s’entend que ce n’était pas un grand défi. » Répondit-elle.
À le voir retirer son masque, elle en fit de même. On n’était pas très confortable dans ces combinaisons! Elle préférait bien plus s’en passer elle aussi. « Pas tout à fait encore. On va monter puis la sortie est sur la droite. On y est presque cependant. » Décrivit-elle.
Elle s’arrêta dans son déplacement lorsqu’elle entendit son prénom. Elle n’aurait pas été bien loin, car elle ressentit le poids de sa main sur son épaule. Elle se retourna, fronçant les sourcils. « Varsaw? » Dit-elle sur le même ton que lui.
Que se passait-il? Oui, elle ressentit de l’inquiétude. Était-ce maintenant qu’ils devraient juger qui s’en tirerait le mieux en combat un contre l’autre? C’était un peu stupide sachant que des technologistes viendraient se mêler à leur duel.
« Hein? » Fut sa réaction. Son incompréhension était authentique. Et je vous rappelle qu’elle n’est pas une très bonne menteuse. Elle ne comprenait pas trop où il voulait en venir avec ça. La jeune femme n’avait pas compris que le Teïderien pensait potentiellement qu’elle l’influençait magiquement. « Euh… Laisse-moi réfléchir. » Dit-elle. Qu’est-ce qu’elle avait qui pouvait affecter l’esprit? « J’ai un collier qui peut générer une illusion autour de moi sur dix mètres environ… Vrai qu’on pourrait l’utiliser pour cacher notre présence, mais honnêtement, je ne me fierai pas à ça. On fait du bruit et tout. Et je pense qu’ils vont se douter de la supercherie facilement. » Dit-elle en toute honnêteté. Ça ne répondait pas à sa question, mais elle n’en avait pas compris le sens! « À part ça, j’ai pas grand chose. Désolée… » Dit-elle en continuant d’arborer des traits qui montraient son incompréhension. Ou pas désolée…? Parce qu’il venait de la menacer si c’était le cas. « Mais si tu le veux, je te le donne. Ça n’a pas vraiment d’importance pour moi. » Poursuivit-elle, incertaine de ce que Varsaw voulait.
Actuellement, il n’y avait rien de magique d’activé sur elle car elle avait pris soin de tout désactiver. Elle ne pouvait même pas lancer de magie!
« Est-ce qu’on peut y aller, maintenant…? » S’enquit-elle ensuite, d’une voix incertaine.
La méfiance était revenue. Elle s’attendait à un coup ou une attaque… Qu’est-ce que Varsaw lui réservait? Qu’est-ce qui lui prenait tout d’un coup? De son côté, elle avait simplement cessé de bouger. Elle avait jugé qu’il était préférable de ne pas faire de gestes brusques. Cependant, elle était prête mentalement à réagir rapidement si c’était nécessaire.
Lilyneska Ehrlich
Feuille de personnage Peuple: Hybride (Humaine/Thérianthrope) Nationalité: Duchéenne Rang social: Peuple
Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Lun 9 Jan - 14:56
Varsaw n’était pas un inquisiteur, il n’avait pas de talent particulier pour lire les visages et savoir qui lui mentait et qui était franc, il n’avait pas non plus de techniques d’interrogation particulière ou de gymnastique mentale pour obtenir des informations autres que la torture brute. Quand la fillette en face de lui commença à réfléchir et lui apprit que seul son collier possédait une capacité spéciale d’illusion visuelle, il n’eut cependant pas besoin de tout ça pour voir comme le nez au milieu de la figure qu’elle était tout à fait sincère… ou une menteuse légendaire. Le Teïderien ne comprit pas pourquoi elle s’excusait, est-ce qu’elle croyait qu’il espérait qu’elle ait justement quelque chose de la sorte? Il ne savait pas s’y prendre avec les enfants alors il ignorait si cette simplicité d’esprit venait de son âge ou juste du fait qu’elle soit stupide. Comment pouvait-elle ne pas comprendre le sens de sa question? Ne connaissait-elle rien au mœurs des adversaires qu’elle affrontait? Un tel manque d’information venait-il de l’éducation akkatonienne? Pourtant il aurait cru qu’une nation doté d’une science aussi avancée saurait tout de même opérer les bases du renseignement… Enfin après ils étaient soit-disant avancés et parangons du progrès mais laissaient des races inférieur ternir leur culture donc pas étonnant qu’ils ne soient que frauduleux.
Dans tout les cas, il la croyait et c’était déjà très bien.
”Non ça va, garde le. Excuse moi”
Excuse moi? Mais qu’est-ce qu’il venait de dire là au juste, non c’est sûr elle avait menti. Non, il avait vu son visage, ça ne devait pas être ça, c’était sûrement lui qui défaillait, pourquoi maintenant? Lily… Lily Lily Lily… le nom… le putain de nom…
”Euh oui, on peut y aller.” Le Grand-Sénéchal ne paraissait plus si sûr de lui dans son ton, il devait se ressaisir.
À droite après les escalier hein? Il inspecta la combinaison qu’il avait sur lui et en fit de même sur celle de son alliée pour vérifier qu’elles n’étaient pas déchirées, tant que ces trucs leurs valaient un avantage de surprise il allait les conserver autant qu’il le pouvait. Bon ça ferait l’affaire. S’engageant en premier dans les marches, il monta l’escalier en colimaçon, ça faisait bizarre d’en voir un tournant dans le sens anti-horaire de la montée pour une fois, d’habitude ces escaliers étaient justement construits pour qu’en les montant la main de l’arme soit désavantagée, sauf que là les envahisseurs étaient exceptionnellement supposés venir d’en haut donc ça faisait sens, ça restait perturbant pour un vétéran comme Varsaw, mais ça faisait sens. Ils ne rencontrèrent personne à l’intérieur même de la cage, par contre arrivé en haut ils prirent le temps d’observer tranquillement la situation. Ils ne devaient effectivement plus être très loins de la surface étant donné la taille de la salle sur laquelle l’escalier donnait. Ça ressemblait à une pièce à vivre, une petite dizaine de technologistes étaient à l’intérieur, leurs combinaisons entrouvertes pour respirer librement et leurs armes reposant ça et là tandis qu’ils soufflaient et discutaient. Vu leur armement léger, les brassards spéciaux à sur certains des avant-bras et la quantité de sang sur leurs combi ils devaient probablement être l’équipe qui nettoyait les séquelles de l’affrontement avec les troupes de Varsaw. Ça signifiait potentiellement deux choses, soit ses troupes avaient battu en retraites et cette équipe avait fini son travail donc il y avait un grand groupe de soldats Teïderiens dehors qui attendaient là, soit il restait encore des combattants à l’extérieur auquel cas ces types étaient ici parce qu’ils avaient été interrompu dans leur mission.
Dans les deux cas si Varsaw pourrait se frayer un chemin en lieu sûr une fois sorti, ce ne serait probablement pas le cas de Lily. Il jeta un coup d’oeil sur l’akkatonienne derrière lui, l’air pensif sur son visage un peu obscurci par la visière de son masque à gaz. Il aurait pu lui dire que la voie était libre, il aurait pu la pousser devant les techno et faire ligne droite jusqu’à la sortie, mais il y avait quelque chose qui le taraudait avec elle et tant qu’il ne savait pas quoi il refusait de la laisser partir.
Reportant son attention sur la pièce il observa un peu plus la disposition de l’endroit. La cage d’escalier débouchait sur le coin de la pièce, en face d’eux de l’autre côté de la salle un couloir prolongeait le mur à leur droite pour donner sur une échelle qui montait vers une trappe blindée au plafond, vraisemblablement la sortie. L’intérieur de la salle était agréablement aménagé pour un post de rebels, il y avait des tapis au sol, une cheminée qui ne débouchait on ne sait où et même une bibliothèque avec un paquet de bouquins. La plupart des techno étaient assis aux tables entrain de jouer aux cartes, discuter, lire ou écrire, impossible de passer sans se faire repérer avec les lampes électriques blafardes qui éclairaient la pièce et la lueur du feu de cheminée. C’était la force ou l’attente, et ils avaient le nombre. De là où il était il comptait sept personnes, mais il y en avait peut-être plus dans le coin qu’il ne pouvait pas voir. Il se retira son masque silencieusement, et se retourna vers Lily pour la concerter du regard.
”Si on y va, autant retirer ça, ça ne fera que nous gêner.” Il désigna leurs combinaisons fagotées comme l’as de pique. ”Sinon on peut toujours attendre dans une salle en bas que ça se vide un peu plus ici.”
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Sam 21 Jan - 2:44
Lilyneska regarda Varsaw d’un œil étrange, sans trop comprendre ce qui se passait ou plutôt ce qu’il voulait. Avec la main du Teïderien sur son épaule, elle s’était raidi et s’attendait potentiellement à devoir se défendre. « Euh… D’accord. Pas de souci. » Répondit-elle simplement. Honnêtement, elle fut soulagée par la réponse. Certes, elle aurait acquiescé de laisser filer son collier si le Teïderien l’avait absolument voulu, mais elle préférait le garder pour elle. Après tout, le pendentif scintillant antique était un souvenir d’une expédition précédente auquelle elle avait participé à Ikhyld et où ils avaient exploré une ancienne cité elfique. Le bijou avait une valeur sentimentale.
Lorsqu’il l’avait lâché, Lily avait fait quelques pas pour se distancer de lui, juste par précaution. Elle n’avait aucunement envie de finir comme son dernier adversaire où son visage était devenu méconnaissable tant il avait été frappé contre le mur… Dans sa façon de combattre, il y avait tant de colère, de cruauté et de brutalité. Est-ce qu’elle trouva cela étrange qu’il s’excuse? Un peu, car cette douceur venait nuancer l’être combatif qu’il était. Mais c’était normal de ne pas être que blanc ou noir, non? Si elle le connaissait réellement, elle aurait noté que ce n’était pas dans ses habitudes. Mais là, il n’était encore qu’un étranger à ses yeux. Un étranger au même but qu’elle : sortir en vie d’ici. Un étranger qui aimait également se battre. Dans le fond, étaient-ils si différents, tous les deux?
Le Teïderien avait su piquer sa curiosité. Notamment parce que la jeune femme ne connaissait pas grand-chose de sa contrée, de ses moeurs et coutumes. Sa génitrice lui avait raconté des choses sur Teïder, mais c’était il y a fort longtemps et ce n’était pas pareil que de les vivre. Les livres de géographie et d’histoire que Lily avait lus dans la dernière année ainsi que les leçons données par ses professeurs n’étaient pas aussi captivants que l’homme défiguré qui se trouvait à ses côtés.
« Parfait! » S’exclama-t-elle dès que le Grand Sénéchal eut donné son approbation. Elle s’apprêtait à tourner les talons et à s’engager dans la cage d’escalier. Mais elle s’arrêta dans son mouvement lorsque la main de Varsaw se posa sur sa combinaison. Une pointe de crainte la tirailla, mais elle disparut lorsqu’elle comprit ce qu’il faisait : il inspectait l’état de sa combinaison technologique. Était-ce une de ses habitudes en tant que commandant comme s’il considérait qu’elle était sa soldate? Ou faisait-il cela par crainte qu’elle lui nuise avec un mauvais uniforme?
La soldate akkatonnienne le regarda s’engouffrer le premier et disparaître dans la cage d’escalier. L’idée de rebrousser chemin lui vint en tête. Si elle avait voulu, Lily aurait pu le laisser se débrouiller pour sortir du repère et à la place, elle aurait pu reculer, enlever la combinaison puis se transformer en une chauve-souris. Personne ne l’aurait remarquée…
Mais à la place, elle vint rejoindre Mihkaï en haut des marches et analysa la situation à son tour. « Nan, nan, nan. On ne va pas attendre. On va finir en sandwich, sinon. » Murmura-t-elle. Elle repensait notamment aux technologistes du tout début. Ses doigts glissèrent le long de sa combinaison afin de la retirer. Elle posa son lanceur d’acide délicatement sur le sol ainsi que son casque. Ah! De l’air! Et de la magie… Parce qu’elle l’avait réactivée.
Un sourire se dessina sur ses lèvres et une lueur déterminée s’illumina dans son regard bleuté lorsqu’elle regarda le grand sénéchal. « Moi, Lilyneska, je compte leur donner une raclée qu’ils ne vont pas oublier de sitôt! » Dit-elle en enfermant son poings dans sa main. Elle irradiait la confiance et son envie de se battre était palpable. Elle ne comptait pas nécessairement les tuer, seulement les mettre ko. De toute façon, il fallait faire le ménage et mettre fin à leurs activités extrémistes, non? « Mais si tu as peur, tu peux aller directement à la sortie. Ça te fera une diversion. » Dit-elle en ajoutant un clin d'œil. Ça l’amusait. « Ou sinon… On voit qui de nous deux en met le plus hors d'état de nuire. Qu’en dites-vous? » Lui demanda-t-elle. Une petite joute, lui plairait-il? Tout en parlant, elle fit apparaître son armure ainsi que ses griffes sur elle.
La soldate avait rarement vu quelqu’un se battre si bien au corps-à-corps. Elle ne le dirait pas à voix haute, mais elle voulait encore voir sa technique de combat. Et peut-être même en profiter pour peaufiner la sienne par la même occasion avec ce qu’elle verrait?
Lilyneska Ehrlich
Feuille de personnage Peuple: Hybride (Humaine/Thérianthrope) Nationalité: Duchéenne Rang social: Peuple
Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Lun 23 Jan - 16:53
Tout deux tapis dans les marches descendantes de l’escalier, ils avaient l’air de deux félins attendant le moment opportun pour bondir sur leurs proies. La gamine n’était pas partante pour attendre, disant qu’ils risquaient de finir coincés entre deux fronts, c’était plus probable qu’en allant de l’avant mais non seulement cela restait une possibilité en combattant mais en plus il n’avait pas le temps ni l’endroit pour lui expliquer comment ils s’y prendraient pour patienter. Tant pis, et puis de toute façon lui aussi avait envie de se jeter dans la mêlée, un petit combat à deux contre moultes. Il s’approcha de la piote pour lui susurrer à l’oreille:
”Bon eh bien allons-y alors.”
Lentement il descendit de quelques marches pour se réengager dans la cage d’escalier. Là il commença à se défaire de sa combinaison, prenant soin de la déboutonner doucement afin de ne pas trahir leur position et de faire le moins de bruit possible. Quand il fut totalement libre de ses mouvements et ne portant plus que sa tunique de combat en cuir, il revêtit son armure lourde à nouveau, couvrant l’intégralité de son corps marqué et cachant son visage de la vue de tous. Il se redressa pour regarder sa partenaire, elle avait les yeux bleus qui pétillaient d’entrain, comme un enfant qui s’apprête à déballer un cadeau. En fin de compte pensa Varsaw, il y avait tout de même des points sur lesquels elle restait une gamine, même si là où ça importait elle était mature il y avait tout simplement des choses que seul le temps pouvait façonner dans un être. D’un coup elle prit la parole pour prononcer une sorte de mise en garde à l’égard de leurs adversaires et le Sénéchal se figeat net quand il l’entendit dire son nom complet, il s’avérait que Lily n’était qu’un simple diminutif.
Lilyneska.
L’esprit de Mihkaï n’était plus là, il vagabondait dans les vapes de sa mémoire refoulée, cherchant par association le souvenir enfoui qui reposait là quelque part dans les coins de son cerveau tandis que le corps de l’officier bougeait tout seul comme par réflexe mécanique. Il ne répondit rien lorsque celle ci le provoqua en sous-entendant qu’il pouvait se débiner et l’utiliser comme diversion. Il répondit d’un ”Oui” à peine audible quand elle lui proposa de se mesurer à elle dans une course au meurtre. Ses yeux la virent revêtir son armure elle aussi, faisant apparaître ses griffes de combat qu’elle avait déjà utilisé précédemment, mais sa tête ne voyait que son village natal, la terre boueuse calcinée et le drake noir qui ressortait indemne des flammes. Il se ressaisit lorsqu’il vit l’akkatonienne se jeter à ses côtés sur un technologiste, hein? Depuis quand était-il rentré dans la pièce? Il se rendit compte qu’il avait eu une absence de plusieurs secondes, il se retrouvait maintenant debout devant les techos entrain de charger vers eux, il avait visiblement saisi le coin d’un tapis pour non seulement se procurer une couverture et éponger sommairement l’acide des lanceurs mais aussi déséquilibrer les deux hommes qui étaient encore debout dessus. Il vit Lilyneska de l’autre côté de la pièce commencer à se battre également, pour sa part il devait se concentrer sur ce qu’il avait en face de lui et en dépit de la distraction qu’il avait ressenti tantôt, son conditionnement de soldat reprit le dessus avec une facilité déconcertante. Chargeant à travers l’épais tissus du tapis il cogna un premier corps au travers sur lequel il s’affala de tout son poids tout en transperçant la fibre de son couteau, lorsque les deux corps heurtèrent le sol à l’unisson, la lame du couteau de combat s’enfonça superficiellement dans la chair de sa victime. Pas le temps d’achever pour le moment, ce genre de combat en sous-nombre était délicat à naviguer et il ne se reposait pas sur la neutralisation pure et dure successive des adversaires mais plutôt sur une balance très délicate d’alternance entre les cibles. Il s’agissait plutôt de blesser, décontenancer ou distraire chaque personne pendant suffisamment de temps pour pouvoir réduire le nombre effectif de combattants actifs en même temps, une stratégie supplée par celle de toujours s’opposer aux tireurs par rapport aux combattant de corps à corps afin d’obstruer leur ligne de mire avec le corps de leurs alliés. Poussant fort sur ses bras, Varsaw se releva dans un mouvement svelte qui laissait croire qu’il ne portait pas d’armure, puis il se retourna pour prendre compte de la situation tout en agissant à la fois au jugé. Il comptait rapidement une dizaine d’hommes ça et là, deux sur son tapis, trois autres en face de lui qui réagissaient déjà en saisissant des bâtons électriques et des lanceurs d’acide. Le Sénéchal se rua sur le deuxième techos à portée de main en fonçant tête baissée et omoplate en premier contre son torse pour le déséquilibrer, ça le ralentirait brièvement, il se tourna ensuite vers la table ronde et plaçant ses mains en dessous il l’envoya valser à la renverse vers les trois autres. Distraction. Reportant son attention sur celui à côté de lui, Mikhaïl lui adressa un coup de tête tandis qu’il se relevait, il l’enchaîna ensuite avec un uppercut utilisant le poing de son couteau et un deuxième avec la lame en avant. L’autre gaillard commençait tout juste à se relever d’en dessous du tapis et sur les trois autres, un d’eux était coincé derrière la table, l’autre lui courait dessus et le dernier le braquait avec son arme. Varsaw eu tout juste le temps de se décaler sur sa gauche pour se cacher derrière le matraqueur afin que la boule d’acide ne l’attrape qu’au bras droit, le crissement aigu qu’il entendait l’alertait que son armure s’érodait à cet endroit et que bientôt il sentirait la brûlure corrosive du produit contre sa peau. Le matraqueur brandit son bâton vers l’avant et le Sénéchal se pencha sur la droite, se remettant momentanément en visée du tireur derrière, mais il avait une solution simple à ça. Il avait replié son bras gauche contre son torse donc il n’eut qu’à profiter de l’inertie vers l’avant qu’il obtint en esquivant pour choper son adversaire au col et dans le même geste, il releva sa jambe droite pour venir derrière celles de son adversaires et lui faucher les jambes en écrasant les mollets. Dans le mouvement de rotation qu’il induisit au corps de son adversaire il rajouta également son poids en tombant lui même vers la droite et… HA! Le tir d’acide vint s’éclater contre le dos du type, ne projetant à peine que quelques gouttes sur le visage d’acier de Varsaw. Une fois atterri, il commença à se débattre avec le chien qu’il avait emporté dans sa chute, il ne devait pas s’obstiner à l’achever si ça ne lui venait pas facilement parce qu’il percevait déjà deux hommes pas loin de se jeter sur lui aussi. Repoussant donc sa proie d’un gros coup de pieds au bas-ventre il avisa qu’il vallait mieux s’accroupir que prendre le temps de se relever et envoya son bras en balayage horizontal. Son couteau attrapa les quadriceps d’un des deux hommes qui tenait une matraque électrique… avant qu’une deuxième vienne justement entrer en contact avec l’armure du Sénéchal, la décharge d’énergie qui le traversa contracta violemment ses muscles, lui administrant une crise de spasmes malgré sa volonté et sa résistance physique d’acier.
”HIIIIYAAAAAAAA.” Devant son désavantage, Varsaw se releva et chargea au corps à corps des tireurs.
Passant devant les combattants il se rua sur les techos du fond. Il utilisa sa vitesse pour en plaquer un sur le mur et le cloua par la même occasion en enfonçant son couteau dans sa poitrine aussi loin qu’il le pouvait. La longueur de sa lame n’était absolument pas suffisante pour qu’elle puisse ressortir de l’autre côté mais la douleur et la plaie suffiraient à l’occuper un bon moment. Il se retrouvait donc à main nue, mais il n’était pas désarmé pour autant, il choppa une des chaises renversées à terre et dans le volte face qu’il exécuta il l’envoya valser en direction du tireur le plus éloigné. Au même moment le premier des matraqueurs vint s’écraser contre Varsaw et le plaquer sur le mur, interposant son bâton électrique entre les deux hommes mais le Sénéchal ne lui offrit pas le luxe d’appuyer sur la gâchette, il empoigna lui aussi le manche de la matraque et referma sa prise aussi fort qu’il le put jusqu’à entendre un craquement sinistre tandis que les phalanges du technologiste se déchaussaient de leurs rotules. Repoussant donc le type criant de douleur, Varsaw roula contre le mur pour récupérer son couteau de l’homme à terre qui se vidait de son sang pour l’achever d’un coup de couteau sec dans l’orbite. Un de moins. Il se retourna et vit celui qu’il avait attaqué en tout premier en l’enroulant sous le tapis se précipiter sur lui un poing akkatonien à la main, idiot, c’est mon arme ça! pensa Varsaw et il mit le pieds à l’étrier en mettant le sien dans l’entrejambe du chien qui osait le défier à son propre jeu, le forçant à se recroqueviller, deux taillades de plus au niveau de l’abdomen et du torse l’envoyèrent au tapis pour de bon. Et de deux. Restaient toujours deux tireurs et un combattant spécialiste, l’un d’eux brandit son arme dans la direction du Sénéchal et appuya sur la détente, envoyant une salve d’acide manger un peu plus l’armure du Teïderien. Celui-ci avait plongé à retardement vers la table pour s’y abriter mais senti tout de même la brûlure douloureuse mais galvanisante du produit chimique lui manger le genou. Il se prit un coup de matraque de plus qui l’amenèrent à serrer les dents en grognant mais il feignit une fraction de seconde de se détendre sous l’effet de la foudre, pour poignarder le technologiste qui se baissait un peu trop hâtivement pour tenter de l’achever. Sous la surprise celui ci était immobile un cours instant, moment fatal que Varsaw utilisa pour jeter un coup de couteau en travers de la gorge de son adversaire. Trois! Il était maintenant caché derrière la table par rapport aux deux tireurs et eux semblaient vouloir rester planqués en attendant qu’il sorte de sa tanière pour l’allumer. Le Sénéchal les prit de cours en soulevant la table ronde pour les charger et les éclater entre le mur et le meuble, sonnant ses deux ennemis restants. À travers la table fracassée il attrapa un des bras qui dépassaient pour tirer dessus violemment et le disloquer, puis se permit d’extirper son propriétaire de derrière la table afin de finir l’homme démembré, qui s’avéra être une femme. Bon débarras. Il voulu contourner la table en ruine pour s’occuper du cinquième techos mais il vit au même moment le jaune vif de la combinaison tomber au sol inconscient, révélant Lilyneska qui se tenait debout derrière, un grand sourire aux lèvres. Le Sénéchal se retourna pour parcourir la salle du regard, effectivement, elle avait gagné et haut la main…
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Mar 31 Jan - 3:31
Les lèvres de Lilyneska s’étirèrent en un long sourire qu’elle entendit le Teïderien dire qu’il était partant pour se joindre à son petit concours de qui d’entre les deux tabasseraient le plus de technologistes. Elle se doutait que les ennemis de Mikhaï Varsaw rejoindraient les étoiles, mais elle ne comptait pas faire pareil. Certes, elle lui avait démontré qu’elle en était capable au début de leur rencontre, mais n’empêche qu’elle préférait ne pas tuer lorsqu’elle pouvait s’en passer. Lorsque l’armée Akkatonnienne mettrait fin à leurs activités illicites, elle avait en tête qu’ils auraient droit à un procès et qu’ils seraient jugés… Seront-ils condamnés à mort? Peut-être. Mais ça sera alors hors de son contrôle.
Elle finit de se préparer elle-même, s’assurant que son armure était bien ajustée et que tout était bien en place. Elle attendit que Varsaw soit prêt également. Jamais elle ne remarqua quoique ce soit à propos de son prénom complet. Elle se concentra à moitié sur lui et à moitié sur les technologistes dans la salle. Quel plan serait le plus efficace pour les mettre à terre? Lorsqu’ils se jetteraient tous les deux dans la mêlée, les ennemis n’auraient sûrement d’yeux que pour le grand colosse en armure lourde et à l’air imposant. Bien qu’elle n’aimait pas qu’on la sous-estime, elle reconnaissait que ça avait quelques avantages. Autant les exploiter!
« Prêt? Un, deux, trois. C’est parti! » Murmura-t-elle avec un peu trop d’entrain. La surprise se lut sur le visage des technologistes qui se dépêchèrent alors à s’armer, se relever et à se mettre en position de combat. Mais ils avaient déjà perdu énormément de temps! Et telle que la fausse humaine l’avait prévue, la majorité voulut s’attaquer au Grand Sénéchal. La minorité restante vit l’Akkatonnienne disparaître sous leurs yeux.
Le premier technologiste n’eut le temps de rien faire. Lilyneska avait profité de l’attaque sournoise pour se diriger vers le fond de la pièce et assommer un lanceur d’acide avant qu’il n’ait temps de prendre son arme. Elle tassa son arme pour qu’il reste hors de portée des autres. C’était ces derniers qu’elle redoutait le plus avec leur arme à distance et l’acide qui détruisait tout sur son passage. Elle venait tout juste de réapparaître lorsqu’elle griffa son ami d’un coup bien placé dans ses jambes. Le pauvre s’écroula sur le sol en douleur avec l’horreur de ne pas pouvoir se déplacer convenablement.
On aurait dit que le friendly fire ne dérangeait pas les technologistes. Ou du moins, pas celui qui tira de l’acide dans sa direction. Elle pirouetta ensuite en roulant sous une table dans le but de se protéger d’un jet d’acide. Seul le cri de l’éclopé retentit (si on ne tient pas compte du combat de Varsaw). Elle fit à nouveau appel à la disparition temporaire, en profita pour s’éclipser de son abri temporaire. Elle monta finalement sur une chaise pour se propulser, toutes griffes sorties, contre le tireur. Elle le mitrailla de coup, mais arrêta avant que ses blessures ne soient trop critiques. Cependant, s’il n’avait pas de soins rapidement, il périrait probablement. Certes, Lily ne voulait pas tuer, mais ce n’était pas toujours évident à jauger en pleine bataille.
Maintenant que le nombre d’ennemis s’était amoindri grâce à Varsaw et elle, Lily se permit d’observer davantage le Teïderien tout en continuant de se battre. Elle avait rarement vu quelqu’un d’autre se battre aussi bien avec ses mains. Il utilisait des techniques qu’elle ne connaissait pas. Elle apprécia son uppercut bien placé… Geste qu’elle imita à sa sauce contre son quatrième ennemi.
Le cinquième lui donna du fil à retordre, car il parvint à frapper son bras droit avec son bâton électrique. Son armure parvint à bloquer la majorité des dégâts, mais elle ressentit l’engourdissement la gagner dans tout son membre. Malheureusement pour lui, elle savait se servir de son bras gauche et de ses jambes! Contrairement au Grand Sénéchal, elle ne se servait pas de sa tête pour frapper… Faut dire qu’elle n’avait pas de casque métallique comme lui!
Au cinquième adversaire vaincu, la jeune soldate avait noté l’aisance qu’avait Mikhaï pour se déplacer malgré le poids qu’il portait sur son corps. Son armure semblait à peine le gêner. Était-ce grâce à son entraînement? Ou avait-il un enchantement qui la rendait plus légère? Elle se posa sérieusement la question, question qui s’évanouit lorsqu’elle vit le dernier technologiste encore debout.
Lilyneska était déterminée à montrer de quoi elle était capable, mais surtout, elle était obstinée à gagner! Pourquoi? Parce que! Elle aimait tout simplement relever les défis. Et en bonus, s’il pouvait arrêter de penser une fois pour toute qu’elle n’était qu’une gamine détestable, ça serait bien. Pourquoi ça lui importait? Parce que!
C’est avec un grand sourire triomphant que le dernier ennemi tomba juste devant les yeux de son partenaire de jeu. « J’ai gagné! » S’exclama-t-elle en reprenant toutefois son souffle par la suite. La fierté brillait dans son regard. Heureusement, elle n’était pas mauvaise perdante et ne ressentit pas le besoin d’en dire plus.
« Bon, allons-y avant que d’autres n’arrivent. » Dit-elle en ramenant le sujet sur leur but commun. « Je vais aller jeter un oeil sur ce qui nous attend. » Mentionna-t-elle en faisant disparaître ses armes. Ça lui paraissait normal puisque c’était son job d’éclaireuse. Elle se dirigea tout bonnement vers la trappe.
Ce qui est drôle, c’est qu’il fallut qu’elle grimpe les deux premières marches de l’échelle pour être à la même hauteur que Varsaw. Elle allait poursuivre son ascension lorsqu’une douleur irradia de son crâne. Zut! Si elle n’avait pas eu les deux mains sur les barreaux, peut-être que…?
Ce qui était certain, c’était que les ténèbres engouffrèrent Lilyneska. Ses mains lâchèrent l’échelle et son corps devint inerte…
Lilyneska Ehrlich
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Mar 31 Jan - 17:32
Maintenant que la salle était vide ils allaient enfin pouvoir progresser. Varsaw prit tout de même quelques secondes pour vérifier que les techos que Lilyneska avait terrassé ne se relèveraient pas de si tôt mais son attention fut redirigée sur la gamine qui voulait sortir de là. Le Sénéchal s’approcha lentement derrière elle et la regarda s’engager sur l’échelle.
”Bonne idée.” murmura-t’il entre ses dents.
Il s’était posé la question sur le chemin pour venir jusqu’ici, de ce qu’il allait faire de la petiote. Elle tendit la main vers le premier barreau de l’échelle à sa portée. Normalement c’était le moment où il lui plantait son couteau dans le dos, légèrement sur la gauche en glissant la lame entre les vertèbres et l’omoplate pour aller chercher son coeur. Normalement. Son pieds droit prit appuis sur le sol et elle leva sa jambe gauche. Le problème n’était pas de lui expliquer mais de la convaincre, si elle refusait, et elle n’aurait aucune raison d’accepter son plan, ils risquaient tout les deux d’aller au devant des problèmes en sortant de cette forteresse comme ça. Elle arrivait à hauteur de sa tête maintenant. Silencieusement Varsaw referma sa prise sur son couteau dont la garde fermée était dotée de crans pour les doigts similaires à un poing akkatonien, il leva le bras et d’un coup sec et puissant il frappa l’arrière de la tête de la soldate. Il s’abstint de frapper la fontanelle, seulement le côté de son crâne afin de ne pas lui provoquer de blessure trop grave, et l’effet escompté se manifesta immédiatement: l’éclaireuse laissa échapper le barreau de l’échelle qu’elle tenait tandis que son corps basculait de manière inerte vers l’arrière. Le Teïderien la rattrapa au vol et l’allongea sur le sol.
”Désolé gamine.”
La malhonnêteté n’était pas quelque chose qui dérangeait Varsaw lorsqu’il agissait dans le cadre de son travail, en privé par contre c’était autre chose, il était un homme droit et puisqu’il avait dit à la petite qu’ils allaient s’entraider pour se sortir de là, il allait aller jusqu’au bout de sa parole. Surtout envers une Teïderienne. Lilyneska… D’abord il vérifia qu’elle ne saignait pas de la tête, ensuite il observa rapidement sa tenue, passant sa main pour tirer le col de son uniforme et il vit qu’elle ne portait rien en dessous. Bon, tant pis. Il retira les vêtements de la piote, la laissant uniquement en sous-vêtements, ça suffirait comme ça à être passable, par contre ils étaient blancs et beaucoup trop propres, mince. Le Sénéchal chercha autour de lui un morceau de tissu quelconque dans lequel envelopper le corps de l’éclaireuse mais sans succès, il ramassa donc de la poussière par terre et frotta le cotton pour le salir et lui donner un aspect un peu usé. C’est bon, ça suffirait bien. Ensuite il rappela mentalement son armure à l’intérieur de sa bague, replia soigneusement l’uniforme de manière à ce qu’il soit le plus plat possible, par contre il allait galérer à dissimuler à la fois la veste et le pantalon sous son plastron. Hmm. Il devait les attacher à la fois contre son dos et sa poitrine alors, mais il n’avait pas de ficelle sous la main. Se relevant une fois de plus pour faire les cents pas dans la salle, il repéra les bandoulières qui étaient attachées aux lance-acides des technologistes. Ça ferait l’affaire. Il dégaina son couteau et fit sauter les attaches d’une des armes pour récupérer le morceau de cordelette, revint récupérer les vêtements de la soldate et serra fermement le tout contre lui, ça allait lui tenir très chaud avec l’armure et sa tunique de combat en plus mais il en fallait plus pour qu’il s’en plaigne. Il appela mentalement son armure et souffla un peu lorsque le poitrail de métal vint comprimer l’uniforme akkatonien contre son torse. Les parties trop grosses ou encombrantes de l’armure de la gamine furent mis de côté laissé là en plan. Il tourna sa tête vers la fille à moitié dénudée inanimée à ses pieds, elle semblait dormir paisiblement… Il se baissa, posa une main contre sa joue en soutient à sa tête et passa un bras derrière sa taille à la base de son dos, il se pencha contre elle et la plaqua contre lui puis se releva d’un coup, chargeant la gamine sur son épaule comme un sac de sable. Ses petites jambes pendouillaient devant lui donc il dut grimper à l’échelle en biais pour ne pas qu’elle le gêne, arrivé tout en haut il poussa la porte de la trappe avec sa tête puisqu’il n’avait plus de main libre, son bras droit serré sur le dos de la fillette et le gauche le maintenait en équilibre. La trappe de bois humide pivota sur les gonds dans son châssis et fit un claquement lourd contre l’herbe trempée sur le sol, le Sénéchal accueilli avec gratitude le ciel au dessus de sa tête et la bouffée d’air frais qui s’engagea sous son masque. Jamais il n’avait été aussi content de voir un carré de bleu azur! Il eut tout juste le temps de s’extirper de la sortie qu’immédiatement il entendit des bruits en provenance des bois autour d’eux.
”Sénéchal? Sénéchal Varsaw c’est vous? C’est le Sénéchal allez l’aider mouvement mouvement!”
”-Je vais bien, calmez vous.”
Le Mestre d’Arme Sergeï sorti des buissons et s’approcha de lui. Il se doutait bien que le reste de ses troupes avaient dû se poser et attendre lorsqu’ils avaient vu que le Sénéchal ne ressortait pas mais il ne s’était pas non plus attendu à les croiser aussi vite. C’était pour ça qu’il avait assommé sa partenaire, il n’y aurait pas trente six moyens de l'extrader vers Akkaton une fois que l’armée lui mettrai la main dessus et il lui en devait quand même une.
”Qui est-ce? Vous voulez qu’on vous débarasse?”
”Non merci Sergeï ça ira je vais m’en occuper moi-même. C’est une de nos civiles qu’ils ont capturé pour je ne sais quelle raison, elle est Teïderienne.”
”Oui ça se voit” dit le Mestre en pointant du doigt le dos de la petite.
Varsaw suivit du regard la direction désignée par Sergeï et il tourna la tête pour voir de quoi il parlait, lorsqu’il les aperçu son coeur sauta un battement. Ses yeux écarquillés observaient les fines stries de peau tuméfiée qui parcouraient le dos de la jeune femme, il ne les avait pas remarquées quand il l’avait déshabillé tantôt mais là elles étaient belles et bien apparentes. Choqué par cette découverte il descendit le corps de la femme de son épaule et une main soutenant son torse et l’autre son bassin, il la regarda plus en détail. Son oeil expérimenté savait qu’elles étaient vieilles, ces cicatrices là dataient bien de plusieurs années, mais il pouvait aussi en distinguer quelques unes plus récentes. Ça et là elle accumulait de nombreuses traces de fouets, dessinant sur son dos une sorte de forêt abstraite à la signification lugubre. Il n’y avait pas que des coups de fouets pourtant, il reconnaissait aussi des traces de coupures plus ou moins nettes et des marques de brûlures. Bordel mais qu’est-ce que c’était que ça? Il se doutait qu’elle avait des origines teïderiennes à cause du nom qu’elle lui avait donné mais ça… non ça ce n’était pas pour du Père. Les enfants ne pratiquaient pas le culte aussi jeune ni de cette manière. Qu’est-ce que? Il réserva ses interrogations pour plus tard, il avait d’abord un autre objectif à accomplir, se tirer d’ici. Il relança le corps inerte sur son épaule et dit:
”Je vais la mettre en lieu sûr, vous pouvez investir le reste de cette forteresse et nettoyer moi ces cadavres, rapportez aussi les armes que vous trouverez on pourra peut-être en tirer quelque chose.”
Il attendit de voir les soldats se mettre en mouvement et vérifia qu’on ne faisait peu à peu plus attention à lui, il parti donc en s’enfonçant dans la forêt en direction de l’est mais bifurqua rapidement pour faire route vers le nord. Tandis qu’il marchait dans la campagne vallonnée frontalière, il était pensif devant le dos balafrée de la personne dont il portait la charge. Qu’est-ce que ça signifiait? Lilyneska… Putain c’est vrai, il n’avait pas prit le temps d’y réfléchir pendant leur escapade dans la forteresse mais il y avait ce nom aussi, ce foutu putain de nom. Pourquoi est-ce qu’il tiquait autant dessus? Ce n’était sûrement pas parce que son origine teïderienne était singulier pour une étrangère, après tout il avait déjà rencontré des étrangers à plusieurs reprises qui étaient parfois d’ex-ressortissants d’Ikhyld ou des Duchés et qui portaient pourtant des noms d’ici. Alors pourquoi? Il savait que ça lui rappelait quelque chose mais… Mais quoi?
Il continua de marcher vers le nord, dans le silence complet. Le ciel troquait son bleu pour un rose pâle épuré au fur et à mesure que le soleil s’approchait inexorablement de la ligne d’horizon.
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Mar 7 Fév - 3:46
Puis tout devint noir…
Tandis que le soleil descendait à l’horizon, Mikhaïl Varsaw avait déposé le corps inerte de la jeune contre un arbre et l’avait recouverte de ses vêtements. Alors qu’il réalisait qu’elle restait assommée plus longuement qu’escompté, quoique prévisible vu sa faible constitution, le Grand Sénéchal disparut dans la forêt.
…
Lilyneska poussa un gémissement. Voilà qu’elle regagnait doucement conscience, il était temps! Son crâne la faisait atrocement souffrir. Pour quelle raison un troupeau de chevaux s’était-il amusé à marteler son crâne? Elle avait du mal à ouvrir les yeux, ses paupières lui paraissaient anormalement lourdes. Un autre gémissement, plus fort cette fois-ci, indiqua qu’elle allait finalement se réveiller.
Était-ce le crépitement d’un feu qu’elle entendait? Ouvrant lentement les paupières, elle chassa la brume de ses azurs en clignant quelques fois des yeux. Oui, c’était bel et bien un feu qui brûlait à quelques mètres d’elle. La chaleur était agréable, car elle réalisait qu’elle avait un peu froid. Son cerveau tournait au ralenti. Qu’est-ce qu’elle faisait ici? Où était-elle? Il lui manquait des bouts… Et ce mal de crâne ne l’aidait pas!
« Merde! » Râla-t-elle. Elle se rappelait avoir monté l’échelle et, et…! Ce vaurien de Teïderien l’avait assommée! Sa fatigue avait soudainement complètement disparue. La jeune soldate ressentit l’adrénaline couler dans ses veines ainsi que la frayeur éprendre son coeur. Elle bougea ses membres et se releva d’un bond avec le plus grand soulagement, pas celui de n’avoir rien de brisé non, mais celui de ne pas avoir de liens! Ses vêtements qui tombèrent par terre ajoutèrent à son incompréhension. On l’avait déshabillée??!
C’est à ce moment qu’elle aperçut la silhouette sombre de Varsaw. Il s’était placé de biais pour ne pas être directement face à elle. Elle ne l’avait pas remarqué immédiatement, premièrement parce que la luminosité du feu avait attiré son œil et deuxièmement parce qu’elle n’était pas dans son état normal.
Ses griffes apparurent sur ses mains. C’était l’avantage de l’artéfact magique de pouvoir apparaître et disparaître à volonté. « Si tu étais mauvais perdant, fallait me le dire…! » Pesta-t-elle. Elle s’était mise en position défensive. Oui, elle réalisait qu’il aurait pu la tuer n’importe quand, mais sa méfiance était plus forte qu’elle. Sa gestuelle indiquait que le manque de pudeur ne l'importunait pas. Certes, elle aurait préféré avoir son armure en cas d’éventuel combat, mais elle n’était nullement gênée par le regard d’autruis.
Lily étendit ses sens, vérifiant s’ils étaient seuls au milieu de la forêt. Jusqu’à preuve du contraire, tout ce qu’elle repérait était le bruissement des arbres, les cris des animaux et le crépitement du feu.
Lilyneska Ehrlich
Feuille de personnage Peuple: Hybride (Humaine/Thérianthrope) Nationalité: Duchéenne Rang social: Peuple
Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Ven 10 Fév - 14:30
Le soleil ne tarderait pas à tomber maintenant, Varsaw regardait le ciel devenir de plus en plus rose alors que la luminosité ambiante diminuait, il avait pris soin de faire un petit feu de camp pour éloigner un peu les monstres qui rôderaient éventuellement dans les parages. Il ne s’était pas trop éloigné de l’endroit où il avait déposé la gamine lorsqu’il était parti chercher du bois et il avait même trouvé des pommes mûres dans sa promenade. Le feu crépitait paisiblement tandis que Varsaw était assis non loin dans l’herbe, adossé contre un tronc d’arbre et plongé dans ses pensées. Il s’était placé en face de Lilyneska, à quelques mètres, et il attendait patiemment que celle-ci revienne à ses sens.
Il l’entendit reprendre connaissance, elle poussa un petit gémissement plaintif et ses bras commencèrent à bouger un peu, quelque part le Sénéchal se sentait un peu soulagé de savoir qu’il ne l’avait pas cogné trop fort mais la petiote lui avait paru bien assez solide, du genre qu’il lui en faille plus qu’une tape dans le dos pour y passer. Le Teïderien l’observa lentement se redresser, son regard était vague et un peu perdu, normal en même temps se disait l’officier, elle émergeait à peine. Elle ne semblait cependant pas avoir remarqué sa présence pour le moment, il avait retiré son armure et il ne portait pas son masque donc les flammes du feu ne se reflétaient en rien sur sa personne et avec l’obscurité qui se faisait de plus en plus épaisse ça ne le surprenait pas. Elle murmura un juron et regarda avec incompréhension ses vêtements se renverser sur le sol, puis leurs regards se croisèrent enfin. La gamine sauta debout et sorti les griffes, littéralement.
”Si tu étais mauvais perdant, fallait me le dire…!”
Varsaw ne répondit pas immédiatement, il s’était attendu à ce que sa partenaire ne soit pas commode au réveil mais il était grandement surpris par la raison qu’elle avait invoqué en premier lieu comme mobile pour l’avoir assommé, c’est vrai que sur certains points, elle restait une enfant n’est-ce pas? L’idée qu’il l’ait fait comater pour une raison aussi puérile que de la jalousie l’amusait presque… en fait non, pas presque, il sentait un petit rire monter progressivement devant l’absurdité de la situation, il se faisait menacer par une petite fille haute comme trois pommes à moitié nue alors qu’il venait de lui sauver la peau du cul. N’étant tout de même pas du genre à montrer beaucoup d’émotions en présence d’inconnus, il se contenta juste d’un simple sourire qui ressortait bizarrement sur son visage atrophié, son regard par contre ne laissait aucun doute sur son absence total d’animosité. Il ne prit pas la peine de se mettre en garde ou même de réagir à la menace de l’akkatonienne, à la place il porta sa main à sa taille, la plongea dans le petit sac en toile posé au sol puis la ressortit pour tendre une pomme jaunâtre à la gamine.
”J’aurai pû te demander gentiment de faire la morte pour passer à travers mes hommes qui attendaient à l’extérieur, mais quelque chose me disait que tu ne me ferais pas confiance. Étrangement.”
Il lui laissa un peu de temps pour digérer l’information, qu’elle prenne la pomme ou pas il en saisirait une deuxième pour croquer dedans à son tour, entre l’effort physique qu’ils avaient fourni toute la journée et le nombre d’heures que lui avait passé à attendre à l’intérieur de la forteresse que quelque chose se passe, il était affamé. Il poursuivit en demandant à la piote:
”Quand tu m’as donné ton nom, il y a quelque chose qui m’a démangé, au début je n’arrivais pas à savoir quoi, mais j’ai eu le temps d’y réfléchir.” Il se redressa pour se pencher vers l’éclaireuse. ”Lilyneska. Pas Lily, Lilyneska. Il est Teïderien ton prénom, tu le sais ça?”
Il se radossa contre le tronc et il chercha d’une main le manche d’une arme dans son dos. Il retira lentement une longue dague d’un étui fermement attaché à sa taille, ce n’était pas son couteau de combat et il pouvait compter en dizaines les années depuis la dernière fois qu’il s’était servi de ce percemaille, et pourtant il la portait tout les jours religieusement depuis qu’il la possédait. Depuis qu’on lui en avait autrefois fais cadeau. Il contempla la lame dans les reflets qu’elle arborait devant les flammes.
”J’ai connu une femme qui s’appellait Lilyneska autrefois, c’était une femme bien brave. J’étais encore assez jeune lorsqu’elle m’a fait cadeau de ceci, je ne me souviens même plus pourquoi, ni de ce qu’elle faisait comme métier pour se permettre de donner une dague aussi jolie à un pauvre garçon comme moi mais elle n'était pas une simple paysanne.”
Il regardait l’arme avec une grande nostalgie dans son regard. À l’époque sa famille était tellement pauvre, qu’il n’avait eut que très peu l’habitude de gestes d’empathie à son égard, les rares qu’il recevait se concrétisaient souvent par de la nourriture supplémentaire. Cette dague par contre, c’était le premier objet qu’il avait pu définir comme lui appartenant, et s’il ne l’avait pas eu en sa possession il n’aurait jamais pu survivre à la destruction de son village. Cette dague, c’était un peu son sauveur. Sa gardienne. Son regard se porta sur la fille à côté de lui, elle avait un prénom teïderien, et elle aussi, comme lui, elle avait été touchée par la grâce du Père, elle avait expérimenté une véritable forme de Souffrance. En la regardant, quelque part il revoyait un jeune garçon de quatorze ans qui s’était enfuis de son village d’hérétiques et qui avait réchappé à la mort plus d’une fois, un enfant que le Père avait éprouvé à maintes et maintes reprises. Désormais il était un officier accompli, amplement capable de se défendre seul, et sa foi veillait sur lui bien mieux que la détermination qu’il tirait de cette dague, il la tendit lentement vers la fillette et fit tournoyer l’arme pour lui tendre le pommeau. Lilyneska Myrr’dell. C’était le nom qui était gravé sur le bas du manche, celui de sa fabricante, ou de sa vendeuse, celui de la femme qui lui avait montré pour la première fois de sa vie un geste d’empathie, lui apprenant qu’il existait des gens en qui on pouvait avoir foi, lui apprenant qu’il était possible d’être bon même envers ceux qui ne sont rien pour soi. Aujourd’hui c’était à lui de rendre ce geste envers quelqu’un à qui il ne devait rien, envers quelqu’un qui, s’il l’avait croisé dans d’autre circonstances, il n’aurait eu aucune hésitation à l’éliminer. Ce jour était spécial.
”Qu’il t’accompagne et veille sur toi. Il t’appartient désormais.” Il tendit son bras vers elle, insistant pour qu’elle la prenne.
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Mer 15 Mar - 1:33
En position de combat, avec seulement ses griffes et ses sous-vêtements, Lilyneska était en mode alerte. Bien qu’elle gardait ses yeux sur Varsaw, elle étendait ses sens pour percevoir ce qui l’entourait. Y avait-il du danger qui tapissait dans l’ombre? Y avait-il d’autres gens? À part le crépitement des flammes, le bruissement des feuilles et les cris habituels des animaux, rien ne sortait de l’ordinaire. Il semblerait qu’ils étaient seuls tous les deux.
L’Akkatonnienne se doutait bien que le Teïderien n’avait pas agi ainsi parce qu’il était mauvais perdant. Mais c’était la première phrase qui lui était venu à l’esprit pour briser la glace. Elle vit les traits de son visage se modifier, mais n’était pas sûre de sa mimique jusqu’à ce qu’elle perçoive une pointe d’amusement dans son regard. Lily était toujours en position de combat lorsque l’homme lui tendit une pomme jaunâtre à la gamine. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres. Toute cette situation était invraisemblable, n’est-ce pas? L’ennemi qui lui offrait de la nourriture. Était-ce réellement un ennemi? Officiellement, peut-être. Officieusement, c’était compliqué. Généralement, Lilyneska sautait sur la conclusion que ceux qui la nourrissait étaient amicaux. Honnêtement, elle ne le détestait pas.
« Étrangement… » Pour reprendre son mot. « Ça fait du sens. » Prononça-t-elle de façon pensive. « J’en conviens que si tu avais voulu me tuer, ou pire, tu l’aurais fais. » Car oui, à ses yeux il y avait pire que la mort. Elle ne comprenait pas trop pourquoi elle était pratiquement nue cependant, mais elle ne posa pas ouvertement la question. « Je vais m’habiller avant, si vous le permettez. » Dit-elle.
Il y avait une question de pudeur, mais surtout par utilité. C’est qu’il faisait un peu frisquet et ses vêtements étaient pratiques. Rapidement, elle remit ses vêtements et rattacha son armure. Elle parut agacée de voir qu’il manquait des bouts à Noires Mailles, mais sourit de soulagement en voyant la protection se régénérer lentement.
Ceci étant fait, elle s’avança vers Mikhaï et prit la pomme dans sa main. Elle avait retiré ses armes, mais gardait un œil alerte. Elle avait l’impression d’être un animal sauvage qu’on tentait d’amadouer. Tant pis, car dans le processus elle gagnait une pomme! « Merci! » Dit-elle en souriant. Qu’est-ce qu’elle avait faim! Elle croqua dans le fruit à pleines dents. Nul besoin de se soucier si le risque d’empoisonnement était là, merci magie transformiste.
Elle s’éloigna et prit place près du feu. « Teïderien? » Répéta-t-elle. Elle prit un air pensif. Ça pouvait expliquer pourquoi elle n’avait jamais rencontré d’autres Lilyneska. « Euh… Ouais, ça fait du sens. » Dit-elle tandis qu’elle réfléchissait. Sa mère était Teïderienne après tout, donc normal que son nom soit typique de cette contrée. Était-ce une mauvaise chose qu’elle ait un nom de Teïder? Est-ce que le Grand Maréchal trouverait ça bizarre ou suspect? Est-ce qu’il devinerait qu’elle n’était pas native d’Akkaton…? Bah, ça, il y avait de nombreux autres indices potentiels. Elle haussa finalement les épaules. « Que veux-tu, ma génitrice devait aimer ce nom. » Dit-elle. Elle n’affectionnait pas particulièrement sa mère, est-ce que ça paraissait?
L’éclaireuse fronça les sourcils lorsqu’elle le vit sortir une dague et elle s’était relevée. Elle se détendit légèrement lorsqu’il commença à conter le récit de la Lilyneska qu’il connaissait. Elle pouvait voir la nostalgie envahir l’homme. Rien qu’un peu. Mais vu son apparence et l’aura qu’il transposait, ça faisait bizarre. C’était un beau contraste, mais ça la mettait mal à l’aise.
Varsaw lui présenta l’arme par le pommeau. « Non, non, je ne peux pas. » Balbutia-t-elle en faisant le signe qu’elle ne pouvait pas accepter un tel cadeau. L’incompréhension baignait dans ses azurs. Cependant, le Teïderien fut insistant et il semblerait que de refuser serait mal vu.
« J’en prendrai grand soin. » Promit-elle. Certes, elle avait le même prénom qu’une personne qu’il avait appréciée. Mais c’était tout ce qui s’en rapprochait. Ou c’était ce qu’elle croyait… Lorsqu’elle prit l’arme dans sa main, elle lut une inscription qu’elle n’aurait jamais cru voir. Myrr’del?! Pourquoi son nom était-il écrit sur la dague du Grand Sénéchal?! Elle ne comprenait rien du tout. Elle prit une grande respiration. N’avait-il pas dit que la dague appartenait à la femme de son récit? Clairement, les Lilyneska Myrr’del n’étaient pas la même personne… Mais quelle étrange coïncidence.
Elle préféra taire ses questions. « Désires-tu quelque chose en échange, avant que nos chemins ne se séparent? » S’enquit-elle poliment. Elle se doutait que la réponse serait négative, mais elle demandait par principe. Par la suite, elle lui tendit la main. « Qui sait ce que nous réservera notre prochaine rencontre? Merci et au revoir, Varsaw. » Le salua-t-elle. Leur prochaine rencontre ne serait pas aussi pacifique, probablement? Pour terminer, elle avait tenu à le remercier. C’était autant pour la dague que pour le fait qu’elle était toujours indemne.
L’heure se faisait tardive et il serait judicieux pour sa part de rentrer. Ses frères d’armes se faisaient fort probablement du souci à son égard. L’éclaireuse se demandait déjà ce qu’elle leur dirait.
Lilyneska Ehrlich
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Sujet: Re: Qui veut avoir pignon sur rue? Ven 17 Mar - 10:53
La petite se confondit en excuse en disant qu’elle ne pouvait pas recevoir un tel cadeau. Varsaw ne dit rien, il ne prononça pas un mot de plus, se contentant seulement de relever la lame vers elle pour l’inviter à en saisir le pommeau, tout en tournant un peu plus la tête vers elle et lui faire face les yeux dans les yeux. Le Sénéchal appuya son regard dans ses iris azurées et esquissa un début de sourire lorsqu’elle amena timidement une de ses mains au niveau du manche pour finir par l’empoigner de ses doigts frêles. Des dextres qui paraissaient si fragiles maintenant mais qu’il avait vu dépecer et fendre la chair il y a à peine quelques heures, dans les bas-fonds de la forteresse. Ce couteau n’était pas vraiment un gage de protection, il savait pertinemment qu’elle n’en aurait pas besoin pour se défendre et qu’elle serait amplement capable de faire sans, mais il y avait une certaine symbolique qu’il voyait à faire passer ce flambeau, à transmettre cette flamme. Qui sait si un jour elle deviendrait à son tour une fervente défenseur de la Foi, du Royaume et du Roi, même si elle était une adversaire pour le moment, elle retrouverait peut-être son chemin, soyons fou elle pourrait même devenir une des premières gradées de l’armée avec un peu plus de maturité et de sagesse plutôt que son énergie électrique qu’elle déployait actuellement. Alors qu’elle exprimait sa gratitude, Varsaw replongea ses yeux dans le feu sauvage qui crépitait à leur pieds dans le foyer improvisé, il ressentait quelque chose. Il ne saurait ô grand jamais dire quoi, mais il ressentait quelque chose. Une pointe, un sentiment très subtile, menu, une sensation qui se posait sur sa poitrine comme un flocon de neige, on n’en perçoit même pas le poids, seul sa touche de froid fugace nous trahit sa présence avant qu’il ne fonde et se réchauffe. Chassant de ses pensées cette distraction perturbante, il se retourna à nouveau vers la gamine quand celle ci lui demanda s’il souhaitait quelque chose d’elle en retour.
”Je te remercie Lily, mais il n’y a rien que tu puisses m’apporter. Survie. Survie jusqu’à ce que tu devienne une exception parmis les tiens. Survie jusqu’à ce que ta foi te guide et peut-être trouveras-tu ton chemin. Je l’ai fait. Tu peux le faire aussi.”
Il s’arrêta un instant, ces mots c’étaient les mots qu’il aurait aimé qu’on lui dise quand il avait à peine une dizaine d’années, quand il était seul en compagnie d’un champion du Père, affamé et tiraillé par la fatigue, la faim, la soif, le désespoir. Il n’y avait qu’une seule pulsion qui l’avait gardé en vie à ce moment là, l’empêchant de décrocher pour aller rejoindre les bras des défunts dans l’au-delà, cette pulsion de vie qui sommeillait en lui, cette foi qui n’était pas inébranlable, qui avait vacillé à mainte reprise au gré des épreuves, il s’y était raccroché frénétiquement à l’époque, s’y accrochant alors qu’elle ne tenait plus qu’à un faible fil. Ces mots l’auraient aidé à ce moment là, ces mots l’auraient conforté dans sa détermination, lui donnant la force d’avancer en s’épargnant le doute. Le doute non pas en son créateur, mais en sa propre capacité, de savoir s’il parviendrait à être à la hauteur. Il plongea ses yeux atrophiés dans ceux de la jeune fille, ce petit bout de femme en devenir qui serait pour une fois non pas l’égal d’un homme mais même plus encore. Là encore, lors de sa remarque sur leur prochaine rencontre, il ne répondit pas de suite, il la laissa sa naïveté enfantine croire et espérer, elle se rendrait compte bien assez tôt qu’au lieu de souhaiter leur rencontre, elle désirera qu’ils ne se revoient plus jamais. Quelque part lui aussi espérait ne pas la recroiser sur le champ de bataille. Elle demeurait une adversaire, loyale à Akkaton et aveugle dans ses convictions politique, mais elle connaissait la Douleur, elle ne méritait pas le trépas, elle était pure. Si elle devait trouver la mort au combat, il aimerait que ce ne soit pas de lui. Pour la première fois de sa vie, Mihkaï Varsaw éprouva du remord à l’idée de tuer.
Cette pointe d’émotion qu’il avait sur la poitrine c’était ça. Du regret.
Il se leva lui aussi alors qu’elle avait déjà commencé à s’éloigner, repartant vers l’ouest pour rejoindre son empire. Il n'avait pas dit d'adieu ou d'au revoir, il n'était pas de genre. Varsaw quant à lui regarda le ciel nocturne à l’est, la voute céleste parsemée d’étoile qui semblaient toutes raconter une histoire se mêlait aux plaines montagnardes en un linceul de noir profond, chacun des astres l’appelait à revenir sur ses terres, à poursuivre le destin pour aider son Roi et son Père. Il fit un pas en avant, décidé à repartir, mais avant ça… Il jeta un coup d’oeil en arrière, espérant apercevoir peut-être une dernière fois la silhouette du gilet des éclaireurs s’éloigner vers l’avenir, mais l’obscurité l’avait déjà complètement engloutie, ne laissant qu’un voile de pénombre devant ce qui deviendra un énième souvenir de la vie du Sénéchal. Celui-ci par contre, il le chérira.