Shirayuri se trouvait actuellement dans le duché d’Aukheperu, l’époux d’Akemi. Elle appréciait fortement y séjourner, tout le monde la traitait bien, non pas comme la sœur de Saeki, mais juste comme Shirayuri, l’elfe aux multiples créatures. Elle appréciait grandement ça, d’être traité d’égal à égal. Elle adorait sa nation, mais tout le monde connaissait sa grande sœur et était souvent comparé à elle. Chose qui n’arrivait pas ici, bien qu’ils connaissaient l’impératrice. Elle savait aussi qu’Akemi n’était pas du genre à traiter quelqu’un différemment, simplement parce qu’elle était la sœur de quelqu’un. Bien que connaissant la vampire, elle traitait Saeki également comme n’importe qui d’autre. Shirayuri avait décidé de séjourner dans le duché du naga vampirique, parce qu’elle savait qu’il y avait des créatures magnifiques dans les duchés. Mais aussi qu’elle pourrait trouver des vendeurs de créatures également. Déjà, elle avait fait la rencontre d’un Tengu, ainsi qu’un Saatchi tacheté. Rien que ça valait le coup d’être venu dans les duchés. Après, cela faisait un petit moment qu’elle voyageait à travers les duchés, à un moment donné faudra qu’elle lève le camp. Elle avait donc décidé d’y rester jusqu’à fin aout avant de finalement lever le camp. Ainsi, elle avait encore quasiment un mois pour profiter des lieux pour en voir le plus, après, elle se disait qu’elle pourrait toujours revenir plus tard, si jamais. Ce n’est pas comme si son voyage avait un temps limité.

La jeune femme était revenue d’un petit voyage dans les duchés, son griffon était tranquillement posé dans les écuries, le temps de prend un repos bien mérité avec avoir volé autant. Elle était accompagnée également de son serpent géant, Kuroba, mais aussi de Rabenda, la jeune licorne qui était collée a ses Basques. La jeune licorne la prenait pour sa mère. Autant dire que la petite licorne avait réussi à rendre Shira totalement gaga. Ses autres créatures étaient tranquillement posées dans sa maison dans le plan élémentaire du vent. Enfin sa maison, c’était plus la maison de ses animaux que la sienne, vu comment ils avaient pris possession des lieux. Après tout, la jeune femme avait acheté ce domaine pour les loger.

Elle s’était absentée, laissant Sakura seul dans l’écurie, le temps d’aller chercher de quoi la nourrir. Des belettes, voilà ce qu’elle mangeait. C’était un griffon, c’était des créatures carnivores en même temps. Kuroba était resté à l’entrée de l’écurie, attendant patiemment sa maitresse. Rabenda, lui, par contre la suivait encore et toujours dans chacun de ses déplacements. Autant dire que lorsqu’elle devait s’absenter loin de la licorne, celle-ci était loin d’être ravis et faisait un vacarme monstre. Du coup, quand sa maman était de retour, c’était mission impossible de l’éloigner de Shira. En revenant vers les écuries, tenant des belettes déjà mortes et rassembler avec des ficelles pour le transport. Elle entendit quelqu’un parler. Au vu de la voix, ce n’était pas quelqu’un qu’elle connaissait. Fronçant les sourcils, elle se mit alors à la porte de l’écurie et vit un jeune homme roux. C’était le jeune homme qu’Akemi avait ramené du champ de bataille. Apparemment, elle avait vu du potentiel chez lui. Mais il restait un Teiderien, et l’elfe ne lui faisait actuellement aucune confiance.

Ressemblait-elle à un terrible chevalier ? Elle en doutait.

« Pourquoi faudrait-il que ce soit un terrible chevalier pour le monter ? Je ne pense pas être si terrible que ça. Enfin, dépendamment de la vision des gens. »

Elle se tenait, droite, à l’entrée de l’écurie, fixant toujours l’homme qui caressait Sakura sans une once de peur. C’était particulier, d’habitude les gens hésitaient à s’approcher de son griffon, il était imposant en même temps. Bras croisé, un lot de trois belettes pendant négligemment, le long de ses cuisses alors qu’elles les tenaient via les ficelles accrochées à leur patte arrière.

« Imprudent, effectivement. Mais pas vis-à-vis de Sakura. Je vous vois le nourrir, c’est à moi que vous aurez à faire. On ne peut pas faire confiance à un tibérien, vous pourrez très bien tenter de l’empoisonner. »

Contrairement à Akemi, qui était plus joviale et moins suspicieuse. L’homme avait en face de lui, une personne qui se méfiait des atamas en général, encore plus s’ils venaient de Teider.

Shirayuri n’était pas du genre à avoir des préjugés, loin de là. Elle était même relativement ouverte d’esprit, plus que l’était, par exemple, son paternel. Mais elle considérait cette personne comme étant de la vieille école. Après, avoir des préjugés ne voulait pas forcément dire ressentir de la haine. Loin de là. Mais, il semblerait que dès qu’on touchait aux personnes qu’elle appréciait, la jeune femme ressentait une profonde aversion pour les causes ou ceux qui avaient causé du tort à ses proches. La jeune femme se tenait donc dans l’encablure de la porte, regardant l’homme qui était au côté de son griffon. Il avait un certain charme en soi. Elle ne pouvait pas nier que l’homme en face d’elle avait des très fort attirants. Ceci dit en passant, ça resta assez anecdotique étant donné que l’homme était un poil trop proche à son gout de son ami plumé. Les bras croisés, elle resta là, à attendre une réponse qui tardait à venir.

Il avait raison, certes, sur le point qu’aucun animal n’avait été empoisonné pendant qu’il s’en occupait. Mais Shira était du genre méfiant quand ça concernait les animaux et leur bien-être. Ceci dit, il aurait été grossier de dire qu’il s’occupait mal des chevaux dont il avait la charge. Mais ça n’empêchait pas Shira d’être méfiante. Peut être que pour l’instant, il se tenait bien, mais peut être était ce pour endormir tout soupçon, justement ? Pour mieux poignarder dans le dos Aukheperu et son épouse ? Elle fut alors piquée aux vifs lors de sa deuxième intervention. Une réplique cinglante sur la façon dont certains l’appelait. Parce qu’elle-même l’avait déjà désigné comme étant « le teiderien » non pas par mépris, mais simplement parce qu’elle ne savait pas son prénom. C’était aussi simple que ça.

Finalement l’elfe haussa les épaules en écoutant sa dernière phrase. Elle ne détestait pas les teideriens de manière générale. Tous n’étaient pas à mettre dans le même sac. Si certain était détestable, d’autre non. Cependant, il était logique, à ses yeux de rester méfiante.

« Vous ne les avez peut-être pas encore empoisonnés, mais de ce que je sais, les gens peuvent être fourbe et ce ne serait pas étonnant de voir une personne endormir tout soupçon pour finalement, faire ses coups pendant que les gens lui font confiance. Il est donc, tout à fait logique d’être méfiant vis-à-vis de vous. Surtout que vous rodez autour de mon compagnon de voyage. »

Elle se rapprocha alors de son griffon, avant de lui donner l’un de ses repas, qu’il ne mit pas longtemps à engloutir. Lorsqu’elle s’était rapprochée, la licorne qui la suivait partout était toujours dans ses pattes. La jeune licorne fixait l’inconnu, comme s’il voulait l’embrocher de sa corne.

« Évitez toute approche de Rabenda. Si vous avez pu toucher sans mal Sakura, c’est qu’il est calme et relativement vieux. Que Rabenda est jeune et déteste les inconnus ! »

C’était un avertissement qu’elle donnait à tous ceux qu’elle croisait. Akemi avait déjà eu le droit à un coup de corne de la licorne, parce qu’Akemi s’était trop approché de Shira. Plus loin, à l’entrée c’était Kuroba, du moins sa gueule qu’on pouvait apercevoir. Autant dire que le pauvre homme était encerclé de toute part.

« Je n’ai rien contre les teideriens de manière générale. Cependant, j’ai beaucoup de mal avec ceux qui tentent de tuer mes amis. Bataille ou non. Surtout ceux qui les insultes de… attendez… Que je me souvienne des mots qu’Akemi m’a dits. ‘’Monstre suceur de sang’’, je crois. Et oui, vous avez raison. Sakura est bien Ambregriffe. Je vous saurais gré d’éviter de l’ébruiter. On est dans les duchés, et pareilles créatures, ça ne courre pas les rues. Des brigands seraient bien tentés de lui faire du mal. Enfin… Qu’ils tentent. »

La dernière phrase était plus pour elle que pour lui, mais au moins, ça montrait son affection profonde pour ses bêtes.

« Vous voulez le nourrir ? Il ne semble pas vous rejeter. S’il n’a pas de méfiance. Je peux un peu vous autoriser à le nourrir. »

Elle lui tendit alors une des proies qu’elle avait récupérées.

« Et pour vous répondre, je m’appelle Shirayuri… Shirayuri Katsuragi. »