Sujet: A la recherche de l'appât parfumé à la gangrène ! [PW Void] Sam 25 Fév - 9:56 31 Août 2001
Les contrées sauvages portaient leur nom à merveille. L’endroit était désagréable, difficile à vivre et hostile pour la plupart des créatures qui n’y résidaient pas. En l’espace d’un peu plus d’un mois, c’était le second voyage de Maragosza dans ces terres isolées au Nord. Sa dernière péripétie l’avait envoyé avec son ami Slenlodwiin à la rencontre d’une peuplade d’elfes des glaces. Ces derniers devenaient agressifs et il avait fallu régler ce problème avant que cela ne dégénère jusqu’à Aurora. Heureusement que le vieux dragon avait été à ses côtés pour la guider dans ces lieux, ses connaissances ancestrales l’avaient beaucoup aidé.
Son vol jusqu’à sa première destination qui était la ville d’Ar-Kazï s’était bien déroulé. Elle était arrivée fatiguée d’avoir volé si longtemps, mais au moins, elle était arrivée sans encombre et avait pu louer une chambre confortable dans une taverne renommée. Même dans les lointaines terres désolées, son goût pour le luxe s’exprimait, et il était hors de question de se mélanger à des ivrognes dans des auberges mal famées. Sous son aspect humain, Maragosza se mélangea facilement avec les autres voyageurs fortunés et passa sa première soirée sur place à échanger diverses anecdotes. Elle se tenait bien de détailler sa véritable nature draconique, ni même le lieu qui était sous sa protection à Eïrn, juste qu’elle venait dans les contrées sauvages pour trouver de quoi commercer. Un mensonge éhonté.
En vérité, si elle avait fait ce voyage, c’était pour retrouver un artefact perdu. “Artefact” le mot était peut-être un peu fort pour qualifier l’objet en question, néanmoins, il lui avait bien été détaillé que ledit objet était corrompu par de la magie des anciens nécrarques. Une rumeur, certes, mais rapportée à plusieurs reprises avec plus ou moins les mêmes informations à chaque fois. L’artefact était une relique cachée dans une ancienne ruine à proximité des berges du fleuve de sang. Il s’agissait d’un appât parfumé à la gangrène, un objet utilisé par les mages nécrarques dans les temps anciens.
Il était difficile d’appréhender les pouvoirs d’un tel objet, en dehors du fait qu’il était touché de magie de la gangrène. L’objectif de la dragonne était de détruire l’objet si celui-ci était trop puissant pour être maîtrisé. Néanmoins, si elle arrivait, grâce à sa vertueuse magie lumineuse, à contrôler l’objet, la magicienne aurait l’opportunité de le ramener à Aurora et de s’en servir comme arme de défense contre quiconque viendrait s’en prendre à sa communauté. Enfin, tout ceci était bien hypothétique, car il fallait d’abord s’aventurer près du fleuve, trouver les ruines, et ensuite, mettre la patte draconique sur l’appât. Si quelqu’un n’était pas déjà passé par là pour le récupérer. Ou pire, si quelqu’un n’était pas déjà passé par là, ET s’était fait attaquer par la gangrène.
C’est ainsi que dès le lendemain de son arrivée à Ar-Kazï, la dragonne s’envola en direction du fameux fleuve de sang. Elle espérait sincèrement ne pas rencontrer de difficultés, même si elle avait conscience de la naïveté d’un tel vœu. L’espoir fait vivre, dit-on.