Un petit homme ventripotent sortit de l'atelier, le ferma à clé et s'en alla de l'atelier. C'était Amadeus Bradds, le patron de Vin qui s'en allait, laissant cette dernière seule à l'atelier. Comme celui-ci était fermé, il avait mis un tour de clé pour que personne ne vienne la déranger lors du ménage des lieux. Elle avait une clé pour ressortir ensuite, ce n'était pas un problème.

A l'intérieur, la jeune fille s'affairait à la tâche qu'on lui avait confiée. Elle avait hâte d'en finir car, ne travaillant pas le lendemain, elle allait pouvoir aller boire un coup au bar. En soi, ils n'étaient que deux à travailler là alors ce ne serait pas très long. Elle devait juste mettre un coup de balai dans chaque pièce et nettoyer les armes prêtes à la vente, celles de la salle de tir et les prototypes de Bradds. Il ne restait qu'une dizaine d'armes pour la vente, les autres ayant été livrées le matin même. Dans la salle de tir, il n'y en avait que deux et enfin, il restait les trois prototypes. Comme ils n'étaient pas opérationnels, elle n'avait pas grand chose à faire à part mettre un coup de chiffon dessus. Elle décida de commencer par là et alla déverrouiller la grande porte qui séparait les deux pièces principales de l'atelier et se rendit vers le présentoir. Elle en sortit d'abord un gros canon avec un ressort, le nettoya puis, effectua la même action avec un pistolet beaucoup plus petit qui avait deux canons collés l'un à l'autre et une gâchette pour chacun d'eux. Le troisième prototype était identique à celui-ci mais, un peu plus petit. Il permettait d'être transporté plus facilement mais, Vin le soupçonnait de toujours autant risquer d'exploser que celui d'avant lorsqu'on tirait avec. Enfin au premier abord, l'idée de pouvoir enchaîner deux tirs sans latence paraissait plutôt bonne. Et Bradds avait beau avoir choisi un métal de bonne qualité, ça ne protégerait pas l'utilisateur en cas d'impact des deux balles si elles étaient tirées en même temps. Hors, vu que les gâchettes étaient proches, il était difficile d'appuyer sur l'une sans l'autre. Enfin, depuis sa rencontre avec Anton, elle ne condamnait plus cette arme à l'oubli. L'homme machine lui avait rappelé que toute invention même foireuse à ses débuts pouvait devenir essentielle. Enfin, ce n'était pas ce qu'il lui avait dit mais, ses propos avaient rappelé à la jeune fille ce que son père disait tout le temps.

Quand elle eut terminé, elle se rendit dans la salle de tir où elle testait les armes terminées. Cette pièce était un peu plus isolée que les autres et on ne la remarquait pas quand on ne connaissait pas les lieux. Arrivée sur place, elle se mit à nettoyer les divers objet s'y trouvant.

Aria, toujours plonger dans les améliorations pour ses automates, ne penser plus trop à autre chose. Aerin s'ennuyait au plus grand point puisqu'elle ne partageait malheureusement pas la même passion que sa sœur pour les automates. De plus, il n'y avait aucun élément perturbateur. Aucun bandit, aucune personne qui se mêlent de tout. Décidément, la cité d'Airain était terriblement ennuyante, surtout pour une femme comme Aerin, incapable de rester sans rien faire et surtout qui aime l'action. Elle avait hésité à laisser encore une fois sa sœur toute seule, même si elle n'aimait pas ça du tout. En soit Aria n'était pas seule puisqu'il y avait tout le reste de l'équipe. Mais notre Aerin a toujours été paranoïaque et est toujours trop protectrice en vers sa sœur qui d'ailleurs en as un peu trop marre.

Finalement, Aerin avait abandonné, l'ennui était bien trop grand. Elle s'était mise en tête de ne pas franchir la porte. Juste histoire de marcher un peu, de regarder les alentours pour voir la cité agaçante. Mais comme pour la dernière fois, quelque chose attira son attention. Un petit atelier ce trouvé là, en apparence seul. Pourquoi ne pas y jeter un œil ? Peut-être y avait-il quelque chose d'intéressant à faire finalement.

Après quelques réflexions, Aerin s'approcha de l'atelier. Après y avoir jeté quelques coups d'œil elle supposa qu'il n'y avait personne à l'intérieur, de plus la porte était fermée à clefs. Mais quelques chose en elle l'a poussé à aller plus loin. Comme si quelque chose l'appelé. C'est peut-être à cause de son côté voleuse. Un petit tour de passe passe mais surtout le talent d'une voleuse et la porte s'ouvrit. Elle fit extrêmement ravie après avoir traversé l'atelier, puisque devant elle se trouvait son paradis à elle. Trois petits bijoux qui l'attendaient patiemment. Les armes à feu faisaient le bonheur d'Aerin, et en avoir une, deux ou trois de plus ne la dérangeait pas du tout. Elle s'approcha d'elles en n'oubliant surtout pas d'être aux aguets. Ne sait on jamais, elle n'était peut-être pas seule. Les fixant d'un regard admirable, elle ne put s'empêcher de remarquer que celles-ci étaient propres. Ce qui la rendait encore plus heureuse. Des armes bien entretenues était beaucoup plus efficaces qu'une arme rouillée. Malheureusement, elle ne pouvait pas embarquer les trois armes, cela ne serait pas assez discret. Elle avait déjà barré la première arme à feu. Au plus grand regret d'Aerin, mais celle-ci était un peu trop grosse. Après quelques instants, un bruit étrange la coupa dans sa concentration. Elle ne savait pas d'où il venait, mais elle n'avait pas hésité trois fois avant de fuir, embarquant la plus petite des armes avec elle. Le bruit étrange venait sûrement de sa tête pour lui dire de partir. Mais notre voleuse avait quand même préféré prendre des précautions et avait put, au passage, piquer une petite arme. Ne partons pas d'un endroit sans un petit souvenir tout de même. Tenant dans ses mains le petit bijou, tout en l'admirant elle prit en toute tranquillité le chemin pour retrouver sa sœur.

Vin avait enfin fini de nettoyer la salle de tir. Elle commença à se diriger calmement vers la pièce principale quand soudain, elle entendit un bruit. Elle sortit son pistolet et se mit à courir. Une femme s'apprêtait à sortir de l'atelier lorsque l'ingénieur arriva dans la pièce principale. Elle avait l'air de venir de la pièce des prototypes. Oh non! Il n'avait toujours pas été stabilisé. S'il n'était pas dangereux de l'utiliser, elle aurait trouvé une excuse à Bradds et le problème aurait été réglé. Là, le problème était que si la voleuse tentait d'utiliser l'arme, celle-ci allait lui exploser à la figure. Bon, certes elle venait de dépouiller l'atelier mais, si elle utilisait l'arme et qu'on découvrait qu'elle venait d'ici, les gens ne sauraient pas qu'elle avait été volée. Puis, Vin ne souhaitait la mort de personne. Ce n'était pas parce qu'elle fabriquait des armes qu'elle était pour l'utilisation de celles-ci. Ou du moins, elle préférait le tir sur cibles qui au moins ne faisait de mal à personne. Elle savait bien qu'il y avait la guerre et que les armes étaient nécessaires dans le conflit mais, pourquoi ne pas mettre fin à ce conflit stupide?

Le moment n'était pas à philosopher, elle devait rattraper la voleuse. Elle n'avait pas une seconde à perdre mais, elle devait faire attention. En effet, elle possédait au moins l'arme qu'elle avait voler donc l'ingénieure se devait de ne pas être trop menaçante si elle ne voulait pas que la fuyarde s'en serve. Elle s'écria alors sans agressivité:

"Attends, tu ne peux pas voler cette arme! S'il te plaît, repose là!"

Elle continuait de la suivre sans chercher à la rattraper pour l'instant et de manière à vite pouvoir se mettre à couvert si elle tirait, espérant que ce ne serait pas le cas.

Jouant avec la nouvelle arme qu'elle tenait dans ses mains, Aerin décida de l'examiner de plus près. Elle venait de voler une arme, mais elle ne savait pas de quoi elle était capable. Elle avait quand même remarqué que cette petite arme contenait deux canons collés l'un à l'autre et une gâchette pour chacun d'eux plutôt proche l'une de l'autre et sa petite taille lui permettait d'être transporté plus facilement ce qui la rendait bien plus pratique quand on veut passer inaperçu. Mais elle n'avait toujours pas pu l'utiliser. Et notre Aerin était en ce moment comme un gamin qui venait d'avoir un nouveau jouet, il a tout de suite envie de l'essayer. Aerin avait tout aussi envie d'essayer ce nouveau joujou. Elle regardait autour d'elle comme pour chercher un endroit tranquille, elle n'allait pas faire ça en public tout de même.

Mais même si la voleuse admirait son arme, cela ne l'empêcha pas de remarquer qu'elle était suivie. Elle prit alors un autre chemin pour éloigner l'inconnu de ses amis et ainsi ne pas les mêler à n'importe quoi. Son instinct parfois un peu trop paranoïaque pouvait quand même bien l'aider à plusieurs reprises. Comme quoi elle avait bien raison puisque l'inconnu l'appela. Une jeune femme en apparence, inquiète par rapport à l'arme qu'Aerin venait de prendre. Lui demandant carrément de la reposer. Aerin se mit à rire.

- Bon, déjà, reprenons, je ne pense pas t'avoir déjà parlé un jour et désolé si je suis chiante, mais j'aime mieux quand on me vouvoie. Mais bon, ceci n'est qu'un détail.

Aerin avait remarqué que la jeune femme était prudente. Elle avait sûrement peur qu'elle lui tire dessus. Le plus drôle c'est qu'elle avait raison puisqu'Aerin a le sérieux problème de s'énerver très vite et d'avoir du mal à se contrôler. Étant une Thérianthrope casoar, il ne fallait pas qu'elle s'énerve ou les dégâts peuvent vite arriver.

- Ensuite, j'ai eu le malheur de sûrement avoir fait un peu trop de bruit. Généralement ça n'arrive pas trop, mais bon, ça arrive à tout le monde n'est-ce pas ? Et enfin, j'ai l'impression que vous ne comprenez pas trop le rôle du voleur. Le but étant de ne pas rendre ce qu'on a volé.

Elle lui fit simplement un sourire amusé. Aerin n'était pas méchante, seulement parfois un peu moqueuse. Elle avait bien compris que cette jeune femme voulait juste récupérer l'arme qu'elle venait de piquer. Tout le monde ferait comme elle. Mais Aerin n'avait évidemment pas envie de rendre son nouveau jouet. Un peu logique, elle l'aimait bien son arme. Une petite nouvelle dans la famille, c'est mignon.

Et voilà que cette foutue cleptomane faisait des manières parce que Vin la tutoyait. Manquait plus que ça! Comme si elle avait le temps de faire des manières. La voleuse venait de voler une arme qui risquait de lui exploser à la figure si elle s'en servait et l'ingénieure ne connaissait pas la régularité à laquelle sa cible avait tendance à canarder des ennemis. Autant dire que la politesse était le cadet de ses soucis. Elle s'écria donc:

"Tu sais quoi, quand tu prendras le temps de faire attention à ce que tu voles, peut-être que je prendrais la peine de te vouvoyer. Repose cette arme, jette la dans un fleuve, fais ce que tu veux mais, putain, ne tire surtout pas avec! C'est un foutu prototype défaillant!"

La jeune ingénieure continuait de courir en restant à une distance respectable et continuant de faire attention à ne pas se faire tirer dessus. Plus elle courait et plus l'adrénaline montait. Ce n'était pas tant l'idée de la rattraper qui l'excitait mais, une certaine admiration. En effet, Vin n'avait jamais eu de jugement face au vol même si pour elle, voler de la nourriture restait plus moral que voler une arme. Cette femme après qui elle courait ne se défilait pas et continuait de fuir, maintenant qu'elle ne rendrait pas ce qu'elle avait dérobé. Si l'arme n'était pas dangereuse pour quiconque l'utiliserait, la mécanicienne l'aurait laissée filer depuis un moment mais, elle ne voulait pas avoir sa mort sur la conscience.

"Bordel, tu vas m'écouter? C'est mon patron qui a conçu cette arme et comment dire? Disons qu'il a autant de talent pour créer des armes qu'un chien à donner des cours de mathématiques. Je m'en cognerais que tu l'embarques si elle allait pas t'exploser à la gueule! Je vais pas faire ma vie dans cet atelier et je n'ai rien à voir avec ce vol. Je pourrais très bien feinter de ne pas t'avoir vue. Rends moi cette merde et si c'est une arme que tu veux, je pourrais toujours te fabriquer un truc qui fonctionne."

Vin avait légèrement ralenti son allure afin de montrer sa bonne foi. Comme elle ne cherchait pas à l'arrêter, elle devait juste ne pas la perdre de vue.

"Un foutu prototype défaillant" avait-elle dit. Aerin portait dans ses mains une arme qui pouvait lui être dangereuse. Quiconque qui eu apprit cela aurait sans doute déjà quitté l'arme, malheureusement notre voleuse n'était pas comme tout le monde. Elle avait quelques grosses difficultés à faire confiance aux autres. Selon elle, la jeune fille pouvait très bien dire ça pour faire en sorte qu'Aerin lui rende son arme. Son comportement paranoïaque pouvait quelque fois l'aider tout comme la rendre en danger. En grand danger en ce qui concerne ces circonstances-là.

Elle s'arrêta quand elle eut atteint une petite ruelle sombre mais surtout isolé du monde. Pour ensuite regarder la fille et ne pas lui mettre en tête que c'était une lâche. De plus, la jeune femme arrêterait de courir. Pour la forcer à s'arrêter, Aerin braqua son ancienne arme en direction de la femme. Si finalement elle avait raison mieux valait ne pas prendre de risque et utiliser une arme de confiance, comme son ancienne ou celle qu'Otmar lui avait gentiment offert. Mais soyons d'accord Aerin n'avait aucune intention de lui tirer dessus. Elle ne connaissait pas cette fille ni de quoi elle était capable. Les apparences sont parfois trompeuses et elle savait très bien de quoi elle parlait.

- Arrête donc de courir gamine, au fond, on n'est pas si pressé. Si, admettons, tu avais raison et que par malheur, j'utiliserais cette arme, qu'est-ce qu'une gamine comme toi voudrait que je m'en débarrasse ? Pourquoi tu t'inquiéterais autant ? C'est vrai quoi, je ne suis qu'une voleuse, rien d'important. Si je meurs, ce n'est pas si grave pour toi. Si, admettons, tu avais raison et que par malheur, j'utiliserais cette arme, qu'est-ce qu'une gamine comme toi voudrait que je m'en débarrasse ?

Dans sa vie Aerin avait déjà connue la mort. Pour protéger ses amis, elle avait déjà dû tirer sur quelqu'un. Mais ce n'est pas le cas pour tout le monde. Certains ne supporte pas de voir quelqu'un mourir. Dont cette femme.

Toujours son arme chérie braquée sur la jeune femme Aerin sourit. Elle trouvait ça amusant. De plus, elle lui avait proposé un bon marché. Mais Aerin voulait être sûr qu'elle ne mente pas, alors pour ce faire, elle baissa son arme, la gardant tout de même dans sa main. Tandis que celle volée, elle la rangeât à la place de l'ancienne.

- Comment pourrais-je croire une inconnue ? Et si au cas où tu disais vrai, l'arme que tu me proposes en échange sera t-elle d'une aussi bonne qualité que celle que j'ai dans la main ?

La voleuse s'arrêta dans une ruelle. Elle pointa une arme sur Vin. Par chance, elle ne se servait pas du prototype. Par chance? Euh pas vraiment en fait. Certes, celle-ci ne lui exploserait pas à la figure mais, si elle tirait, l'ingénieure y resterait sûrement. Elle s'arrêta et lui fit face, les mains en l'air afin que la fuyarde voit bien qu'elle n'avait pas l'intention de s'en prendre à elle. En effet, la jeune femme n'avait pas pour but de la blesser mais, lorsque l'autre la traita de gamine, une soudaine envie de lui mettre un coup de marteau l'envahit. Elle ne dit toutefois rien. Premièrement parce qu'elle n'avait pas son marteau sur elle et deuxièmement parce qu'elle avait un flingue pointé sur elle. Elle répondit alors:

"Déjà, je suis pas une gamine et toi, avant d'être une voleuse, tu es une personne. Tu sais quoi, une vie vaut bien plus qu'un prototype foireux. Je fabrique peut-être des armes mais, ça ne veut pas dire que je suis une meurtrière. Je suis une ingénieure mécanicienne. Alors, en effet, je te connais pas et oui, tu as volé le prototype foireux de mon patron mais, je me sentirais mal de te laisser te faire sauter le caisson. Après, je t'ai prévenue, tu fais ce que tu veux maintenant!"


La femme en face baissa son arme et rangea celle qu'elle avait volé. Elle avait l'air amusée. Sans doute avait-elle l'impression d'avoir le dessus. D'une certaine façon oui mais, quand on y réfléchissait, Vin pouvait y trouver son compte aussi si son interlocutrice acceptait sa proposition. Cela dit, elle semblait douter de sa parole. La mécano sourit et dit:

"Pour te dire si elle sera de même qualité, il faudrait que je vois ton arme en action. Si tu veux on peut aller à la salle de tir de l'atelier. Enfin après, c'est pas tellement important. Je suis actuellement en train de développer un pistolet trois coups pour un Illuminès et plutôt que de t'en aller avec ce prototype merdique, je pourrais t'en fabriquer un pour toi aussi. Il te faudra attendre un peu mais, tu auras une arme de qualité. Tu me demandes ce qui te prouve que tu peux me faire confiance. Déjà, tu sais où je travaille et donc où me trouver. Je te demanderai juste de ne pas y passer car le patron trouverait ça étrange mais, je peux t'emmener à mon atelier personnel. Quand j'en aurai terminé avec le Pan amélioré, je t'en donnerai un. Avec ça, tu me crois?"

Vin était sincère et ça ne la dérangeait absolument pas de fournir une arme gratuitement à la voleuse. Elle serait encore plus motivée si elle avait un deuxième exemplaire à créer. Pour elle, ce ne serait pas une corvée et si en plus, ça faisait plaisir à quelqu'un, c'était tant mieux. Ainsi, elles y trouveraient toutes les deux leur compte.

HRP:

La jeune femme avait trouvé exactement les mots qu'il fallait pour empêcher Aerin de s'énerver. Effectivement, celle-ci était très peu patiente. Surtout quand un sujet ne l’intéresse pas. Mais quand on parle d'arme, c'est tout de plus intéressant, surtout que la jeune femme lui avait proposé une arme complètement personnalisée.

- Mmh, dans ce cas je te rendrais ce prototype qu'une fois l'arme finit. Et quand je te l'aurais rendu, fais en sorte qu'elle n'explose pas lors de son utilisation, je suis persuadé qu'une fois sûr elle aura du potentiel. Pour ce qui est de ma future arme, j'accepte volontier d'aller au centre de tir. Cela va faire deux fois en peu de temps. Mais si tu veux voir de quoi est capable mon arme il n'y a aucun problème.

La paranoïa d'Aerin était décidément sans fin. La jeune femme n'avait aucune raison valable de lui mentir, mais elle voulait quand même être rassurée en gardant l'ancienne. Comme si c'était un otage. De plus la façon dont elle parler dans la salle de tir sonné comme si elle le faisait juste pour que la jeune femme connaisse les capacités de son arme adorée, évidemment, en réalité, elle adorait aller dans une salle de tir. Elle aimait beaucoup utiliser son arme alors autant le faire dans une salle faite pour.  

- En fait, combien de temps, mettrais-tu environs pour faire une arme comme celle-ci ? Ce n'est pas que je dois partir tout de suite, je pense que ma sœur en a encore longtemps avec ses automates, mais c'est juste pour savoir à peu près.

Aerin s'approcha doucement, mais tout de même méfiante puisque c'est sa nature. Si elle n'était pas méfiante, ce ne serait pas notre Aerin. Elle voulait simplement montrer à la jeune femme qu'elle était d'accord, car même si elle aimait beaucoup le principe de sa nouvelle arme, elle était trop dangereuse, de plus, elle en aura une nouvelle, peut-être avec le même principe que celle-ci.

La voleuse semblait croire au potentiel de l'arme qu'elle avait volée. Il semblait qu'elle n'avait pas remarqué quel en était le problème majeur mais, Vin ne s'en souciait pas tellement. Tergiverser à ce sujet ne serait d'aucune utilité. L'évolution de ce prototype ne dépendait pas d'elle mais, de son patron. Enfin, autant dire que l'objet ne serait jamais développé d'avantage. La mécanicienne avait bien une idée pour corriger l'un des deux défaut de l'arme mais, pour le problème majeur, elle n'avait pas de réelle solution. Enfin si, en utilisant un autre type de munitions, ça pourrait être fonctionnel mais, ça ferait perdre de la puissance et tout l'intérêt de l'arme. Mais, il y avait forcément une solution pour la rentabiliser. L'ingénieure y réfléchirait peut-être à l'avenir. Quelques idées lui venaient et peut-être que l'une d'elle était la bonne. Bradds ne l'écouterait pas mais, si elle dessinait des plans et qu'il les voyait, il en tiendrait sûrement compte.

La femme était partante pour aller à la salle de tir, Vin lui dit donc:

"Retournons à l'atelier, le patron ne reviendra pas ce soir. Au moins, on sera sûre de ne croiser personne. J'ai hâte de voir ton arme en action. Quant à ce prototype, c'est l'oeuvre de mon patron et il n'est pas franchement un génie. Cette arme n'est pas prête d'évoluer si je ne lui laisse pas la solution sous le nez. Je vais essayer de lui glisser des plans sous le nez mais, je ne suis même pas certaine que ça suffise. Ce n'est pas franchement un génie même s'il est persuadé du contraire. Il fait de très bon pistolets basiques mais, pour le reste, il a tendance à vouloir trop en faire. Cela ne m'étonnerait pas qu'un jour, il crée une arme avec un canon dans chaque direction et qu'il se flingue lui-même. Bon, là j'exagère un peu mais, toutes ses dernières créations sont juste bonnes à se faire sauter le caisson."

Quand la femme avait dit qu'elle garderait le prototype en attendant que Vin ait terminé son arme, cela n'avait pas dérangé la mécano. Bradds ne travaillait pas sur ces créations en ce moment et il mettrait du temps avant de remarquer son absence. L'arme serait sans doute restituée avant que ce soit le cas. Vin n'avait que deux ou trois semaines pour terminer son invention et Bradds n'aurait sans doute pas d'éclair de génie d'ici là. D'ailleurs, encore faudrait-il qu'il en ait un un jour. La voleuse lui demanda alors pour combien de temps elle en aurait. Vin répondit:

"Je vais en avoir pour moins de trois semaines. Après, si tu n'as pas autant de temps devant toi, je peux te faire une version améliorée de mon arme personnelle mais, qui ne sera pas aussi performante que ce que je vais présenter dans trois semaines. J'ai encore quelques détails à mettre au point."

En effet, Vin avait déjà commencé à réfléchir à comment améliorer Pan. Aussi, si son interlocutrice était pressée, elle pourrait lui en faire un entre deux. Cela ne dépendait que d'elle.

Génial ! La tranquillité sera aux portes puisque la jeune femme lui avait clairement dit que son patron ne serait pas là.
La jeune femme n'avait pas une très bonne estime de son lui. Elle jugeait celui-ci comme un incapable de créer de bonnes armes à feu. L'élève avait donc dépassé son maître. Que c'est mignon !

- Ton boss est-il si bête que ça ? Je comprends qu'améliorer une arme comme celle-ci peut s'avérer difficile, mais en fabriquer des originales peut se montrer tout de même plus facile. C'est marrant que tu sois obligé de lui faire des plans pour que son petit cerveau comprenne. Il est censé être le patron et dans ce cas, être plus fort pour réaliser de bonnes armes. Ou alors assumer qu'il est nul. C'est même décevant pour lui.

Aerin avait tout le temps devant elle. Aria en avait sûrement encore pour longtemps avec ses petits amours d'automates. Ces trois semaines seront longues pour Aerin puisqu'elle sera impatiente de découvrir son troisième bijou, de plus, si elle n'a pas de chance, ces trois semaines seront très ennuyeuses. Aerin sait parfaitement que la cité d'Airain n'a rien d'intéressant au niveau de l'action comparé à d'autres endroits. Elle ne demande pas qu'un énorme monstre vienne perturber ce petit endroit paisible, mais au moins un peu d'action pour s'amuser. Bon, en même temps si un monstre apparaît, ça lui donnera l'occasion d'utiliser ses petits bébés.
Avec ces trois armes plus personne ne l'embêtera. Et de toute manière elle aura, entre ses mains, trois bonnes protections. Mais il vaut mieux avoir de nombreuses munitions. Ce qui lui fit penser qu'il valait mieux qu'elle en ait avant que son groupe et elle se mettent en route pour un endroit plus dangereux.

- Nan, c'est bon, je serais attendre trois semaines, ne t'inquiète pas pour ça. Ça va être long, mais je vais réussir à attendre. Enfaîte, dans ton atelier, tu as aussi des munitions ? Avec toutes ses armes il vaut mieux que j'en ai. Il faut que j'aille en chercher, mais vu qu'on va à ton atelier...

Aerin était en général peu patiente, mais quand il s'agissait d'une nouvelle arme, elle savait regrouper ses forces pour avoir toute la patience qu'il lui fallait. La patience est une vertu. C'est très important pour avoir le meilleur au bout. Elle en avait profité pour lui demander autre chose. La jeune femme, c'était montré sympathique en offrant une arme à une voleuse. C'était un peu dangereux même. C'était très généreux de sa part, juste parce qu'elle ne voulait pas avoir une mort sur sa conscience. Mais cela arrangeait bien Aerin. Elle lui demandait même de la dépanner.

Aux paroles de la voleuse, Vin se rendit compte qu'elle avait peut-être eu des mots un peu lourds à l'égard de Bradds. Enfin, le truc, c'était que l'homme n'avait jamais été son maître. Il était fabricant avant d'être inventeur et ce n'était pas pour rien qu'il ne proposait que deux ou trois modèles de pistolets. Vin n'était pas son élève mais, son employée. Elle travaillait là-bas depuis un moment et connaissait sa manière de faire. Elle répondit donc:

"C'est pas qu'il soit idiot mais, il devrait se contenter de fabriquer ce qu'il sait faire s'il veut conserver ses clients. C'est un fabricant, pas un inventeur et ce n'est pas mon mentor mais mon patron. Ce que je sais, je l'ai appris avec mon père quand j'étais gosse et lors de ma formation. Celle-ci terminée, j'ai commencé à travailler pour Bradds. Malgré son manque de créativité ou plutôt malgré les échecs permanents qu'il essuie, il persiste. Après, peut-être que s'il ne cherchait pas absolument à faire des armes explosives ou à forte détonation, il arriverait à fabriquer quelque chose de fonctionnel. Hélas, il est obsédé par tout ce qui fait boum et un jour, ce sera lui ou un de ses clients s'il continue comme ça. Enfin bon, si tout va bien, je pourrai bientôt quitter son atelier et me consacrer pleinement à mes inventions. Je n'ai rien contre lui, c'est un bon patron et j'ai besoin de mon salaire pour vivre. Toutefois, je n'ai pas suffisamment de temps pour me consacrer pleinement à mes inventions. Aussi, j'espère que tout se passera comme prévu."

Alors qu'elles cheminaient vers l'atelier, la voleuse lui dit que les trois semaines feraient l'affaire. Elle demanda ensuite à la jeune femme s'il y avait des munitions à l'atelier. Elle ne manquait pas de toupet. Non seulement, elle allait avoir un nouveau pistolet gratuit mais, elle se permettait de réclamer des munitions. Bah, après tout, Vin s'en moquait. Si c'était de munitions standards qu'elle avait besoin, elle aurait qu'à se servir dans la salle de tir. L'ingénieure ne pouvait pas la laisser toucher au stock car le patron faisait régulièrement l'inventaire et il le remarquerait. Elle dit alors:

"Tu pourras en prendre dans la salle de tir. Bradds ne vérifie pas celles-ci. Bon, il n'y a que des munitions basiques mais, c'est toujours mieux que rien n'est-ce pas? Hors de question de toucher à celles du stock. Je pense que tu t'en tires déjà bien. Je vais pas m'attirer des ennuis pour toi."

Voyant la voleuse prendre ses aises, Vin avait préféré imposer des limites directement. Bien que son interlocutrice ne paraissait pas méchante, elle allait quand même la garder à l'oeil. Il ne faudrait pas qu'elle fasse son "shopping" à l'atelier. Malgré cette méfiance, la mécano éprouvait de la sympathie pour la voleuse et même une certaine forme d'admiration. En effet, si Vin pouvait faire preuve de caractère, elle était loin d'avoir autant de cran qu'elle. Après, peut-être se leurrait elle, peut-être était-ce seulement parce qu'elle lui en avait laissé l'occasion.

Donc son boss se croyait être un bon inventeur ne se rendant pas compte qu'en réalité c'était un gros boulet. Peut-être que la jeune femme devrait le lui dire, et si c'est déjà fait elle devrait persister, mais bon, c'est pas facile de dire à son patron qu'il est nul pour inventer des armes qui font « boum » et qu'il devrait se contenter d'être une simple fabriquant plutôt qu'allait plus loin.

- Il existe des cas assez désespérés. Ton boss en fait parti. Je pense que tu devrais lui dire qu'il est nul pour inventer des armes. Même si c'est pas facile de dire ça à son patron il faudrait vraiment qu'il comprenne que ses armes sont dangereuses. Évidemment, évite de lui dire ça comme ça, trouve des mots pour que son cerveau comprenne. Comme tu l'a dit il risque de mettre en danger ceux qui veulent acheter ses armes, j'ai eu de la chance finalement que tu m'ai vue. Mais tu ne sera pas toujours là pour les autres.

Aerin sourit de ses mots. Suivant sympathiquement la jeune demoiselle qui la conduisait vers son humble atelier.

- Très bien, je vais essayer de ne pas y toucher. Mais je ne promets rien, après tout, ce sont des munitions d'exception. Même si c'est vrai que ça serait bête de t'attirer des ennuis à cause d'une voleuse qui eu le malheur de prendre la mauvaise arme.

Aerin serait vraiment égoïste de prendre d'autres munissions que celles qui lui ont été autorisées sachant que la jeune femme lui avait gentiment offert une toute nouvelle arme en échange d'un prototype foireux. Il fallait qu'elle soit forte pour résister à tout ce qui risquerait de l'attirer, juste pour montrer à cette femme qu'elle pouvait se montrer compréhensive et emphatique quand elle voulait mais c'est surtout parce qu'elle lui devait bien ça non ?

[désolé pour le retard...]

Pas facile? Mouais, si ça n'avait été que ça, Vin lui l'aurait dit depuis longtemps. Au fond, elle en avait juste rien à faire. Elle avait besoin de son travail pour vivre et vu la susceptibilité de Bradds, lui dire qu'il était incompétent serait malvenu. Puis bon, ils n'étaient pas amis. C'était seulement son patron jusqu'à ce qu'elle trouve un meilleur boulot. Fabriquer constamment les mêmes modèles de pistolet n'était pas franchement une partie de plaisir pour la jeune fille. Elle regarda donc son interlocutrice et lui répondit en souriant:

"Oh c'est pas que c'est pas facile. C'est pas mon pote, c'est mon boss. Et on va dire que tu es un cas à part. La plupart des gens attendent que le produit soit sur l'étalage pour se le procurer donc il est testé avant et garanti sans danger, du moins pour l'utilisateur. Bradds voulait que je teste son jouet mais, j'ai eu assez de jugeote pour remarquer direct que ça me sauterait à la figure. J'ai donc refusé en lui expliquant pourquoi. Et encore, tu as pas volé le pire gadget mais, l'autre il s'en est rendu compte lui même. Bon, tout ça pour dire que j'en ai rien à secouer qu'il soit nul. C'est pas mon taf de lui apprendre à faire le sien. Je me contente de lui dire quand ses inventions sont foireuses. Et en effet, quand je ne serai plus là, il se fera peut-être exploser le caisson et ce sera triste pour lui mais, il avait juste à choisir autre chose que les armes. Si je me retrouve à bricoler des armes, c'est parce que je me suis retrouvée dans un atelier d'armes et j'ai développé des compétences dans ce domaine mais, je préférerais mettre mon talent au profit de la médecine. Mieux vaut sauver des vies que les prendre."

Vin s'était un peu emballer. Bah, techniquement, elle avait fini le travail à cette heure-ci et sans doute son horloge biologique s'en était aperçu. La jeune fille posée qui bossait à l'atelier avait laissé sa place à la fêtarde qu'elle était réellement. Au diable Bradds et ses flingues! Elle allait aller tester des flingues avec son amie voleuse puis, elle fermerait l'atelier et irait se bourrer la gueule. Si le gros tas n'était pas content, il ferait lui-même le ménage. De toute façon, elle avait presque terminé lorsqu'elle avait été interrompue et Bradds ne se rendait jamais dans la salle de tir. Menant la marche, elles étaient sur le point d'arriver lorsque sa comparse annonça qu'elle ferait un effort pour les munitions. La mécano éclata de rire lorsqu'elle mentionna des munitions d'exception et rétorqua:

"J'irai pas jusque là. Disons que certaines sont légèrement plus puissantes mais, de là à en faire des munitions d'exception faut pas abuser. C'est pas un atelier de luxe Bradds Industrie. Enfin bon, ce serait sympa d'attendre que j'y bosse plus pour le dépouiller."

Elle rit puis, conduisit la voleuse dans la salle de tir. Elle la regarda et dit:

"Tu me montres d'abord ce que vaut ton arme ou tu préfères que je commence? Bon, ce n'est pas le flingue que je vais te filer mais, une sorte de version brouillon. D'ici peu, il devrait pouvoir enchaîner les trois tirs et tirer différentes sortes de munitions. Pour l'instant, j'ai seulement les plans mais, les risques d'erreur sont minimes et je pense plus galérer avec la création des munitions que de l'arme en elle même."

Vin sortit Pan de sa besace et le montra sans hésiter à sa comparse. Après tout, si elle lui le volait, elle pourrait oublier la promesse de la version améliorée et de son côté, Vin n'aurait aucun mal à en refabriquer un.

Aerin avait souri aux paroles de la jeune fille. Elle appréciait sa façon de parler, du moins la façon dont elle avait dit de ce qu'elle pensait de son boss. En même temps, elle la comprenait, Aerin détestait avoir un boss, elle en avait jamais eu et elle n'en voulait pas. Être contrôlé par quelqu'un n'était pas du tout son truc. Elle comprenait donc parfaitement la raison de penser de son interlocutrice. Elle riait même de sa franchise.

Une chose dans ses paroles l'avait cependant retenue :

- Alors, comme ça, tu veux sauver des vies ? C'est une bonne chose, on en a besoin des gens comme ça. Ce n'est franchement pas ce que moi, je ferais, mais je trouve que c'est bien qu'ils y en aient qui le fassent dans ce monde. À condition qu'ils réussissent à le faire jusqu'au bout. Mais, dis moi, pourquoi t'es-tu lançais dans le domaine des armes si tu préfères celui de la médecine ?

Aerin disait ça et elle le pensait, certaines personnes ont le droit au bonheur ainsi qu'aux soins. Venant d'une tireuse et voleuse professionnelle cela pouvait paraître bizarre, mais, ayant une sœur et des amis qu'elle adorait elle savait à quel point il était important d'avoir des gens qui sauvent des vies. Même si c'est vrai qu'elle préférait se servir de ses armes plutôt que les poser dans un coin et ne plus y toucher. Mais il y avait une question que c'était posé dans sa tête.

Elles étaient presque arrivées à l'atelier quand la demoiselle la reprit au sujet des munitions d'exceptions. Aerin souriait de nouveau avant de lui répondre ironiquement :

- Dans ce cas prévient moi quand tu auras démissionné, comme ça j'irais y faire un petit tour.

Évidemment, elle ne le ferait qu'à la rigueur pour les munitions, les armes deviendront bien trop dangereuses quand la jeune demoiselle aura disparu.

Enfin arrivées au centre de tir, Aerin souris. Elle adorait ce genre d'endroit. Ça l'empêchait de tirer sur des innocents au moins.

- Vas-y, je te laisse commencer si tu veux, je te montrerais ce que mon bijou a dans le ventre après ta démonstration.

Après ça, elle lui montra son bijou à elle. Une belle arme, c'est vrai. Aerin avait hésité à la prendre dans ses mains, mais elle s'était dit que ça pouvait être mal interprété. Disons qu'Aerin était une voleuse alors la jeune femme pourrait croire qu'elle voulait lui voler. Ce qui serait très compréhensible. Mais en vrai elle voulait simplement le regarder de plus près. Mais bon, elle préféra donc se contenter de la regarder de loin.

- Magnifique arme, j'aime beaucoup son style. Mais est-elle aussi belle au combat ?

Une question d'un air amusé pour un petit peu provoqué son interlocutrice. Rien de méchant, elle voulait surtout voir ce que cette arme avait dans le ventre. Simple curiosité.

La question de la voleuse était tout à fait pertinente aux yeux de Vin. Enfin peut-être plus à ses oreilles. Après tout, on entendait une question mais, difficile de la voir à moins qu'elle ne soit écrite. La première raison était que c'était dans ce domaine qu'elle avait trouvé du travail mais, la principale était qu'elle n'avait jamais pensé à associer la médecine et la technologie jusqu'à ce qu'elle rencontre Anton. Elle dit donc avec le sourire:

"C'est que jusque là, j'avais jamais pensé à associer la technologie et la médecine.Depuis que je suis gamine, j'aspire à devenir une grande inventeuse comme mon père. La fabrication d'arme a été le premier domaine dans lequel j'ai pu exercer mes talents. J'ai récemment fait une rencontre qui m'a ouvert les yeux et m'a fait me rendre compte que la technologie pouvait également servir à soigner les gens. Disons que les armes, c'était pas vraiment un choix."

Vin y réfléchissait toujours un peu plus concrètement. Sa démission approchait mais, elle voulait d'abord trouver ce qu'elle ferait exactement ensuite. Tout ce qu'elle savait, c'était que ce serait dans le milieu médical. Elle aurait dû y penser plus tôt. La maladie avait emporté son père et elle n'avait de cesse d'y penser mais, elle ne s'était jamais dit jusque là que la technologie aurait pu servir à le sauver. Bien sûr, dans le milieu médical, elle ne pourrait pas se contenter de ses compétences mécaniques. Enfin, avec une motivation d'acier comme la sienne, elle finirait forcément par y arriver.

La conversation reprit ensuite un ton plus détendu. Vin éclata de rire lorsque la voleuse lui dit de la prévenir quand elle aurait démissionné. Elle passa une main derrière sa tête et répondit qu'elle n'y manquerait pas. Lorsqu'elles arrivèrent dans la salle de tir, la jeune femme laissa à Vin l'occasion de tirer la première. Elle regardait l'arme mais, semblait ne pas oser la prendre. L'ingénieure se retint de rire. Après tout, c'était vrai qu'elles s'étaient rencontrées suite à une tentative de vol mais, ça lui était presque sorti de la tête. Elle continuait de la nommer la voleuse seulement car elle ne savait pas son nom. Elle avait d'avantage l'impression de venir faire du tir avec une camarade que faire le concours de celle qui avait le meilleur pistolet. Et pour le larcin, elle se souciait d'avantage de la vie de sa comparse que du flingue foireux de Bradds. Bah, elle ne fit aucune remarque et répondit avant de tirer:

"Au combat, je n'en sais rien. Je ne l'ai jamais utilisé dans des conditions réelles. Je dirais toutefois qu'il fonctionne plutôt bien et que suite aux améliorations que je compte y apporter, il sera encore plus performant."

Vin chargea son arme avec trois balles. Elle le referma et visa une première fois avec la lunette. Elle toucha la cible sans problème. Pas tout à fait au centre. Même un peu plus éloigné que d'habitude. Cela ne venait pas de l'arme. Elle avait tremblé au moment de tirer. La jeune femme la rendait nerveuse. Pas parce qu'elle ne lui faisait pas confiance. Non, c'était seulement qu'elle avait peur d'être ridicule. Et c'était bien ça le pire. Elle n'avait eu aucun stress lorsqu'elle avait tiré devant Anton qui était un Illuminès et là, elle voulait impressionner une voleuse. Bah, peu importait. Vin passa sa main sur le côté de Pan pour faire tourner le barillet et visa de nouveau mais, sans la lunette. Cette fois, elle ne trembla pas. Le fait de ne pas devoir se concentrer autant sans doute. Joli tir. Ce n'était pas dans le mille mais, elle avait fait mieux que le précédent. Et après tout, il n'y aurait pas de lunette sur la version améliorée alors, il fallait bien qu'elle montre ce que le pistolet valait sans. Elle fit tourner une dernière fois le barillet pour préparer le dernier tir et tira sans vraiment viser, juste d'instinct. Le but n'était pas de tenter d'impressionner sa comparse. Seulement, en temps normal, tu n'as pas toujours le temps de viser. La mécanicienne avait donc effectuer son tir pour montrer que le tir ne déviait pas de sa trajectoire. Elle n'atteignit que le rebord de la cible mais, c'était elle qui n'avait pas cherché plus que ça. Bien sûr, Pan n'était pas une arme d'exception mais, il était précis et en plus de cela, il ne fallait recharger que tous les trois coups. Le bémol était qu'il fallait tourner le barillet à la main mais, la mécano avait déjà pensé au système pour régler le problème. Elle était confiante.

La jeune femme ouvrit son pistolet et vida les munitions vides dans la poubelle puis, elle regarda la voleuse.

"Voila, à ton tour!"

Aerin sourit à la réponse de la jeune femme. C'est beau de suivre les traces de son père. On veut toujours faire mieux pour le rendre fier. Mais un jour, on se rend compte que ce n'était pas la bonne voix. Et c'est à ce moment-là qu'on peut se retrouver coincé entre deux choix. Recommencer à zéro pour poursuivre ses rêves ou continuer pour laisser la fierté à son père. Ca peut être un choix facile comme difficile selon les personnes.

- C'est chouette que tu t'en aies rendu compte, cette rencontre ne t'as donc apporté que du positif. Ça peut paraître bizarre de ma part, d'ailleurs j'en suis moi-même étonnée, mais je te souhaite le bonheur d'arriver au bout de tes rêves. Mes amis ne vont pas me croire quand je leur dirais que j'ai dit ça un jour...

Elle se mit à rire. C'est vrai que ce n'est pas tous les mois qu'Aerin encourage quelqu'un à poursuivre ses rêves si ce n'est ses amis. En réalité, elle ne connaissait pas grand chose de cette femme, juste ce que celle-ci lui disait. C'était un miracle, car Aerin n'avait jamais autant ri devant une inconnue. Surtout qu'au départ, c'était plutôt mal partie quand on y repense. Voir la jeune femme morte de rire par une phrase d'Aerin pouvait aussi paraître bizarre.

Aerin ne fut pas surprise quand l'inventrice lui avait dit qu'elle n'avait jamais pu tester son arme dans des conditions réelles. Tout le monde n'était pas comme Aerin. Elle avait l'habitude d'utiliser son arme sur des monstres, mais pas que...

- Il serait peut-être temps que tu l'utilises en temps réel alors. Sais-tu qu'une arme est toujours plus compliquée à manipuler quand on est en condition réel ? Disons que le stress et la peur de mourir font faire les choses n'importe comment.

Évidemment Aerin disait cela avec un air gentil accompagné d'un sourire. Elle savait que la jeune femme n'était pas bête et que ça, c'est la base de toutes armes alors elle le savait forcément. Seul les incompétent l'ignorait.
Aerin fut ravie de voir la compétence qu'avait la jeune femme avec les armes. Au premier coup elle avait pu remarquer qu'elle s'était mise à trembler, mais heureusement avec les deux autres tirs ça allait mieux. Sûrement un peu de stress, ça arrive à tout le monde. Même aux plus professionnels. Même si cela arrivait moins souvent. Après avoir fait sa représentation la jeune femme invita la voleuse à montrer la sienne.
Sans hésitation, elle sortit son arme, un revolver à système de tire électrique, son arme fétiche. C'était sa toute première arme, qui n'avait pas trop changé depuis, mais à beaucoup était utilisée.
Fière de celle-ci elle l'a montrât à la jeune femme lui expliquant que c'était sa première et qu'elle à jamais, enfin presque jamais raté sa cible. Elle lui a beaucoup était utile durant leur voyage. Elle n'a pas manqué de dire qu'elle possédait un système de tire électrique dont on n'était pas obligé d'utiliser. Son but n'était pas de se vanter, non, elle en était juste fière et voulait la présenter. Ce n'est pas pour rien qu'Aerin l'appelé « son bijou ».

La voleuse n'eut pas la peine de charger son arme puisque celle-ci l'était déjà. Elle ne se baladait jamais sans une arme complètement chargée. Se plaçant devant la cible, elle observa à travers le cran de mire du revolver avant d'appuyer sur la détente. Une balle en sortie aussi rapidement, touchant en plein dans le mille. Un grand sourire aux lèvres la jeune femme avait très bien réussit son coup. Sans se mentir ce n'était pas non plus la première fois qu'elle tirait avec cette arme. Elle la connaissait par cœur, de plus, elle avait pris le temps de se concentrer même si elle avait été rapide. Elle recommença une deuxième fois sans la visée. Le tire fut aussi bien, un peu de travers certes, mais tout le monde sait que sans visée ça ne peut pas être parfait. Mais elle en était quand même fière. C'était tout de même un bon coup. Un troisième et dernier coup d'une façon plus stricte. Un coup sans réfléchir comme si elle était en plein combat, il fallait bien montrer ce à quoi son bijou était capable quand un combat sans merci était présent. Elle regardait sa cible et d'un coup rapide elle tira une dernière fois. Le coup était évidemment moins précis que les autres puisqu'il avait été fait comme pour une situation réelle. La balle avait atterrie un peu plus à droite que la précédente, mais elle était quand même un peu éloignée du bord.
La voleuse n'avait pas de quoi se vanter puisqu'elle s'entraînait régulièrement sur des cibles belles et bien vivantes. Alors forcément quand une cible ne bouge pas, le tire est bien plus facile. Fier de son arme elle la rechargeât en plein avant de jeter elle aussi ses balles dans la poubelle. Elle avait encore son arme dans ses mains avant de demander :

- Tes tirs étaient géniaux. Un très bon visé et bien sûr du potentiel, je suis sûr que tu pourras devenir une excellente tireuse si tu ne l'es pas déjà. Moi, j'ai eu beaucoup d'entraînement sur des cibles mobiles, certaines vivantes alors forcément quand ça ne bouge pas, c'est bien plus facile.

Les tirs de la voleuse avaient presque tous atteint le mille et elle avait remarqué en la jeune femme une bonne visée aussi même s'ils étaient un peu de travers elle avait un bon potentiel et avec de l'entraînement sur des cibles bien en vie ses compétences s'amélioreront sans aucun problème.

Vin rit. En effet, cette rencontre était plutôt positive. Elle se moquait royalement que Bradds se fasse voler tant que ça ne lui retombait pas dessus. Et pour le coup, elle avait poursuivi la voleuse pour sa sécurité plus que pour son employeur. Depuis qu'elle l'avait rattrapée, la mécanicienne n'avait pas le souvenir de s'être autant amusée. Elles n'avaient pourtant rien fait d'extraordinaire mais, c'était sans doute l'adrénaline d'être avec une hors la loi. Et puis, elle devait bien reconnaître qu'elle était sympa. Même si apparemment, c'était quelque chose d'exceptionnel.Elle souhaita pourtant à Vin d'accomplir ses rêves. Vin répondit alors:

"Ahah, non, je ne me plains pas de notre rencontre. Je te trouve plutôt sympa. Merci en tout cas. Boarf, pourquoi ne te croiraient-ils pas? Si tu as des amis, c'est bien la preuve que tu es quelqu'un de gentille."

Quand elle eut fini sa phrase, Vin se retourna le temps que ses joues reprennent une couleur normale. En effet, elles avaient pris un ton bien plus rouge lorsqu'elle avait dit ça. Elle se sentait idiote. En effet, si elle n'avait pas d'amis, c'était seulement parce que quand elle n'était pas au travail, elle passait les trois quart de son temps dans son propre atelier. Et même quand elle allait se bourrer la gueule au bar, elle trinquait avec les gens et plaisantait avec eux mais, elle ne prenait jamais le temps de les revoir. Autant d'inconnus avec qui elle s'était effondrée ivre sur le comptoir ou avec qui elle avait chanté des chansons d'ivrognes mais pas un dont elle se souvenait le nom ni même de quoi elle avait parlé. Sur le coup, elle se sentait comme ces filles qui enchaînaient les conquêtes sans s'en soucier, le sexe en moins. Enfin, Vin ne devait pas se laisser abattre. Elle était encore jeune. Elle avait le temps de se faire des amis.

Enfin, l'amitié, il ne fallait pas courir après. Cela venait avec le temps et ce faisait tout seul. On aurait sûrement pu dire que ça ressemblait à ce qu'elle était en train de vivre avec cette voleuse. Enfin, ce n'était pas vraiment son amie mais, rire ensemble et se rendre dans des lieux amusant, c'était ce que les amis faisaient lorsqu'ils se retrouvaient. Passer son temps dans un atelier, c'était sympa mais, zoner l'était d'avantage. Il allait vraiment falloir qu'elle sorte de chez elle.

La voleuse lui parla alors de se servir de son arme en condition réelle. Vin fit une moue désintéressée. Bien sûr, elle s'entraînait pour le cas où ça devrait arriver un jour mais, elle n'était pas pressée. Elle était d'ailleurs loin d'imaginer que ça se passerait seulement quelques jours plus tard.

"Je... Je sais que ce n'est pas la même chose. Je m'entraîne au cas où je n'aurais pas le choix mais, j'espère ne jamais en avoir besoin. L'idée que je devrais tuer un jour, ça ne me plait pas vraiment."

Vin avait toujours considéré son arme comme un jouet. Elle savait qu'elle pouvait être mortelle mais, elle préférait largement tirer sur des cibles que sur des gens. Au moins, elle ne faisait de mal à personne. Bien sûr, si elle devait se défendre, elle le ferait mais, elle préférait que ça n'arrive jamais.

La voleuse avait complimenté Vin puis, lui montra son pistolet. Vin n'avait jamais vu de modèle comme celui-ci. Apparemment, il était déjà chargé. Elle tira avec une précision remarquable. La mécano était loin de l'égaler. Et si pour atteindre ce niveau là, il fallait tirer sur de véritables ennemis, elle préférait ne jamais devenir aussi douée. Quand la tireuse la complimenta, elle ne savait plus où se mettre.

"Je ne sais tirer que sur cibles et, j'espère que ça continuera. Chacun son truc mais, tirer sur des gens, ce n'est vraiment pas pour moi."

Vin regardait la cible criblée de balle et un court instant, elle eut l'impression de voir une personne à la place. Elle détourna les yeux avant d'inviter la voleuse à sortir.

"Je crois qu'il est temps qu'on y aille."

Aerin rougit à la réponse de la jeune femme. Personne ne lui avait dit un truc aussi sympa depuis... Bien longtemps. Même ses amis ne le lui disaient pas trop. Elle ne savait pas trop quoi répondre à ça. Aerin ne se disait pas quelqu'un de gentil sachant qu'elle était une sociopathe paranoïaque depuis sa plus tendre enfance. Elle n'a jamais aimé les autres et ça entraînait une méfiance extrême de l'inconnu. Même avec ses amis elle avait du mal au début. Elle s'est forcée à les aimer pour sa sœur alors pour dire... Il n'y a que Hebby qui a gagné sa confiance facilement. Sûrement, parce qu'elle l'avait sauvé d'une forêt quand elle était petite fille. Cet état d'esprit s'était empiré avec le temps et c'était bien la première fois qu'elle s'était mise à rire avec quelqu'un sans envie de partir ou de la tuer. Elle ne savait pas trop pourquoi elle ressentait ça avec cette gamine. Elle était différente des autres à son égard. Même avec le roi d'Akkaton ça ne s'était pas passé comme ça. Avec lui, elle avait très envie de partir pourtant, il n'était pas méchant, au contraire, il voulait l'aider.... Mais ça devait être ça le problème.

Son teint reprit sa couleur blanche quand la jeune femme parla des armes et du combat. Elle aimait mieux parler de ça, cela la mettait moins mal à l'aise.

- Ne t'inquiète pas, je te dis ça, mais si tu ne cherches pas la merde, tu n'auras pas bien besoin de te servir de ton arme. Garde la juste sur toi pour faire peur et éviter qu'un type vienne t'embêter.

On sentait bien là son côté méfiant. Il est vrai qu'Aerin ne se baladait jamais sans son arme et en aucun cas l'une d'elles ne devait être déchargé. Mais tout le monde n'était pas comme elle, et tout le monde ne voit pas les gens comme des psychopathes même si certains le cache très bien.

- Dans ce cas si tu n'aimes pas tirer sur des gens et que tu te fais embêter appelle moi et je le tuerais à ta place.

Aerin avait remarqué le mal aise de la jeune femme quand elle regarda la pauvre cible, un air dégouttait avait prit place sur son visage. La voleuse essaya de calmer l’atmosphère du mieux qu'elle put, mais elle n'était pas très douée pour ça. La jeune femme l'invita à quitter cet endroit, Aerin rangea son arme pour éviter d'attirer les regards, une chose qu'elle n'aimait pas non plus. Un petit bout d'angoisse monta en elle. Effectivement, elle ne savait pas où la jeune femme voulait aller ni ce qu'elle voulait faire. De plus, elle s'était rappelait qu'elle avait laissé ses amis, mais elle ne voulait pas interrompre la jeune femme. Elle cacha alors son inquiétude avec cette question :

- Alors ? Où veux-tu aller maintenant ?.

Vin eut l'impression d'avoir mis la voleuse dans l'embarras. Ce n'était pas voulu. Enfin, ça n'avait pas l'air catastrophique. Elle ne comprenait juste pas ce qui avait pu la faire rougir ainsi mais, cela ne dura pas puisqu'à peine elle reparlèrent des armes, elle reprit son teint de base. Elle semblait plus à l'aise avec ce sujet alors que l'ingénieure de son côté n'était pas dans son élément. D'une certaine manière, c'était assez paradoxal pour une fabricante d'armes. Enfin, elle n'avait pas fait cela par choix et puis, les fabriquer et tirer sur des gens, ce n'était pas la même chose. Tirer sur des cibles passait encore. C'était même plutôt drôle.

Si elle ne cherchait pas la merde? Bah, elle ne parlait sans doute pas des chamailleries de comptoir. En effet, le soir dans les bars, Vin aimait chercher des noises aux autres clients du rade. Généralement, ça restait sur la plaisanterie mais, c'était déjà arrivé que ça tourne à la bagarre. Toutefois, jamais au point où quelqu'un eut besoin de se servir d'une arme. Généralement elle se retrouvait à avoir le dessus car ceux qui s'emportaient étaient plus bourrés qu'elle mais, il lui était déjà arrivé de se prendre une dérouillée. Elle répondit donc en riant:

"Si tu te fais souvent tirer dessus, c'est que tu dois pas chercher la merde aux mêmes personnes que moi! Disons que j'ai mon flingue au cas où j'en aurais besoin mais, j'évite de le sortir à la moindre altercation. Je sais me sortir d'une bagarre sans tirer sur tout le monde."

Oups, elle n'avait pas très bien formulé sa phrase. Là, elle avait l'impression d'avoir accusé son interlocutrice de tirer sur tout ce qui bougeait. Elle s'affola donc et dit:

"Ah euh, c'est pas ce que je voulais dire! Enfin, je n'insinue pas que toi tu tire sur tout ce qui bouge! Désolée, je... Roh, faut vraiment que je me taise!"

Vin s'arrêta et souffla. Décidément, elle s'enfonçait. Pourvu que le voleuse ne le prenne pas mal. Elle n'avait pas voulu l'accuser de quoi que ce soit. Elle avait juste mal exprimé ce qu'elle voulait dire mais, elle n'arrivait pas à se rattraper. Bah, elle ne le prendrait sans doute pas mal vu qu'elle venait de parler de tuer les gens à sa place. La mécano se figea un instant, ne sachant pas trop comment réagir. Elle sourit finalement et dit:

"Merci, c'est gentil cela dit, j'espère ne pas avoir besoin et je pense que si je suis amenée à devoir tirer sur quelqu'un, j'aurais pas le temps de t'appeler."

Finalement, Vin rit. Elle visualisa la scène d'un bandit venant l'attaquer. Elle lui disait d'attendre qu'elle aille chercher sa pote puis revenait avec la voleuse. C'était le genre de situation qui ne risquait pas d'arriver. Mais, ça l'amusa beaucoup. Mais, en pensant à cela, elle se rendit compte qu'elle ne connaissait toujours pas le nom de son interlocutrice. Cela faisait bizarre de l'appeler la voleuse dans chaque pensée qui allait vers elle. Après tout, elle ne la voyait pas vraiment comme ça mais, il était encore un peu tôt pour l'appeler son amie. Elle avait beau l'apprécier, rien ne lui disait qu'elles se reverraient. Elle se serait même attendue à ce qu'elles se séparent en sortant du bâtiment mais, elle lui demanda où elle voulait aller ensuite. Vin fut agréablement surprise. Elle n'avait pas d'amis alors passer du temps avec quelqu'un ainsi était agréable. Elle répondit alors avec entrain:

"Hmm, ça te dit de venir boire un coup avec moi au bar? C'est généralement là bas que je vais après le travail."

Tout en attendant la réponse de la voleuse, elle commença à avancer dans la direction du troquet. Puis, elle ajouta:

"Au fait, je m'appelle Vin! Et toi?"

La jeune femme s'était elle-même mis dans l'embarras. À vrai dire ses mots ne touchaient pas vraiment Aerin, sa sœur et ses amis lui répétaient souvent qu'elle utilisait son arme pour rien. Elle le savait donc très bien, mais c'était dans son naturel. Comme une maladie l'obligeant à se défendre en tirant alors que parfois, la parole suffisait. Elle en avait eu la preuve avec cette jeune femme. Aerin avait réussi à se contrôler bien que son revolver était pointé vers la figure de celle-ci. On peut dire qu'elle avait eu de la chance. Aerin s'étonnait parfois.
Alors, quand une bagarre éclate, c'est obligé qu'un coup parte.

Voyant la jeune femme s'affoler par ses propres morts, Aerin ne savait pas si elle devait être déprimée ou amusée.

- Ne t'excuse pas, j'ai l'habitude. Mais tu sais, je le prends pas mal, j'assume ce que je fais.

C'est vrai que parfois Aerin exagérait un peu trop et ses amis lui reprochaient tous les jours. Mais bon c'est pas pour ça qu'elle allait changer. Ce n'est plus une petite fille tout de même...
Elle avait l'âge de faire ses propres choix. Faire ce qu'elle veut sans qu'elle ait des reproches à chaque geste qu'elle faisait. Avec le temps ça ne la dérangeait plus trop, car elle-même faisait la même chose avec sa sœur. C'était pas si différent puisqu'elle lui reprochait souvent de partir un peu trop loin. Aerin voyait encore sa sœur jumelle comme une petite fille sans défense et pourtant elle ne l'était pas. Les deux sœurs n'avaient jamais eu de mère, elles ne savaient pas ce que c'était d'en avoir une et sans vraiment s'en rendre compte, Aerin avait pris sa place, ce qui la rendait comme ça. Elle savait plus ce qu'elle devait faire malgré les conseils d'Otmar qui pouvaient pourtant s'avérer très utiles, mais qu'elle n'arrivait pas à faire.

La jeune fille se rattrapa en changeant de sujet. Il est vrai qu'en plein combat, c'était difficile de faire attendre l'ennemi pour chercher une amie, car elle ne voulait tuer personne.

- Il est vrai que dit comme ça...

Aerin rit avec la jeune femme, en s'imaginant la scène ça devenait très drôle. Heureusement que ce n'était qu'une blague sinon la pauvre femme aura le temps de mourir vingt fois avant qu'Aerin vienne à son secours.

Puis quand Aerin demanda où la jeune fille voulait aller elle lui parla d'un bar. Le seul endroit où elle ne pouvait pas mettre un pied.

1) Ca pue l'alcool
2) Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup trop de monde.
3) Ils étaient tous bourrés ou à moitié et ils étaient très dangereux.
4) S'était des fous furieux, qui n'avait rien d'autre à faire que se faire des ennuis et se taper sur la tête pour un rien.
5) Il y avait vraiment beaucoup trop de gens...

C'était possiblement le genre d'ennui dont parlait la jeune fille. Donc elle aussi allait de ce genre d'endroit. Apparemment, c'était le lieu préféré des jeunes qui ne savaient pas quoi faire ou simplement qui voulait se détendre d'une dure et pénible journée.

Du moins, c'était la vision qu'avait Aerin quand on lui parlait de bar.

Elle ne voulait pas critiquer le lieu ou son interlocutrice passait même si elle le pensait très fort. Elle était très angoissée à l'idée d'aller là-bas le "beaucoup trop de gens" avait été précisé deux fois, car elle détestait vraiment quand il y avait un peu trop de monde. Ça la stressait et sachant qu'elle n'aimait déjà pas quand il y avait une personne devant elle, alors imaginez un rassemblement de fous furieux...

- Un bar... Disons que ce n'est pas un lieu où j'aime aller. En fait, je veux pas passer pour quelqu'un d'un peu coincé, mais les bars c'est vraiment pas mon truc... Être entouré par de nombreux fous furieux qui se battent pour un rien, c'est... Enfin voilà, t'as compris ?

Aerin ne savait pas comment s'y prendre. Elle ne voulait pas lui faire de la peine parce qu'apparemment, c'était un lieu qu'elle aimait beaucoup.

La jeune femme avait fini par dire son nom. Ça devait être un signe pour dire qu'elle aimait bien Aerin. D'ailleurs, elle angoissait à l'idée que cette demoiselle se mette à croire qu'elles étaient amies. C'est pas qu'elle ne l'aimait pas hein, sinon elle ne se serait jamais mis à rire avec elle comme ça, elle ne se serait pas amusée à parler autant, mais... Est-ce qu'on peu appelé quelqu'un qu'on ne verra peut-être plus un "ami" ? Est-ce qu'on peut l'appeler ainsi juste parce qu'il est gentil et qu'il fait rire ?

Aerin avait déjà fait un grand pas en la suivant et en rigolant avec elle, mais elle ne savait rien de cette Vin, est-ce qu'elle cachait son vrai visage ? Était-elle vraiment sincère quand elle rigolait ? Aerin n'en savait rien. Peut-être qu'elle était en train de lui tendre un piège et que le bar n'était qu'une excuse, ou alors c'était dans ce bar qu'il y avait tous plein de gens qui lui voulaient du mal. Qui sait ? Aerin ne connaissait pas Vin après tout. Aerin se figea sur place, le regard dans le vide, sa main se posa discrètement sur son arme et son cœur battait très vite. Des tonnes de questions s'étaient incrustées dans sa tête alors que tout se passait si bien. Pourquoi ? Pourquoi ce côté-là ne la quittait pas alors que pour une fois, elle appréciait une inconnue ?

Elle avait envie de partir loin d'ici, loin de ces questions, loin de ce lieu, mais elle n'y arrivait pas. Sa main ne lâchait pas son revolver, mais elle ne l'avait pas sortie. Sa peau prit un ton pâle et elle était perdue. Perdue dans sa tête à cause de ces questions qui s'accumulaient.

Après un temps de pose, Aerin reprit petit à petit ses esprits. Elle secoua la tête comme pour virer ses questions ignobles. Elle fut mal à l'aise à cause de ce temps de pose. Sentant que sa main tenait son arme, elle la lâcha directement et la mit derrière sa tête, elle finit par adresser un regard désolé à Vin. Oui Vin, c'était le nom que la jeune inconnue portait. C'était plutôt mignon.

- Pardon... Je suis vraiment désolé je... J'ai...

Aerin souffla, les mots l'avaient laissé tombée. ah oui, c'est vrai, l'inconnue avait demandé son nom. Elle finit par reprendre.

- Je... Moi c'est... Appelle-moi Lexa.

Oui, Aerin avait menti sur son nom, mais c'est pas de sa faute, elle était désorientée, perturbé à cause des questions...C'était un mot qui était sorti de nulle part. Lexa. À partir de maintenant Vin devra l'appeler Lexa et vu l'état d'Aerin en ce moment il valait mieux pour elle qu'elle ne ce doute pas de quelque chose. Aerin fit un sourire.

- Je suis désolé. Je sais pas ce qui m'est arrivé d'un coup, j'espère que je ne t'ai pas fait peur. Moi c'est Lexa, dorénavant, tu devras m'appeler comme ça et pas autrement. En tout cas, je trouve que Vin est un prénom très mignon.

Elle souriait encore à la jeune fille, et s'avança vers elle pour rattraper son retard.