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Orzian, engrenages et arcanes
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Les deux érudits (Pv Alyster)
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MessageSujet: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyVen 5 Oct - 19:32
Début Avril au sein de la Cité d'Airain dans la province Akkatonienne

Ce n'est pas souvent à cause de ses responsabilités qu'Otmar pouvait trouver spécialement du temps à consacrer au fait de se rendre à l'université des humanités de la cité d'Airain à laquelle il était toujours lié officiellement en tant qu'ethnologue et enseignant chercheur. Il lui arrivait néanmoins de trouver un peu de temps pour participer plus ou moins à certains projets, mais surtout donner des cours. Et aujourd'hui, était un de ces jours où il était arrivé à trouver du temps pour cela et où il devait rencontrer une certaine collègue pour discuter d'un projet auquel il devrait consacrer les prochains jours pendant que lui-même était arrivé par quelques pirouettes politiques à décharger une bonne partie des responsabilités mineures et non urgentes à d'autres le temps de faire une petite pause dirons-nous.

C'est ainsi qu'il devait attendre l'arrivée d'une jeune collègue au sein du café de l'université où il n'y avait pas encore grand monde à cet heure ci. Un café situé sur une terrasse et qui donnait disons une belle vue sur le palais d'Airain située juste en face. Un bâtiment gigantesque et respectable qui était censé refléter à la fois la gloire de l'empire en lui-même, mais aussi la puissance et la volonté de son peuple. Mais bon, c'était assez classique que ce soit à Akkaton ou à Ikhyld de ne pas hésiter à beaucoup en faire au niveau des monuments…

Quoiqu'il en soit, l'empereur profitait de la légère attente au passage pour consulter un ouvrage en ethnologie parlant des recherches récentes faîtes sur les kitsunes de l'empire et la manière dont ils étaient arrivés disons à s'adapter à l'atmosphère de celui-ci qui était bien différente de celle d'Ikhyld, que ce soit la présence de la magie, les lois, les mœurs et donc comment était leur vie là-bas. L'ouvrage s'intitulait sobrement « Le peuple renard et l'empire d'Acier. », mais il était très intéressant, même si le style d'écriture de l'auteur était disons légèrement pompeux. Mais bon, tout le monde n'était pas forcément d'un talent sans nom au niveau de l'écriture disons… Donc autant s'y faire, ce même si Otmar manqua d'éclater de rire quelques fois concernant certains sous entendus qui étaient faits dans l'ouvrage.
Otmar Ehrlich Deffarès
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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyVen 5 Oct - 20:33



Second d'Avril, année 2000 de l'Âge d'Acier – 10H
Université des humanités, Cité d'Airain

Feat. Otmar Ehrlich Deffarès



Premier élément.



« Ce vieil homme avait su garder une apparence digne
et agréable malgré les années. »

Ma gorge souffrait. Comme une amateure, j'avais oublié de prendre mon thermos, hier. Les six heures de cours magistraux et de travaux pratiques que je dus dispenser eurent raison de mes cordes vocales qui ne me remerciaient guère de mon insouciance. J'eus beau multiplié les tisanes et les bonbons au miel, j'étais encore dans un état peu enviable. Quoi qu'il en fût, je venais de corriger un paquet de dissertations, à mon domicile, quand je me rappelais que j'avais un rendez-vous, en cette fin de matinée. Certes, c'était un rendez-vous avec l'empereur lui-même – sous sa figure universitaire, tout du moins, et on pourrait s'étonner qu'un tel événement soit sorti de ma tête. Je le mets au compte de la copie d'Adrien, un de mes élèves, qui avaient fourni un travail remarquable, cette fois-ci. J'avais pris plaisir à annoter sa copie et le temps avait filé un peu plus vite que prévu ; ce fut le carillonnement de ma pendule qui me rappelait à la réalité temporelle.

Je me dépêchais de ranger mes affaires et d'appliquer un léger maquillage devant mon miroir, avant de partir. C'était une chance que mon appartement était proche de l'université, grâce à la prime dont je bénéficiais, eu égard à mon classement au concours. Quelques foulées de jambes étaient nécessaires pour rejoindre le campus et j'arrivais dans la grande cour de l'université, une dizaine de minutes après être sortie de chez moi. Les bâtiments rayonnaient toujours à la lumière du soleil, signe d'une éclatante destinée pour la Cité d'Airain... Tout du moins, c'est ce que les grands patriotes disent. Grande faute, il est vrai, je n'avais guère la fibre nationaliste. Les considérations de la rivalité entre Akkaton et Ikhyld, bien que je les comprisse, ne m'intéressaient que très peu, personnellement.

L'Université était déserte et seules quelques discussions d'étudiants excités pouvaient s'entendre ça et là, au-dessus des bruits de la civilisation. Je saluais quelques figures au passage, doutant un court moment quand il fallut que j'identifiasse si c'étaient des anciens étudiants ou des collègues du laboratoire avec qui j'ai effectués des fouilles. Arrivée près de la cafeteria de l'université, je pris une grande inspiration pour me donner courage (je déplorais d'ailleurs qu'on ne pût pas sentir l'air frais de la nature, comme à Ikhyld) ; je pris soin de rajuster les plis de ma jupe, devant la vitre réfléchissante du foyer des étudiants et j'allai gaillardement à mon rendez-vous.

Je devais parler avec l'empereur, à propos d'une nouvelle étude conjointe de l'Université, qui regroupait les différents laboratoires de notre campus, avec le concours exceptionnels des universités scientifiques qui étaient également intéressés par le projet. Dans les faits, il s'agissait d'une enquête approfondie sur l'histoire récente des plans élémentaires et ses éventuelles implications sur nous. C'était un travail de longue haleine, préparée depuis plusieurs années et nous étions désormais sur le point de lancer des premières inspections de reconnaissance, pour former un plan de travail ; voilà le point précis que nous devions aborder : la logistique en ce qui concernait ses excursions.

Je montais sur la terrasse du café, le soleil qui montait vers le zénith dans mon dos. Il n'y avait que deux étudiantes qui travaillaient ensemble sur l'une des tables. Et Otmar Ehrlich Deffarès. Il n'y avait pas à dire, ce vieil homme avait su garder une apparence digne et agréable malgré les années. Ses cheveux blancs lui tombaient sur le front et étaient secoués de temps en temps par les mouvements de tête de l'ethnologue reconverti qui semblait diablement s'amuser à la lecture de son ouvrage. Je glissai près de sa table :

« La passion pour l'ethnologie ne vous a pas quitté, Monsieur ? demandai-je affablement, avant de continuer avec un petit sourire. Bonjour, je suis Éléonore Alyster et j'ai la chance d'être la déléguée de l'équipe professorale pour le projet des plans élémentaires. »

Je dois l'avouer, j'étais tendue, nerveuse. Étais-je présentable ? N'avais-je rien oublié ? Je ne savais ce qui m'intimidait : la présence de l'empereur ? d'un universitaire avec une expérience considérable ? ou celle d'un vieil homme dont la sagacité ne s'était épuisée ?

Sans doute un mélange de tout cela.



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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptySam 6 Oct - 19:07
Otmar n'attendit guère longtemps en vérité, du moins à ses yeux, ceux d'un homme qui avait beaucoup fréquenté les elfes par le passé et leur conception particulière de la patience et du longtemps, mais même d'un point de vue humain commun disons que le temps d'attente qu'il avait dû éprouver devait être raisonnable. Ainsi, quand la dame arriva enfin, c'est d'un geste fluide que l'empereur ferma l'ouvrage dans ses mains, ce avant de répondre avec amabilité à l'égard de la dame.

« Vous savez, les vieilles habitudes ont la vie dure, surtout quand elles tournent autour d'une passion que l'on a insufflé en vous dès l'enfance. Mais je suppose que ça doit être votre cas à vous aussi mademoiselle. » En effet, elle était bien jeune pour occuper la position qu'elle avait au sein de l'université, ce qui ne pouvait évidemment que témoigner d'une chose. En grand talent, certes encouragé sans doute par divers paramètres ayant lien avec sa vie passée et son milieu social, mais on ne pouvait évidemment pas retirer la talent et le mérite de l'équation, car elle n'était évidemment pas la seule favorisée par la vie quant au fait d'emprunter une telle voie…

« Salutations à vous quoiqu'il en soit dame Éléonore, j'ai pu entendre parler de vous disons et beaucoup en bien, je ne doute pas évidemment du fait que vous confirmerez avec aisance toutes les paroles flatteuses que beaucoup de vos étudiants et collègues n'hésitent pas à exprimer à votre égard. » Ajouta t-il en tout cas cordialement, ce avant de reprendre pensif.

« Les plans élémentaires ? Projet intéressant que voilà, néanmoins il va falloir concentrer je suppose pour notre part notre travail sur l'un d'entre-eux pour avancer un minimum rapidement et déléguer les autres à d'autres groupes de travail. Pour votre part, lequel vous fascinerait le plus ? Pour la mienne je n'ai pas de préférence disons, surtout que je n'ai pas forcément eu la chance de beaucoup les fréquenter par le passé. » Ce qu'il assumait, même si évidemment il n'était guère contre d'en découvrir plus, il savait par contre parfaitement que c'était des endroits totalement différents du monde matériel et bien loin d'avoir toutes les mêmes règles. Quoiqu'il en soit il ne manqua pas sinon de glisser alors qu'il y réfléchissait.

« Que pensez-vous de ce projet sinon ? Pour ma part je prend cela pour une occasion fascinante de découvrir mieux un territoire encore grandement vierge de la présence de toute civilisation. » Mais pas totalement non plus, certaines nations après tout, notamment Akkaton avaient établit depuis déjà un certain temps des colonies là-bas, notamment dans celui de l'eau où l'empire avait fait la démonstration de son savoir faire avec une gigantesque cité sous marine… De quoi faire rêver en somme les adorateurs de l'idéal du progrès ou bien pas mal de patriotes sans doute.
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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyDim 14 Oct - 23:41



Second d'Avril, année 2000 de l'Âge d'Acier – 10H30
Université des humanités, Cité d'Airain

Feat. Otmar Ehrlich Deffarès



Second élément.



« Je crains que les espaces charmants et unis que nous
y trouverons soient le lieu d'un noir et sanglant futur, qui,
comme un suaire épais et macabre, nous ensevelirait
le cœur et l'âme dans une guerre terrible. »

J'aime le souvenir de ses époques nues qui portent en elles l'espoir de temps nouveaux. Nues, parce qu'elles étaient des territoires vierges où tout restait encore à découvrir et à apprendre. Aussi, fallait-il dire que l'entreprise dont j'étais la mandataire me couvrait d'une certaine excitation primordiale qu'était la curiosité. Je tirais une chaise et m'asseyais à l'ombre du auvent vitré qui laissait filtrer une tendre lumière, dont la diffraction émaillait la table en un kaléidoscope amusant. « Je crois, oui, que mon amour pour l'Histoire est un amour de jeunesse qui me poursuivra toute ma vie, répondis-je avec un demi-sourire amusé. J'espère, en tout cas, être digne de l'honneur que me prêtent mes collègues. »

La différence d'aspect entre l'Empereur et moi pouvait se traduire de différentes façons et c'était un moment bien étonnant pour moi. Il avait cette stature que l'âge lui conférait et il semblait être doué d'une résistance hors du commun. J'étais sans doute plus tendre et plus innocente, mais à ce moment-là, de pareilles considérations n'étaient rien face à l'amour de la connaissance qui nous unissait dans une quête commune. La voix d'Otmar Ehrlich Deffarès était posée, mais amusée, comme mue d'une perpétuelle curiosité et d'un intérêt pour les choses de l'esprit. Il parlait modérément, tout en étant enjoué au fond de lui. « Pour tout vous dire, les plans élémentaires n'ont pas eu une attraction fantasque sur moi. Je suis une fille qui a été élevée avec des histoires de marchands qui traversent des pays entiers, de guerriers qui s'élancent dans des charges héroïques et des bâtisseurs de cathédrale. Je suis une fille de l'histoire des hommes ! lançais-je dans un l'élan de sincérité. Aussi, ce projet est une chance, mais c'est également une découverte absolue et je ne saurais pas par quoi commencer. Que diriez-vous donc de faire jouer le hasard, Monsieur ? »

Je finissais ma phrase avec un air taquin, avant de fouiller dans ma besace. J'en sortais un dé à six faces, creusé dans du bois d'olivier. Le polyèdre clair était strié par des bandes un peu plus sombres. « A la fin de mes cours, j'aime garder quelques minutes pour parler d'un thème particulier que mes étudiants choisissent. Quand plusieurs sujets sont évoqués, je choisis lequel traiter avec ce petit dé. Il y a un côté un peu ludique et rigolo. » Tandis que je parlais, je faisais glisser le dé dans mes doigts, le poussant sur la table afin qu'il se trouvât juste devant l'Empereur.

A mon grand soulagement, la pression qui m'avait étranglée depuis tout à l'heure avait disparue et je me sentais plus naturelle, comme avec n'importe quel de mes collaborateurs. Bien sûr, une touche de soupçon subsistait dans mon âme, mais elle était bien nécessaire. Mon interlocuteur me demandait alors ce que je pensais de ce projet. Au fond, je devais me l'avouer, il m'intéressait autant qu'il me terrifiait. Je répondis tout de même : « Je crois qu'il faut que je sois franche avec vous : j'ai beau aimer l'histoire de nos peuples de tout mon cœur, il me paraît vrai de dire que nous avons dans notre monde autant de nations corrompues que de sociétés aux beautés inconnues. Mon projet était d'apprendre à connaître les unes et les autres. Il ne m'est jamais venu à l'esprit que je co-dirigerais un projet qui me ferait directement braver le futur et l'incertain, même si cela est censé être mon rôle. Ses parfums, ses apprêts et sa chaleur... ils ne m'ont jamais autant séduit que l'éclat des temps passés. » J'eus une petite pause pour chercher mes mots. Je tournai ma tête un moment vers l'esplanade pour voir la vue de la Cité d'Airain. Le soleil m'obligeait à plisser les yeux : on aurait dit que c'était la civilisation akkatonienne qui m'éblouissait. Pensée stupide. « Comme vous, les plans élémentaires sont des endroits vierges qui me semblent d'une immaculée beauté et c'est ce charme que j'espère pouvoir découvrir là-bas. Mais Monsieur, je suis bien inquiète également, car je crains que les espaces charmants et unis que nous y trouverons soient le lieu d'un noir et sanglant futur, qui, comme un suaire épais et macabre, nous ensevelirait le cœur et l'âme dans une guerre terrible. »

Je laissais le silence planer et mes yeux étaient toujours plissés, mais non pas à cause de la luminosité, plutôt à la pensée d'un futur qui ferait les mêmes erreurs que le passé. Ma bouche se tordait en une moue inquiète et je ne pouvais réfréner un frisson d'épouvante face à un destin incertain. Je tentai de regagner ma sérénité. « Mais je suis sûre que vous ferez les bons choix pour nous, Monsieur, ajoutai-je plus calme. »

« Alors, voulez-vous lancer cette entreprise en lançant ce dé ? » demandai-je d'une voix amusée, comme si mes inquiétudes avaient laissé place à la facétie de la curiosité.



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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyLun 15 Oct - 18:25
Otmar sourit devant la modestie ou plutôt l'humilité de la dame qui au moins n'en faisait pas trop et qui visiblement était de caractère poétique, puis reprit aimablement ensuite au sujet des plans élémentaires qui évidemment exerçaient une certaine fascination chez lui.

« Vous aimeriez laisser le hasard décider pour nous ? » Demanda t-il donc à la fois curieux et amusé, c'était une manière comme une autre de faire disons, surtout si l'on était du genre à aimer l'imprévu. Allait-il se laisser tenter ? Il se dit que oui, après tout ça pouvait être amusant, alors autant ne pas priver la dame de ce plaisir… Surtout que la manière dont elle parlait le convainquait qu'en soit l'idée n'était pas forcément mauvaise, après tout peut-être que ça les ferait aller sur un terrain que sinon ils auraient pu dédaigner à tort ou pour une raison pas si valable que cela, même si évidemment l'inverse était tout aussi vrai. Néanmoins, il n'y avait pas de méthode parfaite n'est-ce pas ? Et puis chacun des plans élémentaires serait une découverte pour eux, donc on pouvait dire en quelque sorte qu'il n'y aurait pas de mauvais choix, enfin théoriquement...

« En effet les plans élémentaires sont encore vierges, enfin presque de l'influence des civilisations qui peuplent notre monde, mais voyez cela aussi comme des terres d'opportunités. Pour élargir ses horizons aussi bien pratiques je suppose qu'intellectuels ou philosophiques. En somme je ne peux pas vous dire que ces terres resteront totalement vierges éternellement, mais on peut dire pour le moment que ceux qui les découvrent davantage sont comme les explorateurs des temps passés. » Il sourit doucement alors, puis reprit pensif.

« Les lieux d'une sanglante guerre ? Je ne saurais dire ou bien ce serait dans des siècles dans ce cas, car ils sont trop vastes pour que pour le moment il y ait vraiment des soucis de places là-bas, s'il y en a un jour. Voyez-vous, on ne sait même pas quelle taille font les plans élémentaires exactement alors qu'ils sont connus depuis des millénaires, si ça se trouve c'est tout un monde, voir un univers qui nous attend, avec ses merveilles et ses mystères… » Il prit alors un dé, puis dit avec bonne humeur.

« Le un sera l'eau, le deux la terre, le trois le vent, le quatre le feu, le cinq la lumière et le six les ténèbres. » Ceci fait il secoua donc un peu le dé dans ses mains pour que celui-ci s'agite un peu, puis le jeta et…

« Ce sera donc le plan élémentaire du vent. »
Car le dé avait dévoilé un magnifique trois, sur ce Otmar reprit donc avec fascination. « Le plan élémentaire qui représente l'élément aérien dans toute sa splendeur, qui n'est que cieux infinis à peine gênés par quelques îlots célestes de toutes sortes et tailles. Paraît-il qu'on peut y voler d'une simple pensée, je suppose que c'est toujours moins dangereux que celui du feu. » Conclut-il en tout cas avec amusement, ce avant de reprendre plus sérieusement.

« Cela vous va ? Si vous voulez je peux sinon relancer le dé, quoiqu'il en soit il faudra nous préparer à cela, mais heureusement ce sera moins long et laborieux que si nous avions dû nous rendre dans celui du feu ou de l'eau. » Puis ceci dit et attendant la réponse de la dame, il finit par dire après qu'elle l'ait exprimée.

« Quand j'y pense, j'en déduis sinon que vous avez beaucoup voyagé vous aussi ? Seriez-vous d'accord pour m'en parler un peu plus ? » Il avouait après tout être curieux à ce sujet, surtout qu'il était connu que lui-même avait beaucoup voyagé par le passé, donc d'une certaine façon cela leur faisait un point commun, n'est-ce pas ? Restait donc à voir si la dame serait d'accord ou bien plus ou moins timide à ce sujet.
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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyLun 29 Oct - 17:06



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Troisième élément.



« Je voyais, dans l'éclat de ses yeux, la candeur enfantine
de celui qui n'a jamais oublié ce qu'était la bonté. »

Il fallait dire que la sagesse des kith était tout autant de savoir maintenir son esprit ouvert pour saisir les lois immuables de l'Univers, que de se détacher du résolu pragmatisme pour approcher l'essence. En d'autres termes, il était nécessaire de laisser la place à l'imaginaire et à l'intangible. C'était une idée qui me traversait l'esprit depuis bien des années. Comment traiter la mémoire, cette ressource qu'on ne peut saisir et qui est soumise à l'oubli ? Ce que l'on retient, c'est ce qui est exceptionnel. N'était-ce pas là le propre de ce dé ? Se laisser guider par les facéties du destin et braver l'inconnu.

C'était bien loin d'être une attitude qui seyait à ma carrure d'historienne, mais j'étais tout autant révélatrice du passé que vagabonde en quête de surprises.

Tandis que l'Empereur tentait de calmer mes inquiétudes, il laissait son regard posé sur le dé, le contemplant, comme s'il y voyait le symbole d'une aventure particulière. Je voyais, dans l'éclat de ses yeux, la candeur enfantine de celui qui n'a jamais oublié ce qu'était la bonté. Ses pupilles étaient cerclées par des iris noisettes, scintillant de ce je-ne-sais-quoi de particulier qui rendait cet homme charismatique et spécial. Je laissais ma main droite jouer avec les pointes de mes cheveux, enroulant des mèches autour de mon index. Otmar Ehrlich Deffarès était fait pour diriger, quoi qu'on pût en dire.

Je lui rendis un agréable sourire, alors qu'il s'empara du dé. J'étais silencieuse et contemplative d'une scène qui, sans doute, serait la cause d'événements d'importance, dans des siècles et des siècles. La pensée d'être au cœur de l'histoire m'envahit, comme une bouffée d'air chaude et vigoureuse brûle les poumons. C'est ce que l'Histoire, peut-être, retiendrait. L'Empereur fit rouler le dé. Le tétraèdre rebondit docilement sur la table de la terrasse et après une légère hésitation, s'arrêta sur la face marquée par trois points noirs, creusés dans le bois. Le plan du vent.

« Eh, allons ! Nous ne jouons pas au dé pour retirer jusqu'à ce que le résultat nous convienne ! soufflai-je avec une indignation feinte. J'ai toujours aimé la caresse du vent dans mes cheveux et qui n'a pas de bons souvenirs à souffler sur les bulles des pissenlits ? » Il fallait dire que peu importe le résultat, j'en aurais été satisfaite, mais il était bon de montrer un enthousiasme particulier. Bien vivre est vivre en s'accommodant de sa chance.

« Oh, vous savez, répondis-je à sa question sur mon passé. Mon père était marchand et ma mère allait d'une ville l'autre, en écrivant portraits et contes sur les routes. J'ai beaucoup voyagé en étant petite, mais mes souvenirs, même s'ils sont très doux pour mon esprit, ne sont que parcellaires.

J'ai des images de dunes de sable que je voyais à travers des foulards frais, dans le grand désert. J'ai les vues de petits monuments de pierre blanche, parsemés sur les hauteurs de quelque village. J'ai les souvenirs de magnifiques fontaines ombragées de sycomores et de palmiers, entourées par des arbres fruitiers et des haies de myrtes et de jasmins. J'ai les réminiscences de la lumière des phares qui perçait l'obscurité, à la pointe des rivages, alors que l'écume battait le pont de notre nef. J'ai l'amour des sentiers qui serpentent entre les blocs de grès jaune, dans les confins montagneux. J'ai l'odeur des étalages de tabac haché, de douces pâtisseries et de parfums cuirés, sur quelques marchés.

Quand je grandis, mes parents décidèrent que je devais rester auprès d'un maître, dans une petite cité. Je n'ai plus vraiment voyagé jusqu'à ce que j'eus l'âge de découvrir de nouveaux horizons et j'ai eu l'immense chance de me rendre en Ikhyld.

Je me souviens des manoirs éclairés par un pâle soleil hivernal, avec leur façade en stuc orange brûlé et leurs arches incurvées. Je pensais à ces musées aux collections remarquables, cerclant des jardins ornés de platanes secoués doucement par le vent. Je peux sentir ma chambre dont la fenêtre donnait sur les trois quarts de la Cité de Jade, où s'élevaient magnifiquement des coupoles sous le ciel brûlant du crépuscule déjà tâché d'étoiles. J'ai affection pour les promenades sous la pluie, après être passée à l'opéra, là où chantait une remarquable diva.

Et je suis revenue à Akkaton. Parfois, on me trouve sur les routes, quand mon travail me le demande.
»

Je ne regardais plus vraiment l'Empereur, tandis que je parlais. Mon regard était voilé par un écran de souvenirs, de sensations et d'émotions. Je n'étais pas sur le point de pleurer, mais une drôle de force s'était emparée de mon corps et je me sentais lasse, comme si la pensée de mon actuelle sédentarité frappait mon corps d'une atonie mélancolique. Mes paupières qui tombaient à moitié devant mes yeux clignèrent plusieurs fois et il me fallut quelques instants pour reprendre conscience et sortir de ma torpeur.

« Je vous avoue néanmoins que je n'ai guère de connaissances logistiques et techniques pour les voyages outre-monde et je ne suis, de toute façon, pas une grande aventurière, fis-je en me redressant et en rapprochant ma chaise de la table. Mais je crois que vous êtes vous-même un peu rompu à l'exercice ? Vous devez être, Monsieur, un grand voyageur, je présume ? »

Mon regard était enfiévré, à l'idée d'écouter les récits de mon interlocuteur.



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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyMar 30 Oct - 19:16
« Si vous aimez le vent qui souffle, le plan élémentaire du vent va vraiment vous convenir parfaitement, même si je doute que ce soit uniquement de légères brises qu'on trouve là-bas. » Dit Otmar avec amusement à ce sujet, même si évidemment il taquinait plus qu'autre chose en disant cela, après tout ils n'allaient pas non plus mettre leur vie en danger en allant dans des parties dangereuses du plan, mais plus des un minimum sécurisées, mais encore à explorer.

« Hum, vous avez donc beaucoup voyagée en effet, une bonne chose et visiblement plus que beaucoup voyager, cela vous as marqué en bien et non en mal. J'espère que cela continuera pour vous à l'avenir, après tout vous êtes encore jeune et ce continent est vaste et encore bien mystérieux. Du moins pour notre nation, même si je gage que pour celles qui en sont originaires aussi il reste beaucoup de parts d'ombres à révéler. » Dit-il alors avec amusement, pensant notamment à l'ancien et mystérieux empire naga qui s'était étendu il y a des dizaines de millénaires de cela sur le grand désert qu'occupait maintenant la province Orzanienne de l'empire Akkatonien. Voilà bien l'un des secrets d'Orzian à découvrir davantage parmi tant d'autres, pas forcément que les autres continents dont était originaire l'empire en étaient dépourvus après, loin de là, mais bon quand on est seulement depuis 200 ans présent sur un territoire en comparaison de millénaires de présences ailleurs, il est évident qu'on a moins découvert sur les terres sur lesquelles l'on est présent depuis bien moins de temps… Quoiqu'il en soit il avait bien remarqué sinon la mélancolie de la jeune femme, ce qui évidemment lui faisait se dire que le voyage serait une passion à laquelle elle ne manquerait pas à terme de se consacrer à nouveau, un jour ou l'autre, mais probablement pas en attendant plus de 10 ans pour cela. Quoiqu'il en soit il reprit avec amusement au sujet de leur futur voyage outre-monde.

« Ne vous inquiétez pas, des responsables militaires chargés d'informer les civils se rendant dans ce genre d'endroits se chargeront de nous instruire des mesures de sécurité à prendre là-bas entres autres, il serait dommage après tout que nous laissions les fils et filles de l'empire y aller sans faire preuve d'une certaine précaution à leur égard. » Ce avant de reprendre un peu nostalgique, mais content d'en parler au sujet de ses aventures passés.

« Comment dire… J'ai voyagé toute ma vie quasiment et j'ai même continué jusqu'à il y a peu je dirais. Je suis né d'un père Akkatonien et d'une mère d'une tribu Heïng se trouvant dans les terres sauvages du Nord qui a suivit ensuite mon père au cours de ses voyages. Ce dernier était ethnologue, comme moi je le suis aujourd'hui même si j'ai dû délaisser actuellement cela pour bien des charges politiques. Et à vrai dire si j'ai bien connu ma nation natale et ais appris à l'aimer, j'ai passé sans doute la plus grande partie de mon enfance et adolescence hors des cités impériales. Au contact d'autres peuplades que ce soient celles du grand désert notamment, d'Eïrn, certaines d'Ikhyld ou bien des Duchés du Sud. J'ai donc d'une certaine manière grandis au contact quotidien de l'altérité et de diverses manières de pensées et races différentes. Quand je suis devenu adulte, j'ai en quelque sorte suivit les traces de mon père par le suite et me suis spécialisé dans l'étude des populations non humaines, notamment elfiques et nagas. J'ai probablement en vérité plus passé de temps avec ces dernières peuplades qu'avec des membres de toutes autres races, mais quoiqu'il en soit j'ai ainsi toujours été passionné par le contact avec mon prochain et le fait de tenter de le comprendre. C'est peut-être mon enfance qui m'a aussi ouvert au monde, et m'a fait me dire d'une certaine manière sur le tard que mon expérience pourrait être utile à ma nation en tant que politicien. Quoiqu'il en soit je sais que j'aimerai passer ma retraite dans l'une des communautés de nagas ou d'elfes où j'ai pu nouer des liens forts par le passé, mais bon cela attendra, surtout que j'ai encore 9 ans à diriger un empire devant moi. » Il sourit avec amusement, puis conclut.

« Je suppose que pour votre part c'est un peu ce que vous avez fait avec l'empire Ikhyldien n'est-ce pas ? Accepteriez vous donc de parler plus en détail de cela ? N'ayez pas peur je ne vais pas m'agacer s'il s'avère que vous avez vraiment beaucoup appréciée l'empire d'Orient, j'aime aussi cette nation j'avouerai, même si évidemment je fais la différence entre mes goûts personnels et mon devoir d'empereur actuellement, mais empereur d'une nation où la liberté de pensée doit régner. » Il n'y avait après tout que les faibles et les injustes à avoir peur que chacun pense où parle comme il l'entende tant que ce n'était pas pour véhiculer la haine, du moins tel était le point de vue typiquement Akkatonien et l'empire se considérait tellement sûr de ses acquis et valeurs, aussi bien à tort qu'à raison, qu'on pouvait comprendre en suivant sa logique, cela et puis si la rébellion et dissension étaient réprimées et ne bénéficiaient jamais de compromis, il ne fallait pas s'étonner si un jour elle éclataient violemment…
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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptySam 17 Nov - 15:17



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Quatrième élément.



« Dans mes yeux brillaient une larme de lumière
qui jouait d'éclats irisés, évidence d'un amour profond. »

J'écoutais avec une divine attention les contes de l'Empereur qui narrait une épopée mixte. C'était sans doute le qualificatif le plus approprié pour parler de l'éducation d'Otmar Ehrlich Deffarès : sorte de voyage initiatique au noble but, il avait illuminé son esprit. Et plus encore, sa vie était représentative de la position politique de sa famille. A travers sa personne, il exaltait, pour ainsi dire, un sentiment collectif de mérite et de justice. Je pouvais assurer lui reconnaître cela, même sans adhérer à la politique d'Akkaton. Au fil de ses phrases, je pouvais sentir l'air chaud des déserts d'Akkaton, l'humidité d'Eïrn et le climat d'Ikhyld qui seyait à mon corps. J'étais transporté au contact de peuples dont je ne connaissais pas plus de choses que les descriptions que les encyclopédies en faisaient. J'avais certes voyagé, mais ma jeunesse m'interdit le contact de première main avec le passé proche.

« Je crois comprendre, Monsieur, d'où vient notre caractère affable et ouvert, soufflai-je dans un demi-sourire respectueux. Il est assurément bon que les politiques aient eu une expérience qui dépasse celle de leur propre frontière. On ne gouverne bien, je crois, que parce que l'on a compris les intérêts des autres.

Recueillant l'assentiment de l'Empereur quand à la vertu d'avoir connu une éducation culturelle variée, il me demandait ce que j'avais pensé d'Ikhyld. Je croisais mes lèvres dans une moue pensive pendant quelques instants, mes yeux cherchant dans le préau du café s'il y avait quelques éléments qui pouvaient étayer ma pensée. Dans mes yeux brillaient une larme de lumière, provenant du soleil qui finissait son ascension vers le zénith, qui jouait d'éclats irisés, évidence d'un amour profond.

« Vous savez, un jour, j'ai marché en-dehors de la Cité de Jade. Il y avait, au détour d'un torrent dont l'écume battait doucement la terre, un prieuré de mages de l'eau. Le bâtiment était modeste au regard, avec ses pierres brunes et ses rochers gris. Autour, il y avait des petits champs dont les parterres étaient soigneusement entretenus. J'apercevais les mages qui rentraient de leurs champs, une bêche sur l'épaule. Des mûriers étaient bordées d'une haie, cachant le mur du prieuré. Lorsque j'avançais, j'aperçus une ogive vide, creusé dans le mur, où était pendue une cloche. Il y avait quelques solitaires sur des bancs à l'extérieur, qui se détendait dans la chaleur crépusculaire, avant de rentrer dîner. Je fis une pause en contemplant les yeux de mon interlocuteur. Je ne fais pas honneur à ce paysage qui était varié et pittoresque avec de simples mots. Mais j'avais l'impression que chaque pierre, chaque source, chaque arbre, chaque brin d'herbe avait son mouvement et sa vie.

Je suis une fille des grands airs et Ikhyld représente pour moi un havre de vie et de contemplation, me permettant de me détacher des masses éternelles ou de m'y mêler. Ikhyld est une douce échappatoire qui m'a permis de me consacrer aux humanités, dans ces grandes bibliothèques dont les fenêtres donnaient sur des décors agréable à mon âme.
»

Je restai muette et enchantée comme si un esprit céleste planait devant moi. J'étais éteinte et absorbée par l'adoration lyrique qui m'envahissait.

« Je crois vraiment que je ne rends pas honneur à ma nationalité akkatonienne, repris-je avec un air mélancolique. Je ne renie pas l'enseignement que j'y ai eu, ni les amitiés que j'y ai formées. Je ne renie pas l'amour que mon père avait pour sa patrie, ni ne renie le confort que ma mère y trouve. J'aime à penser que la technologie qu'on y recherche rendra le monde meilleur et que l'hospitalité de nos terres est digne des plus grands louages. J'ai foi que la politique impériale se montre juste et mesurée. J'ai espoir que nous bâtirons ensemble les fondations d'un futur brillant pour tous les kiths. Je regrette le temps où mon amour pour Akkaton était vif...

Ikhyld me fit découvrir des horizons nouveaux. Et c'est là-bas que se trouvent les clefs qui me permettront de comprendre mon passé », finis-je avec un air cabalistique.

Mon visage s'était fermé dans un sérieux qui ne laissait transparaître d'autres émotions. Je pinçai mon index droit avec mon pouce et mon majeur, canalisant toutes les idées qui me passaient par la tête. « J'espère que j'ai pu répondre à vos questions ! fis-je, comme si de rien n'était. Vous dites aimer Ikhyld également : est-ce pour les mêmes raisons, sans parler de votre charge politique ? »



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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyDim 18 Nov - 18:53
« La compréhension du monde qui nous entoure est utile dans beaucoup de domaines, tant que je ne saurais que conseiller à tout ceux qui me semblent prometteur de voyager au moins un peu dans leur vie. » Répondit-il à ce sujet, oui c'était une bonne chose que de mieux connaître le monde nous entourant, ça évitait par exemple de se faire de fausses idées sur celui-ci ou bien de se baser sur des préjugés pour prendre des décisions, ce qui n'était jamais une bonne chose évidemment, du moins quand il s'agissait de faire au mieux.

Quoiqu'il en soit il écouta avec attention la dame parler d'Ikhyld, lui décrire d'abord une scène de manière onirique, puis ensuite lui parler de son sentiment envers l'empire d'Orient, ou disons le double opposé de l'empire Akkatonien, même si pas forcément l'ennemi juré. Disons que parler de civilisations rivales serait plus juste. Pas tant d'Akkatoniens ou d'Ikhyldiens que cela haïssait l'empire rival après tout, c'était plus la joute entre deux civilisations respectables et qui se savaient toutes les deux grandes et puissantes. Du moins telle était la manière dont il voyait la chose et il espérait évidemment que ça ne dégénérerait pas pour une raison ou une autre.

« Ikhyld a son charme et ses valeurs, mais aussi ses priorités. C'est ce qui fait ses qualités et ses défauts, mais d'une certaine manière je préfère qu'ils ne soient pas exactement comme nous j'ai envie de dire, pas parce que je préfère leur manière d'être ou de faire, mais parce que si tout se ressemblait en ce monde, ce serait au final assez triste et monotone. » Oui, c'était bien cela qui faisait qu'il aimait assez la diversité, surtout qu'il y avait tant à découvrir partout, même concernant à Akkaton il était loin de tout savoir. En même temps l'empire recouvrait deux continents entiers et était tellement décentralisé que d'une certaine manière tous étaient Akkatoniens on son sein en effet, mais on ne sentait pas non plus le poids écrasant de la capitale impériale sur soi…

« Ah je vois, ma foi... » Dit-il sinon pensif quand elle lui avoua certaines choses sur sa patrie natale, l'empire Akkatonien, il se contenta alors de dire pensif. « On a chacun ses goûts et ses couleurs, je ne peux pas vraiment vous reprocher cela et puis ce n'est pas comme si aujourd'hui on ne pouvait pas par exemple prétendre à la double nationalité. Bon en cas de guerre vous seriez dans une situation un peu inconfortable même si pas ingérable, mais si vous le désirez vous pourriez prétendre aussi à la nationalité Ikhyldienne et ma foi. Peut-être travailler là-bas en collaboration avec votre nation natale pour les études universitaires par exemple ? Ce n'est pas impossible ou bien travailler dans les deux nations à la fois, comme vous le savez après tout il y a beaucoup d'échanges au niveau universitaire. » Ceci dit il sembla réfléchir posément, puis répondit pensif au sujet d'Ikhyld.

« Ikhyld est un bel empire cosmopolite comme Akkaton, même si pas forcément pareillement cosmopolite, un empire d'art et de culture faisant de la beauté et de la magie des pinacles de la société. Je considère qu'Ikhyld comme Akkaton est une grande civilisation qui a forgée ce monde au cours des millénaires et léguera un grand héritage aux générations futures. C'est un édifice splendide bâtit par des générations d'êtres qui les dépasse tous, comme Akkaton. Une civilisation ce n'est pas que la construction que de quelques-uns, mais de ses habitants de ses débuts à sa fin… C'est des valeurs communes mais pas forcément identiques pour tous, c'est une vision, l’œuvre de tout ceux y vivant. C'est cela qui fait d'une certaine manière la beauté de tels états nations, ils dépassent notre individualité sans forcément la supprimer pour permettre d'adhérer tous à une forme de vivre ensemble et d’œuvrer pour. C'est une sorte de lien entre tous les sujets de chaque empire immatériel certes, mais existant qui fait que nous participations tous d'une manière ou d'une autre à ces grands édifices de l'histoire. » C'était une manière particulière et peut-être idéaliste de voir la chose, mais il l'aimait bien, surtout en tant qu'Akkatonien, pays qui avait fait de l'individualisme une valeur. Sur ces bonnes paroles en tout cas, il sembla alors réfléchit quelques instants, puis reprit posément.

« Avez vous pu sinon vous forger un avis concret sur les autres nations ? » Conclut-il alors dans une interrogation pensive, après tout il n'y avait pas qu'Akkaton ou Ikhyld en ce monde, du moins pas encore, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyMer 28 Nov - 20:12



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Cinquième élément.



« Personne n'est prophète en son propre pays. »

Ce qui fait le charme de l'érudition, c'est qu'elle transcende les considérations du siècle. En tout cas, c'était quelque chose que nous voulions tous dire, en tant qu'érudits. Néanmoins, rares étaient ceux dont la considération était telle qu'ils s'érigeaient comme des monuments dépassant les affaires politiques. Il y avait bien de ces sages excentriques et des ermites avec une grande propension pour les choses de l'esprit. Mais ils finissaient soit très mal, soit devaient finalement se taire.

Je ne savais ce qui m'avait prise à raconter mes vues politiques à l'empereur d'Akkaton. C'était quelque chose de peu propice, mais l'affabilité du vieil homme avait la qualité nécessaire pour ouvrir des portes closes. Et à vrai dire, l'empereur semblait même compatissant et compréhensif face à ma situation. Il me demanda justement qu'elle était ma situation universitaire dans ce dilemme civilisationnel : « Ma chaire m'oblige à être souvent en contact avec mes contemporains d'Ikhyld, répondis-je avec une pointe d'air savant largement factice. A vrai dire, je n'ai jamais considéré faire mes travaux en-dehors en voyageant souvent entre les deux nations. Les deux ont leur histoire et leur intérêt : j'essaie de mêler les deux pour offrir une approche plus intéressante à mes étudiants. » Je me frottai le menton un court instant. « Il est bon que notre jeunesse (ça n'est pas comme si j'étais vieille, mais je suis au moins l'aînée de mes élèves) puissent connaître la complexité des autres civilisations. Et réciproquement. »

Mon interlocuteur partit dans un état réflexif. La question qui surgit dans mon esprit était de savoir si les mots qu'il choisit émanaient du politique ou de l'humain derrière. J'estimais qu'il s'agissait dans le fond de ce qu'il pensait vraiment, mais que la forme était celle d'un politicien qui ne devait pas céder un terrain trop conciliant à la puissance rivale. Il était bien vain de cerner les intrications d'un vétéran comme Otmar Ehrlich Deffarès. J'évacuais la possibilité de saisir la profondeur de ses pensées et me laissai guider par sa prochaine question.

« Pour tout vous dire, malgré mes envies de voyages, je n'ai guère eu l'occasion de pousser bien loin. Akkaton et Ikhyld sont déjà si vastes. Alors, ce que je sais des autres nations, c'est au travers de témoignages, de manuels et de peintures. J'essaie de ne pas porter un jugement excessif tant que je ne suis pas en mesure de me faire un avis de première main. Mais j'imagine que c'est me chercher des excuses, donc allons-y :

Eïlynster est un royaume que je trouve intéressant. Il a une dynamique que je conçois assez largement, du fait de sa faible démographie. C'est une terre intéressante, aux coutumes qui sont dignes d'intérêt, mais je crains que ce royaume se retrouve piégé dans ses propres contradictions et qu'il subisse un revers qui lui serait bien défavorable, dans la conjoncture actuelle.

Teïder a, je l'avoue, cette propension à m'irriter assez largement. Non pas que je conçoive pas les difficultés rencontrées, mais il y a des actes et des pratiques qui me révoltent profondément. Je sais que ce n'est pas du rôle de l'historien de juger, mais comment s'empêcher de le faire, quand ce sont des voisins qui commettent des atrocités pareilles ? Il est bien un sujet où je ne peux rester de marbre, c'est celui-là.

Eïrn est une nation qui m'intrigue très fortement. Je trouve que leur histoire est marquée par des événements fabuleux qui ont largement construit la mentalité de sa population. Bien sûr, c'est un territoire qui doit souffrir du jeu politique des Empires
, dis-je en paraissant la plus professionnelle possible. Mais je pense qu'il s'agit là un territoire qui marquera, à n'en pas douter les prochaines années. J'ai longtemps eu envie de le visiter, mais j'admets que la dangerosité de ses terres en fait une destination quelque peu difficile.

Quant aux Duchés, je les trouve passionnants. Il y aurait tant à en dire qu'on ne pourrait pas même en effleurer la surface en une journée. D'un point de vue plus personnel, ça n'est néanmoins pas un endroit où j'aimerais habiter. J'ai besoin d'une certaine stabilité et le rythme de vie duchéen me serait trop insupportable sur le long terme. Toutefois, il est dans mes projets d'organiser un voyage là-bas, un jour. J'ai entendu parler de paysages particuliers qu'il me faut absolument voir.
»

Je pris quelques instants pour réfléchir à ce que j'avais dit. Il me semblait que j'avais abordé l'essentiel et que je répondais bien à la question posée

« Vous savez, vous avez parlé d'un lien entre tous les sujets d'un empire. Je rêve d'un continent où ce lien serait entre chaque habitant de notre continent. Il ne vous étonnera pas que je sois une fervente défenseuse de la paix. L'horreur de la guerre est quelque chose qui me fait tressaillir. Je m'imagine parfois que la concorde entre tous les peuples pourrait exister, mais il me semble bien qu'il s'agisse d'une chimère.

Pourtant, je crois en cette capacité que nous avons tous pour évoluer, pour nous moderniser et pour emprunter aux cultures voisines pour changer. Une civilisation, ça n'est, à mon sens, pas l'œuvre de quelques uns, pas l'œuvre de tous ses habitants, mais l'œuvre de tous ceux qui sont rentrés en contact, ne serait-ce qu'un moment, avec ladite civilisation. C'est une leçon que j'essaie de pourvoir autour de moi le plus possible.

Mais grand mal m'en fasse, personne n'est prophète en son propre pays.
»

Je tordais ma bouche dans un air d'insatisfaction. J'attendais de voir ce qu'Otmar Ehrlich Deffarès répondrait à cet avis-là.



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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyVen 30 Nov - 21:21
« L'histoire de ce monde est beaucoup celle des civilisations et de leurs interactions, après tout celles-ci s'influencent réciproquement depuis toujours, donc pour vraiment appréhender le monde de manière satisfaisante il vaut mieux en effet pouvoir élargir son champ d'étude et non juste se concentrer sur une seule nation. Du moins c'est ce que je suppose. » Glissa t-il compréhensif à ce sujet concernant le fait qu'il était bon que la jeunesse puisse en apprendre beaucoup sur les deux empires, oui c'était une bonne chose. Cela n'enlevait certes rien à la rivalité entre Ikhyld et Akkaton, mais ce n'était pas une rivalité qui était synonyme de haine néanmoins et ce n'était pas plus mal. Après tout cela pouvait faire office de saine émulation par moment…

« Il est amusant que nous ayons visiblement un point de vue assez proche sur les autres nations Orzaniennes même si pas exactement le même, du moins je ne vous le cacherai pas. Néanmoins, il est vrai que normalement ce n'est pas le rôle de l'historien de juger, après il est dur d'être parfaitement objectif je suppose. Peut-être est-ce pour cela d'ailleurs que souvent les historiens travaillent bien après les faits et non quand ces derniers sont actuels, il est bien plus aisé de prendre ses distances ainsi après tout. » Même si dans ce cas aussi l'objectivité ne pouvait être parfaite, mais en soit était-ce forcément désirable ? Après tout un style d'écriture ou d'étude parfaitement objectif serait probablement d'une lourdeur abominable à lire, à l'image de certains de ces philosophes Akkatoniens ou Ikhyldiens dont on ne pouvait supporter la lecture de plus de quelques pages par jour sans avoir envie de se frapper la tête contre le mur. Même si différemment, eux c'était surtout parce qu'ils étaient de très mauvais écrivains, même si de bon penseurs…

« Un lien existe peut-être déjà ? Même si pas forcément aussi intense ou idyllique que vous le désirez, après tout aucune nation ne vit totalement isolée des autres, même Eïlynster qui se veut isolationniste, j'ai envie de dire que Orzian comme le monde est comme une toile d'araignée selon moi, une toile où chaque vibration provoquée à un bout de celle-ci se transmet jusqu'à l'autre bout, même si imperceptiblement. Reste juste à voir si le dit lien peut être mieux instauré si tel est votre désir j'ai envie de dire. Selon ma vision du monde n'importe qui peut aider à ce que le monde change d'une manière ou d'une autre à son niveau, je ne peux donc que vous encourager à faire ce qui vous semble juste et bon pour ce monde. » Oui, après tout il était bon de vouloir améliorer les choses, même si c'était rarement facile en vérité, mais bon… Peu de choses vraiment importantes en ce monde s’accomplissaient aisément en vérité.

« Sur ce. Je vous propose si cela vous va que nous prenions congé mutuellement pour le moment et que allions nous préparer pour notre visite futur du plan élémentaire. Cela vous va ? Je me rend compte que notre discussion a déjà durée un certain temps après tout et qu'il risque sinon de nous manquer un peu de temps pour tout planifier au mieux. Nous pourrons évidemment toujours la reprendre plus tard. » Cela il le dit poliment et cordial alors qu'il venait de remarquer qu'il n'y avait plus grande monde autour d'eux… En effet un certain temps venait de passer, comme quoi… Mais oui en effet cette discussion avait été très intéressante, restait maintenant à savoir ce qu'ils pourraient découvrir quand ils mettraient leur petit et futur projet en branle.
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MessageSujet: Re: Les deux érudits (Pv Alyster) Les deux érudits (Pv Alyster) EmptyMer 5 Déc - 23:47



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Sixième et dernier élément.



« On n'analyse pas le vent de l'aventure :
on s'y laisse guider, pour le meilleur et le pire. »

Le vieil empereur fut compréhensif. Je fus partiellement rassurée en sachant que nous partagions des idéaux, au moins dans un domaine, qui n'était des moindres, fallait-il le rappeler. Le lecteur sera peut-être étonnée de savoir que je présentai pas de marques d'approbation aux propos de l'empereur, à propos de la difficulté de prendre du recul pour les historiens et les historiennes : « N'oubliez pas, Monsieur, que derrière l'historienne se tient une profonde croyante. J'analyse autant que j'agis. » J'eus l'impression de rougir pendant un cous instant. Les yeux brillants, je continuais : « Vous pouvez être assurée que je ne cesserais jamais ma quête pour rendre ce monde meilleur, quoi qu'il m'en coûte. Mais vous devez sans doute savoir tout cela mieux que moi – la politique est affaire d'expérience. La part la plus difficile est de rester fidèle à nos lignes de conduite. Ma mère avait réécrit la fable sur le roseau et l'olivier. Comment le second essayait de résister au vent, tandis que le roseau, frêle d'apparence, pliait également sur la tempête. La morale était que ceux qui cédaient à la force avait l'avantage sur ceux qui tentaient de résister.

J'ai toujours détesté cette fable. Certes, saisir l'occasion et les circonstances ; créer sa propre chance, c'est la marque des grands. Mais il me semble bon de dire que ce qui fait le miracle des kiths, c'est sa capacité à forger des convictions qui tiennent des millénaires. Qui serions-nous, si nous devions abandonner nos idéaux ? Qui pourrons-nous convaincre, si nous étions lâches face à notre propre discipline ? Qui pourraions-nous regarder dans les yeux, si nous ne pouvions pas même nous regarder dans un miroir ?
»

Je soupirai (encore). J'avais prévu de mener une première entrevue très cordiale et professionnelle. Me voilà en train de m'épancher sur ma condition, à l'empereur même, rien de moins. Ces derniers temps, je rencontrai tant de personnalités incroyables, il me semblait que je m'ouvrais de plus en plus au monde. La jeune Éléonore, élusive et fermée, commençait à beaucoup parler d'elle... Bien trop à mon goût.

« Je parle et je parle, ma parole ! Je crois qu'il fallait vraiment que je me vide la tête, pour aborder notre mission ensemble. Quoi qu'il en soit, à cette fable, il serait bon de rajouter qu'une lourde forteresse ne résiste qu'aux plus grands vents et périls, bien grâce à ceux qui la défendent. Cherchons donc des alliés et changeons ce monde, la solution est facile, finis-je avec un air plus rassurée et épanouie sur le visage. »

L'empereur conclut alors la discussion en des termes plus professionnels. La première raison de notre rendez-vous était effectivement la préparation de l'excursion dans le plan élémentaire du vent. « Vous avez raison. Partons donc, le savoir n'attend pas les retardataires, dit-on ! »

Le soleil pointait enfin au zénith. Les rayons s'écrasaient sur les toits de la ville. Les clochers, les flèches et les rotondes brillaient du feu étincellant d'Akkaton. Le monde était un bien étrange endroit. Sous les toits des édifices, des milliers de personnes se trouvaient là, cachés de notre regard, mais bien présents. En parler, c'était autre chose que de s'imprégner de leur existence. Otmar Ehrlich Deffarès, en tant qu'empereur ; moi-même, en tant que professeur, nous étions des prêcheurs, nous étions des personnes qui parlaient aux autres. Nombre étaient ceux qui ne nous écoutaient guère. Cela dit, notre quête nous invitait à quitter le siècle, à nous rendre en des lieux inexplorés, alors qu'il y avait tant à faire ici.

Nul ne savait ce que réserverait notre aventure. Étrangers dans notre propre ville, nous voulions aller dans un endroit encore plus inconnu. J'eus été tentée d'admirer le projet que nous avions, mais un doute subsistait en moi, un quelque chose qui me questionnait : faisions-nous vraiment la bonne chose ?

Tout à coup, je souriai, excitée.

« Monsieur, je crois que nous sommes sur le point de nous lancer dans une aventure humaine qui nous dépasse. C'est un plaisir de pouvoir m'y lancer avec vous. »

Une bourrasque souffla et secoua avec force les parasols, dans le frou-frou des feuillages. On n'analyse pas le vent de l'aventure : on s'y laisse guider, pour le meilleur et le pire.



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