12 Novembre de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Ces temps-ci l’armée était pleinement mobilisée dans la province, aussi bien pour envoyer un peu d’aide à l’étranger, c’était après tout une occasion pour l’empire de gagner une bonne image par son biais. Que pour protéger la population civile de la province ou réprimer les créatures anciennes qui venaient menacer ses possessions.

Et il y avait diverses manières de protéger les civils, l’une des plus simples était de rapatrier certaines populations vivant en zones sensibles sur des terres plus sécurisées, par exemple des clans tribaux nomades ou sédentaires, de nagas par exemple ou d’autres peuples qui vivaient dans le désert. C’était le cas aujourd’hui, un clan d’elfes nomades se préparait à cela et bénéficiait d’une escorte de l’empire jusqu’à un lieu plus sûr la ville de Nephtys, une forteresse nagate assez récente au vu de leur histoire et l’une des rares villes de la province tournées vers la magie, mais bon. Est-ce que de telles excentricités étaient rares dans l’empire ? Après tout on avait accordé naturellement aux nagas, mais pas que, beaucoup d’autonomie autant pour les remercier de ne pas avoir réagit violemment, pour la plupart du moins à la venue de l’empire et aussi pour faire perdurer les bonnes relations.

Quoiqu’il en soit, aujourd’hui il fallait donc s’occuper d’escorter des civiles, qui n’étaient pas totalement sans défense non plus, juste peu préparés à gérer des choses plus graves que les menaces habituelles pouvant traîner dans les terres sauvages du désert… Une mission qui n’avait pas besoin d’une petite armée, un détachement de cinquante personnes suffisait, de troupes d’élites par contre.

Anton s’était porté volontaire car il supervisait autant quelques une de ses troupes dans les environs que des recrues du service militaire à qui on assignait des tâches moins dangereuses évidemment que ceux en service actif. Visiblement une juge de la garde impérial supervisait directement cette petite opération, lui devait y aider certes, mais surtout superviser l’après, quand ils seraient arrivés en ville. L’administration finirait bien le travail ensuite, mais après tout c’était à l’armée qu’on avait confier les moyens et la tâche d’assurer les premiers besoins des citoyens qui venaient se réfugier dans les villes par exemple.

Ils avaient donc retrouvés le clan qui les attendait au sein d’une des place fortes avancées de l’empire dans le désert. D’habitude elle servait à surveiller les environs et envoyer des patrouilles en période de paix, mais là ça servait aussi de bon refuge temporaire pour les civils en transit. De là, Anton qui de toute façon n’était pas là pour donner d’ordre supervisa surtout ce qui semblait leur manquer et qui devrait être traité plus tard, en ville et ce qu’il fut nécessaire de résoudre urgemment, puis ils purent commencer le départ, pour une bonne journée de marche au moins, si ce n’est plus dans les étendues de sable, ou une bonne nuit si on tenait à préciser le moment de la journée…

Fatalement il se retrouva au côté de la juge qui commandait cette opération au cours de la marche, juge qu’il connaissait de réputation et inversement. Il décida alors d’engager la conversation d’un ton robotique aimable qu’il modula, ce en surveillant les environs.

« Je suppose que pour vous aussi ce genre de situation, c’est en partie ce pourquoi vous vous êtes engagée ? Le sentiment de rendre service à la nation et la population. Comment allez-vous sinon vous et vos hommes ? Les temps actuels doivent êtres plutôt épuisants. » Il ne le mentionnait pas, mais son discours témoignait peut-être légèrement de ce sentiment paradoxal concernant les événements récents, celui évidemment que c’était une catastrophe qui menaçait la vie des civils ou la province, oui, bien entendu. Mais, il y avait cette dose chez pas mal de militaires d’excitation ou de réjouissance à l’idée d’une bonne guerre ou d’opérations armées en conditions réelles… Ce n’était pas des sentiments contradictoires dans le sens qu’ils pouvaient cohabiter chez la même personne, par exemple Anton était dévoué à la protection du peuple, mais… C’était typique d’Akkaton, la gloire militaire ou des combats excitait, on tâchait de réduire les conséquences des événements sur les civils bien entendu, mais pas mal devaient aimer l’idée de se battre contre ces créatures antiques, de servir la nation, de récolter gloire et prestige au combat. En somme, de faire ce pourquoi ils s’étaient engagés en tant que volontaire dans l’armée pour beaucoup...

Et c’était un peu son cas même s’il ne l’avouerait pas forcément de façon franche. Mais bon il était aussi de ceux qui pensaient qu’Akkaton n’aurait jamais put maintenir son mode de vie et la voie technologiste dans toute sa gloire sans être une nation forte. La force ne justifiait pas à elle seule une institution politique, mais la liberté est si aisément retirée aux faibles...

« Je ne me plaindrais pas moi aussi si ni les civils et militaires qui sont nos concitoyens n’avaient à souffrir de la situation. Il est de notre devoir de faire en sorte que la chose s’arrête au plus vite, même si malheureusement nous ne sommes guère encore certains de combien de temps dureront ces troubles. » Dit Anton avec réflexion à ce sujet et un certain sérieux, en effet c’était un fait inquiétant. Ce avant de reprendre avec un certain accord...

« Faisons en tout cas au plus vite, pour faire en sorte de renvoyer ces pseudo dieux là d’où ils viennent, aussi bien en défendant les nôtres, qu’en étant prêt à porter directement la lutte contre eux dès qu’une opportunité se présentera… J’imagine que l’empereur d’ailleurs se serait bien passé de devoir gouverner avec de tels problèmes sur le dos ? Les Deffarès ne sont pas forcément les plus à l’aise avec la chose militaire. » Après, sans doute que le dit empereur avait des conseillés de confiance, entre autre, mais en effet ce n’était pas forcément la famille politique aux tendances les plus martiales, même si évidemment de grands militaires étaient Deffarès aussi, c’était donc surtout une histoire de tendance. Quant au sujet de ses prothèses, il dirait, pensif, de sa voix mécanique...

« Hum, je dirais que je m’y suis préparé mentalement et physiquement de façon progressive, donc je gère très bien la chose. J’imagine que si quelqu’un avait eut un accident très grave et fait quasiment tout remplacé, il vaudrait mieux qu’il soit prit en charge médicalement, mais me concernant ça va. »

Oui, après tout ça ne devait guère être traumatisant pour lui même si un grand changement de condition, là où pour quelqu’un qui n’aurait pas eut de chance ou désiré cela, tout une foule de problèmes psychologiques auraient pu se poser, entres autres…

« Mais sinon pour tout vous dire, c’est ce que je voulais. C’est un peu une toute autre condition que je découvre encore, j’ai l’impression que mon esprit est moins soumit à mon corps sur certains aspects, la douleur, le plaisir, la fatigue, le besoin ? C’est une forme de liberté en soit, même si c’est aussi une privation aussi, d’une autre façon. » Il ne voulait évidemment pas dire que sa condition était supérieure à celle de ceux de chair. Car ce n’était pas vrai, et aussi car son idéal farouchement égalitaire lui faisait se dire par principe, que tous les êtres étaient égaux. Il n’avait pas disons, l’idéal d’un monde où tout le monde finirait par délaisser la chair pour embrasser l’acier, un monde où la différence entre ancien être de chair et machine deviendrait très vague. Juste d’un monde où c’était une possibilité…

« Et vous ? Je suppose que vous êtes pas mal mécanisée. Cela vous est bien utile ? Sans aller jusqu’à mon extrême, j’avais vaguement entendu parler d’un prothèse prototype qui vous aurait été greffée… Vous vous douterez qu’en tant qu’Illuminès, je suis curieux. » Il exagérait un peu, mais en effet en entrait pas dans la famille des scientifiques, qui étaient persuadés pour les plus extrémistes que la science était la solution à tous les problèmes, mais bon les extrémistes il y en avait dans chaque courant politique, sans avoir un minimum de goût pour la chose.

En attendant, ils continuaient à marcher et finiraient sans doute à terme par arriver à destination...

« Cela pourrait aussi être l’opportunité de s’occuper du cas Teïderien ? Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir, mais de toute manière nous nous pencherons sur leur cas un jour ou l’autre. » Glissera Anton pensif quant aux crises qui secouaient Orzian et la façon dont ils comptaient possiblement les gérer, il est vrai que concernant le royaume de Teïder, ils risquaient de devoir aller plus ou moins au charbon contre eux à un moment ou autre, du genre bataille et grandes manœuvres… Après il verrait bien, mais concernant l’empire, ce serait très probable, surtout que peut-être les autres pays ne s’en priveraient pas ?

« Heureusement qu’il n’a pas à s’inquiéter d’une réélection haha, quoiqu’il pourrait vouloir devenir sénateur ou membre élu de l’assemblée du peuple après, mais bon ! La politique c’est particulier, d’ailleurs on a encore le temps, mais je me demande qui sera le prochain empereur, ou la prochaine impératrice. Peut-être moi ? Ou vous ? » Conclura t-il sur le ton de l’humour aussi bien pour lui que pour elle, disons qu’il n’avait pas l’impression que la chose intéresserait spécialement Ophélia…

« Oh, bien entendu il y a eu des examens physiques et psychologiques entres autres et tout un lot d’autorisations, les prothèses les plus, dangereuses on va dire, m’ont été autorisées parce que je suis dans l’armée par exemple. Mais ne vous inquiétez pas, je suis parfaitement sain d’esprit et content de ma nouvelle condition. »

Après tout il est vrai qu’il aurait été plus discutable disons, d’autoriser l’installation de certaines prothèses sur un civil, même si évidemment la prothétisation totale leur était possible. Enfin bon, de toute façon l’empire était ce qu’il était, plutôt procédurier pour ce genre de choses, ce qui avait tendance à prendre du temps, mais au moins c’était réglementé et surveillé… Quant à la mécanisation en cours de dame Ophélia, qu’elle ne souhaitait pas accomplir jusqu’au bout.

« Un équilibre ? Je suis curieux à ce sujet, mais je suppose que c’est un sentiment personnel difficile à décrire, donc passons. Ainsi vous bénéficiez d’une prothèse prototype ? C’est intéressant, pour ma part je me suis fait installé récemment un organe de Laxis… Pas peur de perdre votre âme en altérant en partie votre esprit par la science ? Enfin, c’est ce que direz certains. » Glisserait Anton avec amusement, sans doute pensaient-ils surtout à des mages peu appréciateurs de ça, avant de conclure avec complicité.

« Cela et je suppose que vos nombreux admirateurs seraient déçus si votre joli minois devenait plus mécanique ? Pour ma part ce n’était pas trop un problème. Je suis peut-être même plus beau qu’avant. » Disons qu’Anton n’avait pas forcément été le plus bel homme d’Akkaton à la base...

Quoiqu’il en soit, ils étaient sinon en train de passer par une partie « risquée » du désert pour leur trajet, car éloignée de toute ville, forteresse ou village sédentaire quelconque, ce qui voulait dire qu'à partir de là il fallait être encore davantage sur ses gardes...

« Oui, il est prioritaire de défendre notre territoire avant d’attaquer ailleurs, évidemment, l’empire est certes connut pour aimer envoyer ses armées se promener à l’étranger, mais jamais quand des forces ennemies se trouve sur notre territoire. » Glissera Anton avec un mélange d’approbation, sérieux et une pointe d’humour ? Après tout Akkaton même si elle n’avait pas relancée depuis un moment la machine d’annexion militaire, n’avait pas bâtit un vaste empire de façon très « pacifiste ». En tout cas oui, il était de bon goût avant d’attaquer à l’étranger, de d’abord régler ses problèmes internes…

« Oh je ne sais pas si je voudrais faire empereur pour ma part ! Quoique, la charge permet d’accomplir certaines choses... » Ajoutera t-il sinon de bonne humeur, puis après réflexion, avant de développer calmement. « Après les pouvoirs de l’empereur sont limités, certes et heureusement, mais l’homme ou la femme à ce poste peut quand même donner une nouvelle direction à la nation, j’avouerai que si je pouvais, je ne serais guère contre d’être un empereur agissant pour le bien de l’empire. Enfin, comme tous le prétendent, mais à ma façon. »

Ce achevé avec une pointe d’humour, oh il considérait qu’un empereur pouvait accomplir de grandes choses, mais que bien entendu c’était la volonté du peuple qui primait, Anton était après tout ce qu’on pourrait qualifier de démocrate radical… Quoiqu’il en soit, il reprendrait sinon avec sérieux. « Après, un mandat Deffarès a toujours ses intérêts, je suppose que nos voisins s’inquiéteront davantage au prochain Draenör élu, même si ça ne veut pas forcément dire que nous allons lancés une nouvelle guerre... » Après tout que le peuple nomme tel ou un tel empereur était aussi un message, sur l’orientation désirée pour l’empire pour les prochaines années… Autant dire que la nomination d’un Arcadia ou Draenör n’enverraient pas les mêmes messages, même s’il y avait eut des empereurs Draenör au cours d’une des dernières décennies et pourtant aucune guerre…

Puis au sujet de ses prothèses, il reprendra, non sans une certaine réflexion.

« Je vois, en effet les thérianthropes doivent souvent gérer avec leur part animale et des fois cela peut être difficile quand on a dû se faire remplacer des membres... Je suis content que vous ayez trouvée un équilibre du coup, le plus important c’est de se sentir bien mentalement. » Pour sa part il se sentait très bien, mais bon ça avait été un choix consentit dès le départ, qui l’inscrivait d’ailleurs dans la catégorie de ceux s’étant charcutés pour améliorer leur corps, ce qui pouvait être mal vu à l’étranger, mais bon pour sa part il considérait que c’était son corps… Et donc son choix.

Surtout que bon, si on était resté au stade de tout ce qui est « naturel », la civilisation serait encore au stade des humanoïdes sachant à peine faire du feu et dormant dans des grottes. Pour lui, pouvoir changer son être n’était au final qu’une des étapes logiques du progrès qu’il soit technologique ou magique… Une façon pour les êtres pesants de transcender toujours plus leur condition, ce pour aspirer à autre chose. Du moins à ses yeux.

« Hum, la magie a prouvée que l’âme existe en effet, c’est une sorte d’organe immatériel parallèle au cerveau abritant notre conscience, mais quant à savoir comment ça fonctionne… Au moins, on sait que si jamais on voudra aussi remplacer le truc flasque qu’on a dans notre tête, il faudra interagir avec. Je suppose que si cela devenait possible, vous ne seriez pas étonnée que je fasse ainsi. » Après tout, c’était bien la seule chose d’organique qui lui restait… Puis il reprendra, avec réflexion.

« Oh vous savez, la beauté ne fait pas forcément tout mon amie. Bon après, je suis mal placé pour dire en quoi une femme pourrait plaire à un homme précisément, car je ne suis pas spécialiste de la chose, mais ma foi… Une dame aussi forte que vous, haut gradée, ayant le sens de l’organisation et des responsabilités, je suppose que ça peut attirer pas mal de monde. » Il sembla alors réfléchir à nouveau, puis ajouta avec amusement.

« Pour ma part, je suis plutôt hors-course maintenant, sauf pour ceux qui seraient intéressés par une relation parfaitement platonique. Peut-être avec une ou un automaton tiens ? »

Personne ne les attaquait pour le moment et ce n’était pas plus mal, pas forcément inattendu aussi, après tout, toutes les missions d’escortes ou de patrouilles dans le désert ne finissaient pas en bataille, même si cela devenait plus fréquent depuis peu. Cela ou ils décourageaient toute opposition aussi, après tout il arrivait aussi qu’on estime qu’un convoi ne soit pas assez intéressant à attaquer, ou aisé, notamment quand c’était une cible militaire ?

« Je note donc d’éviter de plaisanter sur le sujet des guerres extérieures à un sommet diplomatique quelconque à l’avenir, pourtant j’aurais crû que c’était le genre de plaisanterie de bon goût qui n’avait pas tendance à inquiéter nos voisins. » Achèverait sinon Anton amusé concernant ses petits traits d’esprits, même si évidemment jamais de la vie il ne ferait ce genre de plaisanteries devant des diplomates étrangers, il avait un minimum de bon sens après tout. Bon, après dans la longue histoire de l’empire, certains empereurs l’avaient sans doute déjà faits, mais bon...

Quoiqu’il en soit, il avait une forte estime pour la famille Draenör à sa façon, après tout comme beaucoup d’Akkatoniens, il avait une certaine estime pour l’armée qu’il considérait comme essentielle pour défendre leurs valeurs et leur démocratie. Même si bien entendu les Draenörs n’avaient pas le monopole des grands militaires, et qu’il serait dommage de ne pas aimer l’armée en étant soi-même haut juge et en commandant une légion entière. Et puis, chacune des cinq grandes familles avaient jouée son rôle au cours de la longue histoire de l’empire pour le bâtir, et chacune avait son rôle à jouer, même sous le mandat d’un empereur Deffarès.

« Qui sait ? Si jamais je finis empereur, peut-être que je ferais aussi bien que Dracos Alérich Draenör ? Par contre il va falloir que je trouve quelqu’un pour écrire mes discours, et il faudrait aussi que je bataille longuement pour que ma famille me choisisse comme candidat. En vérité ça risque d’être assez, épique... » Dans le sens que rien que le fait d’être désigné candidat par sa famille politique serait déjà une sacrée aventure en soi. Surtout que comme dans chaque grande famille, il devait y avoir divers courants, des avis divergents, et pas mal de gens avec leur égo, autant dire qu’il y aurait de sacrés débats.

« Ce qui est beau avec le progrès, c’est que jamais il ne sera à court de surprises à nous dévoiler pour l’avenir, même si à mon avis l’âme n’est pas ce qui sera le plus surprenant comme accomplissement en effet ! » Ajoutera sinon Anton d’un ton mécanique légèrement rêveur, ce avant d’ajouter pensif.

« Moi-même je ne suis pas au courant de tout ce qui se passe dans les laboratoires, qu’ils soient Illuminès, du projet éclipse, des autres familles ou civils. Je suis néanmoins convaincu qu’utilisé sagement, tout cela nous pourra qu’améliorer ce monde. » Ajoutera t-il sinon avec une pointe d’idéalisme, en même temps il était Illuminès. S’il y avait bien une famille convaincue du bien fondé du progrès scientifique en tant que tel, c’était bien la sienne.

« Pour jouer les marieuses il faudrait que je sache quel est votre genre d’homme ou de femme, mais quelque chose me dit que ce genre de question serait indiscrète ! Surtout quand moi-même je n’ai jamais vraiment réfléchis à la question me concernant. » Ajouterait t-il sinon amusé, se disant peut-être pour sa part que ça ne l’avait peut-être jamais intéressé tout court. Après qui sait à l’avenir ? Quant à dame Ophélia, il supposait qu’elle avait mieux à faire et elle avait bien raison si c’était le cas. Et si jamais un jour ça l’intéresserait, elle trouverait, mais il n’était bien entendu pas de ceux qui s’imaginait que tout le monde devait finir par trouver quelqu’un.

Il finirait sinon par ajouter pensif...

« J’y pense sinon, entre les voyages diplomatiques de l’empereur, le fait qu’il doive de temps en temps parcourir l’empire entre autre, et même si je suppose que toute la garde ne le suit pas à chaque fois, vous devez pas mal voyager ? Vous avez quelques préférences concernant les pays étrangers ou provinces impériales ? » On sentait que lui-même aimerait bien l’idée de pas mal voyager aussi, même s’il était loin d’être sédentaire, il était après tout originaire de la capitale, Akkaton !

« Il est vrai qu’ils s’imaginent souvent dès qu’on parle d’Illuminès, tomber sur des scientifiques ou excentriques de toutes sortes, beaucoup sont étonnés quand ils ne me connaissait pas de savoir que je suis un Illuminès, quoique ils sont moins surpris depuis que je suis mécanisé... » Glisserait-il amusé à ce sujet, bien conscient en effet de divers clichés et préjugés sur sa famille politique comme sur les autres. Des clichés sans doute aidés par le fait qu’elles n’étaient pas composées de politiciens pures uniquement, mais de beaucoup d’experts, spécialistes ou passionnés éclairés et méritants ayant fait leur preuve. Cela faisait donc que ceux en faisant partie étaient pas mal impliqués dans ce qui faisait l’âme de la famille...

« Je suis certain que l’empereur dragon en bon patriote ne se plaindra pas si un excellent empereur venait au pouvoir, bon par contre il faudrait que j’apprenne à bien parler et être plus convaincant si je vise ce rang, il faut savoir s’adresser à l’assemblée et au sénat. » Ajouta t-il sinon pensif, avant de glisser amusé. « En tout cas, si je n’ai pas à me soucier plus que nécessaire de ma sécurité, j’aurais l’esprit serein. » Il ne doutait pas après tout, même s’il le disait de façon complice, de la compétence de son amie à ce sujet. Ce avant de reprendre avec humour.

« De toute façon, vous avez déjà bien assez à faire avec les soldats sous vos ordres sans en plus devoir s’occuper d’une famille haha. Pour ma part, je fais fort bien sans. » Il est vrai qu’à un moment, on préférait quand même lever le pied.

Et alors qu’il surveillait les alentours et que la marche continuait, Anton se disait qu’en effet être garde impériale, ou comme lui au service de l’assemblée du peuple avait son avantage. En tout cas, il glisserait amusé à ce sujet...

« Il est vrai qu’avec une telle mission, il ne vaut mieux pas relâcher sa garde, mais qui sait en permission ? Quoique l’empire est aussi bien vaste si vous préférez voyager à l’intérieur. » C’était un avantage après tout d’un empire s’étendant sur un peu plus d’un ou deux continents, chaque province de celui-ci était quasiment un gros pays avec ses particularités et choses à offrir… Il était sans doute probable qu’un voyageur pouvait passer sa vie à parcourir l’empire sans jamais en sortir, ce sans jamais manquer de choses à découvrir, enfin sauf peut-être si c’était un elfe ou un dragon…

« Mais plus sérieusement, c’est un devoir essentiel, tout comme la protection du sénat et de l’assemblée. Après, heureusement le système fait que si l’empereur venait à avoir, un destin funeste nous serions moins en crise que d’autres pays, mais ce serait un rude coup porté à l’honneur et la fierté de notre nation… Et puis, certes j’aime les élections, mais c’est fatiguant si on doit en refaire soudainement. » Ce quand même conclut sur une pointe de légèreté, car en effet ça devait être des périodes plutôt chargées.

« Après, soyons sincères, nous n’attendons pas toujours les élections pour se prendre la tête des fois chez les Illuminès, même si cela reste souvent polit et constructif. Disons que quand vous rassemblez pas mal de monde ayant un savoir scientifique et on va être sincère, une certaine fierté à ce sujet, selon les caractères et les occasions ça peut être explosif pour peu que certains donnent leur avis sur les théories et travaux des autres. » Cela et puis même s’il ne le précisa pas, il devait y avoir des gens qui ne s’aimaient tout simplement pas, mais ça c’était normal aussi. « Je ne sais pas sinon trop comment c’est chez les Draenör en dehors des quelques invitations que j’ai pu avoir, je suppose qu’il y a des débats et discussions, mais que vous êtes un peu plus disciplinés ? »

Pour l’instant tout allait bien, même si chacun restait prudent et que sans doute pas mal angoissaient parmi ceux qu’ils escortaient, mais après tout… Qui sait ? Peut-être que cette mission s’achèverait sans affrontement, ça pouvait arriver aussi et ce ne serait pas plus mal en soit. Même si bien entendu, on était jamais sûr avant que tout soit bien terminé...

« En effet, après c’était déjà difficile étant donné le colosse que j’étais. » Glissera sinon Anton amusé au sujet du fait que le protéger ne serait pas forcément des plus difficiles, car il est vrai qu’il avait déjà été une belle armoire à glace quand il avait de la chair sur lui après tout, rien que des assassins potentiels apprécient attaquer.

« Je te comprends, le devoir avant tout. Et puis je ne suis pas si différent, j’ai du temps libre, mais sans doute moins que ceux qui n’ont pas la fâcheuse tendance d’ajouter des tâches scientifiques à leur travail par dessus. Après tout, n’est pas Illuminès qui veut. » Dira t-il sinon avec complicité, ce avant de reprendre pensif sur le sujet de l’empereur possiblement assassiné.

« De toute façon, je pense que tant que tu seras cheffe de la garde, ça devrait aller. Oh tiens j’y pense... » Il ajoutera alors amusé. « Vous devez avoir des anecdotes amusantes à raconter sur les occupants précédents du rang, mais bon je suppose que vous n’êtes pas censés en parler. » Enfin il supposait que ça devait dépendre des excentricités de l’actuel et des précédents occupants du poste. Mais en effet, ils devaient avoir des choses à raconter à ce sujet…

« Oh ? » Dira t-il sinon curieux au sujet des débats Draenör avant d’ajouter amusé. « Des fois on a grands débats du genre, des fois c’est des membres de la famille qui ne sont pas du tout d’accord sur l’intérêt de certains sujets d’études ou les travaux de l’un ou l’autre. Actuellement pas mal de débats tournent autour de l’or vert, son intérêt et aussi au sujet des automatons. Peuvent-ils êtres considérés comme des êtres vivants et à quel point ? Il y a ceux qui disent oui car ils ont théoriquement une grâce à l’or vert, d’autres qui sont plus réticents à cela. Après personne ne va dire ou n’ose dire que ce sont des abominations profanant le caractère sacré de la vie, ça c’est un point de vue de mage fort tranché. » Conclurait-il donc avec une dose d’humour, ce avant de reprendre alors qu’il contemplait les alentours.

« Sinon j’y pense, mais c’est amusant, notre province sur ce continent est un vaste désert et… La capitale de l’empire se situait dans un désert à l’origine… Il faut croire que l’empire aime bien les déserts. D'ailleurs de ce que j’avais entendu dire du désert d’Akkat, il était tout aussi mal famé que celui-ci avec des ruines antédiluviennes et des morts vivants et bêtes sauvages partout, donc c’est aussi un bon retour aux origines... » Mais bon il n’existait plus depuis le temps, contrairement au désert Orzanien qui allait sans doute rester, après tout l’empire n’avait ni la volonté, ni le besoin d’en faire autre chose, ça et puis les nagas citoyens de celui-ci n’apprécieraient probablement pas et la volonté des citoyens primait après tout.