29 Juillet de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Anton était comment dirait-on, en passage rapide à proximité de la cité impérial de Jade dans la province Ikhyldienne pour des raisons diplomatiques, même si évidemment ce n’était plus vraiment le meilleur endroit du monde pour lui pour se balader maintenant qu’il était plus proche que jamais de la machine et assez éloigné de la chair. Quoiqu’il en soit, il n’y était que de passage rapide, ce car il avait mandé par l’assemblée du peuple pour superviser le transfert de nouveaux ambassadeurs liés à cette dernière dans la capitale de province Ikhyldienne. Certes, on pouvait se dire que la chose aurait été assez secondaire pour se passer de lui, même en période de paix. Mais la symbolique derrière, notamment concernant un haut juge directement affilié avec l’assemblée, l’organe de pouvoir principal du régime Akkatonien, était assez importante pour ne pas dédaigner la chose. En plus, il devait gérer une affaire concernant l’esprit en collaboration avec les autorités locales, mais ça ça ne nécessitait pas qu’il reste spécialement dans la cité elle-même.

Quoiqu’il en soit, c’était donc la raison pour laquelle il rôdait quelques jours dans les environs même si la forte présence de magie alentours était plutôt pour gêner l’homme presque totalement cybernétisé qu’il était. Autant dire qu’actuellement, l’organe de laxis et l’amélioration lié à celui-ci, pour réduire l’influence de la magie sur son corps, était plus séduisant que jamais, même si c’était encore bien lointain.

Quoiqu’il en soit c’est alors qu’il sortait avec un peu de soulagement du palais impérial de la Cité de Jade après y avoir mené quelques ambassadeurs, qu’il vit non loin quelqu’un qui lui rappelait quelque chose. Sa mémoire faisant son travail, il s’approcha alors de l’autre pour dire d’une voix encore organique et un peu étonnée.

« Tiens, ça faisait longtemps je crois ? Vous êtes bien loin des terres glacées du Nord. Comment vous portez vous ? » Très loin même, c’était la partie du continent la plus éloignée de ces dernières.

Anton se demandait ce que faisait ici un être vivant d'habitude dans le nord sauvage, une visite diplomatique ? Il ne savait pas trop si les Ikhyldiens étaient intéressés, même dans leur désir d’influence diplomatique par le fait de traiter avec l’une des contrées les plus sauvages de ce continent, mais ça après c’était probablement trop partir du préjugé que sortit des six grandes nations et de ceux vivant en leur sein, les peuplades qui restaient en Orzian n’étaient au final que de peu d’intérêt diplomatique. Après, c’était un dragon de ce qu’il savait, donc sa personne méritait de base, sauf actions contraires, une certaine estime de la part des Ikhyldiens, ce qui expliquait pourquoi au moins sa présence était potentiellement appréciée ici...

« Des raisons politiques en effet, et vous ? Vous venez visiter les lieux ? Ou pour affaire ? C’est assez loin mine de rien des terres enneigées où vous vivez. » Dit-il donc visiblement d’un ton curieux, mais pas méfiant ou soupçonneux, pour lui après tout déjà il n’y avait pas de raison de l’être et sans doute que sans le penser méchamment ou de façon méprisante bien entendu le concernant. Les affaires potentielles d’une tribu du Nord ne pouvaient êtres que très secondaires aux yeux de son pays… Enfin, cela bien entendu il ne le pensait pas vraiment directement, ceci et puis les affaires politiques ne le concernaient souvent qu’à moitié.

« Je suppose en tout cas que vous devez apprécier les coutumes et traditions locales. De ce que je sais, par ici les dragons et mages respectables sont tenus en très haute estime. » Et les êtres comme lui, devaient êtres vus bizarrement, mais cela il ne l’ajouta pas car c’était une évidence. De toute façon, il ne comptait pas rester stationner dans les environs bien longtemps. Même s’il devait l’avouer maintenant, il était curieux de savoir ce qui pouvait amener un dragon nordiste par ici. De la famille dans les environs ?

« Il est bien en effet de découvrir d’autres terres, d’autres cultures, d’autres gens et d’autres façons de penser, ça permet soi-même de s’enrichir à divers niveaux je pense. » Dit Anton avec ce qui devait être de l’approbation certainement en son for intérieur à ce sujet même si on ne pouvait plus trop le sentir maintenant dans son ton. En effet, il était du genre assez xénophile au final, donc ce ne serait pas lui qui critiquerait ce type d’initiatives. Même s’il ne fallait pas s’y tromper, la xénophilie courante chez beaucoup d’Akkatoniens n’était pas fondamentalement incompatible avec les visées impérialiste de leur empire plus de deux fois millénaire. Non, au contraire, c’était d’autant plus une raison de s’étendre sur le monde si on désirait intégrer tous les autres peuples à la nation.

« Je ne reste que quelques jours pour ma part, le temps de finir cette histoire diplomatique qui m’a fait déplacé jusqu’ici, j’en profite pour découvrir un peu davantage les environs, la Cité de Jade après tout a beaucoup à offrir comme merveilles à observer et la province dans laquelle elle se situe encore plus. » Il n’était d’ailleurs point dérangé par l’idée de complimenter les accomplissements d’autres nations et peuples, soulignant sans doute qu’il était certes patriote, mais pas nationaliste de mauvaise foi non plus, de cette souche qui penserait que tout ce qui n’avait pas été accomplit par son pays, ne valait au final pas grand-chose en comparaison.

« Je suis certain que si vous désiriez avoir un petit pied à terre en Ikhyld, vous en auriez facilement un, aussi bien pour vendre peut-être quelques produits qu’attirer quelques personnes dans votre tribu. » Il pensa alors à quelque chose et ajouta.

« Sinon, je suppose que c’est votre première fois ici ? Je suis déjà venu pour ma part, si ça vous intéresse je pourrais vous montrer quelques endroits intéressants à voir pour des étrangers comme nous… Le genre auxquels les Ikhyldiens ne pensent pas forcément à nous parler, donc pas forcément les plus connus. » Oui, après tout ce genre de villes avait souvent des petites recoins intéressants à visiter.

« Je suis logé à l’ambassade Akkatonienne, c’est plus simple et pratique pour quelqu’un comme moi. Quant à vous, évitez d’être si séduis par Ikhyld que vous n’aurez plus envie de partir. Ils sont doués pour ça disons. » Dit-il à moitié avec humour, à moitié sérieux, car en vérité ce n’était pas totalement faux. Même s’il doutait qu’un dragon aimant sa tribu et ayant grandit dans elle-ci puisse quitter brusquement cette dernière parce qu’une culture étrangère lui a beaucoup plu. Après Anton n’était pas psychologue et encore moins draconologue, donc il ne s’avançait guère trop en ce sens.

Et les dragons Akkatoniens en vérité avaient plus rarement que dans le reste du monde le dons de prendre une forme bipède, donc des fois il était légèrement induit en erreur peut-être par l’apparence bipède, même si dragonicisée de son interlocuteur. Car il n’avait ainsi pas un lézard énorme volant de plusieurs mètres de haut souvent devant lui. Après, il devait avouer, c’était plus pratique tout de même pour mener une conversation tête à tête dans une rue.

« Non, vous pouvez me suivre, j’ai du temps libre actuellement. Quant à savoir où nous allons cela dépend, voudriez-vous découvrir un lieu d’art ? Un de loisir ? Un lieu de pouvoir ? Une académie de magie ? Un de ces lieux de plaisance pour dragon ou autre chose ? Comme les marchés ? Il y a beaucoup de variété par ici. » Lui-même ne devait pas savoir trop où aller pour ainsi demander l’avis au dragon, d’ailleurs il se permit de demander juste après amusé.

« Vous n’aurez qu’à me montrer votre forme dragonique en remerciement plus tard, j’avouerai être curieux d’observer celle-ci. » Cela et puis il fallait avouer qu’en général les dragons étaient assez beau.

« Ma foi, c’est une grande responsabilité que vous mettez ainsi sur mes épaules, mais je vais tâcher de l’honorer au mieux ! » Glissa Anton d’un ton amusé et aimable concernant le fait que le dragon sous forme bipède lui faisait pleinement confiance pour le guider vers des lieux intéressants de la capitale de province Ikhyldienne. Même si en vérité Anton avait déjà une bonne idée des endroits à faire visiter au dragon.

D’ailleurs, celui-ci n’était pas fermé à l’idée de montrer sa véritable forme au haut juge en récompense. Haut juge qui n’avait même pas imaginé la possibilité que ce soit un peu osé ou indiscret comme demande dans les faits, une preuve sans doute de sa candeur dirons-nous.

En tout cas il était plutôt content que le dragon ait accepté, car même si Anton n’était pas non plus de ces êtres en adoration devant les dragons, chose que l’éducation Akkatonienne n’avait point améliorée chez lui, il restait que c’était des créatures plutôt belles et fascinantes sous leur forme naturelle, avec cette taille imposante et cette grâce terrible qui pouvait aisément fasciner dans les faits, un soldat tel que lui.

« Je suppose que c’est d’autant plus une bonne affaire pour vous que ça ne vous coûtera rien. Quoique vous n’êtes pas duchéen donc ce n’est peut-être pas très important pour vous que cela. » Glissa t-il sinon amusé à ce sujet, après tout les duchéens du sud étaient connus pour avoir un certain amour de l’argent notamment.

Quoiqu’il en soit alors qu’ils commençaient à aller explorer les merveilles d’Ikhyld, du moins alors qu’ils se mettaient en route, Anton s’arrêta pour réfléchir à la dernière demande du dragon qui cherchait quelqu’un. Il glissa alors avec réflexion.

« Eh bien, je ne connais pas tout le monde ici, mais si c’est quelqu’un de célèbre et connu, peut-être que je pourrais vous guider vers cette personne ? Sinon je pourrais toujours demander plus tard à l’ambassadeur des informations et vous les transmettre. En soit ça ne me dérangerait point et puis je n’ai rien contre de rendre service à quelqu’un de sympathique comme vous. » Visiblement il était plutôt du genre bonne pâte et serviable après tout, quand il appréciait la personne qui lui demandait service. En tout cas sur ce il conclut d’un ton curieux.

« Du coup qui cherchez vous ? Une congénère ? Un membre de votre famille ? Autre chose ? » Et il attendit donc patiemment que le dragon fasse sa demande.

De toute façon Anton ne considérait pas le fait de servir un temps de guide touristique comme une tâche mettant beaucoup de pression sur ses épaules, lui qui après tout était un général Akkatonien, en somme le genre de personne dont dépendait la vie de beaucoup de mondes et qui surtout par ses ordres pouvaient en faire périr beaucoup d’autres. En comparaison, ce genre de choses lui semblait assez légère et facile, mais surtout du genre auquel il pouvait adhérer et qu’il pouvait pratiquer activement sans réelle difficulté dirons-nous.

« Dragon, hybride, je suis Akkatonien je vous avouerai, donc même s’il y a une différence à mes yeux, elle n’est probablement aussi importante que vous pourriez le penser. Même si je dois l’avouer, je n’ai jamais été contre de regarder longuement la beauté terrible que peut représenter un dragon, en parlant de cela d’ailleurs… Vous le découvrirez assez tôt, mais à Ikhyld il y a pas mal de diversité chez les dragons, comme à Akkaton certes, mais d’un exotisme différent dirons-nous. » C’était le grand empire de l’Est après tout.

Par contre, quand le dragon précisa qui il cherchait, Anton se mit à étrangement fixer celui-ci d’un air abasourdit qui pouvait se voir comme il ne portait pas son casque et avait encore un visage en bonne partie fait de chair. Le genre de regard ahuri qui se demandait si ce qu’il venait d’entendre était bien ce qu’il venait d’entendre. Puis… Secouant la tête comme pour se ressaisir, il finit alors par dire.

« La coïncidence est très grosse donc je vais partir du principe que c’est bien d’elle dont vous parlez. L’impératrice d’Ikhyld ? Sérieusement ? Oui je la connais, tout le monde par ici je crois d’ailleurs, même si pas personnellement, cette personne dirige actuellement l’empire dans lequel nous nous trouvons. » Ce avant de laisser un temps à son interlocuteur pour réfléchir à ceci...

« Hum, je ne la connais pas personnellement, mais on m’a en effet dit qu’elle avait les cheveux roux, les yeux bleus et plusieurs signes distinctifs montrant que c’est une hybride, comme des cornes sur la tête et des ailes. » Dit Anton après un temps de réflexion devant les questions du dragon, se disant que celui-ci n’avait pas dû rencontrer sa cousine depuis un sacré temps car celle-ci était impératrice bien avant que le haut juge soit né. Enfin, après les dragons devaient avoir une notion bien différente du temps de celle d’un humain comme lui, n’est-ce pas ?

Quoiqu’il en soit il n’était probablement pas sinon la personne qui se serait formalisée d’une façon particulière, sauf vraiment grossière ou très irrespectueuse de parler de l’impératrice d’Ikhyld, surtout sans savoir qui c’était. Car en plus de ne pas être lui-même Ikhyldien, il ne devait pas forcément être des gens proches d’elle. Il ne serait pas étonnant d’ailleurs de dire que les chances qu’un Akkatonien mécanisé comme lui aille haut dans l’estime d’une telle personnalité représentant la voie magique sur terre, étaient plutôt réduites, n’est-ce pas ?

Enfin bon… Quoiqu’il en soit Anton ne semblait guère formalisé par cela et sembla même légèrement surprit que l’autre s’excuse soudainement. Le haut juge qui était quelqu’un de bon bougre, prit donc la peine de lui glisser avec bonne humeur.

« Ma foi, pas besoin de vous excuser pour cela, vous n’avez rien dit de mal et je ne vois pas pourquoi pour ma part je serais vexé par cela. Ainsi, vous voulez la rencontrer ? Peut-être que le fait que vous êtes un dragon pourrait y aider ? Je veux dire, certes ils ne manquent pas de dragon à Ikhyld, mais les vôtres sont particulièrement bien vus par ici. Si vous demandez une entrevue avec l’expertise et exposez que vous pensez être de sa famille, il y a des chances que ce soit accepté. » Après tout ce ne serait pas comme si un paysan humain débarqué de sa campagne le faisait, n’est-ce pas ? Quoiqu’il en soit alors qu’ils marchaient, ils arrivèrent à ce qui semblait être l’entrée d’un immense bâtiment. Une sorte de petit palais qui semblait être une ode visible à la beauté et l’art.

« C’est le grand opéra magique, il a été construit par ici assez récemment je crois… Le visiter vous intéresse ? » Sans doute serait-il gêné pour sa part au niveau de ses implants, mais rien d’insurmontable sans doute.

« Je suis certain que tout va bien se passer, en plus vous savez bien vous tenir et avez un tempérament qui ne vous attirera pas d’inimités. » Ajouta Anton quoiqu’il en soit avec sympathie quant aux chances du dragon sous forme bipède actuellement, de pouvoir rencontrer sa cousine. Avoir l’impératrice d’Ikhyld comme cousine, ça devait avoir son intérêt supposa t-il, surtout si on prévoyait éventuellement quelques privilèges ou miettes de pouvoir diverses. Enfin bon, il ne l’enviait pas spécialement en soit, mais il supposait que l’esprit du dragon carburait peut-être à ce sujet. Il espérait en tout cas pour lui que ces « retrouvailles » seraient heureuses.

« C’est supportable. » Ajouta t-il sinon sympathique quant au fait qu’entrer dans l’opéra pourrait le gêner, ce n’est pas non plus comme s’il souffrait pensa t-il. Et puis, il avait promit à l’autre de lui montrer quelques lieux intéressants. Chose qui serait compliquée dans une telle ville si on était pas prêt à endurer la présence abondante de magie évidemment.

Ils entrèrent donc dans l’opéra, les quelques gardes qui surveillaient l’entrée les laissèrent passer sans mal suite à quelques questions d’usage et ils purent alors découvrir l’édifice de l’intérieur.

Et la visite fut dans les faits époustouflante. Tout ici respirait aussi bien le luxe que la magie, le luxe par la moquette ou pierre noble dont était fait le sol, les décorations du plafond tels que les lustres ou sources de lumières enchantées ou les divers tableaux, sculptures, meubles de facture noble se trouvant par ci par là. Et la magie, par la lumière qui éclairait les lieux en effets, la façon dont les toiles de maîtres semblaient en partie s’animer, la douce sonorité apaisante qui résonnait en ces lieux ou la température parfaitement agréable qui y régnait. Cela et quelques effets visuels magiques divers, devaient achever sans doute de convaincre le dragon qu’il n’avait probablement rien vu de ce niveau avant d’arriver en ces terres… Du moins dans le domaine magique et tout ça juste pour le confort et l’agrément.

« J’ai entendu dire que ce soir une pièce était jouée ici. Personnellement je ne pourrais pas y assister car j’ai à faire, mais si jamais ça vous intéresse vous, n’hésitez pas, je suis certains qu’une représentation dans un tel lieux serait un spectacle mémorable. » Se permit quoiqu’il en soit de glisser le haut juge amusé au dragon en profitant lui aussi de la visite des lieux pour apprécier la beauté des environs.

Cela n’étonna pas le haut juge, d’entendre de la bouche du dragon que les lieux l’impressionnait, sans doute n’était-il pas habitué après tout à un tel étalage d’art, de beauté et de raffinement, s’il venait des terres sauvages du nord. Bon, c’était sans doute en partie un préjugé civilisationnel de penser ainsi, mais après tout ce genre de merveilles, seule une grande nation strictement organisée pouvait les bâtir.

Anton se disait même que c’est ce genre de grand monument et édifice public qui témoignait qu’un pays était vraiment civilisé et digne d’un grand respect. Après tout, une nation ayant la logistique et main d’œuvre pour cela, mais aussi la volonté de bâtir des bâtiments grandioses faits pour durer, avait dépassée depuis longtemps le simple stade de la survie.

Quoiqu’il en soit, il ne se doutait point des pensées qui agitaient le dragon, enfin sauf quand celui-ci lui fit part de cela. Anton alors, finit par répondre aimablement à l’autre, sans doute comprenait-il où il voulait en venir.

« Ikhyld est une grande civilisation, bâtit pour durer, émerveiller et surtout bien organisée. Je suppose que l’ambiance est bien différentes de terres sauvages certes très libres et vastes, mais peu touchées par la civilisation. Enfin bon, je suppose qu’au pire il n’est pas trop tard pour devenir Ikhyldien à terme, si ça vous tente. » Finit par conclure le haut juge avec une certaine bienveillance, visiblement il n’était pas spécialement contre cette idée, après tout Ikhyld aussi était un grand pays, même si bien différent d’Akkaton.

« Je suis sûr qu’un noble d’Ikhyld aurait été un meilleur guide que moi haha, mais je suis content que les environs vous plaisent. Pour les conseils, vous êtes un mage ? Visiter quelques grandes académies magiques vous intéresserait ? Bon, pas mal de monde va me regarder bizarrement si je vous accompagne, mais c’est faisable… Et sinon, j’ai entendu parler de certains lieux d’aisances fait spécialement pour les dragons. Cela pourrait être pratique pour vous connaître. » Après tout, était-il étonnant qu’un pays honorant assez ces derniers se dote de quelques infrastructures pour bien les traiter ?

Anton n’avait pas forcément pensé au fait que le dragon devrait prendre sa vraie forme s’il allaient visiter certains lieux, mais il est vrai que la coïncidence ne le dérangerait sans doute pas. C’était sans doute un homme assez « innocent » au fond pour avoir rarement de quelconques formes d’arrières pensées aimables ou non, mais dont le cheminement de pensée pouvait des fois faire croire le contraire tout de même.

« Hum eh bien, je pourrais vous les indiquer en effet, après vous pourriez aussi mettre la main sur une carte de la ville je suppose ? Ce serait sans doute mieux pour vous que quelques indications vagues de ma part. » Après tout le cité de Jade était une ville plutôt touristique et qui était fréquentée par beaucoup d’étrangers de toutes sortes, donc il n’était guère étonnant que soit proposé à ces derniers, des plans de la cité pour exemple, pour se guider plus aisément.

« Quant à ces lieux d’aisance, suivez-moi. Je sais où c’est, j’ai déjà dû accompagner un ou deux ambassadeurs là-bas. » Après tout Akkaton aussi comptait ses dragons civilisés et ces derniers n’étaient sans doute pas contre quelques conforts ou services luxueux de temps en temps. En général, les dragons intégrés à une civilisation, étaient bien loin du monde de vie de ceux ayant préférés conserver une façon de vivre plus sauvage, plus proche de la nature aussi.

Ils se rendirent donc dans un autre quartier de la cité après avoir quittés l’opéra, un quartier qui visiblement était tourné vers les lieux d’aisance de toutes sortes et pas que pour les dragons, même si une partie appréciable de ce dernier leur semblait réservé. Un quartier aux rues plus larges, beaucoup plus larges pour certaines avec de grands bâtiments qui semblaient êtres des thermes à l’air libre pour certains, des parcs, ou des lieux de repos divers et bien d’autres. Il devait y avoir environ presque une centaine dragons dans les environs au moins, sans doute pas que des locaux, des jeunes comme des plus vieux. Si les bipèdes étaient bien entendu nombreux aussi, ils semblaient bien discrets et petits en comparaison.

« Il y a peu d’endroits au monde où l’on peut voir autant de dragons concentrés au même endroit, c’est impressionnant n’est-ce pas ? » Finit alors par glisser Anton amusé.

« Les autres dragons ? Je suppose que vous devez mieux comprendre le point de vue des bipèdes sur beaucoup de choses quand vous adoptez cette forme. » Glissa Anton avec une pointe d’amusement, mais aussi de réflexion. Sans doute essayait-il d’imaginer la chose, lui qui n’était pas un dragon après tout. En somme, ces créatures singulières, naturellement très grandes, pouvant voler et ayant sur certains points, une mentalité bien particulière.

Même si bon, chaque race avait ses particularités en soit, les dragons se démarquant fort parce qu’ils étaient imposants, du moins c’est ce qu’imaginait Anton. Même si, lui-même se doutait que ça devait être plus complexe, même s’il ne se sentait pas capable de théoriser sur l’instant à ce sujet, comme certains érudits ou scientifiques pourraient le faire.

Puis, juste avant de changer de forme, le dragon lui proposa quelque chose, un vol sur sa tête ? Eh bien, Anton supposait qu’il ne faisait pas cette proposition au premier passant qu’il croisant. Sans doute, peut-être devait-il se sentir honoré d’une certaine façon ? Car c’était là un signe de sympathie fort, même s’ils n’étaient guère amis ou idéologiquement compatibles sur tous les points.

Mais avant cela, l’Akkatonien put contempler le dragon, prendre sa forme véritable. Et en effet il était magnifique en soit, et assez singulier. Jeune sans doute au vu de sa taille, mais quoiqu’il en soit l’humain ne pouvait nier la splendeur qui était celle du saurien céleste. Ce avant de finir par reprendre, aimablement.

« Eh bien, c’est fort gentil de votre part. Je suppose que c’est un honneur en quelque sorte ? Je serais bien impoli de refuser une telle proposition en tout cas, vous voulez que nous nous y mettons maintenant ? » Il aurait bien demandé s’il ne risquait pas d’être un peu lourd, mais il percevait que le dragon était fort musclé. Quoiqu’il en soit si le dragon désirait s’y mettre, Anton attendrait donc son aide, pour grimper, avec précaution, sur lui.

Le jeune dragon décida donc de prendre sa véritable forme, ce qui permit au haut juge de pouvoir contempler celle-ci et ce avec une réelle appréciation, après tout le dragon était en effet une créature magnifique, mais assez singulière aussi. Après tout il n’avait pas vu beaucoup de dragons dégager comme celui-ci de la brume. Après, cela s’expliquait sans doute par sa nature d’être magique, le fait que ce genre d'excentricité était possible.

Quoiqu’il en soit il était imposant, Anton ne se sentait pas forcément écrasé car il avait déjà vu, voir affronté beaucoup de créatures de grandes tailles, mais cela devait sans doute vous procurer une vision des choses différentes quand vous étiez déjà aussi grand. Qu’est-ce que ce serait quand son vis à vis grandira encore ?

« Eh bien ? Sincèrement vous êtes magnifique et je trouve que le fait que vous dégagiez une sorte de brume activement autour de vous, est assez curieux. Je suppose que vous pouvez contrôler cela à volonté ? Quoiqu’il en soit je ne suis pas déçu, c’est presque à se demander pourquoi vous n’êtes pas sous cette forme la plupart du temps. »

Après il comprenait évidemment l’intérêt de ne pas être tout le temps sous forme dragonique, après tout c’était plus pratique souvent pour se mouvoir et interagir dans les villes.

Quoiqu’il en soit il supposa que monter sur la tête d’un dragon se faisait autant que sur son dos, et restait plus reluisant que d’être transporté dans les pattes de celui-ci. Quoiqu’il en soit le haut juge s’accrocha bien tout en évitant de faire mal au dragon au passage, après tout c’était un risque avec des membres mécaniques comme les siens, alors autant faire attention.

« Oui j’en ai déjà chevauché un ou deux, évitez je vous prie de faire des acrobaties une fois en l'air ! » Répondra t-il quoiqu’il en soit sérieux, puis plaisantin quand le dragon lui dit de se préparer sans doute, au décollage.

« Au pire il existe je crois, enfin je ne m’y connais pas trop en magie. Des bijoux enchantés pour permettre de rétrécir votre taille ? Je crois que c’est populaire chez les dragons allant en ville, mais ne voulant pas prendre une forme de bipède. Enfin, bon, pourquoi vous ne prenez pas souvent votre forme dragonique du coup si cela a votre préférence ? » Dit d’abord le haut juge aimablement, puis demanda t-il avec curiosité juste avant le décollage, après tout le dragon devait avoir ses raisons d’adopter surtout une forme bipède. Est-ce que c’était parce qu’il vivait très souvent en ville ? Bizarre en faîte, car même s’il ne lui dirait pas, il voyait mal le village d’une petite tribu nordiste se montrer spécialement étroit pour quique ce soit ou assez imposant pour qu’on puisse pleinement vivre dedans.

Quoiqu’il en soit, vint le décollage peu après. Dans les faits, Anton en s’accrochant un peu ne fut pas trop brusqué surtout que le dragon se montra calme et il fallait le dire. l’expérience était plutôt appréciable, heureusement qu’Anton n’avait pas le vertige ? Car sinon le spectacle fascinant de voir la cité magique s’étendre en dessous de lui, ne serait pas appréciable, mais terrifiant. Quoiqu’il en soit il ressentait bien le frisson d’être sur le dos d’un être volant imposant, mais aussi celui de ne pas avoir d’équipement pour ça.

« En général, les dragons évitent les acrobaties avec des gens sur leur dos ou tête, sauf quand ces derniers ont un équipement adapté. Enfin, je crois. » Le haut juge sembla apprécier le spectacle qu’offrait l’expérience, puis ajouta, légèrement à voix haute, mais pas trop. Après tout le dragon ne volait pas à une vitesse qui gênait grandement le fait de parler.

« Tout à l’air plus petit vu d’ici, vous ne trouvez pas ? Vous devez vous sentir vraiment libre à voler ainsi ! » Car même si la liberté est un sentiment particulier, voler était une belle métaphore de celle-ci, n’est-ce pas ?