13 Août de l’An 2000 de l’Âge d’Acier

Otmar avait invité quelque temps après l’avoir rencontrée, l’amie de sa fille après avoir prit un peu de temps pour réfléchir au cas de celle-ci qui semblait avoir beaucoup de projets et surtout avoir été dans la rébellion Teïderienne. Il se disait après tout que les renseignements Akkatoniens pourraient peut-être profiter d’une recrue intéressante comme elle… Il avait néanmoins décidé pour cette seconde rencontre d’un cadre légèrement plus professionnel. Il avait disons plusieurs bureau au sein du palais d’Airain de la capitale de province, qui n’était pas vraiment un palais de roi, mais plutôt un énorme bâtiment administratif, une sorte d’hyper mairie en quelque sorte, avec des militaires et des systèmes de sécurités qui traînaient par ci par là en plus de l’administratif ennuyeux et du décorum plus ou moins pompeux.

Il avait donc décidé que le rendez-vous se passerait dans son bureau au premier étage, celui où il pouvait recevoir des officiels en visite rapide dans la cité ou des agents de l’empire avec qui il désirait s’entretenir seul à seul. Certes, la jeune Abigale dû passer quelques patrouilles de gardes et systèmes de sécurité divers en plus de couloirs remplis de tableaux commémorant le passé de son pays, mais aussi de cette province, mais rien de vraiment opressif.

Quoiqu’il en soit elle arriva finalement au niveau du bureau de m’empereur et put y entrer et constater que celui-ci était bien ce que l’on pourrait attendre du dirigeant non pas royal, mais démocratique d’un pays. Luxueux, mais sobre, décoré avec une certaine classe, mais sans pompe prétentieuse exagérée… Des meubles de noble bois, quelques tableaux, dont un représentant dracos Alérich, un ancien empereur ayant dirigé il y a de siècles de cela, un dragon que certains disaient encore aujourd’hui plus grand empereur Draenor que l’empire n’ait jamais connu… Et des sculptures entreposées dans une grande vitrine, dont certaines d’origines nagas et elfiques.

Et assis de l’autre côté du bureau en face de la porte et qui semblait finit de consulter quelques dossiers, Otmar qui se leva et tendit la main à Abigale comme pour la serrer avant de faire signe ensuite à celle de s’asseoir, pour dire avec une calme bonne humeur.

« Bonjour à vous, comment allez-vous depuis la dernière fois ? Désolé pour la cadre assez solennel, mais ce dont nous allons discuter aujourd’hui risque de l’être un peu comme je l’ai abordé dans ma lettre, dîtes moi alors très chère, est-ce que vous désirez servir votre pays ? » Visiblement il allait droit au but, mais après tout il connaissait potentiellement la réponse. Mais oui, servir son pays, pas un être en particulier, pas une organisation, son pays, ses idéaux, ses valeurs. Il y avait là quelque chose d’éminemment propre aux nations comme Akkaton dans cette formulation, où il était rentré dans les mœurs que dédier sa vie à un pays et son projet était plus légitime que servir une quelconque divinité pour beaucoup, ou un être en particulier ou sa dynastie.

Décidément, depuis son retour au pays, la jeune rousse n’arrêtait pas de visiter la capitale. Cela faisait déjà quelques fois qu’elle y était allée, et cette fois-ci, l’empereur lui même l’avait convoquée pour des discussions somme toutes professionnelles. C’était donc à Airin, dans le bâtiment impérial, qu’elle avait son rendez-vous, et elle s’y rendit sans plus attendre, du moins si on partait du principe que la durée du trajet en montgolfière était négligeable.

Pour l’occasion, elle ne s’était pas vêtue particulièrement de ces tenues serrées et peu confortables, mais elle était classe à sa manière. Elle avait laissé son artefact et sa tenue d’aviatrice pour quelque chose de plus standard, tel un gilet brodé de motifs floraux, fantaisiste mais relativement sobre. Ainsi qu’un pantalon droit aux fines rayures verticales, conventionnel et pourtant tellement confortable, et une chemise qui habillait la jeune femme sous le gilet. En guise de couvre chef se trouvait simplement une casquette en laine, et elle avait un manteau gris en même matière. La seule chose qui se différenciait étaient ses bottines épaisses dont elle ne se séparait jamais.

Alors qu’elle se rendit dans les bureaux de l’Empereur, elle ôta son couvre-chef en s’approchant de l’homme qui s’y trouvait, étirant un sourire tout en lui serrant la main d’une poigne affirmée et suffisante.

Eh bien, tout se passe pour le mieux je dois dire ! Entre la mécanique et autres projets d’ingénieurie… Enfin, je comprend ce cadre plus conventionnel, il n’y a pas de problèmes !

Elle écouta donc sa courte proposition avant d’acquiescer sans hésiter, joignant ses mains devant elle en maintenant sa casquette.

Eh bien, oui je le souhaite ! Tant que cela ne soit pas de retourner faire la rébellion à Teïder, disons que j’ai assez eu mon lot de souvenirs pour ne pas avoir besoin d’y retourner. Quelle est votre proposition ? Vous souhaitez que j’intègre l’armée ? Ou un corps d’escadron de l’aéronautique ? Disons qu’il y a des domaines où j’ai plus de compétences utiles que d’autres, alors...

Otmar remarqua que la jeune femme était bien habillée pour l’occasion, un détail appréciable, non pas forcément pour l’habillement en lui-même, mais pour l’effort fait, après tout il était bien pour un éventuel serviteur de l’état d’avoir en partie le sens des détails. Quoiqu’il en soit, il se disait que sa fille devait avoir un certain talent pour se faire des amis lui ressemblant d’une façon ou d’une autre, après tout à ce jeune âge là se risquer dans une aventure risquée comme la rébellion Teïderienne, c’était quelque chose... Après il supposait que depuis son retour, elle savait relativiser du coup sur pas mal des conforts que beaucoup d’Akkatoniens considéraient comme acquis.

« C’est bien, vous ne restez pas inactive malgré votre jeune âge, c’est une qualité. » Dit-il quoiqu’il en soit poliment quand la jeune femme évoqua vaguement ses projets récents. Oui, en effet il était bien d’avoir des projets ou buts plus ou moins concrets. Même si évidemment la définition d’Otmar du concret était assez large sachons-le, à ses yeux écrire un grand ouvrage de philosophie était aussi concret par exemple qu’inventer une nouvelle technologie. Enfin, ça dépend, comme pour les inventeurs, il y avait deux types de penseurs, ceux qui par leur pensée affinaient surtout plus ou moins ce qui existait déjà… Et ceux qui faisaient naître des révolutions intellectuelles, les bouleversements qui pouvaient naître de cela alors, comme la démocratie moderne, étaient majeurs.

« Justement, ça a un rapport avec votre séjour à Teïder, mais ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous proposer d’y retourner. Avez-vous déjà entendu parler des renseignements d’état jeune femme ? Akkaton comme tout les autres pays en dispose et c’est un outil évidemment nécessaire pour le bon fonctionnement de notre pays. Peut-être que, vous pourriez en faire partie ? En parallèle de vos autres travail, bien entendu vous concernant vous auriez donc une certaine autonomie. Même si évidemment si cela vous intéresse, il ne faudra pas manquer au passage de vous former et voir où vos talents pourraient êtres les plus utiles. » Ajouta t-il alors et conclut-il aimablement, ce avant de laisser sur ce, la jeune femme y réfléchir.

La jeune femme écouta attentivement les dires que pouvait lui transmettre l’empereur. Pour sûr, c’était pour elle la première fois qu’elle le voyait dans un cadre si professionnel, et il avait une prestance qui était propre à son personnage, loin d’être effrayant et pourtant tout pour être respecté. Quoi qu’il en soit, elle resta humblement debout devant lui, sa petite taille suffisant pour ne pas paraître en position de domination face à celui qui est censé être bien au dessus d’elle dans la hiérarchie Akkatonienne.

Lorsque le mot Teïder fut prononcé, la rousse réprima aussitôt une grimace. Certes, c’était une expérience intense et pleine de morale, mais en aucun cas elle ne souhaiterais y retourner, pour sûr. Mais son appréhension s’apaisa lorsque l’Empereur ajouta qu’elle n’y retournerait pas. Au contraire, il y voyait là des qualités qui lui seraient utiles pour intégrer le service des renseignements.

Eh bien, oui, j’en ai déjà entendu parler ! Mais comme la majorité des gens, j’imagine, je sais ce que ça veut dire, mais savoir comment ça se passe réellement… Alors là, vraiment je ne sais pas.

Elle tendit l’oreille sur les détails que lui dévoila l’homme, prenant le temps d’assimiler l’information avant d’acquiescer pour répondre par la suite.

Eh bien, apporté comme ça, c’est plutôt tentant en effet ! A voir quels seraient mes engagements vis-à-vis de cela, mais sinon, tant que je peux assumer mes études et autres activités à côté, j’accepterais ! En tout cas, c’est un honneur que de se rendre utile, surtout si l’on me le demande spontanément !

Elle étira son sourire bienveillant, son regard tout aussi sourire que ses lèvres, tout en observant l’empereur pour confirmer ses précédents dires et attendre sa réponse.

Eh bien, je suis à l’écoute de vos propositions ! En quoi cela consistera ? Quels détails êtes vous prêt à me livrer ?

« Vous saurez bien assez vite comment ça fonctionne si vous y entrez. Au final, ce n’est rien de bien étrange ou mystérieux, même si ça garde beaucoup de traits intéressants. Enfin, sauf si vous finissez dans l’administratif, mais ça c’est soit pour les agents sur la retraite, soit pour ceux qui en ont assez du terrain, ce qui n’est pas votre cas je suppose. » Glissa t-il avec un mélange de sérieux et amusement, en effet comme pour tout bureau d’état il y avait des grattes papiers, mais clairement il ne la voyait pas en devenir une, déjà parce qu’elle avait bien assez à faire niveau intellectuel avec ses inventions. Par contre quant à savoir ce qu’elle ferait sur le terrain…

« Hum, vous ne serez pas agent à plein temps quoiqu’il en soit, pour ne pas vous prendre trop de temps, quant aux missions que vous pourrez accomplir... Cela dépendra de vos talents ou spécialisations. Cela peut être de l’espionnage dans un autre pays, du contre espionnage dans le notre, de la prise de contact avec un autre agent des renseignements Akkatoniens pour lui confier des instructions, ou pour l’aider à rentrer au pays sans sa faire débusquer par un service de renseignements concurrents. Cela peut être l’aide à la capture d’un agent étranger, une enquête sur un événement surnaturel ou inquiétant, de la reconnaissance ou bien d’autres choses. Cela dépendra souvent de vos spécialisations. » Vint alors la question qu’il désirait poser.

« Dans quoi vous pensez vous douée d’ailleurs qui pourrait aider dans le domaine des renseignements ? Un certain talent pour la discrétion ? Ou bien avoir un bon contact avec vos prochains ? Une certaine capacité à vous défiler quand nécessaire ou bien un talent pour jouer la comédie ? Tout ce qui pourrait être utile qui vous viendrait en tête en somme. » Oui, après tout beaucoup de talents pouvaient êtres utiles dans un domaine aussi large que les renseignements et ce n’était pas peu dire.

Abigale sourit doucement lorsque l’empereur évoqué le fait que ce n’était rien de très mystérieux ou de spécifiquement complexe. Après tout, c’était une idée que l’on pouvait aisément avoir en parlant de service de renseignements d’état. Surtout dépendamment de l’état, en fait. Teïder devait avoir un service similaire avec ses propres méthodes… Auquel la rousse ne souhaitait même pas penser. Puis à la mention de l’administratif, la rousse fronça le nez.

Oh, eh bien, vous savez, je ferais ce que vous me demanderez, mais je ne promet pas être aussi efficace dans ce domaine que je ne le suis sur d’autres… Au contraire, ça a tendance à me faire piquer du nez, enfin !

Elle sourit à elle même suite à cela, laissant l’empereur continuer pour écouter les détails qu’il avait à dévoiler en plus. Elle retint les différents noms des services dans un coin de sa tête pour pouvoir mieux répondre au premier questionnaire de l’empereur, sûrement dans le but de mieux cerner les compétences de la rousse.

Eh bien, de ce que vous proposez, je pense être capable d’assurer la majorité des missions que vous me citez. Pour détailler, eh bien… Oui, la discrétion fait partie de mon fort. J’ai appris à me camoufler et à me faire discrète, aussi bien en me cachant du regard des autres qu’en ne faisant le moindre bruit. Pour le contact et la comédie, disons que je pourrais me débrouiller… Mais ce n’est pas là mon point fort.

De ce qu’il me vient à l’esprit, je m’imagine pouvoir infiltrer des lieux et me fondre dans la masse d’invités, à visage découvert, et jouer de ma capacité à user de parole. Je serais capable de le faire, oui, mais je pense mieux exceller dans l’infiltration, de manière à ne pas être vue, et repartir sans laisser la moindre trace. J’ai aussi appris à me défiler avec facilité, que ce soit avec ou sans mes rollers, je pense être capable de fuir et de passer rapidement des obstacles en jouant de mon agilité. Après, c’est sans compter la multitude de gadgets et dispositifs pouvant m’être utiles dans ce genre de situation. J’ai depuis peu un dispositif d’assistance me permettant de mieux capter les sons et de voir plus loin, par exemple, en plus de fonctions de vision thermique et nocturne.

Enfin, je ne sais pas en quoi cela pourra vous être utile, mais disons en résumé que je vois tout, j’entend tout, et ce en restant invisible !

« De toute façon, rares sont les travailleurs dans les renseignements finissant dans l’administration, soit ce sont des agents proches de la retraite ou obligés de le faire pour une raison ou une autre, soit des fonctionnaires qui voulaient un travail paisible à la base. » Ajouta Otmar amusé à ce sujet, il est vrai qu’en général on ne pensait pas forcément aux renseignements la plupart du temps quand on voulait juste un travail de gratte papier paisible, mais bon c’était toujours possible…

« Quoiqu’il en soit vos qualités m’ont l’air intéressantes, même si vous comprendrez évidemment qu’il va falloir vous entraîner, après tout le but avant de vous envoyer sur le terrain est aussi bien de faire de vous une véritable professionnelle, que de vous encadrer un peu. L’on envoie jamais un agent sur un terrain inconnu, ce n’est pas trop notre politique dans l’empire. » Disons que la mentalité n’était pas trop à considérer les soldats et autres comme des ressources pouvant êtres consommées sans arrière pensée, ce qui incitait à un peu de prudence et sans doute moins de témérité, mais avait en général l’avantage de réduire les pertes malheureuses et qui auraient pu êtres évitables.

« Dîtes moi sinon… Vous ne désirez pas retourner à Teïder, soit, de toute façon nous avons tendance à envoyer peu d’agent chez ces fanatiques, mais... D’autres pays vous intéresseraient ? Le service peut se faire à Akkaton évidemment, nous avons toujours besoins de contre espions, mais par exemple à Ikhyld les risques sont minimes, nos agents qui se font débusquer là-bas se faisant souvent échanger contre des agents Ikhyldiens capturés chez nous, ou relâchés à un moment ou l’autre. Les Duchés aussi ne présentent pas trop de risques en général, sauf sur des missions très risquées. Pour débuter cela peut être de bonnes affections en général, sauf si vous vous sentez de prendre rapidement quelques risques. » Oui, disons qu’il valait mieux savoir ce qui lui convenait au départ. Bien entendu il y avait des histoires de primes de risques ou service à la nation, mais pour un agent débutant, autant être prudents...

La future agente des services de renseignement se sentait enthousiaste d’être ainsi estimée pour ses valeurs et ses compétences. Pour sûr, se rendre utile pour quelque chose qui a fait notre réputation, c’est très encourageant ! Et puis, ce n’était pas mal demandé de la part de la rousse d’être enthousiaste, car c’était là son état d’être presque tout le temps et elle se vouait à bien des activités qu’elle appréciait. Alors là, avoir un boulot avec son lot d’action et de responsabilités, Abigale ne pouvait pas feindre son émotion.

Oh, oui bien sûr, une formation et un entraînement digne de ce nom me paraissent obligatoires. Même si j’ai confiance en mes capacités, il y a forcément des choses qui me restent à apprendre pour satisfaire vos exigences pour un tel poste ! Et ce sera là un moyen de montrer ce dont je suis capable, pour sûr. Donc en soi, je le ferais volontiers !

Quant aux pays, la rousse tendit une oreille attentive aux dires de l’empereur afin de s’instruire sur ce qu’il a à lui raconter. En effet, il y avait des missions en terrains plus confortables que d’autres, et Abigale avait déjà sa stratégie d’apprentissage en tête.

Oui, vous avez bien raison. Ce genre de travail n’est pas à prendre à la légère alors, je pense que pour débuter et éviter de prendre de trop gros risques pour quelqu’un qui n’a pas de réelle expérience, commencer en Akkaton ou en Ikhyld seraient de bonnes opportunités. Après tout, je préfère m’assurer du fait que je suis capable de choses relativement simples avant de tout de suite s’attaquer à un pays belliqueux qui n’a pas de comptes à rendre et serait dangereux pour moi. Vraiment, je préfère y aller par la voie de la sûreté et me mesurer sur le terrain avec des difficultés progressives !

La rousse avisa l’empereur quelques instants pour écouter sa réponse suite à cela, se préparant mentalement à une potentielle suite. Elle allait faire partie des services de renseignement Akkatoniens, et c’était la grande classe il fallait dire.

Cette réunion se passait plutôt bien, mais en soit ça n’étonnait pas vraiment Otmar, après tout si tout cela n’avait pas intéressé la jeune femme, elle aurait juste dit non et ils auraient arrêtés tout à l’instant même où elle l’aurait dit, rien de bien plus complexe. Mais cela l’intéressait, donc évidemment les choses se facilitaient pas mal et de plus Otmar n’avait donc plus qu’à discuter un peu de certains points qu’il pouvait influencer concernant le futur dans les renseignements d’Abigale, même si évidemment cette dernière devra aussi se débrouiller et traiter dans son entrée en service, avec sa hiérarchie, après tout l’empereur ne pouvait au final qu’avoir une influence distante sur tout cela en tant qu’élu démocratique, même s’il avait toujours son mot à dire.

« D’accord, donc nous commencerons soit par Akkaton vous concernant ou Ikhyld sans doute, quoiqu’il en soit pour le reste il faudra sans doute satisfaire ceux qui seront chargés entres autres de vous superviser et vous entraîner, mais cela je n’en doute pas. Dîtes-moi du coup, avez vous quelques contacts par hasard dans la société Ikhyldienne ? Ou est-ce que ce sera un terrain neuf pour vous si jamais vous y aller ? Oui, je parle de contacts, après tout c’est toujours utile de connaître de bonnes personnes, ce quelque soit le type d’espion que l’on est. » Souvent parce que les renseignements pouvaient s’obtenir par l’intermédiaire de ces personnes justement et bien entendu Otmar ne parlait pas de les obtenir de la manière forte. Ce n’était pas vraiment la méthode Akkatonienne disons, il y avait après tout beaucoup d’autres moyens d’obtenir ce que l’on désirait… Cela et ce serait quand même hypocrite qu’un pays punissant de mort la torture la pratique lui aussi. Enfin, bien entendu on peut se dire que beaucoup d’états sont hypocrites à un niveau ou l’autre, mais l’empire essayait de ne pas l’être disons concernant les valeurs humanistes qu’il se targuait d’avoir.

Le choix d’Abigale concernant le premier lieu d’action où elle agira lorsqu’elle sera prête était avisé et sécurisant pour elle. Elle ne voulait en aucun cas risquer sa vie dans un endroit dangereux sans s’être assurée de sas capacité à réussir le genre de tâches qu’il impliquait d’être dans les services de renseignement. Cependant, l’Empereur aborda un sujet très intéressant, auquel la rousse ne manqua pas d’y répondre avec un air totalement honnête et simple.

Non, pas du tout ! C’est une très bonne question, en effet, je n’ai jamais mis les pieds en Ikhyld. Je ne sais même pas le parler ! Ca me donne d’ailleurs l’envie de m’y mettre, j’imagine qu’un bon agent des services de renseignement sait parler plusieurs langues. Mais sincèrement, à part l’Akkatonien et le Teïderien que j’ai appris sur le tas, je ne sais pas parler l’Ikhyldien ! Enfin, ce n’est pas l’envie qui manque, je serais ravie de m’intéresser aux cultures étrangères ! Surtout si ça m’est utile pour rendre service à mon pays, qui plus est. Donc oui, ce sera du tout neuf pour moi ! D’un côté, je me ferais tout un plaisir d’établir des contacts sur place et de m’intéresser à ce qu’il s’y passe, pour sûr.

Les langues n’était pas le fort de la rebelle, vu son cursus assez atypique il faut dire, elle n’a pas eu le temps de pratiquer l’Ikhyldien. Mais il n’était jamais trop tard pour bien faire, et elle comptait bien sûr rattraper ce temps perdu pour sa culture personnelle et son futur métier. Apprendre l’Ikhyldien était une première étape avec plein d’intérêts, et peut-être celle permettant à la rousse d’apprendre petit à petit toutes les langues du continent. Elle verrait cela à son entraînement très certainement, où elle se focalisiera sur les points à renforcer et ceux à élaborer.

Il est vrai que certes parler l’Akkatonien avait l’avantage de permettre de parler à un peu tout le monde en ce monde justement, mais quand on espionnait il était mieux de savoir parler la langue locale, même si évidemment quand on cachait pas ses origines, le problème pouvait être atténué. Quoiqu’il en soit, Otmar se disait que comme elle était encore très jeune en vérité, apprendre une nouvelle langue ne serait pas forcément tant une gageur que cela pour elle…

« En effet, apprendre plusieurs langues est un atout apprécié quand on veut faire une carrière sur le terrain dans les renseignements, heureusement l’Ikhyldien n’est guère impossible à apprendre, par contre je ne saurais pas dire lequel est le mieux pour vous. L’apprendre sur le tas, méthode la plus rapide, ou bien à l’aide de tuteurs ou cours donnés par des agents s’y connaissant. » Oui, après tout les renseignements disposaient certainement de leurs propres professeurs pour entraîner les recrues dans divers domaines.

« Soit, quoiqu’il en soit je suppose sur que nous avons discutés de ce qui était important pour le moment, sauf si vous voyez d’autres points à aborder ici, le reste étant à la charge de ceux qui vous entraîneront. Je ne vais pas encore considérer que vous êtes pleinement engagée sinon, nous allons d’abord voir si le métier une fois pratiqué continue à vous intéresser avant, c’est plus pratique. » Oui, l’inverse serait un peu maladroit, surtout si jamais elle finissait par se dire que les renseignements ne l’intéressaient pas tant que cela, une possibilité comme une autre en vérité.

« Du coup si cela vous convient, vous pouvez prendre congé, nous reprendrons contact avec vous prochainement, et évidemment merci pour votre venue. » Conclut-il donc en se relevant, puis en tendant sa main de façon sympathique et peut-être légèrement paternelle à la jeune femme, une façon polie de probablement conclure tout cela.

L’empereur affirma les dires de la jeune Akkatonienne concernant cette problématique. Elle pouvait bien jouer les fainéantes et ne pas le faire, mais la rousse était bien motivée à apprendre toutes les langues qu’elle pouvait apprendre, et ce tout au long de sa vie. En premier lieu car, concernant les choses qui l’intéressaient et estimait intéressantes, elle était très motivée, et puis car c’était un choix stratégique qui lui serait très probablement profitable à l’avenir. Maîtriser les langues, même en étant étranger, une porte ouverte sur bien des opportunités que l’incompréhension pouvaient bloquer.

Il y avait aussi la manière d’apprendre, comme le fit l’empereur. La technologiste dodelina légèrement de la tête se mordant l’intérieur de la joue, comme pour réfléchir, avant de reprendre une posture convenable en acquiesçant doucement. Elle répondit donc à l’empereur brièvement sur son idée là dessus.

Oh ça, nous verrons lorsque la procédure de ma formation sera mise en place. Dans l’idée, je pense avoir besoin d’un minimum de formation semi théorique semi pratique, de quoi avoir un bagage utile, mais il reste nécessaire de l’appliquer dans la vie active, entourée du mode de vie et de la culture qui va avec cette langue !

Mais elle ne s’y attarda pas davantage, car l’essentiel avant la formation avait déjà été abordé, et que le reste des questions viendrait avec. Et puis, oui en effet, l’empereur souligna avec justesse le fait qu’il fallait s’assurer de la pérennité de sa motivation, ce à quoi elle sourit tranquillement.

Oui en effet, vous avez bien raison ! Je vais prendre le temps d’y réfléchir, même si je pense ne pas abandonner l’idée de si peu. Alors, sur ce, je vais vous souhaiter une agréable journée, et à une prochaine fois ! Merci à vous de m’avoir contactée, je doute que beaucoup de jeunes de mon âge peuvent prétendre à ce genre de responsabilités, alors je vous en suis reconnaissante.

C’est sur ces mots qu’elle lui serra la main, avec une poigne correcte, avant de s’en détourner et quitter le bâtiment toute sourire. Elle profiterait probablement de la journée pour faire quelques courses dans la capitale et voir quelques connaissances avant de retourner dans sa ville de naissance.