4 Janvier de l'An 2000 de l'Âge d'Acier

Ce n'était guère la première fois qu'Amset venait à Vinche qui était sans doute la cité la plus riche d'Orzian même si pas forcément la plus majestueuse d'aspect ou mieux défendue, Vinche étant un nœud commercial d'Orzian important comme beaucoup de cités côtières duchéennes, mais surtout une cite chargée d'histoire et d'un héritage passé lui ayant permit une prospérité certaine qui n'avait jamais cessée depuis et qui sans doute avait encore un long avenir devant elle maintenant que les deux nouveaux arrivant Ikhyldiens et Akkatoniens y participaient par le commerce qu'ils entretenaient avec les différents pouvoirs Orzaniens.

Pour sa part, ce n'était pas pour le commerce qu'il était ici, mais à la fois pour espionner et s'entraîner. S'entraîner en tant que guerrier en trouvant des adversaires vaillants et braves dans les environs et espionner comme toujours en tant qu'Eïlynsterien errant même si ce n'était pas sa tâche principale et quelque chose qu'il avouerait à quique ce soit ne venant pas de sa terre natale.

Et c'est alors qu'il venait à peine d'entrer dans la cité et se trouvait non loin de la place de la soie rouge qu'il reconnut quelqu'un qu'il avait déjà maintes fois affronté par le passé et qu'il connaissait un peu. Il s'approcha donc d'elle par le côté pour éviter autant de la prendre par surprise que d'avancer de front et lui dit avec amusement.

« Comme le monde est petit des fois ! C'est un plaisir de vous voir très chère, alors vous profitez vous aussi des richesses de Vinche ? » Il aimait bien l'elfette après tout, il n'avait rien contre les êtres à sang chaud même s'il savait qu'ils étaient bien différents des nagas sur l'aspect comportement et pas que physiologique, quoiqu'il en soit il glissa alors aimable.

« J'espère ne pas vous déranger quoiqu'il en soit en pleine mission, vous m'avez toujours autant l'air de quelqu'un d'important après tout. » Oui, autant ne pas poursuivre sinon dans le cas inverse, une façon de demander donc si elle lui autorisait ou non cela, ça évitait les moments d'embarras disons...

C'était officiellement pour une mission que la guerrière elfique avait franchis la mer séparant la Province Ikhyldienne du continent pour se rendre dans la cité de Vinche. Un colis officiel à remettre que, pour des questions de sécurité autant que de prestige, l'Impératrice-Phénix avait choisi de faire transporter par un membre de sa garde. Cependant, Imryll soupçonnait légèrement que sa maîtresse avait aussi voulu, en lui confiant personnellement cette mission avec un sourire, lui donner l'occasion de se détendre un peu sur le continent, loin de sa charge proprement dites, puisqu'elle avait quelques jours avant de rentrer. Et elle devait bien avouer qu'elle n'était pas contre, après tout ! Si c'était la volonté impériale que de lui permettre de prendre quelques temps de repos, si l'on pouvait dire, elle n'allait après tout pas s'en plaindre !

En l'occurrence, elle avait profité de sa présence à Vinche pour faire un peu les boutiques, et s'acheter quelques objets difficiles à trouver à Ikhyld. Elle marchait dans la rue en côte de maille, puisqu'elle n'était pas en mission, mais son armure lourde était toujours disponible sous la forme d'un simple bijoux, qui pourrait se mettre en place rapidement en cas de besoin. Elle venait de négocier un autre bijoux, moins fonctionnel celui-là, qu'elle comptait offrir à une amie une fois revenue en Ikhyld, dans une petite boutique réputée non loin de l'entrée de la ville, quand elle fut hélée par une voix aux accents nagas, une voix qu'elle connaissait d'ailleurs et qu'elle pu identifier, en se tournant vers son origine, comme celle d'un guerrier-serpent dont elle avait déjà eut l'occasion de croiser la route, et la lame soit dit en passant.

« Ah, maître Amset, c'est un plaisir de vous revoir... ne vous en faites pas je ne suis pas en pleine mission, à vrai dire je profite de quelques jours de relâches après la fin de l'une de celles-ci. »

Imryll avait répondu d'une voix amicale, ayant une certaine estime pour le mercenaire, autant pour son attitude générale que pour ses talents dans le maniement de l'épée et du bouclier. Il était de ces guerriers à la défense d'airain qu'il était toujours stimulant d'affronter, même si ce n'était pas forcément à l'ordre du jour pour l'instant. La belle eut un fin sourire tout en s'inclinant légèrement pour le saluer, à la mode ikhyldienne.

« Et vous alors, est ce un contrat qui vous conduit ici, ou le seul plaisir de venir arpenter les boutiques duchéennes... non que je puisse vous le reprocher, en sortant tout juste moi-même ! »

Vinche était sans doute une belle cité pour passer du bon temps en effet, l’une des plus touristiques du continent et peut-être du monde, n’étant surclassée dans ce domaine que par la cité de Jade probablement, Ikhyld la capitale de l’empire du même nom. Et la cité sœur à ce niveau d’Akkaton. Et comme toutes ces cités, le tout était assez cosmopolite, même si évidemment beaucoup de ceux présents dans les rues étaient des duchéens de toutes races même si les humains étaient moyennement plus nombreux que les autres, et que des gens d’autres pays n'y étaient pas rares. Ikhyldiens, Akkatoniens, probablement aussi des Teïderiens officieux ou réfugiés de leur pays, des Eîlynsteriens plus ou moins officiels comme lui et des Eïrniens. On pouvait voir aussi des gens venant d’autres contrées du monde même si bien moins nombreux. Et beaucoup de ces gens venaient autant pour commercer que visiter et évidemment dans la tradition la plus pure des duchés. Leurs personnes, mais surtout leurs économies étaient parfaitement les bienvenues.

Quoiqu’il en soit revoir une connaissance à lui ne lui déplaisait point et il glissa de bonne humeur à l’elfette qui semblait partager ce sentiment.

« Davantage pour le travail que les boutiques je vous avouerai, même s’il est toujours appréciable de visiter Vinche, et que les marchands d’ici partent toujours du principe que vous êtes ouverts à la possibilité de délester votre bourse de son contenu. Enfin, comme tous les marchands je suppose, mais cela sont particulièrement enthousiastes à cette idée... » Petit trait d’humour sur ce pays très appréciateur de la ploutocratie et de la richesse après tout. Enfin, chaque pays avait ses petits vices après tout, puis il glissa avec amusement.

« Vous disposez donc de quelques jours de relâche à Vinche ? Peut-être que l’une des raisons qui m’a fait venir pourrait vous intéresser. Voyez-vous, une partie de la bourgeoisie de la cité organise pour plus tard dans la journée des combats de gladiateur. Pas à mort évidemment. Et des soins sont offerts aux combattants après coup... » Oui, après tout si dans les duchés ce genre de chose était légal, ça l’était quand ce n’était pas à mort, enfin ça dépendait des cités. Vinche étant dans l’optique de préférer les combats non à morts… Cela et la duchesse était moins passionnée par ce genre de choses que d’autres collègues plus martiaux. « Et je me dis qu’une grande guerrière comme vous qui apprécie de s’améliorer, mais aussi de découvrir de nouveaux styles, pourrait être intéressée par la chose ? J’ai cru comprendre que quelques gens de divers pays s’inscrivaient, en plus des habituels mercenaires des environs. Je dirais bien en plus que si vous faîtes une bonne performance cela donnera un peu de prestige supplémentaire à votre pays au passage, mais vous n’êtes pas là pour le travail. » Conclut-il amusé, en se demandant si l’idée intéressait l’elfe.

Imryll était plutôt ouverte pendant ce début de conversation, car elle était plutôt contente d'être tombée ainsi au détour d'une ruelle sur une connaissance, et un guerrier qu'elle respectait, qui plus est. Après tout, il était toujours plaisant de discuter avec quelqu'un qu'on respectait et qui partageait, au moins en partie, les mêmes valeurs guerrières, dans une certaine mesure. De plus, la conversation était plutôt agréable, comme le montrait le doux sourire de la jolie damoiselle elfique.

« Ma foi je suppose que les marchands duchéens doivent être en moyenne plus motivés que les autres pour ce genre de choses, dans une nation reposant largement sur la pratique du commerce ! Mais c'est aussi ce qui est agréable quand on visite un lien comme celui-ci, je trouve. »

Après tout, si on venait ou que l'on restait un peu pour faire un peu les boutiques, il était normal de ne guère être déçu du fait que celles-ci fassent tous les efforts du monde pour vous attirer, que du contraire ! Quoiqu'il en soit, le Naga changea ensuite de sujet pour une proposition qui tira un léger rire, doux et argenté, à la belle elfe.

« Ahah, devrais-je m'inquiéter de l'image que je renvoie pour que quand je précise que je suis en permission, si l'on peut dire, on me propose directement un tournois. J'espère ne pas vous avoir renvoyé une telle image de brute que vous vous imaginiez que même sur mon temps libre je ne rêve que de combattre d'autres gens ! »

Non pas offusquée, Imryll semblait réellement amusée, et peut être même un peu taquine. Il était vrai après tout que son métier, s'il ne consistait pas vraiment et frontalement à frapper tout ce qui bougeait, au contraire, n'en était pas moins fortement lié à la chose martiale, et il était quelque peu amusant qu'on pense directement à cela quand on prétendait habiller un peu son temps libre.

« Enfin, plus sérieusement je vous remercie pour votre proposition, mais je vais la décliner... ceci dit je ne doute pas que vous brillerez vous même dans l'arène ! Mais je vous avoue que j'aimerais peuplé mon temps libre d'activités plus paisibles qu'un tournois, ahah ! Sans compter que la chef de la Garde Impériale ne peut guère se permettre de dégrader l'image de l'Empire dans ce genre de compétitions. »

D'un côté il était clair qu'il n'était guère en adéquation avec la fonction de risquer sa vie sur la sable de l'arène plutôt qu'en protégeant l'Impératrice-Phénix – et celui qui prétendait que la mort n'était pas une possibilité quand des combattants se rencontraient l'arme à la main était un imbécile, à ses yeux – et de l'autre même si elle ne l'aurait pas énoncé à voix haute et qu'elle avait confiance en ses capacités, risquer la défaite aurait été un camouflet qu'elle n'aurait jamais voulu risquer d'infliger à sa souveraine.

« Et vous alors, vous êtes donc venu empocher gloire et fortune en triomphant lors de ce tournois ? »

« Si vous remplacez dans le discours des Ikhyldiens le terme magie ou enchantement, par argent, richesse ou or, je pense que vous avez une bonne représentation de la relation des gens des duchés avec cette chose là. J’ai eu du mal à m’y faire au début quand j’ai commencé mes aventures en ces terres, mon peuple n’est pas habitué après tout à se baser énormément sur la monnaie dans le désert, à part quand nous traitons avec les Akkatoniens et encore... » Dit-il tout d’abord avec amusement, puis plus sérieusement, après tout il était officiellement originaire des terres désertiques de l’Ouest, celles dont sont originaires les nagas. Et certes Akkaton en avait fait sa province, mais cela avait été sans en chasser le moins du monde les nagas y vivant, chose qui de toute façon aurait été compliqué. Et sacrément hypocrite aussi de la part d’un empire se voulant cosmopolite.

Amset se fit la réflexion sinon qu’il devrait peut-être calmer un peu sa légère passion pour le combat à l’étranger pensa t-il, car si de la part d’un duchéen ce n’était pas forcément suspect, c’était un trait très Eïlynsterien malgré tout de considérer qu’on pouvait se battre pour le loisir ou la détente. Du moins cela il se le dit quand elle souligna qu’elle n’était pas trop là pour cela, soit pensa t-il… Mieux valait donc réagir comme le ferait un bon duchéen de toute façon.

« Oh non, ce n’est pas vous, juste que j’ai quelques amis qui restent assez raffinés qui sont de ce genre, du coup j’avais pris cette habitude. Mes excuses en tout cas, de toute façon cela me fera moins de concurrence, cela je ne vais pas m’en plaindre. » Glissa t-il donc aimable et un peu amusé, il est vrai après tout qu’au niveau monétaire ce ne serait pas plus mal.

Il reprit quoiqu’il en soit avec une légèreté nagate, donc un brin de chaleur même si encore assez reptilien. « Disons que je préfère pour mon travail livrer des duels officiels et qui se passent souvent des petites fourberies de combats entre mercenaires dans la campagne si vous voyez ce que je veux dire. C’est moins dangereux, après je vend aussi mes services comme bretteur ou maître de la parade si certains veulent que je leur enseigne mon art. C’est probablement un mode de vie moins belliqueux que chez beaucoup d’autres mercenaires, cela et je suppose que l’enseignement de mon art serait une bonne retraite quand je me serais lassé des confrontations. » Ce avant d’ajouter à l’égard de l’elfe avec amusement.

« Il m’arrive aussi de vendre mes services comme guide et gardes du corps aux étrangers de passage qui veulent découvrir davantage une cité des duchés ou profiter de certains aspects paisibles de la vie duchéenne moins connus des étrangers. Si vous voulez je peux vous offrir ce service là, gratuitement, du moins celui de guide. Je doute que vous ayez besoin de ma protection après tout... » Car il est vrai qu’il y avait deux monde dans les duchés, celui qu’on présentait aux étrangers pour leur soutirer de l’argent et celui qu’on présentait aux locaux… Pour leur soutirer de l’argent aussi, mais différemment. En vérité, il n’y a pas grand monde sauf peut-être les mendiants et encore, qui n’était pas vu comme une possibilité de gagner de l’argent par ici.

Une pensée qui pouvait être vu comme cynique à l’étranger, mais ici c’était si intériorisé, courant et souvent assumé que les locaux pouvaient adhérer à cette façon de penser en n'étant pas du tout cynique ironiquement. Ici aussi après tout il y avait des idéalistes, mécènes, philanthropes et autres, même si souvent un peu plus intéressés qu’à l’étranger.

Imryll ne pensait guère qu'on puisse réellement dresser un parallèle entre la soif d'argent débridée des Duchéens, avec tous les travers qu'elle entraînait dans leur société, ses cohortes d'inégalités, son esclavages et ainsi de suite, d'une part, et l'attrait tout ikhyldien pour la magie et les arts, d'autre part. Ce n'étaient pas parce que les deux étaient les valeurs cardinales de leurs nations respectives que les deux pouvaient être considérés comme des équivalents, du moins pas à ses yeux ! Néanmoins, elle ne jugea pas utile de reprendre son interlocuteur sur ce point... après tout, ils étaient dans le cadre d'une discussion amicale, pas dans celui d'un débat idéologique, et elle ne tenait pas spécialement à lancer ce genre de polémique. Au fond, ce n'était pas comme si les convictions d'une épée-louée duchéenne allait changer quelque chose à la réalité de son existence !

Elle préféra donc continuer simplement d'écouter le Naga, se permettant un léger sourire à ses excuses, non pas méprisant bien entendu mais plutôt rassurant, comme si elle voulait lui dire qu'il n'y avait nulle offense, ce que d'ailleurs elle ne tarda pas à confirmer plus oralement.

« Ahah ne vous en faites pas je ne l'ai pas mal pris, c'est juste que je trouvais cela amusant... je ne doute pas que le duel soit une occupation honorable en soit, mais disons que je pense que les duels pour la gloire ne sont guère en harmonie avec ma fonction ! »

Le mercenaire poursuivit ensuite en lui décrivant ses différentes activités, qui en effet semblaient pour le moins variées, et quelque peu différentes de « simplement » louer ses services pour servir d'escorte ou pour aller taper sur ceux que son client lui désignait.

« Hé bien, on dirait que le monde du mercenariat est plus complexe que ce que je pensais, ahah ! Ma foi je dirais que tant que vous y trouvez votre compte financièrement et que le travail vous plaît, c'est le principal, non ? Après tout je suppose que si vous êtes venus ici plutôt que de vous enrôler dans l'armée akkatonienne ou de rester simplement chez vous c'est que cette vie doit vous plaire, non ? »

Bien entendu Imryll ne soupçonnait pas les véritables allégeances du Naga, mais le supposait originaire d'Akkaton, plus encore après ce qu'il avait mentionné quelques instants plus tôt. Dans son esprit s'il était venu d'Akkaton jusqu'ici pour se faire mercenaire c'était bien que ce métier lui plaisait, non ?

« Enfin, je ne pense pas avoir besoin d'un garde du corps, ce serait un peu le serpent qui se mord la queue, mais par contre j'accepterais volontiers vos services de guide si vous me les offrez si gentiment. »

« Je suppose en plus, qu’être la garde du corps de l’impératrice phénix est un grand honneur en soit, j’ai entendu beaucoup de bien d’elle. Elle me fait l’effet d’une grande dirigeante. » Dira t-il assez sincèrement, bon après il préférait la façon dont fonctionnait son pays, mais il avait en effet une assez bonne image de la fameuse impératrice d’Ikhyld, en même temps celle-ci était en poste depuis si longtemps qu’il n’était pas dur d’avoir entendu parler d’elle. Quant au sujet de ses activités en tant que mercenaire, il dirait avec amusement.

« Les Duchés offrent beaucoup de libertés diverses à leurs manières. Oh bien entendu je ne dis pas qu’on est pas libre à Akkaton aussi, mais c’est différent. Après, je suppose que je finirais par rentrer à terme dans le désert, et retourner parmi les miens. » Ce qui n’était pas incohérent avec la volonté de beaucoup de nagas partant à l’étranger sans vouloir finir par résider là-bas. Disons qu’en général ils restaient pour beaucoup attachés à leur clan de naissance. Cela et puis, les Duchés du Sud n’étaient pas forcément le pays préférés des nagas cherchant à vivre ailleurs.

« Bien, cela vous va si nous commençons par la place de la soie rouge ? C’est magnifique, il y a aussi beaucoup de commerces différents et somptueux, et même de temps en temps des spectacles. Faîtes juste un petit peu attention à votre bourse. » Prévint-il en l’invitant ensuite à le suivre au sein de la magnifique cité de Vinche, traversant le port à l’activité intense, pour arriver au bout d’un temps au sein de la fameux place de la soie rouge !

Le faste à la duchéenne pouvait alors s’y contempler, car la place de la soie rouge, était une place bondées de commerces, faisant face au magnifique palais de Vinche et entourée de bâtiments que ce soit des résidences, commerces ou infrastructures plus beaux les uns que les autres. Et on pouvait trouver de tout parmi ces commerces aussi bien présents sous la forme d’étals à l’air libre, que de bâtiments entourant la place. Des joailliers, des vendeurs de tissus précieux, aussi bien importés d’Ikhyld, que locaux, des marchands de victuailles guère bon marché car luxueuses tel le vin Vinchois, et autres aliments de luxe. Il y avait aussi des forgerons vendant leurs productions, des banquiers prêtant à des taux « honnêtes » soit disant, et toutes sortes d’autres commerçants.

Il y avait aussi quelques artistes qui divertissaient les passants, passants qui pour beaucoup étaient des petits ou grand bourgeois de toutes races, après tout la vie au sein d’une cité n’était pas bon marché en ces terres… Mais pour les artistes on pouvait trouver de tout, une pièce de théâtre jouée en pleine rue, des cracheurs de feux, des duellistes artistes qui offraient un spectacle intéressant, des bardes, et même un nain excentrique qui peignait la place en plein milieu de celle-ci. Il y avait de tout donc là aussi… De quoi faire de belles emplettes, se divertir un peu, et entraîner sa vigilance en faisant attention aux quelques pickpockets qui rôdaient, mais bon rien d’insurmontable !

Et alors qu’Amset faisait découvrir la place à Imryll, un azurien entreprenant alla les rencontrer pour leur dire. Enfin pour dire à Imryll, d’un ton flatteur.

« Madame, bonjour ! Permettez moi de vous le dire, même si je ne suis sans doute guère le premier à le faire, vous êtes magnifique ! Sublime tel l’aurore qui se lève chaque matin pour éclairer notre grande cité, une dame comme vous ne mérite que le meilleur ! Et je vends le meilleur, des bijoux sublimes, dont vous me feriez un grand honneur de daigner leur porter attention. » Visiblement ce marchand était assez entreprenant. Mais bon, en même temps elle n’avait pas l’air de manquer d’argent, et il est vrai qu’elle était magnifique, donc il n’avait sans doute pas besoin de mentir pour lui asséner de tels compliments.

Imryll eut un sourire quand le Naga se permis des compliments sur sa suzeraine. Certes, il le faisait peut-être par pure courtoisie, dans le cadre de leur discussion, mais cela n'empêchait pas la belle Elfe d'apprécier le compliment s'adressant à Saeki. Elle écouta également sa réponse sur la question de son choix de vivre dans les Duchés avec un léger hochement de tête.

« Notre Impératrice-Phénix est en effet une grande dirigeante, et c'est un honneur pour moi de la servir... mais bon je ne suis sans cesse pas très objective pour la qualifier ainsi, ahah ! Je dois dire que personnellement je ne pourrais pas me faire épée-louée dans les Duchés ou ailleurs... je ne doute pas que vous y trouviez votre compte, et que vous soyez sans doute plus libre que moi si l'on va au fond des choses, mais personnellement avoir une cause, et même une personne à laquelle m'attacher, me dévouer, m'aide à donner le meilleur de moi-même... »

De fait, Imryll n'aurait certainement jamais pu se faire mercenaire, du moins elle ne se l'imaginait pas le faire un jour... bien sûr en vérité son interlocuteur n'était pas vraiment un mercenaire, mais bon, elle ne pouvait pas le savoir, après tout. Souriant doucement, elle hocha la tête aux propositions de son interlocuteur quant à la visite qu'il voulait lui proposer.

« Allons-y pour la place de la soie rouge... je me doute qu'avec un nom pareil c'est sans doute un endroit historiquement lié aux produits de luxes, et puis quand on accepte de suivre un guide c'est bien pour lui faire confiance dans la visite que l'on va faire, non ? Allez-y librement, je ne doute pas d'en avoir pour mon argent... et pas seulement parce que je n'ai rien payé pour ladite visite ahahah ! »

Souriant à son propre, quoique léger, trait d'esprit, la belle garde du corps emboîta donc le pas à Amset pour découvrir ce qui semblait être un poumon économique de la prospère citée duchéenne. Sans doute un de ces endroits où un guide plus obséquieux aurait souligné que vous pouviez trouver à peu prêt tout ce que vous voulez ici, pour peux que vous y mettiez le prix, même si Imryll ne doutait pas non plus que les véritables arcanes du marché noire devaient se faire aussi sous des cieux moins reluisant. En tous cas, l'Ikhyldienne ne manqua pas de profiter du spectacle général qui l'entourait, observant les étals chargés de merveilles, les artistes qui faisaient leurs prestations en pleine rue et les gens de toutes sortes qui se pressaient dans la rue, des Duchéens venus d'un peu partout à travers leur vaste pays, mais aussi des étrangers, vu la fonction de nœud commercial que pouvait avoir Vinche.

Même si elle profitait de la vue du quartier marchand, mais aussi des odeurs, des bruits, elle restait un minimum sur sa garde bien entendu, comme Amset le lui avait conseillé évidemment mais aussi parce que c'était dans sa nature de toujours rester plus ou moins sur ses gardes... après tout s'était son métier de rester sur ses gardes, littéralement. De toute façon, vu sa vitesse de réaction, il y avait quand même peu de chance qu'un pickpocket parvienne à la surprendre. Elle n'avait pas non plus l'intention de s'arrêter pour acheter des choses alors qu'on lui faisait visiter la ville, et quand un marchand azurien l'approcha pour cela, elle se contenta de lui répondre d'un fin sourire.

« Merci mais j'ai ce qu'il me faut pour le moment... je ne doute pas que vos productions trouveront preneurs, ceci dit. »

De toute façon, Imryll n'était pas du genre à marchander en plein bazar, et encore moins avec quelqu'un qui essayait d'entrée de la flatter pour lui revendre quelque chose. Se détournant donc fermement, elle se contenta de continuer de suivre l'homme-serpent en ignorant les divers marchands. Si quelques marchands l'intéressaient, elle les nota tout simplement mentalement, pour y revenir potentiellement plus au calme ultérieurement, même si globalement elle préférait les boutiques bien établies aux étals de marchés.

« En tant que duchéen je dirais que de toute façon ce qui importe c’est de trouver sa voie, enfin après d’autres choses évidemment, mais je suppose que sur ce point là vous serez d’accord avec moi. Et au pire, vous vivrez si longtemps que vous aurez bien le temps d’aller vers autre chose si jamais, vos priorités ou ambitions s’altèrent. Ce que je ne vous souhaite pas forcément. » Glissera Amset avec complicité à ce sujet, puis ils se rendirent donc sur la place de la soie rouge, le haut lieu du commerce à Vinche, où on pouvait trouver les enseignes les plus luxueuses ou qualitatives, en somme rien de bon marché… Mais aussi, beaucoup de choses agréables à l’œil !

« Oh, en effet je vous ai offert cette visite gratuitement, mais évidemment je ne dirais pas non à un pourboire pour mes services de guides... » Ajoutera sinon le naga de l’air de la calme farce, avant de préciser tout de même sympathique. « Mais bien entendu non, ce serait après tout étrange de la part d’un maître d’armes de courir après la moindre piécette. » Après tout, même si les duchéens avaient tendance à être cupide, il fallait quand même un peu de tenue. Quelqu’un d’un certain niveau social n’allait pas sauter sur chaque possibilité de gagner des piécettes, il était à un autre niveau. Cela et puis, ce serait impoli et disgracieux.

Quoiqu’il en soit, ils arrivèrent donc sur la place et ils furent même abordés par un nain, qui au refus d’Imryll, décida d’aller voir ailleurs, l’air légèrement dépité l’espace d’un instant, puis à nouveau repartit comme si rien ne s’était passé. Visiblement pour lui le temps c’était de l’argent, logique !

Quoiqu’il en soit la place était un bel endroit, assez cosmopolite, quoique socialement pas très varié, cela alternait disons entre la petite, moyenne et haute bourgeoisie duchéenne et leurs quelques serviteurs. Bien entendu la petite bourgeoisie était une classe très large, allant du petit commerçant, à l’artisan compétent, au mercenaire bien payé, mais en somme pas de pauvres ou miséreux. Ou alors, discrets et pas forcément du genre honnête.

Et leurs pas, enfin façon de parler car Amset ne marchait pas, mais serpentait, les menèrent devant ce qui semblait être un magasin, de… Gemmes, bijoux et vêtements luxueux ? Disons une sorte de grande boutique rassemblant plusieurs artisans et vendeurs qui collaboraient sans doute dans leur production. Quoiqu’il en soit une fois entrés, ils virent que l’endroit était luxueux riche en choix et proposait de tout, même si surtout de haute qualité. Amset dirait alors avec amusement.

« J’ai une certaine passion pour ma part, pour les gemmes et pierres précieuses. Je vous avais dis que jeune j’avais été formé par mon père pour être joaillier ? Pas du niveau pour cette boutique, mais je pratique encore de temps en temps. » Il disait la vérité, tout en mentant, car dans les faits il était toujours joaillier et pas de petit niveau, mais en effet il avait donc une passion pour les gemmes. Le reptile reprendrait alors en indiquant certains bijoux faits avec du corail, des pierres marines, ou enchantées avec l’essence de l’eau.

« Je ne doute pas qu’en cherchant bien on peut trouver de ça à Ikhyld, quoique de style différent, mais Vinche a une petite spécialité concernant les trésors de la mer et ce qu’on peut produire avec. Je ne sais pas si vous partagez mon goût ce à niveau, mais je pensai que ça pouvait être intéressant. » Et en effet, il avait dû falloir de sacrés efforts pour trouver les matières pour faire certains anneaux ou colliers par exemple.

La visite se poursuivait donc, de même que la discussion entre les deux guerriers qui parlaient de choses et d'autres cependant que la guerrière elfique découvrait la grande ville duchéenne sous la supervision du guerrier-serpent. Enfin découvrait... ce n'était pas la première fois qu'elle venait, certes, mais cela ne voulait pas dire qu'elle ne pouvait pas voir de nouvelles choses intéressantes, surtout sous la supervision d'un guide qui connaissait bien la ville !

« Ahah, je ne vois pas en quoi changeraient mes ambitions... protéger ma suzeraine est une ambition qui me suffit largement. Je crois pouvoir dire que j'ai trouvé ma voie, en tous cas celle que j'arpente m'épanouis pleinement. »

Et la belle guerrière elfique de sourire doucement en disant cela, avec une sincérité guère difficile à voir. D'aucuns, sûrement, auraient pu dire que c'était là une ambition bien modeste, que de n'être que servante et protectrice, même au service de l'Impératrice-Phénix d'Ikhyld, mais Imryll ne voyait pas les choses ainsi, et comptait bien continuer de servir Saeki jusqu'à son dernier souffle, et ce qu'elle soit ou non sur le trône impérial, même si elle ne voyait pas ce qui pourrait l'amener à la quitter.

« Ahah je ne voudrais pas vous offenser en vous payant, alors ! Peut-être pourrions-nous par exemple terminer cette visite par la découverte d'un bon restaurant où je pourrais, en guise d'amical dédommagement, vous offrir un repas ? »

La cheftaine de la garde ikhyldienne n'avait guère perdu son sourire en faisant cette proposition, qui semblait sincère. Après tout, cela semblait approprié pour un service aussi amical, qu'une invitation à un bon repas, même si en valeur pécuniaire ce n'était pas grand-chose – et encore cela dépendait-il du type de restaurant choisi par Amset, puisqu'elle lui avait laissé la main en la matière. Sans doute certains du reste auraient-ils été prêts à payer pour dîner avec une si jolie jeune femme, mais Imryll ne pensait guère à elle-même de cette façon, et puis même si elle l'aurait fait elle aurait supposé ne guère être au goût d'un Naga ! Quoiqu'il en soit, leur visite les mena jusqu'à une bijouterie, où le guerrier-serpent en profita pour confier quelques éléments sur son passé qui firent hausser un sourcil légèrement surprise à la mage de feu.

« J'ignorais que vous ayez été apprenti-bijoutier... c'est là un talent qu'on ne s'attend guère à rencontrer chez un maître épéiste, ma foi ! C'est en tous cas une profession honorable et sans doute intéressante alors... j'espère que vous m'excuserez cette familiarité mais pourquoi avoir choisi à la place la profession des armes ? Un goût pour la chose martial, l'envie de voyager, ou bien autre chose ? Enfin ne répondez pas si cela vous semble trop indiscret. »

Imryll eut un petit sourire contrit en guise d'excuse pour son indiscrétion, mais semblait ceci dit sincèrement curieuse. Après tout elle-même avait dû aller contre la volonté de sa famille pour devenir une guerrière, pas étonnant que ce genre de question l'intéresse, au fond. Non que cela l'empêche de s'intéresser à ce qu'Amset lui désignait, bien entendu.

« Hé bien cette boutique semble en effet pleine de merveilles, ahah ! Je me souviendrai de sa localisation mais ma foi je ne voudrais guère commencer à faire mes achats alors que vous me faites l'honneur d'une visite, ce ne serait guère polit, n'est-ce pas ? »

Peut-être pas dans l'étiquette duchéenne, maintenant qu'elle le disait à voix haute... mais dans tous les cas, c'était le cas pour elle : elle n'allait pas le faire attendre pendant qu'elle choisissait et négociait un bijoux alors qu'il lui offrait généreusement de son temps, après tout !

Amset respectait l’ambition à la fois humble et honorable de la garde impériale Ikhyldienne, disons qu’il trouvait cela sain, mais aussi emplie d’honneur, il était bon disons d’avoir quelque chose ou quelqu’un à servir. Bon, plutôt quelque chose que quelqu’un pour lui, en bon Eïlynsterien pour lui un roi n’était qu’un être vivant, la nation seule ou le peuple d’Eïlynster méritait son dévouement. Néanmoins, il comprenait que selon le pays on ne pense pas pareil, cela et puis il supposait qu’en Ikhyld, servir l’impératrice, l’empire et le peuple, c’était un peu la même chose…

Après cela était aussi dû à l’éducation du naga et son mode de vie, les Eïlynsteriens pouvaient certes penser en terme d’individus, dans le sens que beaucoup aspiraient à devenir des héros, à se couvrir d’honneur et de gloire guerrière, mais c’est le collectif qui comptait et aucun individu ne représentait vraiment ce collectif contrairement à un système avec un dirigeant clair. Il pouvait donc comprendre qu’on désire servir un être jugé presque divin ou particulièrement admirable, mais sans doute n’en ferait-il jamais de même.

« Un restaurant ? Malheureusement les nagas comme moi n’ont pas besoin de manger fréquemment, peut-être plutôt une représentation de théâtre à laquelle nous pourrions aller ensemble ? Les comédies duchéennes sont fort reconnues, qu’elles soient légères, ou sombres. » Glissera sinon Amset amicalement et amusé au sujet de l’offre amicale d’Imryll, il se disait en effet que ça pouvait l’intéresser. Quant à lui, ce n’était pas fréquemment qu’il allait au théâtre en effet… Et puis, il était certain que les Ikhyldiens devaient aimer ça.

Quant au reste, dans les faits, dame Imryll n’était pas des dames qu’il tenterait de séduire, même amicalement parlant, pas parce qu’elle n’était pas à son goût, le naga était de ceux qui étaient « sensibles » au charme des bipèdes à sang chaud, et ne refusait pas de plus de passer une nuit agréable et consentit avec un ou une amie. Mais parce qu’elle lui semblait autant d’un autre monde, noble d’Ikhyld, que parce que ça lui semblerait audacieux certainement. Mais sinon, il la trouvait magnifique en effet, même si en tant que naga et sachant se contrôler de plus, il n’avait point l’attitude qu’auraient sans doute pas mal de mâles à s’extasier devant elle, avant d’arriver à reprendre leur esprit du moins.

Par contre, il apprécia de voir qu’elle s’intéressa à la passion qu’il avait pour la bijouterie, car même s’il ne pouvait pas dire toute la vérité à ce sujet, c’était un sujet de fierté pour lui, à sa façon.

« Mon père est forgeron et ma mère bijoutière, comme j’avais plus de goût pour son métier à elle, que celui de mon père, on m’a naturellement formé à ce dernier. Néanmoins je me suis aussi découvert un certain goût pour le voyage et la chose martiale, même si ma formation aidant et le fait que j’apprécie pratiquer pendant mon temps libre, font que j’ai un bon niveau… Mais, cela pourrait être une bonne piste pour ma possible retraite, qui sait ? » Le naga sortirait alors quelqu’un chose d’une des petites sacoches à sa ceinture, qu’il montra à l’elfette.

Un magnifique anneau fait d’argent, doté d’un saphir entrelacé, c’était une belle réalisation, assez simple mais belle.

« J’ai fais cela dernièrement. Je pourrais probablement le vendre ou le garder… Si ça n’avait pas été  de « trop », je vous l’aurais bien donné en gage d’amitié, mais au vu de la valeur du bijou, il faudrait que je vous demande en mariage… Mais si vous voulez je pourrais vous donner une gemme taillée par moi sinon, souvenir de voyage en quelque sorte ? » Dira t-il donc avec humour.

Quant au fait qu’elle préférait ne pas faire des achats pour le moment, le naga glisserait avec amabilité et amusement.

« Comme vous le voulez, j’ai une idée, que diriez-vous d’aller visiter le palais de Vinche ? Du moins la partie ouverte aux invités, je suppose que vous y êtes déjà allée, mais on a pas toujours l’opportunité de visiter en détail en mission je suppose ? »

L'ambiance de la visite était plutôt bonne, et alors que le duo de guerriers faisait route dans la cité duchéenne, Imryll en profitait pour rebondir sur les différentes prises de paroles du mercenaire Naga, commençant par rire doucement quand il déclina son invitation à dîner d'une manière pour le moins originale.

« Hé bien, je ne savais pas les Nagas si petits mangeurs ! Va pour une pièce de théâtre de votre choix, alors. J'avoue que je vais rarement voir des représentations comiques, mais je suis certaine que vous saurez choisir quelque chose d'intéressant. »

La belle guerrière elfique n'était à vrai dire pas une énorme amatrice de théâtre et d'opéra, non qu'elle n'aime pas ça mais tout simplement qu'elle prenait rarement le temps d'aller en voir, et lorsqu'elle le faisait elle goûtait plutôt les pièces épiques ou les tragédies... ce qui ne voulait pas dire qu'elle n'était pas ouverte à la nouveauté, tout au contraire ! Quoiqu'il en soit, leur petite visite continua donc, et fini par glisser sur les talents de bijoutier d'Amset, dont le guerrier-serpent ne manqua pas de lui expliquer la nature, faisant naître un doux sourire sur ses lèvres.

« Ma foi... c'est une bien agréable façon d'acquérir un talent, je suppose. Chez nous, un mage est toujours poussé à parfaire avant tout son talent magique en priorité sur tous les autres, même si évidemment cela n'empêche pas de choisir sa propre voie. »

La voix de la Garde Impériale s'était faite songeuse alors qu'elle commentait sur la situation en Ikhyld, mais elle avait rapidement, rebondit évidemment, n'étant pas du genre à rester longtemps ne fut-ce que potentiellement critique envers l'Empire qu'elle servait au travers de la belle Impératrice-Phénix. Quoiqu'il en soit, le mercenaire vint de toute façon rapidement la distraire en lui présentant un anneau de sa création, qu'elle ne manqua pas d'examiner avec attention, avant de sourire doucement à sa proposition.

« Nos amis commerçant souligneraient sans doute que vous ne ferez pas fortune en offrant votre art, surtout si ce n'est pas pour courtiser une dame, ahah ! À vrai dire j'aurais cru que c'est ce que dirait tout Duchéen, mais je dois laisser parler les clichés, sans doute. Je serai honorée d'un tel présent, mais ceci dit vous devriez peut-être me montrer vos créations quand nous aurons un moment pour vous poser. Après tout, ne serait-il pas mieux pour moi d'enrichir un ami en lui achetant une pièce qu'un malhonnête marchand ? Enfin, non pas que j'affirme qu'il n'y ait pas de marchand honnête en cette ville... que je n'en ai encore repéré aucun ne prouve rien. »

Cette dernière phrase avait bien entendu été ajoutée sur le ton de la plaisanterie, et directement à l'attention du guerrier-serpent. Quoiqu'il en soit, après un léger rire, Imryll écouta sa dernière proposition avec attention, avant de hocher la tête.

« Ma foi, c'est vous le guide, je vous suis volontiers. J'ai déjà eut quelques fois l'occasion d'escorter Sa Majesté en visite, mais guère de faire du tourisme, et je ne doute pas que vous puissiez me révéler sur le palais de Dame Maria des secrets qu'elle-même ne soupçonnerait pas ! »

Bien sûr, il y avait là encore une pointe d'humour, même si la belle guerrière elfique ne manqua pas pour autant de suivre le Naga jusqu'au palais, le sourire aux lèvres.

« Je crois qu’une excellente comédie passe aujourd’hui dans un des théâtres de Vinche. De ce que je sais elle parle de la mégalomanie d’un ancien roi de Teïder de l’époque où ils n’étaient pas fanatiques, mais qui voulait imiter l’ancien empire d’or elfique. Il y a sans doute une réflexion profonde derrière, mais je n’ai pas vu la pièce... » Dira Amset pensif. Un sujet d’amusement pas forcément si rare que ça dans les Duchés d’ailleurs se dit-il, les roi de Teïder. Quant à vouloir imiter l’ancien empire elfique, ça devait avoir été le rêve de beaucoup de monde en Orzian et sans doute encore aujourd’hui, après tout c’était l’empire qui avait recouvert quasiment tout le continent…

Amset en tout cas n’avait rien contre le théâtre même s’il n’y était guère habitué, enfin il y avait divers spectacles de toutes sortes dira t-on à Eïlynster, mais c’était rarement du style de pièces de théâtres. Quant à ceux Duchéens, il devait avouer qu’il les aimaient bien, comme ceux Ikhyldiens…

« Cela me fait en plus une occupation je suppose. » Dira t-il sinon complice au sujet de la joaillerie, sans insister, notamment parce que la garde impériale venait peut-être malgré elle de laisser une porte ouverte à la critique sur l’empire. Porte dans laquelle le naga ne s’engouffra guère, ce serait indélicat, surtout qu’elle n’avait pas parlée en mal de son supposé pays.

« Haha, vous savez il n’y a pas que l’or qui a de la valeur… Un politicien dira qu’avoir de bonnes relations aussi, pour ma part que l’amitié d’une grande guerrière le vaut bien. Cela et puis, qui sait ? Vous voudrez peut-être m’acheter quelque chose après cet échantillon gratuit. » Dira sinon le naga en forçant un peu le trait, pour qu’on sente que c’était de l’humour malgré le fait qu’en tant que bon naga, ce n’était pas aussi facile à discerner que pour un humanoïde. Ce avant d’ajouter amusé. « Oh vous savez, certains disent que bandits, mercenaires, marchands et voleurs ce ne sont que des configurations différentes de la même profession. Après je suis mal placé pour le dire, je suis mercenaire. »

Puis, orientant leur trajet pour se rendre vers le palais. Amset dirait amusé.

« Oh je suis certain que le palais de Vinche a beaucoup de secrets, peut-être même des passages secrets, espérons donc que je saurais satisfaire vos attentes... » Puis ceci dit, ils arrivèrent devant une entrée du palais, surveillée par plusieurs gardes, mais où ils laissaient certains passants passer. Certains, donc ceux qui n’avaient pas l’air trop miséreux…

Et ils n’eurent guère de mal à passer en faîte, il y eut bien deux gardes qui lancèrent des regard à Imryll et Amset, mais à la vue de la première ils conclurent rapidement qu’elle pouvait entrer… Ainsi, les deux visiteur arrivèrent dans un hall d’entrée secondaire où visiblement certains marchands où bourgeois venaient, ainsi que quelques mercenaires… Le tout était assez luxueux et occupé par quelques gardes ducaux aussi. Quoiqu’il en soit, le naga finirait par reprendre la parole, pour proposer aimablement.

« Il y a un musée ouvert aux visiteurs que nous pourrions visiter, il parle notamment du passé de la cité, il y a sinon les jardins du palais et… Sinon je crois qu’ils vendent du vin dans le palais, la duchesse possède des vignobles... » Mais était-ce étonnant ?

En tout cas ils eurent à faire, selon ce qui intéresserait dame Imryll au cours de cette visite de la cité.